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12/10/2011

Chaque soir à 11 heures (M. FERDJOUKH)

« Jusqu’à un certain jour de mes onze ans, tout le monde m’appelait Wilhemina. »

Willa Ayre est en première, dans un établissement privé très huppé. C’est ainsi qu’elle a fait la connaissance de Fran, une riche héritière qui vit dans un palace, et de son frère, le beau Iago. Elle n’en revient toujours pas d’avoir été remarquée et choisie par lui, qui fait rêver toutes les jeunes filles. Mais c’est à l’occasion de l’anniversaire de Fran qu’elle va faire la connaissance du mystérieux Edern et de sa non moins mystérieuse famille…

Classé dans la catégorie « Amour » de cette nouvelle collection Flammarion, le roman de Malika FERDJOUKH pourrait tout aussi bien se ranger dans la catégorie « Fantastique – mais juste un peu », si elle existait… Car ce gros livre un peu fourre-tout mêle premiers émois adolescents, dramatique histoire familiale, petits soucis de la vie quotidienne, intrigue policière et grande demeure mystérieuse. Le rythme est inégal, le ton aussi : on oscille entre langage ado branché et expressions plus subtiles, ce qui pourra dérouter certains lecteurs (lectrices ?).

L’héroïne est un mélange de fleur bleue et d’intellectuelle aux goûts décalés, passionnée de jazz et de vieux films, avec une mère qui gère des Miss et un père artiste, les personnages qui gravitent autour d’elle sont un peu creux, et c’est seulement lorsque l’on entre chez les Fils-Alberne que les choses s’emballent un peu et que l’on retrouve le goût de Malika FERDJOUKH pour les grandes maisonnées, les fratries décalées et les promenades à la lisière de l’étrange.

Chaque soir à 11 heures est un drôle de roman, que l’on aurait aimé aimer mais qui ne parvient pas vraiment à séduire.

Elle a attendu un moment avant de se décider à parler.

- C’est… cette maison, articula-t-elle dans un souffle quasi inaudible. La nuit, elle… elle me fait peur.

Ses doigts effleurèrent le clavier d’Alice, comme pour étouffer l’écho de ce qu’elle venait de dire.

- Peur ? Pourquoi ?

In petto j’étais d’accord. Cette baraque aurait fichu la trouille à n’importe qui de la vraie vie. Mais était-on dans la vraie vie, ici ? Marni avança plus près, en tenant son tabouret.

- Le soir, il y a ces bruits… Chaque soir. A la même heure. Vers onze heures.

- Des bruits ? ai-je répété sottement.

- Ça me réveille. Enfin, j’ai l’impression que ça me réveille. Je sais qu’il est 11 heures parce que la grande pendule du palier sonne onze coups.

- Celle dont les aiguilles ont du mal à dépasser 11 heures ?

- Roch les remet à l’heure… Mais une fois qu’elle a sonné les onze coups, elle ne sonne plus. Et après… j’entends les bruits.

Malika FERDJOUKH, Chaque soir à 11 heures.

Flammarion

402 pages – 13€

Paru en 2011

L’auteur : Malika FERDJOUKH est née en 1957 à Bougie en Algérie. Ce qui explique le « h » final à son nom (quand on l'oublie, elle a horreur de ça!), et sa collection de chandelles. Elle vit à Paris depuis sa petite enfance. Elle a séché quelques films à la Cinémathèque pour suivre des cours à la Sorbonne. On peut dire qu'elle est incollable sur le cinéma américain, ses dialogues fameux et ses distributions pléthoriques, du western au polar noir, mais son genre adoré reste la comédie musicale dont elle est capable de chanter à tue-tête les airs les plus improbables. Elle écrit des séries pour la télévision. Elle a publié plusieurs romans pour la jeunesse.

12:05 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : ferdjoukh, flammarion, adolescente | |  Facebook | | |

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