Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/02/2016

Les garçons ne tricotent pas (en public) (T. S. Easton)

« Ça y est, ils remettent ça. »

IMG_0283.JPGIl y avait eu en d’autres temps le Journal d’Adrian Mole, 13 ans 3/4, il y aura maintenant Les Garçons ne tricotent pas (en public), de T. S. Easton, drolatique réinterprétation du même sujet : un ado anglais qui a le don de se compliquer la vie, une famille pour le moins fantaisiste, une capacité certaine à s’attirer des problèmes et, l’air de rien, une critique corrosive de la société britannique (Il faut que je vous explique que notre établissement - y compris le lycée, qui se trouve dans un bâtiment à part - est devenu une academy il y a trois ans. En gros, ça veut dire qu’ils ont installé quelques distributeurs de coca et que la chaine de papeterie du coin nous a fait cadeau de quatre iPads.).

Après avoir volé de l’alcool dans un supermarché, Ben, seize ans, doit suivre un « parcours de probation » pour jeunes délinquants et, dans ce cadre, s’inscrire à un cours de tricot. Autant dire que ça ne l’enchante pas. Mais Ben accepte de jouer le jeu, tant que Megan (la fille dont il est amoureux), son père, ses copains… bref, tant que personne n’est au courant. Le hic, c’est qu’il se découvre une passion dévorante pour le tricot. Au point de cacher des aiguilles sous son lit, de participer à des concours, de vendre ses créations sur Internet et de transformer sa vie… en grosse pelote de mensonges impossible à démêler !

Autant le dire tout de suite, c’est absolument hilarant ! On suit ce pauvre Ben qui tente désespérément de satisfaire tout le monde, ce qui le contraint à feindre l’enthousiasme lorsque son père évoque son idole, Frank Lampard, spécialiste de la balle largement au-dessus des buts, à relire pour corriger les fautes de Cinquante Nuances de Graham, de son copain Joz, ou encore effectuer des travaux d’intérêt général rebaptisés « dons en retour » pour la redoutable Mrs Frensham, celle qui lui a valu ses ennuis judiciaires…

Les clichés sexistes sont passés en revue les uns après les autres et battus en brèche avec autant enthousiasme que d’acuité, et on ne peut douter que ce roman séduira autant filles que garçons. Et leurs parents. Ne passez pas à côté de cet excellent - et désopilant - moment de lecture !

Toujours pas de nouvelles de mme Gunter au sujet de « don en retour ». Je croise les doigts pour que le boulot chez Mme Frensham tombe à l’eau et qu’on m’envoie ailleurs, où il y aura moins de risques que je me fasse mutiler. En attendant, mes lundis soirs sont libres et j’ai commencé le pull sans manches en mérinos. Pour l’instant, ça avance doucement ; je ne veux pas sauter de mailles, et rien ne presse. Je tricote juste six ou sept rangs après mes devoirs ou avant d’aller me coucher. C’est nickel pour me détendre.

En revanche, mon dos morfle. Si ça continue, je serai bossu à vingt ans. Je devrais peut-être me mettre au yoga. De toute façon, je suis bien parti pour être un loser, alors autant rester sur la ligne jusqu’au terminus.

T. S. Easton, Les Garçons ne tricotent pas (en public)

Nathan

360 pages – 15,95 €

Titre original : Boys Don’t Knit – Paru en 2014 – Traduit en Français en 2016

L’auteur : T. S. Easton vit dans le comté de Surrey, dans le sud de l’Angleterre, avec sa femme et ses trois enfants. Il a déjà publié une trentaine de livres sous des pseudos différents : des livres sur des épidémies, des sociétés trop connectées, des pirates… et il ne sait pas tricoter !

Site internet de l’auteur (en anglais) : http://www.tomeaston.co.uk

 

22/12/2015

Si c'est la fin du monde (T. WALLACH)

" C’est pas la fin du monde ", déclara Stacy.

IMG_2745.JPGEt si une météorite avait deux chances sur trois de faire exploser la Terre dans deux mois ?Alors que la fin de la terminale approche pour Peter, Anita, Andy et Eliza, une météorite apparait dans le ciel : elle a deux chances sur trois de percuter et faire exploser la Terre deux mois plus tard.Tout à coup, l’avenir n’a plus la même importance… L’anarchie s’installe peu à peu : violence et pillages se multiplient, beaucoup arrêtent de travailler, la nourriture commence à manquer. Les quatre adolescents doivent décider maintenant ce qu’ils feront du reste de leur vie, et peut-être, paradoxalement, en profiter pour être enfin libres et heureux, même pour peu de temps…

Sur une idée - presque- originale (des cinéastes hollywoodiens ont déjà traité du sujet), Tommy WALLACH propose un roman dense et polyphonique, où chacun des quatre adolescents, le sportif, l’intello, la salope, le glandeur, va apporter sa voix et son point de vue. Bien entendu, tout cela va se croiser, s’enrichir, se découvrir…

Vous l’aurez peut-être compris, je n’ai pas été totalement convaincue par cette histoire. très - trop ? - américaine à mon goût, avec une impression de déjà vu. De surcroît, les enchaînements d’un chapitre à l’autre en reprenant la fin du précédent a vraiment des allures de série télé après les coupures publicitaires.

La morale de l’histoire ? dans cette société trop normée, où chacun joue le rôle qu’on lui a assigné, il faut l’imminence d’une catastrophe pour se rendre compte que le bonheur n’est pas là. Oui, bon…

Elle prenait sa douche quand la pensée lui traversa l’esprit pour la première fois. Une simple question toute bête - combien d’autres douches allait-elle encore prendre ? -, suivie d’un rapide calcul. Même si l’eau et l’électricité restaient en service jusqu’à la fin, et même si elle prenait une tous les matins et une tous les soirs, elle n’arrivait qu’à un total d’environ cent douches. Elle se mit à faire d’autres calculs. Vingt shampooings. Cent brossages de dents. Et combien pour les activités hors de la salle de bain ? Cinquante levers de soleil. Vingt-cinq discrètes séances de masturbation (ou moins si la peur avait des effets négatifs sur sa libido). Une autre lecture rapide de La Promenade au phare (« Jusqu’au simple caillou que l’on frappe de son soulier qui durera plus longtemps que Shakespeare »). Les gens disaient que leurs jours étaient comptés, mais en réalité, tout était compté. A chaque film qu’on voyait, c’était la dernière fois qu’on verrait ce film, ou l’avant-dernière fois, ou l’antépénultième. Chaque baiser était un baiser qui s’approchait du dernier baiser.

C’était un point de vue véritablement terrifiant duquel considérer un monde de plus en plus terrifiant.

Tommy WALLACH, Si c’est la fin du monde

Nathan

330 pages – 16,90 €

Titre original : Week end all looked up – Paru en 2015 – Traduit en Français en 2016

L’auteur : Tommy WALLACH est un jeune écrivain et musicien originaire de Portland. Il a suivi des études d’art à l’université de New York et a étudié le journalisme à l’université de Stanford. Il vit aujourd’hui à Brooklyn. Si c’est la fin du monde est son premier roman.

Site internet (en anglais) : http://www.tommywallach.com

27/07/2015

Roi de pique (K. Spears)

« Rien n’est bon ni mauvais en soi, tout dépend de ce que l’on en pense. »

IMG_2482.JPGJesse est Sway, un ado de dix-sept ans capable de résoudre tous les problèmes du lycée : besoin d’alcool ? d’une dissertation ? de faire virer un élève ? Jesse peut tout arranger. Sauf que… lorsque Ken, le beau gosse populaire du lycée, lui demande de lui arranger un rendez-vous avec une dénommée Bridget, la belle mécanique va s’enrayer. Parce que Jesse va tomber immédiatement amoureux de Bridget…

Kat SPEARS réussit avec ce Roi de pique un premier roman absolument excellent, politiquement incorrect, impertinent et corrosif, où l’on rit beaucoup. Elle a le talent pour camper des personnages haut en couleur, qu’il  s’agisse de ses héros comme des personnages secondaires (mention spéciale au « faux » grand-père et à la copine lesbienne).

On se régale avec cette lecture savoureuse, au rythme enlevé et où est la morale est sauve à la fin…

— Tu as beaucoup d’imagination, Jesse.

— Tu trouves ?

— Oui. Est-ce que tu utilises tes pouvoirs pour faire le bien ou le mal ?

— Définis ce qu’est le bien, ai-je demandé en démarrant.

— Tu écris des histoires ? Tu peins ? Ou est-ce que ton truc c’est plutôt d’inventer des mensonges pour parvenir à tes fins ?

Un sourire flottait au coin de ses lèvres, et j’ai compris que je l’avais mal jugée. Sa bonne nature ne s’expliquait pas par de la naïveté ou un manque d’intelligence. Etonnant.

— Rien n’est ni bon ni mauvais en soi, ai-je déclaré. Tout dépend de ce que l’on en pense.

— Hamlet, a-t-elle commenté triomphalement. Ma pièce préférée de Shakespeare.

— Ça doit être dur pour toi de toujours être la plus belle et la plus intelligente.

Je l’ai vue rougir, mais elle s’est contentée de m’envoyer bouler d’un regard.

Kat SPEARS, Roi de pique

Nathan

330 pages – 16,90 €

Titre original : Sway – Paru en 2014 – Traduit en Français en 2015

L’auteur : Kat Spears est barmaid, investie dans le milieu associatif, passionnée de musique et mère de trois enfants. Roi de pique est son premier roman.

21:34 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : spears, adolescent, humour, amour | |  Facebook | | |

29/03/2015

Divergente raconté par Quatre (V. ROTH)

 « J’émerge de la simulation en hurlant.»

nathan,roth,divergent,adolescent,point de vueLors de sa cérémonie du Choix, un jeune Altruiste se dresse contre son père et sa faction : il choisit de rejoindre les Audacieux. Il choisit de se libérer de son passé. Il choisit un nouveau destin, et devient Quatre. Mais ce qu’il découvre chez les Audacieux peut mettre en péril son avenir, et celui de la société tout entière. Doit-il se dresser contre sa nouvelle faction ? Et si Tris, cette novice qui ne ressemble à aucune autre, était la réponse à ses interrogations ?

Il ne s’agit pas à proprement parler d’un nouveau roman, mais plutôt de quatre nouvelles qui raconte chacune une étapes de la vie de Tobias, dit Quatre : « Le transfert » raconte sa cérémonie du choix et son arrivée chez les Audacieux, « Le novice » son initiation, « Le fils » ses retrouvailles avec sa mère, une fois installé dans sa vie d’Audacieux, et « le traître » l’arrivée de Tris dans son univers.

Loin d’être un récit gratuit, ce volume apporte de la profondeur aux personnages, éclairant les motivations de Quatre tout en rejouant fidèlement les cènes déjà lues. Dès l’introduction Veronica ROTH explique qu’elle a commencé son histoire avec le point de vie de Tobias mais que, très vite, elle s’est aperçue qu’elle aboutissait à une impasse, sa voix n’étant pas celle qu’il lui fallait pour raconter son histoire. C’est ainsi que Tris s’est imposée en narratrice. 

On avait déjà pu entendre cette voix dans le troisième tome de Divergent, mais ici, elle permet de donner une vrai profondeur à Quatre. Bien sûr, les trois scènes « bonus » autour de Tris sont presque superflues car gratuites, amis il n’y a pas de raison e bouder son plaisir…

- Voilà un débat intéressant, dit-il. Quatre, comment améliorerais-tu notre faction, si on passe pas par la compétition ?

Je secoue la tête en me tournant de nouveau vers la fenêtre. « Tu n'as rien à voir avec ces crétins sans cervelle toujours prêts à risquer leur peau pour rien », m'a dit ma mère. Ce sont ces crétins-là qu’Eric veut voir chez les Audacieux. Mais s'il est effectivement à la solde de Janine Matthews, quel intérêt -t-il à favoriser ça ?

- Oh. Bien sûr. Les crétins prêt à risquer leur peau pour rien sont plus facile à contrôler. 

- Je l’améliorerais en privilégiant le vrai courage à la bêtise à la brutalité, dis-je. En supprimant le lancer de couteau. En préparant les gens physiquement et mentalement à défendre les plus faibles contre les plus forts. C'est ce que prône notre manifeste. Je pense qu'on devrait revenir à ce fondement.
- Et après, tout le monde chante en se tenant par la main, fait Eric en levant les yeux au  plafond. C'est des Fraternel que tu veux, pas des Audacieux.
- Non. Ce que je veux, c'est qu'on se donne les moyens de continuer à réfléchir par soi-même, à penser au-delà de la prochaine poussée d'adrénaline. Ou tout simplement à penser, point. Et on ne risquera pas de se faire évincer ou contrôler de l'extérieur.
- C'est un peu Erudit, tout ça, remarque Éric.
- La capacité de penser n'est pas l’apanage des Erudits, riposté-je. La capacité de penser en situation de stress est précisément ce que les simulations de peur sont censées  développer.

Veronica ROTH, Divergente raconté par Quatre

Nathan

470 pages – 15,90 €

Titre original : Four : A Divergent Collection – Paru en 2014 – Traduit en Français en 2015

 

L’auteur : Veronica ROTH a vingt-deux ans lorsqu'elle publie le tome 1 de Divergente. C'est son premier roman, qu'elle a écrit pendant ses études à la Northwesten University. Alors étudiante en écriture créative, elle préférait se plonger dans les aventures de Tris plutôt que de faire ses devoirs...

Elle est aujourd'hui écrivain et vit dans les environs de Chicago. Sa série Divergente fait partie de la liste des best-sellers du New York Time. 

Le site de l’auteur (en anglais): http://veronicarothbooks.blogspot.fr 

03/03/2015

La série d'Harlan Coben pour les ados

Harlan COBEN, vous connaissez surent : le spécialiste des page turner !

En 2012, il a décidé de se lancer dans l'écriture pour les ados, en ayant lui même quelques spécimens à la maison. Le résultat ? d'une redoutable efficacité !

Coben 1.jpg

Le premier, A Découvert, nous fait faire la connaissance de Mickey, neveu du célèbre Myron Bolitar, qui arrive dans un nous eau lycée avec un passé chargé : père mort, mère en cure de désintoxication, un oncle qui l'héberge mais qui était fâché avec ses deux parents, et de sombres histoires au lycée...

Coben 2.jpg

Le deuxième, A quelques secondes près, poursuit sur la même ligne : cette fois, c'est Rachel, sa nouvelle (petite) amie, qui se fait tirer dessus et qui va l'entraîner dans des histoires aussi complexes que le précédent.

Coben 3.jpg

Enfin le troisième, sorti en novembre 2014, A toute épreuve, porte bien son nom et va mettre, une nouvelle fois, notre héros à l'épreuve : secret d'Emma, blessure de Spoon, des nouvelles de son père, un nouveau volume très riche en rebondissements !

Les trois romans sont publiés chez Pocket Jeunesse.