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25/03/2020

"Se souvenir des belles choses" #projetNDSL

À l’origine, le projet #NDSL c’était un travail d’écriture au long cours destiné à mes élèves. Mais je me suis aperçue qu’on pouvait TOUS jouer. A se souvenir des belles choses, de tout ce que nous avons en commun, famille, amis...
Alors créez des groupes WhatsApp, des groupes Messenger, et ensemble, chaque jour, postez quelques lignes qui parlent de vous. Et de nous.


27/11/2016

Geek Girl 5 (H. SMALE)

« Je m’appelle Harriet Manners, et j'ai des amis.»

geek-girl,-tome-5---head-over-heels-833211-250-400.jpgLes examens de fin d'année approchent. En vraie pro de l'organisation, Harrier a planifié toutes ses révisions et celles de ses amis... bien malgré eux ! Pourtant elle est loin d'avoir tout prévu : Wilbur a besoin d'elle, son agence est en faillite ! Harriet vole à son secours et décide de devenir un mannequin exemplaire. Elle se met aussi en tête d'organiser les amours de ses amis. Mais à force de vouloir contrôler leur vie, elle risque de les perdre. Un shooting en Inde va lui apprendre à laisser faire le destin...

Et bien non, le précédent volume n'était pas le dernier. Mais force est de constater que la déception entamée avec le précédent ne s'atténue pas : celui-ci est tout aussi laborieux. On retrouve les mêmes grosses ficelles, jadis drôles, mais désormais élimées jusqu'à la corde et, de la même manière que Harriet a cessé d'amuser ses amis, ses histoires nous lassent et on se surprend à s'ouvrir en attendant la fin. Dommage pour une série qui fut si sympathique. 

Tout tableau raconte une histoire, Harriet. Parfois, nous la connaissons. Nous savons qu'elle parle de rage, de tristesse, d'amour ou de chagrin. Et parfois nous ne savons pas. Mais il y en a toujours une. 

Il embrasse la salle d'un geste de la main. 

Je me penche alors vers le grand portrait d'une jeune fille ; elle est debout à côté d'un chien noir et brun, un sourire triomphant au coin des lèvres. Et le sens des paroles de Jasper commence à m'atteindre. 

Il ne suffit pas que je me plante devant l'appareil. Ces portraits immortalisent des instants fugaces. Ce sont des émotions fixées à jamais, une vie transitoire rendue permanente, qu'elle soit personnelle ou publique. Dans un monde où tout change, ces instants demeurent immuables. Ils constituent une manière de s'accrocher à ce qui ne peut pas durer. 

Et il en va de même pour chacune de mes photos. 

La terreur et la confusion sur mon image quand j'étais coincée dans une cage en verre pleine de poupées ; ma stupéfaction lorsque j'étais couverte d'encre de poulpe. Les radieuses photos aux flocons de neige, faites juste après qu'on m'a prise par la main pour la première fois. La seconde où je suis tombée amoureuse, immortalisée dans un lac étincelant. 

Et cela vaut même pour les premiers Polaroïds maladroits qui expriment l'anxiété d'une fille malmenée par ses camarades, jetée dans un monde où elle ne pensait pas avoir un jour sa place. 

Holly SMALE, Geek Girl - tome 5

Nathan

485 pages – 16,95 €

Titre original : Geek Girl - Head Over Heals – Paru en 2016 – 

Traduit en Français en 2016

 

L’auteur : Holly SMALE, née en 1981, vit actuellement à Londres. Diplômée en littérature anglaise et grande voyageuse, elle a, tour à tour, été enseignante au Japon, bénévole au Népal et fait de nombreux petits boulots en Jamaïque, Australie, Indonésie et en Inde. Elle écrit aujourd’hui pour la presse et son expérience de mannequinat à l’adolescence lui a inspiré Geek Girl.

Le site de l’auteur (en anglais): http://holsmale.wix.com/the-write-girl2#!geek-girl

21:41 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : smale, adolescente, mannequin, humour | |  Facebook | | |

07/11/2016

La Plume de l'ange (L. BAZIRE - F. TALAMON)

"L'homme se laissa aller contre le dosseret de son fauteuil. "

IMG_4661.jpgParis, 1759 : les philosophes tentent de publier leur Encyclopédie malgré la censure. Judith Amelot, fille d'imprimeur, se passionne pour le métier de son père. Mais ce dernier est brutalement arrêté, sans raison apparente, sur ordre du roi. A dix-sept ans, la jeune fille doit assumer seule la responsabilité de l'imprimerie, face à l'hostilité des ouvriers. Désespérée, elle reçoit une lettre qui lui redonne courage et dans laquelle l'auteur, anonyme, lui déclare sa flamme. Pourtant, Judith n'est pas au bout de ses peines. Quelqu'un chercher manifestement à anéantir la famille Amelot. Qui ? Et pourquoi ?

Le duo L. Bazire-F. Talamon se retrouve pour proposer une histoire alerte et bien menée. L'héroïne de dix-sept ans est attachante et plaira aux adolescentes, à la fois naïve et déterminée. La peinture de la société du XVIII° siècle est plaisante et fait évoluer le lecteur de l'atelier d'imprimeur aux salons des beaux esprits, en passant par Versailles, et la galerie de personnages est joliment brossée. Tout au plus pourra-t-on regretter que l'on passe si rapidement sur les philosophes des Lumières et leur Encyclopédie, qui devient surtout prétexte et s'efface pour laisser place au romanesque. Un peu dommage que le lecteur n'en sache pas plus sur eux une fois le livre refermé. 

— Vois-tu, toutes ces manœuvres de Cour ébranlent le monde de la librairie. Imagine un instant que cette condamnation entraîne l'interdiction définitive de L'Encyclopédie : cet ouvrage s'arrêterait au tome VII et au mot "Gythium" !

— "Gythium" ? avait-elle répété en levant le sourcil. 

— Ah, ne va pas me demander ce que ça signifie ! Bride un peu ta curiosité, avant que je ne te rappelle les désastres où celle d'Eve nous a tous entraînés ! L'important n'est pas là ! Si l'Encyclopédie s'arrêtait, des dizaines d'auteurs se retrouveraient alors sans ressources et plusieurs imprimeurs en faillite...

Là, se souvent-elle avec honte, elle s'était de nouveau emportée :

— Mais ce n'est pas l'argent le problème, ce sont les livres !

— Voilà bien les femmes ! Mais dis-moi, à ton avis, quel est le nerf de la guerre, qu'est-ce qui fait que l'on continue à diffuser, à publier, à distribuer des écrits ? L'argent, ma toute belle, alors ne sois pas si méprisante lorsque j'évoque les soucis commerciaux de ceux qui prennent le risque d'imprimer tes chères idées !

Laure BAZIRE, Flore TALAMON, Les Enfants des Lumières - 1759 La Plume de l'ange, Nathan

Paru en 2016 - 280 pages - 14,95€

Les auteurs :

Laure Bazire

Professeur de Lettres, Laure Bazire aurait voulu élever des poules et créer des jardins. Elle a bien élevé des poules mais les chiens les ont dévorées, alors elle élève ses enfants, secoue ses élèves et écrit les histoires qu'elle n'a pas vécues. Elle partage son temps entre Versailles et la Normandie. Elle a eu un âne pendant longtemps (ceux qui ont lu Le singe de Buffon en ont entendu parler !), mais il est maintenant à la retraite dans une propriété voisine, après avoir tenté de s'introduire maintes fois dans le salon.Co-auteur de romans sur le siècle des Lumières, sur lequel porte sa thèse, elle a voulu cette fois faire partager son goût des textes antiques en imaginant le personnage de Marcus dans Le secret du gladiateur, paru en avril 2013.

Flore Talamon

Pour faire mon portrait

Peindre d’abord un appartement à Paris

Avec son aquarium à poissons exotiques et son mobilier 70

Peindre aussi trois fillettes,

Un père éditeur et une mère photographe

Et y glisser beaucoup de livres, souvent sérieux mais pas toujours.

Placer la toile contre un arbre du Luxembourg

Entre deux kiosques à bonbons

Et attendre des années en suçant un réglisse.

Faire ensuite le portrait de l’étudiante

Courant la rue Saint-Guillaume,

Puis dessiner Big Ben et le lac Michigan.

Peindre à côté un chai et deux alambics,

Et tenter de figurer une responsable de marques

Dans un bureau en open-space.

Peindre l’agitation et la vitesse,

Puis dans le même tempo, trois berceaux à l’ancienne.

Effacer soigneusement une pyramide renversée,

Faire grandir les têtes blondes.

Tracer ensuite des lettres, des quantités de lettres,

Des a, des e, des i, beaucoup de ?

Les disposer en articles de presse, en scenarios de bande dessinée

Et en romans pour la jeunesse.

Insérer quelques sourires, du calme aussi.

S’il vous reste un petit coin de libre,

Peindre des classes, des enfants et des feuilles blanches,

Et dans des petites bulles,

Des histoires de géants, des histoires de soi,

Colorées d’espoir ou de folie.

Alors, arracher tout doucement un stylo à un enfant

Et écrire mon nom au milieu du tableau.

30/06/2016

La prochaine Fois, ce sera toi (V. VILLEMINOT)

« Ce mardi 22 juin, Anne-Cécile Archal (dite « Anne-Cé ») arriva beaucoup plus tôt que d’habitude au cabinet de psychologue où elle exerçait son art depuis dix ans. »

casterman,villeminot,adolescente,polarLa brigade de Léon Markowicz, ce sont six personnes mises au placard pour diverses raisons. Brigade à laquelle va venir s’ajouter au début du roman une nouvelle venue, Diane, dite « Diane de Moitié », car on aime les surnoms dans la brigade. Leur tâche : arrêter les goules, humains qui se transforment et qui tuent sans le moindre souvenir.  Autrefois blessé, Markowicz se déplace avec une canne. Il est divorcé mais toujours amoureux de son ex-femme, il l’a miseà l’abri à Rennes, avec leurs deux filles. pourtant, le danger est là.

On connait l’affection que porte Vincent VILLEMINOT pour les créatures de l’entre-deux, mi-hommes mi-animaux, sa trilogie Instinct ou ses romans graphiques nous l’ont montré. Là il a voulu, nous dit l’éditeur, faire une incursion dans le roman noir. Et je dois avoir que la lectrice qui avait adoré Instinct est restée sur sa fin. L’auteur aligne les clichés et les poncifs du genre sans parvenir à faire décoller son histoire. Les personnages sont déjà vus, les dialogues prévisibles, bref, cette lecture est une déception. Dommage.

Bosco lui donna des détails sur la situation maritale et paternelle de Markowitz. Le commissaire avait mis sa famille « à l’abri » il y a dix ans, alors qu’il travaillait en core à la Crim - il les avait installées, toutes les trois, à Rennes. A l’abri de quoi ? D’éventuelles vengeances de criminels, mais surtout à l’écart des violents et des pervers qu’il côtoyait tous les jours. dans une illusionne refuge. deux ans plus tard, le couple se séparait, alors que les filles avaient 9 et 2 ans. Depuis Markowitz ne les voyait plus que très épisodiquement, et sans grande satisfaction, d’un côté comme de l’autre.

— La façon dont Léon sait être père, c’est d’imaginer le pire pour ses filles et de les en protéger. Vaille que vaille. En l’occurrence, ce qui arrive ne le surprend pas, évidemment.

— Et son ex ? Elle est au courant ?

— Ne dites jamais « son ex », Diane. Pas devant lui. Pour lui, Anne-Cécile reste sa femme, à jamais.

Il se racla la gorge.

— Il est absolument fou d’elle. Excessivement. Dangereusement.

— Cela dit, ça m’étonnerait qu’il soit au courant de la situation. Ils ne s’adressent jamais la parole.

Vincent VILLEMINOT, La Prochaine Fois, ce sera toi

Casterman

 Paru en 2016 - 310 pages – 15,90 €

L’auteur : Vincent VILLEMINOT vit dans les Alpes françaises, sur les bords du Lac Léman. Ancien journaliste-reporter, ancien prof d'écriture, il a vécu auparavant à Paris et au Caire. Il se consacre désormais à l'écriture de romans pour les adolescents et les adultes. Il est notamment l'auteur de thrillers (la trilogie fantastique Instinct) et l'un des quatre créateurs de la série chorale U4 (Stéphane) chez Nathan. Il a également cosigné deux romans graphico-détonnants avec Yann Autret.

La Prochaine fois ce sera toi est sa première incursion dans le roman noir.

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24/06/2016

Dis-moi si tu souris (E. LINDSTROM)

« Mon réveil sonne. »

IMG_3420.jpgParker a seize ans et elle est aveugle. Hormis ce petit détail, elle est exactement comme les autres filles de son âge. Hormis quelques petits trucs à savoir, ce qu’elle a appelé « Les Règles » à savoir ne pas la toucher sans la prévenir, ne pas la traiter comme si elle était idiote, ne pas lui hurler dessus (parce qu’elle n’est pas sourde) et surtout, surtout ne jamais chercher à la duper. Car la trahison est impardonnable et son ex-petit ami en sait quelque chose…

C’est un roman tout à fait original que nous propose Eric Lindstrom en nous offrant le point de vue (sans mauvais jeu de mots…) d’une adolescente pas tout à fait comme les autres, puisqu’atteinte de cécité. Parker est dotée d’un mauvais caractère à toute épreuve, d’un sens de la répartie aussi cinglant qu’hilarant, et n’hésite pas à jouer de son « handicap » pour déstabiliser ceux qui l’entoure. Mais c’est aussi une jeune fille blessée, d’aucuns diront « en résilience », dans sa vie familiale comme sentimentale.

Bien sûr, on n’évite pas les clichés du roman adolescent, les relations au lycée, les amours adolescentes, mais Eric Lindstrom les aborde avec brio et nous propose un roman aussi drôle que touchant, aussi déchu que pointu. Une excellente lecture !

Au jourd’hui, j’ai choisi un foulard en soie blanche avec une grosse croix noire sur chaque oeil. C’était soit ça, soit mon hachimaki avec « vent divin » écrit en kanji, mais je n’ai pas voulu embrouiller les nouveaux en envoyant un message contradictoire. En revanche, je crois que j’ai eu tort de laisser ma veste à la maison.

D’habitude, je porte une veste militaire usée dont j’ai coupé les manches, couverte de badges que mes amis m’ont offerts au fin des années. Avec des slogans du style « Oui, je suis aveugle ! Vous vous en remettrez ! » ou « Aveugle, mais ni sourde ni demeurée », et mon chouchou : « Parker Grant n’a pas besoin d’yeux pour lire en vous ! » Tante Célia m’a dissuadée de la mettre ce matin en disant que ça déstabiliserait les anciens de Jefferson, qui ne me connaissant pas. Il s’avère qu’elle a eu tort. Ils ont visiblement besoin qu’on les déstabilise. 

J’entends un frottement de semelles et un grincement de bois et de métal alors que quelqu’un s’assied à côté de moi.

— Salut, Parker. Moi, c’est Molly. Désolée pour le retard. J’ai dû passer au secrétariat.

— Tant que ça n’a pas sonné, tu n’es pas en retard.

Tout en gardant un ton détaché, je lui signale qu’être mon binôme implique de m’aider dans certaines tâches en cours, pas dans ma vie en général.

— Ah tu t’appelles Parker, reprend Tête de Noeud.

— Ouah, le coupé-je d’une voix suave, tu as deviné mon nom rien qu’en entendant quelqu’un le dire ! Moi aussi, j’y arrive. D’ailleurs, c’est pas terrible comme nom, Tête de Noeud. Je crois que je vais plutôt t’appeler TDN.

E. Lindstrom, Dis-moi si tu souris

Nathan

396 pages – 16,95 €

Titre original : Not If I See You First – Paru en 2015– Traduit en Français en 2016

L’auteur : Eric Lindstrom, directeur artistique, game designer et scénariste, a travaillé dans l’industrie du jeu vidéo pendant des années. Il a notamment collaboré à la conception de plusieurs jeux de la série « Tomb raider ». Il vit maintenant sur la côte ouest des Etats-Unis. Dis-moi si tu souris est son premier roman.

Site internet de l’auteur (en anglais) : http://ericlindstrombooks.com

https: https://twitter.com/Eric_Lindstrom