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19/12/2015

Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous (N. STRAGIER)

« Parfois j’avais l’impression de vivre avec des êtres appartenant à une espèce différente de la mienne. »

IMG_2743.JPGAndrea a seize ans et vit avec son père et ses deux frères. Une famille normale, si ce n’est que leur mère les a quittés dix ans plus tôt, alors qu’un tueur sévissait dans la région et qu’on n’a jamais retrouvé son corps. Au lycée, elle est vue comme une fille un peu garçon manqué et, avec son meilleur ami, Mathias, elle a le projet de partir découvrir l’Europe pendant les vannages d’été. Au grand désespoir de son père et de son grand frère qui n’entendent pas la laisser partir comme ça. Et, un beau matin, elle va faire la connaissance de Pénélop

Pénélope, c’est un corps de rêve et une tête de mule. Qui prétend venir du futur et s’être perdue dans le « Moyen-Age », sachant que ce Moyen-Age, c’est notre époque. Qui détient un lourd secret qu’elle ne doit communiquer à personne. Et qui voudrait rentrer chez elle… même si elle va de découverte en découverte…

Le postulat de base est drôle, le traitement l’est tout autant. Le roman de Nathalie Stragier est rythmé, plus intéressant dans sa première moitié que la seconde car, il faut bien l’avouer, une fois le « secret » éventé, l’histoire traine un peu en longueur. Néanmoins, ces nouvelles « Lettres persanes » font passer un bon moment.

Le prof d’EPS a d’abord donné ses consignes aux garçons qui ont commencé leur match aussitôt sur le terrain partagé en deux. Il est ensuite venu vers nous, les filles, pour nous répéter une fois de plus les règles de base. Il a passé au moins dix minutes sur le hors-jeu. Comme si on n’avait pas en compris. Forcément, personne n’écoutait vraiment.

— Pourquoi répète-t-il plusieurs fois la même chose ? a chuchoté Pénélope.

— Il fait toujours ça avec les filles. Profites-en pour écouter les règles.

— Qu’est-ce que tu crois ? Je connais le football.

— Bien sûr. Personnellement, je préfère la natation, mais j’aime aussi beaucoup les sports d’équipe.

— Arrêtez de parler tricot, mesdemoiselles, s’est exclamé le prof. Allez, debout, c’est parti !

— Pourquoi dit-il cela ? s’est étonnée Pénélope. Nous ne parlions pas tricot.

— C’est un macho, c’est tout. Il aime bien les filles tant qu’elles sont décoratives mais, au fond, il trouve que les garçons, c’est mieux.

— Alors c’est donc ça… un misogyne ! Je n’en avais jamais vu avant…

Pénélope observait le prof d’EPS, absolument enchantée.

— La misogynie n’existe plus dans le futur ? ai-je interrogé.

— Elle a complètement disparu, a confirmé Pénélope.

Ça, c’était une bonne nouvelle.

— La misogynie est un comportement typiquement médiéval. Je ne pensais pas avoir la chance de pouvoir l’observer un jour de près, m’a expliqué Pénélope, ravie.

C’était sûrement la première fois qu’une fille du lycée trouvait ce prof passionnant.

Nathalie STRAGIER, Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous

Syros

Paru en 2016 - 432 pages – 16,90 €

L’auteur : Nathalie STRAGIER est née en 1971 et a grandi à Tourcoing, dans le Nord. A dix-neuf ans, elle intègre la Fémis à Paris, département scénarios. Dès sa sortie de l’école, elle participe à l’écriture de séries télé. En 1995, elle remporte la bourse de la Fondation Hachette/Jean-Luc Lagardère « jeune scénariste télé ». Elle écrit par la suite plusieurs téléfilms. depuis quelques années, tout en poursuivant son activité de scénariste, elle invente des histoires pour « J’aime lire » ou « Je bouquine ». Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous est son premier roman.

15:51 Publié dans Science-fiction | Lien permanent | |  Facebook | | |

25/10/2015

Les Cartographes - La Sentence de verre (S.E. GROVE)

« Le jour où le nouvel Occident ferma ses frontières fut le plus chaud de l’année, et celui où le cours de la vie de Sophia Tims changea à jamais lorsqu’elle perdit toute notion du temps. »

IMG_0058.JPGSophia vit à Boston, en Nouvel Occident. Depuis huit ans, lorsque ses parents explorateurs ont disparu en mission, elle est élevée par son oncle Shadrack, le plus célèbre cartographe de Boston. Mais voilà qu'il est brutalement kidnappé… La jeune fille s'élance alors sur ses traces. Elle n'a qu'une piste : une mystérieuse carte de verre accompagnée d'un message, que Shadrack est parvenu à lui laisser. Avec son nouvel ami Théo, elle va traverser terres, mers… et se confronter à des mondes complètement différents. 

Dans ce monde bouleversé, les Etats-Unis sont au XIXe siècle, le Groenland est plongé dans la Préhistoire, l'Afrique du Nord est revenue au temps des Pharaons… Quelle est la carte qui permettra de réunifier le monde en une seule et même époque ?

Voici un roman qui m’a laissée un peu perplexe. Certes il est fondamentalement passionnant, riche, documenté, voir érudit, et il est animé d’un souffle qui vous emporte durant une bonne partie de la lecture. Cependant… j’avoue avoir été un peu étourdie par la masse des informations dévoilées - et avoir un peu lâché le fil aussi…- un peu déroutée par le personnage de Sophie, qui se comporte comme une jeune fille de seize-dix-sept ans alors qu’elle n’en a que treize, et un peu déçue par la fin qui « sent » trop la suite, avec cette lettre qui nous ramène finalement au point de départ (je n’en dis pas plus).

Les Cartographes est donc une belle lecture, à réserver aux bons lecteurs de 12-16 ans (et non, comme le suggère l’éditeur, aux 9-13 ans) prêts à entrer dans un univers aussi dense qu’original.

— En fait, tous ces objets sont des cartes ?

— Exactement, répondit son oncle, le regard brillant. Pour nous, le terme évoque essentiellement des dessins sur du papier ; des lignes, des mots, des symboles… (Sophia hocha la tête.) Mais en vrai, il en existe une multitude de forme et de taille ; et ailleurs, elles n'ont rien à voir avec les nôtres. Ma théorie, reprit-il, c'est que tes parents se sont égarés, car ils ne pouvaient déchiffrer les cartes de l'Âge dans lequel ils se trouvaient. Ils pouvaient en reconnaître quelques unes, mais ils se reposaient sur celles de papier pour retrouver leur chemin n'importe où. Tout comme moi d'ailleurs. (Il lui adressa un clin d'œil .) Si mon hypothèse est correcte, il y a des endroits où tu ne peux tout simplement pas t'orienter sans carte locale, ce qui nécessite différentes connaissances. Ainsi que du talent ; cela demande un ajustement mental pour lire et écrire des cartes autrement que sur les feuilles de papier.

Sophia le considéra avec émerveillement. 

— Tu veux dire que toi, tu sais en faire ? Tu en fabriques ?

— C'est même la raison d'être de cette pièce, répondit-il. On peut en créer sur presque n'importe quoi : pierre, bois, terre, sable, métal, tissu, cuir, verre… voire sur un bout de savon, une miche de pain. Chaque cartographe a ses spécialités, qui dépendent de son origine géographique, temporelle et culturelle. Et certaines personnes, comme moi, tentent d’élargir leur savoir aux méthodes étrangères.

S. E. GROVE, Les Cartographes - livre 1

Nathan

411 pages – 17,90 €

Titre original : Mapmakers Book 1 : The Glass Sentence – Paru en 2014 – Traduit en Français en 2015

L’auteur : S. E. GROVE est historienne et nourrit une passion pour les voyages. D'ailleurs, depuis son enfance passée à sillonner l'Amérique Latine et les États-Unis, elle n'est jamais restée plus de deux ans au même endroit !

Elle vit actuellement dans la région de Boston, où elle espère battre son record de stabilité. Pour elle, l'Histoire n'est jamais qu'une autre façon de voyager, dans le temps comme dans la vie d'autres personnes…

La sentence de verre, qui mêle ses deux passions, est son premier roman.

Site internet de l’auteur (en anglais) : http://segrovebooks.com/dir/

14:54 Publié dans Fantastique | Lien permanent | Tags : adolescente, aventure, fantastique, voyage, histoire | |  Facebook | | |

12/09/2015

Nous les menteurs (E. LOCKHART)

« Bienvenue dans la splendide famille Sinclair. »

IMG_0025.JPGLes Sinclair est l’archétype de la famille WASP de la côte Est des Etats-Unis, une famille belle et distinguée, pareille aux Kennedy de la photo. c’est l’été et, comme chaque année, la famille se retrouve sur une île privée. Là, les amours adolescentes, les rancoeurs des adultes, tout se mêle. Jusqu’à l’accident. 

« Moi, Johnny, Mirren et Gat. Gat, Mirren, Johnny et moi. Notre famille nous a surnommés les Menteurs, et c’est sans doute bien mérité. Nous avons à peu près le même âge et nos anniversaires tombent tous à l’automne. Chaque été ou presque passé ensemble sur l’île, nous y avons semé la pagaille. »

La narratrice, Cadence, revient sur l’île après un accident qui l’a laissée en miettes, le cerveau troué par les migraines. Autour d’elle, on la regarde comme une grande brûlée et plus rien n’est pas pareil. Dans sa tête se mêlent souvenirs des été passés, contes de fées tordus qu'elle imagine, et réalité où elle se sent en décalage.

Durant tout le roman, on pressent que quelque chose se cache, que quelque chose va arriver ou quelque chose est arrivé. Petit à petit, le drame va émerger, monter en puissance, jusqu’à l’explosion finale. Nous les Menteurs ne peut laisser indifférent.

Mon histoire commence avant l’accident. L’été de mes quinze ans, au mois de juin, mon père nous a quittées pour une femme qu’il aimait plus que nous. (…)

Au mois de juin de l’été quinze, papa nous a donc annoncé qu’il nous quittait. Deux jours plus tard, il est parti. Il a expliqué à ma mère qu’il n’était pas un Sinclair et qu’il n’arrivait plus à faire semblant. Il n’arrivait plus à sourire, à mentir, à faire partie de cette splendide famille dans ces majestueuses villas.

Il n’en pouvait plus. Il ne voulait plus de tout ça. (…) 

Un goût de sel et d’échec. La honte vive et écarlate du rejet imprégnait la pelouse, les dalles de l’allée, les marches du porche. Mon cœur convulsait au milieu des pivoines comme une truite hors de l’eau.

D’un ton sec, maman m’a ordonné de me ressaisir.

Sois normale, a-t-elle déclaré. Immédiatement.

Parce que tu l’es. Parce que tu peux l’être.

Pas de scandale, m’a-t-elle ordonné. Respire un bon coup et redresse-toi.

J’ai obéi.

Elle était tout ce qui me restait, désormais.

Maman et moi avons relevé bien haut nos mentons carrés tandis que la voiture de papa descendait la colline. Puis nous sommes rentrées dans la maison et nous avons détruit tous les cadeaux qu’il nous avait faits : bijoux, vêtements, livres, tout. Les jours suivants, nous nous sommes débarrassées du canapé et des fauteuils qu’ils avaient achetés ensemble. Nous avons jeté le service en porcelaine de leur mariage, l’argenterie et les photos.

Nous avons changé tout le mobilier. Engagé un décorateur d’intérieur. Commandé des couverts en argent chez Tiffany. Passé une journée à faire les galeries d’art et acheté de nouveaux tableaux pour combler les places vides sur les murs.

Nous avons demandé à l’avocat de grand-père de protéger l’intégrité des biens de maman.

Nous avons fait nos bagages et nous sommes parties pour Beechwood Island.

E. LOCKHART, Nous les menteurs

Nathan

288 pages – 14,50 €

Titre original : We Were Liars – Paru en 2014 – Traduit en Français en 2015

L’auteur : Emily JENKINS, qui publie sous le nom d'E. LOCKHART, est un écrivain américain, née en 1967, auteure de livres illustrés pour enfants, de romans pour jeunes adultes et adultes. Elle a grandi à Cambridge (Massachussetts) et à Seattle (Washington). Durant ses études secondaires, elle fréquente des cours d'été de théâtre à Minneapolis et a été élève à la Lakeside school, un lycée privé de Seattle ainsi qu'au Vassar college. 

Elle est diplômée de l'Université de Columbia, où elle a obtenu un doctorat en littérature anglaise. Elle est principalement connue pour sa série Ruby Oliver et plus récemment pour Nous les Menteurs.

Elle vit aujourd'hui dans la région de New-York. (source : babelio)

Site internet de l’auteur (en anglais) : http://www.emilylockhart.com

16/08/2015

Ne regarde pas (M. GAGNON)

« Il est pas censé faire chaud en Californie ? grommela Zeke en se frottant les bras. »

nathan,adolescente,gagnon,manipulation génétiqueL'heure n'est plus à la fuite, mais à la lutte. Noa a décidé de se battre contre la corporation qui se cache derrière le sinistre Projet Perséphone. Avec d'autres adolescents rescapés du Projet, elle monte une armée souterraine et sillonne les États-Unis pour empêcher leurs ennemis de kidnapper de nouveaux cobayes. Peter, resté à Boston, utilise ses talents de hacker pour pénétrer dans le système de l'organisation. Mais une poignée de jeunes peut-elle venir à bout d'un tel complot ?

Cetet fois, c’est séparée de Peter, qui travaille de son côté, mais à la tête d’une armée d’adolescents rescapés comme elle que Noa agit. Une tache énorme et épuisante. Car Noa vit de plus en plus difficilement la pression de cette responsabilité sur ses épaules. les autres semblent tout attendre d’elle et, pour sa part, elle ne sait pas toujours comment agir ou réagir.

Loin d’être à la traîne du premier volume, Ne t'arrête pas, mené à un rythme d’enfer, ce deuxième volume est une réussite et l’on attend avec impatience le troisième ! 

Derrière elle surgit alors un groupe d'adolescents très variés. Certains étaient gothiques, d'autres faisait plutôt skaters et deux d'entre eux étaient grunge. Tous étaient hirsutes et débraillés, comme la plupart de ceux qui vivent dans la rue, mais Téo n'avait jamais vu aucun d’eux auparavant.

En revanche, il en avait entendu parler. C'était une autre de ces rumeurs qui circulaient la nuit, sur le ton de la confidence : il existait une organisation, l'armée de Perséfone, qui se battait pour protéger les jeunes sans-abri. Téo n’y avait pas cru davantage. Une poignée d’ados qui jouaient les Robin des bois des temps modernes ? Il s'était dit que ce n'était qu'une légende urbaine de plus.

Et pourtant, ils étaient là, en chair et en os.

Michelle GAGNON, Ne t’arrête pas - tome 2

Nathan

400 pages – 16,90 €

Titre original : Don’t turn around – Paru en 2012 – Traduit en Français en 2015

L’auteur : Michelle GAGNON est née en 1971 et est américaine. Elle est auteur de romans policiers et Ne t’arrête pas est son cinquième roman et le premier d’une trilogie.

Site internet de l’auteur (en anglais) : http://www.michellegagnon.com

27/07/2015

Roi de pique (K. Spears)

« Rien n’est bon ni mauvais en soi, tout dépend de ce que l’on en pense. »

IMG_2482.JPGJesse est Sway, un ado de dix-sept ans capable de résoudre tous les problèmes du lycée : besoin d’alcool ? d’une dissertation ? de faire virer un élève ? Jesse peut tout arranger. Sauf que… lorsque Ken, le beau gosse populaire du lycée, lui demande de lui arranger un rendez-vous avec une dénommée Bridget, la belle mécanique va s’enrayer. Parce que Jesse va tomber immédiatement amoureux de Bridget…

Kat SPEARS réussit avec ce Roi de pique un premier roman absolument excellent, politiquement incorrect, impertinent et corrosif, où l’on rit beaucoup. Elle a le talent pour camper des personnages haut en couleur, qu’il  s’agisse de ses héros comme des personnages secondaires (mention spéciale au « faux » grand-père et à la copine lesbienne).

On se régale avec cette lecture savoureuse, au rythme enlevé et où est la morale est sauve à la fin…

— Tu as beaucoup d’imagination, Jesse.

— Tu trouves ?

— Oui. Est-ce que tu utilises tes pouvoirs pour faire le bien ou le mal ?

— Définis ce qu’est le bien, ai-je demandé en démarrant.

— Tu écris des histoires ? Tu peins ? Ou est-ce que ton truc c’est plutôt d’inventer des mensonges pour parvenir à tes fins ?

Un sourire flottait au coin de ses lèvres, et j’ai compris que je l’avais mal jugée. Sa bonne nature ne s’expliquait pas par de la naïveté ou un manque d’intelligence. Etonnant.

— Rien n’est ni bon ni mauvais en soi, ai-je déclaré. Tout dépend de ce que l’on en pense.

— Hamlet, a-t-elle commenté triomphalement. Ma pièce préférée de Shakespeare.

— Ça doit être dur pour toi de toujours être la plus belle et la plus intelligente.

Je l’ai vue rougir, mais elle s’est contentée de m’envoyer bouler d’un regard.

Kat SPEARS, Roi de pique

Nathan

330 pages – 16,90 €

Titre original : Sway – Paru en 2014 – Traduit en Français en 2015

L’auteur : Kat Spears est barmaid, investie dans le milieu associatif, passionnée de musique et mère de trois enfants. Roi de pique est son premier roman.

21:34 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : spears, adolescent, humour, amour | |  Facebook | | |