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22/12/2015

Si c'est la fin du monde (T. WALLACH)

" C’est pas la fin du monde ", déclara Stacy.

IMG_2745.JPGEt si une météorite avait deux chances sur trois de faire exploser la Terre dans deux mois ?Alors que la fin de la terminale approche pour Peter, Anita, Andy et Eliza, une météorite apparait dans le ciel : elle a deux chances sur trois de percuter et faire exploser la Terre deux mois plus tard.Tout à coup, l’avenir n’a plus la même importance… L’anarchie s’installe peu à peu : violence et pillages se multiplient, beaucoup arrêtent de travailler, la nourriture commence à manquer. Les quatre adolescents doivent décider maintenant ce qu’ils feront du reste de leur vie, et peut-être, paradoxalement, en profiter pour être enfin libres et heureux, même pour peu de temps…

Sur une idée - presque- originale (des cinéastes hollywoodiens ont déjà traité du sujet), Tommy WALLACH propose un roman dense et polyphonique, où chacun des quatre adolescents, le sportif, l’intello, la salope, le glandeur, va apporter sa voix et son point de vue. Bien entendu, tout cela va se croiser, s’enrichir, se découvrir…

Vous l’aurez peut-être compris, je n’ai pas été totalement convaincue par cette histoire. très - trop ? - américaine à mon goût, avec une impression de déjà vu. De surcroît, les enchaînements d’un chapitre à l’autre en reprenant la fin du précédent a vraiment des allures de série télé après les coupures publicitaires.

La morale de l’histoire ? dans cette société trop normée, où chacun joue le rôle qu’on lui a assigné, il faut l’imminence d’une catastrophe pour se rendre compte que le bonheur n’est pas là. Oui, bon…

Elle prenait sa douche quand la pensée lui traversa l’esprit pour la première fois. Une simple question toute bête - combien d’autres douches allait-elle encore prendre ? -, suivie d’un rapide calcul. Même si l’eau et l’électricité restaient en service jusqu’à la fin, et même si elle prenait une tous les matins et une tous les soirs, elle n’arrivait qu’à un total d’environ cent douches. Elle se mit à faire d’autres calculs. Vingt shampooings. Cent brossages de dents. Et combien pour les activités hors de la salle de bain ? Cinquante levers de soleil. Vingt-cinq discrètes séances de masturbation (ou moins si la peur avait des effets négatifs sur sa libido). Une autre lecture rapide de La Promenade au phare (« Jusqu’au simple caillou que l’on frappe de son soulier qui durera plus longtemps que Shakespeare »). Les gens disaient que leurs jours étaient comptés, mais en réalité, tout était compté. A chaque film qu’on voyait, c’était la dernière fois qu’on verrait ce film, ou l’avant-dernière fois, ou l’antépénultième. Chaque baiser était un baiser qui s’approchait du dernier baiser.

C’était un point de vue véritablement terrifiant duquel considérer un monde de plus en plus terrifiant.

Tommy WALLACH, Si c’est la fin du monde

Nathan

330 pages – 16,90 €

Titre original : Week end all looked up – Paru en 2015 – Traduit en Français en 2016

L’auteur : Tommy WALLACH est un jeune écrivain et musicien originaire de Portland. Il a suivi des études d’art à l’université de New York et a étudié le journalisme à l’université de Stanford. Il vit aujourd’hui à Brooklyn. Si c’est la fin du monde est son premier roman.

Site internet (en anglais) : http://www.tommywallach.com

27/07/2015

Roi de pique (K. Spears)

« Rien n’est bon ni mauvais en soi, tout dépend de ce que l’on en pense. »

IMG_2482.JPGJesse est Sway, un ado de dix-sept ans capable de résoudre tous les problèmes du lycée : besoin d’alcool ? d’une dissertation ? de faire virer un élève ? Jesse peut tout arranger. Sauf que… lorsque Ken, le beau gosse populaire du lycée, lui demande de lui arranger un rendez-vous avec une dénommée Bridget, la belle mécanique va s’enrayer. Parce que Jesse va tomber immédiatement amoureux de Bridget…

Kat SPEARS réussit avec ce Roi de pique un premier roman absolument excellent, politiquement incorrect, impertinent et corrosif, où l’on rit beaucoup. Elle a le talent pour camper des personnages haut en couleur, qu’il  s’agisse de ses héros comme des personnages secondaires (mention spéciale au « faux » grand-père et à la copine lesbienne).

On se régale avec cette lecture savoureuse, au rythme enlevé et où est la morale est sauve à la fin…

— Tu as beaucoup d’imagination, Jesse.

— Tu trouves ?

— Oui. Est-ce que tu utilises tes pouvoirs pour faire le bien ou le mal ?

— Définis ce qu’est le bien, ai-je demandé en démarrant.

— Tu écris des histoires ? Tu peins ? Ou est-ce que ton truc c’est plutôt d’inventer des mensonges pour parvenir à tes fins ?

Un sourire flottait au coin de ses lèvres, et j’ai compris que je l’avais mal jugée. Sa bonne nature ne s’expliquait pas par de la naïveté ou un manque d’intelligence. Etonnant.

— Rien n’est ni bon ni mauvais en soi, ai-je déclaré. Tout dépend de ce que l’on en pense.

— Hamlet, a-t-elle commenté triomphalement. Ma pièce préférée de Shakespeare.

— Ça doit être dur pour toi de toujours être la plus belle et la plus intelligente.

Je l’ai vue rougir, mais elle s’est contentée de m’envoyer bouler d’un regard.

Kat SPEARS, Roi de pique

Nathan

330 pages – 16,90 €

Titre original : Sway – Paru en 2014 – Traduit en Français en 2015

L’auteur : Kat Spears est barmaid, investie dans le milieu associatif, passionnée de musique et mère de trois enfants. Roi de pique est son premier roman.

21:34 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : spears, adolescent, humour, amour | |  Facebook | | |

15/08/2014

Comment tomber amoureux... sans tomber

« C’est une journée chaude, trop chaude, aussi bleue dans le ciel que dans l’âme. »

IMG_1627.JPGAnnabelle a décidé que son coeur était hors service et sous les ordres exclusifs de son cerveau. En terminale S, rien n’existe en dehors de son travail. Et pas question pour elle de se limiter à l’obtention du bac, il faut qu’elle soit la meilleure.
Les garçons ? De simples copains. Et ce n’est pas Samuel, le fils de l’ambassadeur des États-Unis parachuté dans sa classe, qui y changera quelque chose. Annabelle est d’accord pour consacrer deux heures par jour à parler français avec lui, à condition qu’il ne la ralentisse pas dans sa course vers l’excellence.
Annabelle est ambitieuse et passionnée, comme les autres femmes de la famille. Sa mère, Lulu, est obsédée par ses recherches universitaires. Sa grand-mère, Marguerite, ne lâchera pas ses fourneaux avant d’obtenir la deuxième étoile pour son restaurant. Elles risquent toutes trois de tomber de haut, de très haut. De tomber… amoureuses !

- Je n'aurais jamais pu imaginer une situation pareille : mes parents si unis qui se séparent, le dîner chez mon père sans ma mère, l’impossibilité d'inviter mes deux parents au déjeuner de ton grand-père, et le fait que j'aurai même problème pour les réconcilier le jour de mon mariage.
- Tu te maries quand ?
- Pas tout de suite.
- Avec qui ?
- Avec un homme. 
- Un homme comment ?
- Un homme drôle, qui aime lire, habité d'une gentillesse profonde, un homme qui m'aime. Et qui parle très bien le français.
- Je suis éliminé alors.
- Un homme français !
- Xénophobe ?
- C'est plus facile de ne pas être obligé d'expliquer qui on est. Et toi, tu te maries avec qui ?
- Une créature de rêve, une beauté parfaite, blonde, élégante, bien habillée, bien coiffée, avec des talons hauts et des sous-vêtements transparents sur de gros nichons.
- Je suis éliminée alors ? Et si elle est, avec tout ça, bête et méchante ?
- Je l'apprivoiserai. Et si ton mec français qui parle si bien le français est en fait une brute silencieuse ?
- Je le ferai parler.

Avec ce ton qui n’appartient qu’à elle,Susie MORGENSTERN propose ici un roman tout à fait original, racontant l’amour depuis ses prémices sur trois générations. Adoptant une voix à la fois intime et ironique, elle se plaît à se camper derrière ses personnages pour mieux épier leurs petits travers et leurs grandes émotions et ainsi nous les rendre proches, presque complices.

Il faut accepter d’entrer dans cet univers, et persister après les premières pages, qui peuvent dérouter, pour apprécier toute la saveur de ce joli roman.

Susie MORGENSTERN, Comment tomber amoureux… sans tomber

Ecole des Loisirs

302 pages – 16 €

Paru en 2014 

 L’auteur : Tout le monde le dit, écouter parler Susie MORGENSTERN est un vrai bonheur tant son verbe est chaleureux et sa joie de vivre communicative. S’ils ne l’ont pas rencontrée, les enfants et les adolescents ont souvent lu et adoré ses livres. Elle les a divertis, éveillés à tous les sujets qui les concernent, l’école, la famille, l’amour, la sexualité, la nourriture!, avec humour, fantaisie et générosité. Car ce que Susie a su conserver, c’est cet esprit d’enfance qui, dans bien des cas, console de tous les maux. Américaine née dans le New Jersey, Susie MORGENSTERN vit à Nice où elle a enseigné l’anglais à la faculté de Sophia-Antipolis jusqu'en 2005. Ses livres ont remporté une ribambelle de prix, notamment Lettres d’amour de 0 à 10, qui a lui seul en a obtenu une vingtaine. C’est à quatre mains qu’elle a écrit Terminale ! tout le monde descend, avec sa fille Aliyah, Margot Mégalo et Privés de bonbecs avec sa fille Mayah. Après avoir fêté le 18 mars 2005, au Salon du livre de Paris, "Soixante ans, soixante livres!" comme elle se plaît elle-même à le dire, elle poursuit sa carrière de globe-trotter-porte-parole de la littérature pour la jeunesse...

23/11/2013

Bleu saphir (K. GIER)

« Jeunes gens, nous sommes dans une église. On ne s’embrasse pas ! »

IMG_0763.JPGLongtemps, Gwendolyn pensa être une lycéenne comme les autres.
Bon, d'accord, elle voyait des fantômes dans les couloirs de son lycée ; mais d'abord elle n'en voyait qu'un, et puis personne n'est parfait. Pour le reste, rien à dire. Jusqu'au jour où Gwendolyn comprit : elle n'était pas une lycéenne comme les autres. Marquée du sceau des Veilleurs du temps, elle doit désormais voyager à travers les âges, fermer un Cercle auquel elle ne comprend rien, partir à la recherche d'autres Veilleurs dans le passé, et affronter un comte du XVIIIe siècle, soi-disant immortel. Et gérer ses hormones perturbées par l’insupportable Gideon. Mais elle est le rubis, la douzième, l'ultime voyageuse. Avec elle, le Cercle est refermé, le secret révélé. Un secret qui remonte à la nuit des temps.

Toujours aussi efficace, aussi drôle et aussi enlevé que le précédent, Bleu saphir met en scène une Gwendolyn qui a maintenant un nouvel allié en la personne ( ?) de Xemerius, un gargouillot, petit démon venu du Moyen-Âge qui la suit partout et ponctue ses faits et gestes de remarques souvent aussi caustiques qu’hilarantes. En revanche, tout est de plus en plus confus sur les intentions de chacun et le doute s’immisce partout.

Il tarde de lire le volume trois pour voir les fils se dénouer…

- Je suis désolée... vraiment ! On peut dire tout ce qu'on veut sur Charlotte, mais elle n'aurait même pas reniflé ce punch, c'est sûr et certain.

- C'est vrai, approuva Gideon avec un sourire. En tout cas, ces gens n'auraient pas non plus entendu Andrew Lloyd Weber deux siècles avant l'heure, et c'eût été vraiment dommage.

- Exact... Même si demain, je vais certainement vouloir rentrer sous terre, dis-je en m'enfouissant la tête dans les mains. En fait, dès maintenant, en y réfléchissant bien.

- Bonne nouvelle, constata Gideon. Ça veut dire que l'alcool perd déjà de son effet. Mais j'aurais encore une question : qu'est-ce que tu voulais faire avec une brosse à cheveux ?

- M'en servir comme micro, murmurai-je entre mes doigts. Oh, mon Dieu ! Je m'effraie moi-même.

Kerstin GIER, Bleu saphir

Milan Macadam

416 pages – 13,90 €

Titre original : Saphirblau – Paru en 2010 – Traduit en Français en 2011

L’auteur : Kerstin GIER est née en 1966 et a fait des études universitaires avant de passer à la pédagogie. Après divers emplois, elle a commençé en 1995 à écrire des romans. Elle habite avec son mari et son fils dans un village à proximité de Bergisch Gladbach. Son premier roman a été porté à l'écran en 1996. Pour la première fois avec La Trilogie des gemmes (Rouge rubis, Bleu saphir et Vert émeraude), elle s’essaie à la fantasy et au roman de jeunesse

Rouge rubis (K. GIER)

« Je l’ai senti pour la première fois lundi, à midi, à la cafèt’ du lycée. »

adolescente,amour,relation parent-enfant,voyage dans le temps,angleterreGwendolyn a seize ans. Elle vit à Londres. Vie normale, scolarité normale dans une grande école privée, famille normale, en apparence… Si tant est que vivre dans un hôtel particulier, avec un grand-mère lady, aller à l’école dans un autre manoir londonien et avoir perdu son père à sept ans est tout à fait normal. Ajoutons que cette famille a un secret : certaines filles sont porteuses d’un gène qui leur permet de voyager dans le temps. Or, à la surprise de tous, Gwendolyn se révèle porteuse de ce gène…

Mêler fantastique, romantisme, voyage dans le temps et humour, tout en restant accessible, c’est le pari – réussi – de Kerstin GIER. Avec ce premier volume d’une série de trois (La trilogie des gemmes), elle nous offre une lecture qui se dévore, avec une héroïne piquante comme celle d’une comédie américain, un héros à tomber, des aventures à la pelle, des rebondissements et… de belles robes puisque les Veilleurs (c’est le nom de ces « maîtres du temps ») possèdent une couturière passée maître dans l’histoire du costume.

On ne s’ennuie pas une seconde à suivre Gwendolyn, narratrice et voyageuse malgré elle, dans toutes ses époques et on n’a qu’une envie : connaître la suite !

- Tu connais mon neveu, Gideon, dit Mr de Villiers. Cela fait deux ans qu’il vit ce que tu viens de découvrir. Toutefois, il était mieux préparé que toi. Ça va être difficile de rattraper tout ce que tu n’a spas appris.

- Difficile ? Vous voulez dire « impossible » ! dit le docteur White.

- Ce n’est pas non plus indispensable, insista Gideon. Je peux me débrouiller bien mieux tout seul.

- Nous verrons, dit Mr de Villiers.

- Je crois que vous sous-estimez cette jeune fille, déclara Mr George en donnant à sa voix une intonation onctueuse. Gwendolyn Shepherd ! Tu fais maintenant partie d’un secret très ancien. Et il est temps que tu apprennes à comprendre ce secret. D’abord tu dois savoir…

- Il vaudrait mieux ne rien précipiter, l’interrompit le docteur White. Elle peut avoir le gène, mais ça ne signifie pas qu’on puisse lui faire confiance.

- Ni qu’elle comprenne quelque chose à tout ça, compléta Gideon.

Ah, ah ! Il me croyait visiblement un peu limitée. Abruti prétentieux !

Kerstin GIER, Rouge rubis

Milan Macadam

416 pages – 13,90 €

Titre original : Rubinrot – Paru en 2009 – Traduit en Français en 2011

L’auteur : Kerstin GIER est née en 1966 et a fait des études universitaires avant de passer à la pédagogie. Après divers emplois, elle a commençé en 1995 à écrire des romans. Elle habite avec son mari et son fils dans un village à proximité de Bergisch Gladbach. Son premier roman a été porté à l'écran en 1996. Pour la première fois avec La Trilogie des gemmes (Rouge rubis, Bleu saphir et Vert émeraude), elle s’essaie à la fantasy et au roman de jeunesse.