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30/12/2011

Time Riders (A. SCARROW)

« Il reste quelqu’un sur le pont E ? cria Liam O’Connor. »

Steward sur le Titanic,  Liam O’Connor aurait dû mourir en mer en 1912. Sauf que… une mystérieuse agence l’a sauvé pour lui proposer une curieuse alternative : mourir ou intégrer leur agence. Désormais, il est Time Rider. Comme Maddy Carter, qui aurait dû mourir en avion en 2010 ou Sal Vikram, jeune indienne qui aurait dû périr avec ses parents en 2026.  Leur mission : empêcher que les voyages dans le temps ne changent l’Histoire. Et leur première mission est de taille…

A quoi ressemblerait notre monde si les Nazis avaient gagné la Seconde Guerre Mondiale et envahi les Etats-Unis ? Tel est le postulat posé par ce passionnant roman mené à un train d’enfer. Time Riders ravira les amateurs de romans d’aventures autant que les passionnés d’histoire. Choisissant de faire retraverser les moments les plus marquants de l’histoire du vingtième, Alex SCARROW propose une réflexion sur notre époque et ses dérives. Car c’est pour sauver un monde moribond, détruit par la pollution et ses excès au milieu du vint-et-unième siècle, qu’un individu est parti changer l’Histoire. Pour le pire.

Les personnages des trois adolescents sont plaisants et attachants, et les faire venir de différentes époques permet de « balayer » largement le spectre du vingtième siècle (Liam ignore que le Première Guerre Mondiale a eu lieu, ne connaît pas le téléphone portable ou les ordinateurs…) et de faire prendre conscience aux lecteurs de toutes les innovations qui font partie de son quotidien.

Les chapitres sont courts, alternant les époques et les lieux, et donnent un rythme soutenu à une intrigue parfois complexe, mais toujours passionnante. La documentation est précise et réussir à donner vie à des faits qui pourraient paraître lointain et abstraits. Ce premier volume est une réussite et l’on attend avec impatience les deux suivant, prévus en juin 2012 pour Le Jour du Prédateur  et septembre 2012 pour Code Apocalypse.

Il prit une grande inspiration.

- Le voyage dans le temps existe, les enfants.

Il marqua une longue pause après cette affirmation, laissant ses paroles flotter dans l’air.

- Un rapport de physique théorique a démontré en 2029 que c’était possible. Le premier prototype a été construit en 2044. (Il poussa un soupir.) La boîte de pandore est ouverte, et on ne peut plus la refermer.

La mine grave, il examina les jeunes gens. Son visage, strié de rides, présentait un teint cireux.

- Les hommes n’auraient jamais dû jouer avec le temps, jamais ! Seulement, maintenant que nous savons comment le modifier, il est nécessaire de veiller à ce que personne n’y touche plus. Et si un inconscient décide de remonter le cours de l’Histoire, alors quelqu’un doit réparer les dégâts au plus vite.

Sa voix rauque de vieillard trembla légèrement.

- Voyager dans le temps est une arme redoutable, bien plus puissante que tout ce qu’on a inverté auparavant. L’humanité n’est pas préparée à un tel savoir. Elle est pareille à un enfant qui jouerait innocemment à la balle avec une bombe atomique.

Alex SCARROW, Time Riders.

Nathan

428 pages – 15,50€

Titre original : Time Riders  – Paru en 2010– Traduit en Français en 2012

Découvrir un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092536865

L’auteur : Alex SCARROW a été guitariste de rock. Puis graphiste. Puis concepteur de jeux vidéo. Puis auteur. Il a ainsi écrit plusieurs thrillers pour adultes et des scénarios. Time Riders est sa première série de romans pour jeunes adultes. Pour son plus grand plaisir, il y explore les idées et concepts avec lesquels il travaillait déjà dans l’univers des jeux ;

Il vit à Norwich, en Angleterre, avec son fils Jacob, sa femme Frances, un chien très méchant et un énorme rat.

Site de l’auteur : http://www.scarrow.co.uk

22/12/2011

La Fourmilière (J. VALENTINE)

« J’ai aperçu une fille, une gamine. »

Sam a dix-sept ans. Il a fui sa petite ville de la province anglaise pour faire table rase d’un passé dont il n’est pas fier et est en rupture. Arrivant à Londres, il v s’installer au 33, Georgiana Street. Un immeuble délabré, un quartier peu engageant et un propriétaire peu regardant sur le choix de ses locataires, du moment qu’ils règlent leur électricité et leur loyer chaque semaine.

Chacun a sa vie, mais c’est ici qu’elles vont se croiser, s’emmêler et s’immiscer les unes dans les autres…

Avec ce deuxième roman après Ma Rencontre avec Violet Park, Jenny VALENTINE poursuit sa veine presque « gavaldesque » et enrichit sa galerie de portraits un peu fêlés de l’intérieur, un peu différents, un peu à part. Dans cette « fourmilière », se croisent une vieille dame un peu trop envahissante, une petite fille perdue par une mère qui refuse d’en être une, deux ou trois individus un peu louches, et ce garçon venu de la campagne.

Alternant les points de vue de Sam et de Bohémia, l’auteur nous offre une jolie galerie de portraits et les regards tour à tour naïfs et lucides de deux narrateurs ajoutent au charme de l’ensemble. On pourra regretter une narration un peu lente, des situations un peu tirées par les cheveux parfois, mais La Fourmilière a le charme un peu bringueballant des vieilles guimbardes, qui vont leur chemin sans se soucier du regard des autres.

A Londres, j’aimais les choses qu’ils auraient voulu que j’aime. J’aimais le fait que tout aille vite, que tout change.

J’aimais les inconnus, et particulièrement l’idée d’en être un.

J’aimais que tout ce dont on a besoin se trouve à portée de main, au bout de la rue, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.

J’aimais qu’on puisse se rendre presque partout à pied.

J’aimais les graffitis, les poubelles et les odeurs de huit différents fast-foods qui se mélangent dans chaque rue. (…)

J’aimais le fait de ne pas avoir à penser à ce que j’avais laissé derrière moi et dans quel pétrin je m’étais fichu.

Et pourtant, si j’avais eu le courage d’appeler, si j’avais pu partager mes impressions sur cette idée de venir d’un endroit et de vivre dans un autre, ce n’est pas ce que je leur aurais dit.

Jenny VALENTINE, La Fourmilière.

École des Loisirs - Médium

231 pages – 11€

Titre original : The Ant Colony  – Paru en 2009 – Traduit en français en 2011

L’auteur : Pour rien au monde, Jenny VALENTINE ne renoncerait à l’une de ses activités. Le jour, elle vend des produits bio dans le  magasin d’alimentation qu’elle vient d’ouvrir dans une bourgade du Pays de Galles. Le soir, une fois ses enfants couchés, cette jeune auteur, épouse du musicien Alex Valentine, écrit des romans. Et cela lui réussit plutôt bien.
Son premier livre, Ma rencontre avec Violet Park, s’est vu décerner en 2007 le Guardian Children’s Fiction Price.

11/12/2011

L'Héritage des Fels (S. KNIGHT)

« Je m’appelle Toby Walsgrove, mais avant de commencer à vous raconter mon histoire, il vaudrait mieux que je vous explique rapidement qui je suis.»

Toby a quatorze ans et demi. Depuis sa naissance, dans un hôpital de Londres, il vit dans un couvent de carmélites. Car Toby est différent. Toby souffre « d’encéphalopathie statique », c’est-à-dire que rien ne marche chez lui et qu’il est entièrement paralysé. En revanche, son imagination fonctionne à plein, « j’étais un athlète de l’imagination » explique-t-il alors qu’il commence à raconter son histoire. Or un soir, Shipley, son chat, se métamorphose en drôle d’individu qui lui annonce que son destin l’attend, là-bas, au pays des Fels, et qu’il n'a qu’à se lever pour l’accompagner…

Drôle d’histoire que cet Héritage des Fels ! Une histoire ancrée dans une réalité tout ce qu’il y a de plus concrète  et qui s’en échappe soudain pour partir vers le Grand Nord, dans un pays où l'or remplace le fer, où la lave coule au creux des rues, où les gens ont le pouvoir de se métamorphoser en faucon ou en léopard des neiges. Mais n’est-ce pas là la définition du fantastique ? A ce titre-là, le roman est extrêmement bien fait puisque l’on adhère sans réserve à ce conte : le royaume des Fels  menacé, un sinistre Helva Gullkin qui est sur le point de s'emparer du trône, laissé vacant après la mort du grand roi Will Wolfkin, deux héritiers mi-fels mi-humains pour le sauver.

S’ajoute la rencontre de deux adolescents, Toby et sa sœur Emma, aux origines bien différentes, puisque face à l’orphelin anglais handicapé se dresse la jeune Soudanaise qui a connu la famine, la guerre et la barbarie des hommes, et qui devront unir leurs pouvoirs pour, ensemble, combattre Helva Gullkin.

Mêlant habilement  mythologie nordique, magie universelle et bons sentiments, L’Héritage des Fels pourra séduire les jeunes adolescents à partir de dix-onze ans, bons lecteurs qui sauront trouver leur chemin dans cette histoire foisonnante.

- Qu’est-ce que tu as contre le mot magique ? me demanda-t-il.

Egil lisait dans mes pensées. S’il commençait à me parler de vêtements magiques ou de quoi que ce soit de magique, je penserais forcément que j’étais en train de vivre un nouveau rêve, ce que je redoutais par-dessus tout. Je voulais que ce soit vrai parce que, même si cela faisait moins d’une heure que j’étais sorti de mon fauteuil, j’avais déjà plus que tout au monde envie de courir et de faire la course et de sentir l’air froid dans mes narines.

- Si tu n’aimes pas le mot magique, dit doucement Egil, je vais employer le mot juste : ce sont des habits féliens. Et pour que tu marches et que tu parles, je me suis servi du pouvoir félien. Toby, est-ce que ce mot-là te convient mieux ?

Steven KNIGHT, L’Héritage des Fels.

Nathan

384 pages – 14,90€

Titre original : The Last Words of Will Wolfkin  – Paru en 2010 – Traduit en Français en 2012

L’auteur : Steven KNIGHT est un scénariste reconnu, nommé aux Oscars. L’Héritage des Fels est son premier roman pour la jeunesse. Il vit en Angleterre avec sa famille.