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29/10/2014

Des Ados parfaits (Y. GREVET)

« Ce vendredi matin, en pénétrant dans la salle, je n'ai pas immédiatement remarqué le paquet d'enveloppes posé sur le coin du bureau du professeur.. »

IMG_1658.JPGDans la classe d’Anatole, une main anonyme a tracé au tableau ce sinistre message : DEHORS LES 7 USURPATEURS. Anatole ne se sent pas concerné. Son père et sa mère lui ont appris à être poli et prudent en toutes circonstances, à garder ses distances avec les autres. Que pourrait-il avoir à se reprocher ? Mais peu de temps après, ses parents reçoivent une enveloppe au contenu énigmatique, et Anatole les surprend tous les deux un soir en train de chuchoter.

En dévoilant une société où tout est lisse, où rien ne dépasse, Yves GREVET brosse le tableau d’une société déshumanisée, où les enfants qui dérangent son remplacés par des clones bien sages. Jusqu’à quand ?

Son roman interroge, dérange, mais ne laisse pas indifférent.

De mon côté, je n'avais jamais eu de secret pour mes parents. Je leur racontais mes rêves et toutes les idées bizarres qui me traversaient parfois le cerveau. J'écoutais toujours leurs explications et leurs conseils. Ils étaient les seuls repères, les modèles en toute chose. Depuis tout petit, ils m'avaient toujours protégé de l'extérieur, m’avaient inculqué de bonnes valeurs, comme l'honnêteté, la prudence, la politesse, la réserve en toute situation. Quand la vie nous forçait à nous mêler aux autres, on devait garder nos distances. Il ne fallait jamais leur montrer ce qu'on ressentait et ne jamais les toucher. Jusqu'à récemment, je croyais que ces règles étaient les seules valables et qu'ils se les appliquaient toujours à eux-mêmes. Mais désormais, je sentais le doute s'insinuer, peut-être à cause de Célia.

 

Yves GRVET, Des Ados parfaits

Syros

96 pages – 5 €

Paru en 2014 

Feuilleter un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=9782748515015

 

L’auteur : Yves GREVET est né en 1961 à Paris. Marié et père de trois enfants, il habite dans la banlieue est de Paris, où il enseigne en classe de CM2. Il est l’auteur de romans ancrés dans la réalité sociale et historique. Les thèmes qui traversent ses ouvrages sont les liens familiaux, la solidarité, la résistance à l'oppression, l’apprentissage de la liberté et de l’autonomie. Tout en restant fidèle à ses sujets de prédilection, il s'essaie à tous les genres : après Méto, une trilogie de science-fiction, et Seuls dans la ville entre 9h et 10h30, un roman d'enquête, il signe avec L'école est finie un court roman d'anticipation et de politique-fiction. En 2012, Yves GREVET renoue avec le genre de l'aventure et explore de biens sombres futurs avec Nox.

17:12 Publié dans Science-fiction | Lien permanent | Tags : syros, grevet, clonage | |  Facebook | | |

31/10/2012

Nox – Ici-bas (Y. GREVET)

« Il est plus de trois heures. Des cris percent la nuit. »

Dans une ville basse enveloppée d’un brouillard opaque – la nox –, les hommes sont contraints de pédaler ou de marcher sans cesse pour produire leur lumière. Comme l’espérance de vie y est courte, la loi impose aux adolescents de se marier et d’avoir un enfant dès l’âge de dix-sept ans. Lucen a peur de perdre celle qu’il aime, la rebelle Firmie, qui refuse de se plier à la règle. Il sent aussi ses meilleurs amis s’éloigner de lui. L’un d’eux, Gerges, s’apprête à rejoindre la milice qui terrorise les habitants, un autre, Maurce, un groupe hors-la-loi. C’est l’heure pour Lucen de faire des choix qui détermineront toute son existence. Au même moment, dans des territoires épargnés par la nox, la jeune Ludmilla ne se résigne pas au départ forcé de Martha, la gouvernante qui l’a élevée, injustement renvoyée par son père. Elle décide de tout tenter pour la retrouver.

Roman sombre, roman qui offre une vision bien pessimiste de l’avenir, où l’égalité entre êtres humains n’est même plus une utopie, où les enfants sont contraints de pédaler pour éclairer la demeure familiale, Nox – Ici-bas est dur et sans concession. Comme dans L’Ecole est finie, Yves GREVET reprend le fil d’une société où seuls les nantis ont accès à la lumière et où les laissés-pour-compte n’ont que leurs yeux pour pleurer.

La narration peut paraître un peu complexe à appréhender puisqu’elle joue sur les points de vue de plusieurs personnages de l’histoire et l’on ne sait pas toujours d’emblée qui parle. Or comme l’auteur met en scène des univers et des conceptions différentes, ce parti-pris narratif pourra en dérouter certains.

Les personnages des adolescents sont habilement dépeints, déchirés entre leur fidélité à leur famille et leur désir d’émancipation et de libération et la fin du roman est suffisamment brutale pour donner envie de lire la suite…

- Ma maison d'autrefois se trouve dans cette direction.

– Mais personne n’habite sur les plaines mauves.

Elle éclata d’un rire nerveux. Je pris la mouche car j'avais vraiment l'impression qu'elle se fichait de moi.

– Les plaines mauves, répétait-elle en reprenant son souffle, les plaines mauves, mais…

Elle me rattrapa alors que je quittais la terrasse en boudant.

- Je ne me moque pas de vous, Ludmilla. Mais ce mensonge tellement gros qu’il me surprend toujours quand on l’évoque. Il n’y a pas de plaine mauve, ce sont des nuages de pollution si denses qu’ils empêchent toute lumière de les traverser. En dessous, c’est la nuit et des gens vivent là, dans la pénombre. Ce phénomène se nomme la Nox. Tous les matins, je rêve que le nuage s’est enfin dissipé et que je vais apercevoir la maison de mes parents.

– Des gens vivent là-dessous ? Des gens comme nous ?

– Oui, comme moi surtout.

Ce jour-là, je découvris que mon père, contrairement à ce qu'il m’avait affirmé après la mort de ma mère, était capable de mensonges. Que me cachait-il d’autre ?

Yves GREVET, Nox – Ici-bas (1).

Syros

358 pages – 16,90€

Paru en 2012

Feuilleter un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=978274851...

L’auteur : Yves GREVET est né en 1961 à Paris. Marié et père de trois enfants, il habite dans la banlieue est de Paris, où il enseigne en classe de CM2. Il est l’auteur de romans ancrés dans la réalité sociale. Les thèmes qui traversent ses ouvrages sont les liens familiaux, la solidarité, l’apprentissage de la liberté et de l’autonomie. Tout en restant fidèle à ses sujets de prédilection, il s'essaie à tous les genres : récits de vie, romans d'enquête ou de politique-fiction. Nox marque son grand retour au roman d'aventure, genre qu'il avait déjà exploré avec Méto, une uchronie en trois tomes. Il nous emmène cette fois-ci explorer de bien sombres temps futurs.

Site de l’auteur : http://la-charte.fr/sites/yves-grevet

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17/02/2012

L'Ecole est finie (Y. GREVET)

« Les tronçonneuses, les débroussailleuses et les taille-haies seront en promotion durant toute la semaine dans tous les magasins Jardins et Maisons. »

Nous sommes en 2028 et, depuis la Grande Crise du début du XXIème  siècle, rien n’est plus pareil : les enfants de pauvres, dès le CP, travaillent en alternance dans des entreprises car leurs parents ne peuvent pas payer les frais de scolarité des écoles ordinaires ; ils n’ont plus de maître, mais un « démonstrateur pédagogique » et portent l’uniforme de l’entreprise. Ils commencent tôt le matin et finissent tard le soir, essayant d’être le plus efficace possible pour rapporter à leurs parents des bons d’achat qu’ils échangeront avec ceux d’autres entreprises…

Après Matin brun de Franck PAVLOFF, L’Ecole est finie d’Yves GREVET s’inscrit dans la droite ligne de ces fables qui n’en sont pas vraiment, petits opuscules invitant à ne pas rester passifs face au présent. Le court – très court (45 pages) – roman d’Yves GREVET fait froid dans le dos par son efficacité et sa lucidité. La société qu’il dépeint, gouvernée par l’argent et constituée d’injustices, où seuls les plus forts – entendre les plus riches – survivent, est d’une troublante actualité et ne peut qu’interroger chacun sur ce qu’il attend pour son avenir et celui de ses enfants.  

Dans ce monde de 2028, on ne sait plus ce qu’est un livre – on ne connaît que les catalogues des magasins – et on doit faire partie des heureux gagnants de la loterie qui auront le droit de se faire soigner les dents. Heureusement, il existe, bien cachées, des lieux de résistance : les « écoles du maquis », où d’anciens instituteurs à la retraite enseignent « comme autrefois » dans l’échange et l’ouverture d’esprit, où l’on apprend l’histoire qui aide à mieux comprendre d’où l’on vient et où l’on arrive. Mais ces écoles sont traquées et les enfants qui les rejoignent doivent couper les ponts avec leurs familles…

Livre sur l’école, bien sûr, mais aussi sur notre société telle qu’elle est et telle qu’elle est en train de devenir, L’Ecole est finie est un livre à lire absolument. Destiné aux enfants à partir de neuf ans, ces derniers y verront une fable de science-fiction là où leurs parents sauront y voir autre chose, plus inquiétant…

(Lila) aussi fait partie des enfants de pauvres qui, dès le CP, travaillent en alternance dans des entreprises parce que leurs parents ne peuvent pas payer les frais de scolarité des écoles ordinaires. Les siens ont choisi l’autre alternative locale, un restaurant de la chaîne Speed-fooding, pour une raison bien simple : le repas de midi y est offert. Mes parents ne voulaient pas que je fasse le même choix. Selon eux, les activités de préapprentissage sont beaucoup moins variées chez Speed-fooding que chez Jardins et Maisons. Moi, je peux être initié au bricolage ou au jardinage quand il n’y a pas de tâche plus urgente à effectuer, Lila, elle, se contente d’apprendre à cuire différentes denrées surgelées, à éplucher des fruits et des légumes transgéniques ou à faire le ménage. Ma mère avait surtout peur que je ne sois sujet au surpoids ou à l’obésité, comme la grande majorité des enfants qui fréquentent cet établissement.

Yves GREVET, L’Ecole est finie.

Mini Syros

45 pages – 3€

Paru en 2012

Feuilleter un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=9782748511871

L’auteur : Yves GREVET est né en 1961 à Paris. Il est marié et père de trois enfants. Il habite dans la banlieue est de Paris, où il enseigne en classe de CM2. Il est l’auteur de romans ancrés dans la réalité sociale. Les thèmes qui traversent ses ouvrages sont les liens familiaux, la solidarité, l’apprentissage de la liberté et de l’autonomie. Tout en restant fidèle à ses sujets de prédilections, il s’essaie à tous les genres. Après Méto, une trilogie de science-fiction, il a signé avec Seul dans la ville entre 9h00 et 10h30 son premier roman d’enquête.

Site de l’auteur : http://la-charte.fr/sites/yves-grevet/

23/03/2011

Seul dans la ville entre 9h00 et 10h30 (Y. GREVET)

« Tout a commencé par une expérience littéraire que madame Darlène, notre professeur de français, avait intitulée « Création-récréation ». »

A sa classe de Première littéraire, un professeur de français a proposé le sujet suivant : « Postez-vous seul à un endroit du centre-ville entre 9h00 et 10h30 et écrivez ce que vous voyez ou ce que cela vous inspire. La forme est libre: description, fiction, poésie… »  Sauf que… ce jour-là, le notaire de la ville a été assassiné ! Et qu’Erwan, un des élèves de madame Darlène, est persuadé que les copies de ses camarades cachent forcément un indice. Aidé d’une camarade de classe, ils vont se mettre sur la piste du coupable.

L’idée de départ est parfaitement trouvée : jouer sur les différentes visions des choses pour y traquer la vérité, à la manière  des exercices de style de R. QUENEAU, la trouvaille est judicieuse. De surcroît, elle permet à l’enseignant GREVET de se livrer à l’exercice d’auto-parodie, en ajoutant à chaque fois les commentaires du professeur sur la copie.

Le narrateur, Erwan, est un élève moyen, qui subit la pression paternelle de la réussite et qui tente de mener de front sa vie d’ado qui découvre les sentiments amoureux et d’élève qui tente de se préparer au mieux à son bac de Français. A travers sa relation avec Cassandre, jeune fille issue d’un milieu plus favorisé, c’est également la découverte de relations sociales autres que celles qu’il connaissait jusqu’alors.

La trame policière est bien menée, sans être trop prégnante et prendre le pas sur le reste, et la narration alerte, jouant sur la diversité est points de vue, en fait une lecture tout à fait plaisante.

- Voilà, je vous explique. La police a lancé un appel à témoins pour le meurtre du notaire qui s’est déroulé pendant que...

- Mais ce n’est pas vrai ! Vous recommencez avec votre histoire. Vous êtes têtu.

- Madame ! Les enquêteurs piétinent. Nous devons les aider. C’est une question de civisme. La vérité doit triompher.

- Erwan, s’il vous plaît. J’ai lu très attentivement toutes les copies et peux vous assurer qu’aucun de vos camarades n’a été témoin d’un meurtre.

- Je n’ai pas dit ça. Mais des éléments jugés par vous sans importance peuvent s’avérer extrêmement intéressants pour des yeux avertis. Les policiers en charge de l’affaire peuvent faire des recoupements avec des éléments en leur possession. Vous devriez les contacter, madame.

- Je n’ai pas de temps à perdre et vous non plus ; le bac blanc est dans trois semaines et je sais que vous n’êtes pas prêt. Alors, n’en parlons plus. Concentrez-vous sur vos examens et laissez la police faire son travail. Au revoir.

Yves GREVET, Seul dans la ville entre 9h00 et 10h30.

Syros

220 pages – 13,90€

Paru en 2011

L’auteur : Yves GREVET est né en 1961 à Paris. Il est marié et père de trois enfants. Il habite dans la banlieue est de Paris, où il enseigne en classe de CM2. Il est l’auteur de romans ancrés dans la réalité sociale. Les thèmes qui traversent ses ouvrages sont les liens familiaux, la solidarité, l’apprentissage de la liberté et de l’autonomie. Tout en restant fidèle à ses sujets de prédilections, il s’essaie à tous les genres. Après Méto, une trilogie de science-fiction, il signe avec Seul dans la ville entre 9h00 et 10h30 son premier roman d’enquête.

11:56 Publié dans Policier | Lien permanent | Tags : syros, grevet, devoir, adolescent, lycée, policier, enquête | |  Facebook | | |