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08/01/2012

L'Enfant du fantôme (S. HARTNETT)

« Par une après-midi humide et argentée, une vieille dame, qui rentrait chez elle après avoir promené son chien, découvrit un garçon assis dans la bergère fleurie de son salon. »

Parce qu’un jour en rentrant de promenade, Maddy va découvrir un jeune adolescent blond qui s’est invité dans son salon, elle va redérouler pour lui le fil de sa vie, un cheminement vers l’émancipation et la liberté. Vers la solitude aussi.

Matilda Victoria Adelaide a un nom trop grand pour elle. Solitaire, fille unique d’une famille aisée, elle est née en Australie au début du XXème siècle et rêve d’une vie pleine de mystères. De retour d’un voyage initiatique avec son père afin de découvrir « la plus belle chose du monde », elle va croiser la route de Plume, mystérieux homme-oiseau, dont elle va tomber éperdument amoureuse. Mais peut-on mettre en cage ceux que l’on aime ?

Roman étonnant que cet Enfant du fantôme, qui commence sur une rencontre et finit sur un départ inattendu. Court, plein de finesse, à la fois sensible et désenchanté, ce récit brosse un magnifique portrait de femme, depuis la jeune fille effarouchée ayant peur de se tromper à la vieille dame avec son « odeur de vieille personne ». Sonya HARTNETT décrit avec subtilité la difficulté de la relation amoureuse, le fragile équilibre entre égoïsme et don de soi, les sacrifices, l’abandon.

Situé aux antipodes, l’écriture convoque les mythes ancestraux de l’Australie et reprend à son compte la confrontation entre nature et culture, tout en adoptant un ton qui frise l’onirisme. L’Enfant du fantôme est un très beau roman, dont la petite musique mélancolique continue de vous hanter longtemps après l’avoir fini.

- Alors, après avoir étudié durant toutes ces années l’histoire, la géographie, la diction et le point de croix, connais-tu la réponse ?

Maddy battit des paupières.

- Quelle réponse, papa ?

Son père vida le reste de la bouteille de vin dans son verre et fit signe à la domestique d’apporter le porto.

- La réponse à la seule question qui importe, bien sûr : Quelle est la plus belle chose du monde ? (…)

La chose la plus belle du monde : son père était-il sérieux, existait-il vraiment une chose pareille ? Elle savait que l’homme de fer n’était pas homme à plaisanter, ni à dire ou faire quelque chose d’insensé. Le moment était crucial, à n’en pas douter, et il attendait pour le moins qu’elle plonge au plus profond d’elle même afin de lui donner la réponse. Celle-ci lui permettrait d’évaluer sa fille, il ne l’oublierait jamais.

Sonya HARTNETT, L’Enfant du fantôme.

Les Grandes Personnes

160 pages – 13€

Titre original : The Ghost’s Child  – Paru en 2007– Traduit en Français en 2010

L’auteur : Née en 1968, Sonya HARTNETT est une auteure australienne qui a publié son premier roman à quinze ans. Elle a été récompensée par le prestigieux prix Astrid Lindgren. Elle vit à Melbourne, Australie.