11/04/2013
43, rue du Vieux-Cimetière (K. KLISE)
« Ceci est un recueil de courriers et de documents authentiques rédigés tout au long d’un été. Ils sont tous liés aux étranges événements survenus au 43, rue du Vieux-Cimetière, dans la ville tranquille de Livid City, dans l’Illinois, aux Etats-Unis. »
Ignace Bronchon, auteur grincheux de séries pour enfants, vient s’installer pour l’été dans la vieille demeure victorienne du 43 rue du Vieux Cimetière. Pressé par son éditeur, il espère y terminer le treizième volume de sa série, un véritable défi puisqu’il n’a pas écrit une ligne depuis vingt ans ! Mais Bronchon découvre, furieux, qu’il doit cohabiter avec le fils des propriétaires, le jeune Lester Perrance, son chat Shadow et… le fantôme de l’ancienne propriétaire, Adèle I. Vranstock. Lester et Adèle qui s’entendent parfaitement, s’amusent tout d’abord à lui mener la vie dure, mais peu à peu, tous apprennent à se connaître et à s’apprécier. Adèle, romancière de son vivant, aide Bronchon à surmonter sa panne d’inspiration en coécrivant le nouveau roman. Le livre est un tel succès qu’ils rachètent le 43 rue du Vieux Cimetière pour y résider ensemble, comme une vraie famille.
Roman loufoque, qui joue autant sur les situations que sur les mises en page, alternant dessins, lettres, articles de journaux, ce 43, rue du Vieux-Cimetière est un excellent moment de lecture qui séduira tout le monde, et notamment les non-lecteurs grâce à son format original.
Mon cher Lester,
Je n'en ai pas encore fini avec M. Bronchon. Je m'amuse trop bien avec lui ! De plus, je suis en train de lire son journal intime. C’est bien meilleur que l’atroce petit volume du Dompteur de fantômes qu’il essaye d’écrire.
Mais parlons d’autres choses. As-tu vraiment l’intention d’acheter la maison ? Si tel est le cas, il va te falloir beaucoup plus que les trente-six dollars et soixante-quinze cents que tu as économisés grâce à tes distributions de journaux.
Pourquoi ne tondrais-tu pas la pelouse de Madame Kadavreski ? Je le ferais bien moi-même mais que diraient les gens s'ils voyaient une tondeuse circuler toute seule dans le jardin ? Etre invisible est souvent très pratique mais cela a aussi ses petits inconvénients.
Si tu travailles dur aujourd’hui, samedi soir, je ferai un poulet au paprika à la hongroise. Vingt-heures heures pile. Tenue correcte exigée, merci.
Cela te dérangerait-il si j’invitais M. Bronchon à se joindre à nous ?
Tendrement,
Adèle
Kate KLISE, 43, rue du Vieux-Cimetière
Albin Michel Jeunesse
160 pages – 8,50€
Titre original : 43 Old Cemetery Road, Book 1, Dying to Meet You – Paru en 2009 – Traduit en Français en 2012
L’auteur : Kate KLISE est l'auteur de nombreux romans à succès, pleins d'humour, tous illustrés par sa sœur Sarah. Elle a également écrit plusieurs albums pour la jeunesse, toujours illustrés par sa sœur. De plus, Kate travaille périodiquement comme journaliste pour People Magazine et occasionnellement comme designer de salle de bains. Elle habite aux États-Unis dans le Missouri.
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26/02/2013
Café givré (S. SELFORS)
« Quand je l’ai aperçu pour la première fois, il dormait dans l’arrière-cour de notre café. »
« Vous croyez aux signes ? La foudre qui frappe une voiture dont vous sortez à l'instant, un chat noir qui traverse votre chemin... Vous voyez ce que je veux dire ? Le hasard, peut-être. Moi, je n'y ai jamais cru, à ce genre de trucs. Avant de le rencontrer, lui. » Chez Anna est un petit café où le temps s'est arrêté. Katrina y vit paisiblement avec sa grand-mère. Jusqu'au jour où la magie et la poésie s'immiscent dans sa vie...
Joli roman un peu à contretemps, Café givré est une drôle d’histoire, celle d’une jeune fille qui aime regarder la vie passer en restant un peu en retrait, s’abritant derrière ceux qu’elle aime et qui l’aiment, formant autour d’elle un cocon protecteur. L’histoire est un peu languissante parfois, mais l’irruption de cet ange qui tombe du ciel pour venir changer la vie est une plaisante idée…
– Au fait, quelle option vas-tu choisir pour l'examen de fin d'études ?
– Euh… Je devrais le savoir ?
Il fait la grimace. C'est clair, il pense « Celle-ci est vraiment trop gourde, pauvre fille » mais il se reprend vite.
– Il n'est jamais trop tôt, tu sais. Dans quelle matière es-tu bonne ?
Je sais faire le café. Nettoyer les tables. Attirer des types bizarres en kilt.
– Aucune, en réalité.
– Tout le monde excelle dans un domaine en moins.
– Je n’en suis pas si sûre.
– Mais bien sûr que si !
Il montre une affiche représentant un groupe de gens, chacun portant un uniforme différent. Le texte proclame : nous avons tous un talent.
Suzanne SELFORS, Café givré.
Flammarion
400 pages – 11,50€
Titre original : Coffehouse Angel – Paru en 2012 – Traduit en Français en 2012
L’auteur : Suzanne SELFORS est américaine et vit près de Seattle. C’est à la naissance de son fils qu’elle a commencé à écrire et c’est tout naturellement qu’elle s’est tournée vers les romans pour enfants et adolescents. Ses livres ont tous un point commun : une petite touche de magie qui change tout.
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Ava préfère se battre (M. BERNARD)
« La première fois qu’Ava fut conviée à une assemblée de fantômes, elle dut se rendre dans un magasin de meubles à l’entrée de Mercy. »
Ava est de retour sur Jersey où elle doit assister à sa première assemblée de fantômes. Mais ce moment tant attendu tourne à la catastrophe car tous les fantômes ne veulent pas accepter comme consolateur une jeune Française de moins de quinze ans. Menaces, agressions, intimidations en tous genres, difficile pour Ava de rester stoïque, surtout lors de ses rendez-vous avec Marco, un garçon terriblement attirant et bien vivant, qui ignore tout de son don ! Heureusement son ami Harald, le Viking vieux de huit cents ans, expert dans l’art de la guerre, est là pour la conseiller. Et Ava va bientôt montrer à tous de quoi elle est capable…
Après avoir découvert sa véritable nature dans Ava préfère les fantômes, Ava doit maintenant non plus vivre avec ce don encombrant, ce qui était le sujet du précédent livre, mais apprendre à faire son métier de consolatrice, envers et contre tout, et surtout tous. Moins ancré sur une enquête policière, comme c’était le cas dans le premier volume, cet épisode suit un rythme plus estival, et c’est presque à une promenade touristique que nous entraîne Maïté BERNARD, à la découverte de l’île autant que celle de ses habitants, vivants comme morts.
Car si Ava fait la connaissance d’une bande d’adolescent de son âge qui vont l’entraîner dans les endroits « branchés » de Jersey, à l’assaut des petites criques et autres marchands de glace, elle va également faire plus ample connaissance avec Joséphine Le Riche, un des fantômes familiers de Victor Hugo et parfaire sa culture insulaire, avec l’aide de son fidèle allié, Harald.
Maïté BERNARD a réussi une jolie suite au premier et laissé de côté les intrigues policières pour se consacrer davantage à l’étude de caractères. Elle nous brosse un tableau enchanteur de l’île de Jersey (on n’oubliera pas de sitôt la déclaration d’amour d’Ava dans les dernières pages), approfondit le personnage de son héroïne presque malgré elle et propose ainsi une lecture très plaisante.
– Bien, dit Georges Dandy, je rappelle pourquoi nous sommes réunis. Notre futur consolateur veut nous aider à résorber le nombre de fantôme en attente d'une résolution définitive. Pour ce faire, elle voudrait que les fantômes se forment à écouter et à consoler des groupes entiers. Je vais donc vous expliquer comment nous allons procéder. Chaque personne se présentera, dira son nom, la date et la raison de sa mort. Je vous demanderai d’être bref, l’idée est d’abord de faire connaissance. Ensuite, je voudrais qu’un volontaire raconte ce qu’il a ressenti quand il a découvert qu’il était mort, puisqu’il était un fantôme. Vous voyez, c’est très simple. Toutefois, je vais être totalement honnête avec vous. Nous allons nous inspieré des groupes de parole mis en place par les vivants après une catastrophe. Ils appellent ça du defusing plutôt que du debriefing, pour bien transmettre l’idée d’un déchocage immédiat, car ces gens sont pris en charge très vite. Or certains d’entre vous ont vécu ça il y a des siècles et s’y sont habitués. Ce que nous allons explorer aujourd’hui n’est peut-être pas adapté à nos cas.
Maïté BERNARD, Ava préfère se battre.
Syros
280 pages – 16,90€
Paru en 2013
Feuilleter les premières pages : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=9782748513394
L’auteur : Maïté BERNARD est née le 11 septembre 1973 à Nîmes. C’est un écrivain français de romans noirs et de romans de littérature générale. Elle a passé son enfance dans le Sud de la France. À l’adolescence, elle est partie vivre en Argentine, à Buenos Aires. Pendant ses études supérieures, elle a aussi vécu deux ans aux États-Unis, à East Lansing dans le Michigan, et à New York. Depuis dix ans, elle est de retour en France, et travaille comme documentaliste à Versailles. Maïté Bernard a obtenu le prix du polar 2003 de Montigny-lès-Cormeilles pour son premier roman, Fantômes, paru à la « Série Noire » en 2002. Son roman le plus récent, Monsieur Madone, est paru en 2009 aux éditions Le Passage. Aux éditions Syros, elle est l’auteur de Un cactus à Versailles (2009) et de Trois baisers (2010), tous deux dans la collection « Tempo+ » et du premier volume des aventures d’Ava, Ava préfère les fantômes.
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10/02/2012
Ava préfère les fantômes (M. BERNARD)
« La première fois qu’Ava vit Billie Gombrowicz, elle crut qu’elle était morte. »
Depuis ses trois ans, Ava sait qu’elle a un don. Ou plutôt une malédiction : elle voit les morts. Du moins ceux qui reviennent hanter le monde des vivants sous forme de fantômes. Autant dire que ce genre de chose ne vous facilite pas la vie sociale…
Ses parents étant sur le pont de divorcer, Ava a été envoyée passer ses vacances chez son oncle blond et glacial, Vincent Bazire, oncle qu’Ava n’a pas vu depuis ses trois ans et qui vit sur l’île de Jersey. Et qui organise l’exposition d’un trésor viking récemment découvert dans son manoir. C’est là qu’Ava va faire la connaissance de Billie Gombrowicz.
Avec son air de déjà-vu (le film Sixième Sens utilisait le même procédé), Maïté BERNARD réussit un excellent roman, à la fois drôle, policier, historique et truffé de références – celles au Cluedo ne sont pas les moindres. En choisissant de planter son décor sur l’Île de Jersey, elle nous fait découvrir des lieux enchanteurs et propices aux histoires étranges, aux rencontres inattendues et aux décors superbes. Il y a du Club des cinq explorant l’île de Kernach dans cet Ava préfère les fantômes, des trésors vikings, des morts mal élevés et tout cela forme un ensemble hétéroclite et très joyeux, malgré le sujet qui pourrait ne pas l’être. Car on meurt beaucoup dans ce roman…
Le personnage d’Ava est une jolie variation autour du thème de la différence et de l’acceptation de soi. Complexée, timide, sage pour se faire oublier, elle doit apprendre à gérer cet encombrant don et vivre avec. La rencontre avec une autre « consolatrice » va lui ouvrir de nouvelles perspectives et la réconcilier avec elle même.
Plume alerte, personnages loufoques (dont un Viking farouche mais avide de savoir) et paysages magnifiques, ce Ava préfère les fantômes est une vraie réussite.
… mais elle avait continué à se taire et à observer et elle en était arrivée à la conclusion que, pour rendre tout le monde heureux, il suffisait de cacher ce qu’elle était.
Pour ce faire, la première règle à respecter était de ne surtout pas attirer l’attention. D’élève moyenne, elle était devenue bonne. De sauvage, elle était passée à polie et réservée. Quant à sa nervosité, elle l’avait apprivoisée, puis domptée. Il est difficile de se comporter comme on attend qu’une petite fille se comporte en haut d’un toboggan ou à un goûter d’enfants quand on est seule à voir la vieille femme qui pleure sans larmes au bord du bac à sable ou la fillette qui convoite les gâteaux et les présents alors qu’elle ne fête plus son anniversaire depuis plus d’un siècle, si l’on en juge par le col Claudine, la robe à smocks, les pantalons de dentelle et les souliers vernis qu’elle porte. Difficile mais pas impossible.
Maïté BERNARD, Ava préfère les fantômes.
Syros
288 pages – 14,90€
Paru en 2012
Feuilleter les premières pages : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=9782748511901
L’auteur : Maïté BERNARD est née le 11 septembre 1973 à Nîmes. C’est un écrivain français de romans noirs et de romans de littérature générale. Elle a passé son enfance dans le Sud de la France. À l’adolescence, elle est partie vivre en Argentine, à Buenos Aires. Pendant ses études supérieures, elle a aussi vécu deux ans aux États-Unis, à East Lansing dans le Michigan, et à New York. Depuis dix ans, elle est de retour en France, et travaille comme documentaliste à Versailles. Maïté BERNARD a obtenu le prix du polar 2003 de Montigny-lès-Cormeilles pour son premier roman, Fantômes, paru à la « Série Noire » en 2002. Son roman le plus récent, Monsieur Madone, est paru en 2009 aux éditions Le Passage. Aux éditions Syros, elle est l’auteur de Un cactus à Versailles (2009) et de Trois baisers (2010), tous deux dans la collection « Tempo+ ».
08/01/2012
L'Enfant du fantôme (S. HARTNETT)
« Par une après-midi humide et argentée, une vieille dame, qui rentrait chez elle après avoir promené son chien, découvrit un garçon assis dans la bergère fleurie de son salon. »
Parce qu’un jour en rentrant de promenade, Maddy va découvrir un jeune adolescent blond qui s’est invité dans son salon, elle va redérouler pour lui le fil de sa vie, un cheminement vers l’émancipation et la liberté. Vers la solitude aussi.
Matilda Victoria Adelaide a un nom trop grand pour elle. Solitaire, fille unique d’une famille aisée, elle est née en Australie au début du XXème siècle et rêve d’une vie pleine de mystères. De retour d’un voyage initiatique avec son père afin de découvrir « la plus belle chose du monde », elle va croiser la route de Plume, mystérieux homme-oiseau, dont elle va tomber éperdument amoureuse. Mais peut-on mettre en cage ceux que l’on aime ?
Roman étonnant que cet Enfant du fantôme, qui commence sur une rencontre et finit sur un départ inattendu. Court, plein de finesse, à la fois sensible et désenchanté, ce récit brosse un magnifique portrait de femme, depuis la jeune fille effarouchée ayant peur de se tromper à la vieille dame avec son « odeur de vieille personne ». Sonya HARTNETT décrit avec subtilité la difficulté de la relation amoureuse, le fragile équilibre entre égoïsme et don de soi, les sacrifices, l’abandon.
Situé aux antipodes, l’écriture convoque les mythes ancestraux de l’Australie et reprend à son compte la confrontation entre nature et culture, tout en adoptant un ton qui frise l’onirisme. L’Enfant du fantôme est un très beau roman, dont la petite musique mélancolique continue de vous hanter longtemps après l’avoir fini.
- Alors, après avoir étudié durant toutes ces années l’histoire, la géographie, la diction et le point de croix, connais-tu la réponse ?
Maddy battit des paupières.
- Quelle réponse, papa ?
Son père vida le reste de la bouteille de vin dans son verre et fit signe à la domestique d’apporter le porto.
- La réponse à la seule question qui importe, bien sûr : Quelle est la plus belle chose du monde ? (…)
La chose la plus belle du monde : son père était-il sérieux, existait-il vraiment une chose pareille ? Elle savait que l’homme de fer n’était pas homme à plaisanter, ni à dire ou faire quelque chose d’insensé. Le moment était crucial, à n’en pas douter, et il attendait pour le moins qu’elle plonge au plus profond d’elle même afin de lui donner la réponse. Celle-ci lui permettrait d’évaluer sa fille, il ne l’oublierait jamais.
Sonya HARTNETT, L’Enfant du fantôme.
Les Grandes Personnes
160 pages – 13€
Titre original : The Ghost’s Child – Paru en 2007– Traduit en Français en 2010
L’auteur : Née en 1968, Sonya HARTNETT est une auteure australienne qui a publié son premier roman à quinze ans. Elle a été récompensée par le prestigieux prix Astrid Lindgren. Elle vit à Melbourne, Australie.
12:03 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : les grandes personnes, hartnett, fantôme, initiation, onirisme, australie, adolescente, temps qui passe | | Facebook | |