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15/01/2014

La Pire Mission de ma vie (R. BENWAY)

"La première fois que j’ai fait sauter un cadenas, j’avais trois ans.»

IMG_0297.JPGMaggie Silver a ouvert son premier coffre-fort à 3 ans. Cela peut sembler étonnant, mais quand on est fille d'espions, c'est assez banal. A 16 ans, elle décroche enfin sa première mission en solo. Son objectif : accéder à des infos que détiendrait Armand Oliver, journaliste.
Sa méthode : se rapprocher de son fils, le dangereusement charmant Jesse.
Sa couverture : devenir une lycéenne comme les autres.
Le hic : personne ne lui a expliqué comment ne pas tomber amoureuse de sa cible !

D’une plume alerte, Robin BENWAY propose ici une héroïnes typiquement adolescente, à la fois peu sûre d’elle face aux autres et petit génie dans son domaine - l’espionnage… L’histoire est farfelue, pleine de rebondissements, mêlant habilement romantisme et réalisme, La Pire Mission de ma vie séduira les jeunes demoiselles en quête de lecture légère. Et la suite est prévue…

- Chérie, on a besoin de cette information au plus vite…

- Je sais ! me suis-je écriée. Tu crois que je ne suis pas au courant ? Je suis parfaitement consciente que tout repose sur moi, merci bien !

- Margaret.

- Excuse-moi, ai-je dit aussitôt. Ecoute, je vais y arriver. Je suis mieux placée que n’importe qui pour le faire. Je suis une espionne, non ? Une super espionne et… attends, il y a un truc qui me lèche.

Je sentais nettement quelque chose de mouillé sur mon mollet. En baissant les yeux, j’ai découvert un énorme golden retriever plein de poils en train de frotter sa truffe contre ma jambe. Après quoi il a levé sur moi un regard béat. Mes yeux ont suivi sa laisse jusqu’à son charmant maître.

Mon coeur s’est mis à battre à trois cents à l’heure.

« Oh non. Oh non, non, non, c’est pas vrai. »

- Intéressant, l’histoire de la super espionne, m’a déclaré Jesse Oliver.

Robin BENWAY, La Pire Mission de ma vie

Nathan

380 pages – 15,90 €

Titre original : Also known as – Paru en 2013 – Traduit en Français en 2014

L’auteur : Robin BENWAY vit à Los Angeles. Elle a gagné un premier prix d'écriture en fiction lorsqu'elle était étudiante à l'Université de New York et a travaillé dans plusieurs libraires. Elle est l'auteur de Comment je suis devenue célèbre (en larguant mon mec) et de April, May & June, tous deux publiés chez Nathan.

Le site de l’auteur (en anglais): http://www.robinbenway.com 

08:26 Publié dans Policier | Lien permanent | Tags : benway, adolescente, espion, new york | |  Facebook | | |

29/03/2012

Le béton qui coule dans nos veines (L. SCHAACK-G. HAMEL)

nathan,backstage,adolescent,new york,hip hop« Prince G a repéré depuis quelques jours cette ouverture discrètement découpée à la cisaille par d’autres graffeurs. »

New York, 1991, dans le Bronx. Prince G., un jeune graffeur renommé, meurt écrasé par un métro dans un dépôt où il était en train de peindre. L'enquête de police conclut à un suicide. Mais cette réponse ne satisfait pas ses proches et dix ans plus tard, Prince G est toujours dans les mémoires…

Roman Hip Hop de la collection backstage, ce Béton qui coule dans nos veines se révèle un document tout à fait passionnant sur la culture Hip Hop autant qu’un roman presque policier qui explore en revenant en arrière différents aspects de la vie de ce prince G, un jeune Costaricain talentueux. Ce roman, divisé en cinq parties (cinq tracks) présente cinq points de vues différents, depuis ceux des meilleurs amis jusqu’au conducteur du métro.

Le kaléidoscope ainsi formé permet de retracer l’histoire de ce jeune homme et de son entourage tout en appréhendant cette culture Hip Hop avec ses codes et ses figures. L’intérêt de cette narration éclatée est également de faire prendre conscience de l’évolution de chacun des survivants, de leur chemin parcouru dans la vie, avec en filigrane cette question : sont-ils restés fidèles à la mémoire de PRINCE G ?

S’il peut sembler un peu obscur initialement, avec son langage « des rues » et ses références musciales, Le Béton qui coule dans nos veines est un vrai roman d’apprentissage.

Bref, les graffeurs du Bronx, de Harlem ou de Brooklyn étaient en train d’inventer un nouvel et fascinant alphabet. Leurs lettres ressemblaient à des créatures vivantes, organiques, avec des jambages, des bosses, des flèches, des points, des personnages, des boucles… Elles étaient molles, bulbeuses, transparentes, fondues les unes dans les autres ou en 3D… Au fur et à mesure que la technique évoluait, de simples marqueurs à la bombe aérosol et au pochoir, elle inventait ses propres règles. Les graffeurs et leur crew passaient du wagon à la rame entière, en allant toujours plus loin dans l’appropriation de la zone graphique. C’est là que je me suis dit que quelque chose d’important se passait. Pile au moment où la Ville a décidé de lancer la guerre du graffiti. Vous vous souvenez de ça ?

Laurence SCHAACK – Goulven HAMEL, Le Béton qui coule dans nos veines.

Backstage - Nathan

240 pages – 10,50€

Paru en 2012

Feuilleter les premières pages : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092532140

Les auteurs :

Laurence SCHAACK est auteure de romans adultes et jeunesse et de documentaires pour enfants. Elle a également été journaliste radio et de presse écrite pendant quinze ans.

Goulven HAMEL est musicien rock, journaliste pigiste, auteur de plusieurs romans. Il enseigne également l’histoire de la musique.

17:03 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : nathan, backstage, adolescent, new york, hip hop | |  Facebook | | |

05/01/2011

Bal de givre à New York (F. COLIN)

« Lorsque j’ouvris les yeux, je crus d’abord que tout était terminé. »

New York, l’hiver. Anna Claramond vient de se faire renverser par une limousine blanche dont le passager est un jeune homme répondant au nom étrange de Wynter Seth-Smith. Très vite ce dernier va se révéler empressé, très empressé auprès de la jeune fille, cherchant à l’attirer dans son univers, riche, somptueux et… blanc, si blanc. Orpheline, vivant seule avec son maître d’hôtel télékinésiste dans un manoir immense, Anna va très vite ne savoir que faire : céder aux avances du beau Wynter ou résister, sous le regard invisible d’un mystérieux "Masque" ?

Truffé de références littéraires de la littérature fantastique, jusqu’aux choix des adjectifs (le « fuligineux » cher à Baudelaire traduisant Poe), Bal de givre à New York se déroule dans l’univers poétique des contes de fées de l’enfance, depuis le manoir enchanté de la Belle et la Bête avec ses objets animés à la Reine des neiges d’Andersen. Il se dégage à la lecture de ce roman un double sentiment : de l’agacement mêlé de curiosité. Agacement car l’histoire d’Anna est trop belle, trop parfaite pour être crédible. Et curiosité car justement, le lecteur ne peut que s’interroger et chercher à soulever le voile pour comprendre ce qui ce cache derrière tout ça. Quelle étrange sensation que celle de lire un roman où tout ne serait que chausse-trappe…

Et c’est ainsi que l’on avance dans la lecture à l’affût du moindre indice qui permettrait de se mettre sur la piste de la vérité, et ces derniers sont nombreux : noms codés, descriptions ambiguës, autant d’éléments qui prennent une nouvelle dimension lors de la révélation finale. La reconstitution du puzzle laisse le lecteur stupéfait, le souffle coupé par l’aplomb du narrateur et avec l’impression que le sol se dérobe sous ses pieds.

Une fois de plus, Fabrice COLIN fait une démonstration de sa virtuosité littéraire : la langue est précise, l’intrigue parfaitement menée, et il parvient sans problème à entraîner son lecteur dans son univers personnel, un univers qui mêle réel, fantastique, heroic fantasy et roman gothique. Une  lecture multiple et jubilatoire.

Les toits de New York, sur les bords de l’Hudson, dessinaient sous la brume un patchwork éblouissant. Partout, des géants d’acier et de verre se frayaient un chemin vertical entre des lacis de ponts aériens. Des faisceaux argentés fouaillaient le ciel.

La tour Seth-Smith se dressait là-bas, sur les bords d’un Central Park constellé de lacs obscurs, rayé de routes lumineuses. Un jeu de construction titanesque, voilà ce qu’était devenu New York, et sur ce plateau minéral, un homme – mon père – avait tracé des lignes, jeté des passerelles, déroulé des toits plus larges que le monde. Dans un silence ombré, l’auguste dirigeable aux flancs nacrés de lune glissait sur le labyrinthe des buildings, par-delà les noires et souveraines contorsions du fleuve.

Fabrice  COLIN, Bal de givre à New York.

Wiz - Albin Michel

293 pages – 13,50€

Paru en 2011

L’auteur : Né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)

Site internet : http://fabrice-colin.over-blog.com

Merci encore à F/.

Un autre extrait : Souper singulier

10:17 Publié dans Fantastique | Lien permanent | Tags : wiz, albin michel, fabrice colin, new york, bal | |  Facebook | | |

29/03/2010

Suite Scarlett (M. JOHNSON)

Suite Scarlett.jpg« Ce livre est dédié à quiconque a joué le rôle d'un corps mort, sur scène ou à l'écran. Il faut être très bon acteur pour demeurer allongé au sol en silence. Lâchez-vous, amis sans vie. »

Scarlett a une vie de rêve : elle habite New York, à hauteur de la Soixantième Avenue, non loin de Central Park, dans un hôtel Art Déco datant de la fin des années 20. Sauf que... cet hôtel,  ses parents en sont les propriétaires, et il n'est pas loin de tomber en ruine ! Plus de climatisation, très peu de clients, et des corvées à la pelle !

Résultat : alors que tous ses amis se préparent à des vacances plus excitantes les unes que les autres, l'été de Scarlett, celui de ses quinze ans, s'annonce atroce. Heureusement, l'arrivée d'une nouvelle cliente, à la fois mystérieuse et extravagante, va tout changer...

Drôle, juste, bien mené, le roman de Maureen Johnson a tout pour plaire aux filles à partir de treize ans. L'héroïne y est à la fois naïve et déterminée, les péripéties foisonnent : première histoire d'amour, découverte du milieu des « théâtreux » new yorkais, éloge de la fratrie, et surtout, Big Apple tient un rôle déterminant dans l'histoire, à la fois décor et partie-prenante de l'action. On ressort de cette lecture avec la furieuse envie de débarquer là-bas, et nous aussi voir le Chrysler Building depuis les fenêtres de l'hôtel Hopewell, «  à supposer que l'on efface les bâtiments construits au milieu... »

De façon générale, New York est la ville idéale pour fêter son anniversaire. On peut aller au spectacle, faire du shopping, déguster toutes sortes de plats et jouer au touriste. A bien réfléchir, tout ou presque est possible à New York.

Néanmoins, le bât peut blesser pour deux raisons : si vous êtes seul et si vous êtes dans la dèche. Imaginez par exemple qu'il reste environ seize dollars sur votre compte et que vous n'ayez aucune perspective pour le renflouer... Que vos amis soient éparpillés autour du monde, que votre sœur aînée travaille dix heures par jour, que votre petite sœur préfère vous voir brûler vive plutôt que de vous venir en aide, que votre grand frère, qui normalement aurait dû passer la journée avec vous, se concentre sur son propre parcours professionnel... Et encore, ça n'est pas tout. Vous vivez sur place, à New York, par conséquent vous connaissez par cœur tous les endroits à voir, et ces endroits à voir sont au pied de chez vous.

Maureen JOHNSON, Suite Scarlett.

Scripto - Gallimard

384 pages - 13€

Titre original : Suite Scarlett - Paru en 2008 - Traduit en français en 2010

L'auteur : Maureen Johnson est née et a grandi à Philadelphie, en Pennsylvanie. Enfant, Maureen lisait sans arrêt, comme beaucoup de lecteurs qui finissent par écrire. Elle a étudié la dramaturgie et l'écriture romanesque à l'Université de Columbia. Avant de pouvoir vivre de sa plume, elle a pratiqué bon nombre de petits boulots de New York à Londres en passant par Las Vegas. Elle vit aujourd'hui à New York avec son mari.