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20/04/2010

Les demoiselles de la Nouvelle-France (J. E. SINGER)

« Réveille-toi, Henriette ! Comment peux-tu dormir alors que nous avons tant de préparatifs à régler avant notre départ de demain ? »

Les demoiselles sont de retour ! Après avoir déjoué un complot contre Louis XV, le Régent, à leur demande et afin de ne pas les séparer de leurs cousines, les envoie en Nouvelle-France, autrement dit la colonie américaine de la France, qui allait du Saint-Laurent à l'embouchure du Mississipi, du Québec à la Louisiane. Le périple va se dérouler en bateau, où elles croiseront nombre de passagers imprévus et même, pour le plus grand plaisir d'Henriette, un corsaire anglais !

Une escale à Saint-Domingue va, encore une fois, leur faire connaître de nouvelles aventures...

Plus intéressant que le premier volume, plus rythmé, avec une plus grande richesse de personnages, ce deuxième épisode est tout à fait réussi : on s'éloigne de la Cour pour découvrir une autre réalité, plus voltairienne (« C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe », expliquait le nègre de Surinam), celle de l'esclavage, de la spoliation des terres par les Européens avides d'enrichissement. La réflexion s'élargit et c'est tout à l'honneur de cette série.

Sa voix avait pris un accent passionné qui prouvait son attachement à La Rochelle. D'ailleurs, elle renchérit :

- Je ne quitterai jamais la ville où je suis née, et où je me marierai dans deux mois...

La jeune fille remarqua le sursaut d'Henriette et éclata d'un nouveau rire :

- Je me marie avec un armateur, of course ! [...] En ce qui concerne mon futur époux, sachez qu'il m'adore et qu'il ne me refuse jamais rien. Il m'a d'ores et déjà promis qu'il ne commercera jamais de nègres, qu'il se contentera d'eau-de-vie, de peaux de castors et autres marchandises. Car, ajouta-elle soudain d'une voix grave, jamais je ne tolérerai que des êtres humains puissent être considérés comme des objets à acheter et à vendre, et soient malheureux par ma faute. Et que, pire encore, je puisse m'enrichir avec leur sueur, leur sang et leurs larmes. Mon père, conclut-elle avec une grimace, ne s'en prive pas, et ne veut pas m'écouter. Il est mon père, mais ce n'est pas un homme bon.

J. Esther SINGER, Les Demoiselles de Nouvelle-France.

Seuil

282 pages - 12 €

Paru en 2010

Rappel : le tome 1 Les demoiselles du Palais-Royal ; le tome 2 : Les demoiselles de la Nouvelle-France ; le tome 3 Les demoiselles de la Louisiane

13:56 Publié dans Historique | Lien permanent | Tags : louis xv, nouvelle-france, noblesse, régence, seuil | |  Facebook | | |