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03/07/2011

Taourama et le lagon bleu (J. TEISSON)

« La fête de Noël est terminée. »

Orphelin de mère, Taourama a été élevé par sa grand-mère en Polynésie. Jusqu’au jour où son père l’a fait venir en France afin qu’il vive avec lui. Il avait alors neuf ans. Trois ans ont passé, il est parfaitement heureux dans cette autre vie, s’entend à merveille avec sa belle-mère, sa demi-sœur et son demi-frère et vient de recevoir un magnifique cadeau de Noël : un billet d’avion pour aller passer ses vacances à Rangiroa, revoir sa grand-mère maternelle et tous ceux qu’il a laissés derrière lui. Vont alors remonter les souvenirs d’autrefois…

Construit en retour en arrière, Taourama et le lagon bleu raconte l’itinéraire d’un enfant à double culture, mi-européen mi-polynésien. Heureux dans sa vie, parfaitement intégré, le cadeau va permettre de faire émerger ce qu’il croyait enfoui au plus profond de lui et qui fait cependant son essence : son attachement à cet autre pays, à ces autres croyances, à cette autre culture.

C’est le récit d’une intégration qui a dû gommer une partie de certaines choses et qui resurgissent soudain. Narrateur de cette histoire, le jeune Taourama est un personnage attachant, soucieux de toujours trouver sa place, se sachant malhabile mais tentant néanmoins de bien faire. Janine TEISSON a su construire une galerie d’adultes autour de lui, souvent bienveillants, mais pas toujours, qui sauront le guider et l’aider dans son cheminement.

Roman d’odeurs, de saveurs, qui exalte la beauté des îles polynésiennes, sans toutefois masquer une certaine réalité, Taourama et le lagon bleu est un roman juste, optimiste et profond.

Mon copain Isidore m’a envoyé la même carte du lagon bleu chaque Noël, avec presque les mêmes mots : « bon Noël, bonjour de tous les amis, à bientôt j’espère. » Il n’a jamais été très bon pour écrire. A Rangiroa, le choix de cartes n’est pas très varié, et le lagon bleu, c’est ce qu’il y a de plus beau. La première fois, en ouvrant l’enveloppe, ça a été comme si on m’avait donné un coup de poing dans la poitrine. Ce bleu, je le reconnaîtrais entre cent mille. C’est dans ce bleu que je flotte quand je rêve de mon atoll. Même Véronique qui comprend tout ne peut imaginer ce que c’est que d’aller dans le lagon, là où on ne voit la terre que comme un fin trait de crayon au loin. On arrête le moteur du bateau. Le lagon est plat. Les nuages se reflètent dans l’eau. Le silence est total. On est suspendu dans le bleu. Le temps s’arrête. Rangiroa, dans notre langue, ça veut dire « Grand Ciel ». Peut-être qu’un jour mes parents, Eloïse et Benoît connaîtront ça. J’aimerais bien.

Janine TEISSON, Taourama et le lagon bleu.

Tempo - Syros

105 pages – 5,95€

Paru en 2011

L’auteur : Janine TEISSON a vécu son enfance au Maroc, sa jeunesse en Côte-d’Ivoire. Parvenue au milieu de sa vie (statistiquement), après avoir été enseignante, éducatrice, clown, couturière, elle s’est lancée dans l’écriture. Sans doute pour continuer à faire rire, réfléchir ou pleurer, à créer de la beauté, à faire des plans, à aller à l’essentiel ou à la fantaisie. Son goût de la diversité s’exprime dans ses livres qui s’adressent aux adultes, aux enfants, aux adolescents. Joie et gravité, cruauté et tendresse et par-dessus tout plaisir d’écrire pour tous publics se mêlent dans ses nouvelles, contes, récits autobiographiques, romans (contemporains, policiers, SF, romans historiques).

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