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28/03/2012

Guerre Et si ça nous arrivait ? (J. TELLER)

« Et si, aujourd’hui, il y avait la guerre en France… Où irais-tu ? »

Imaginons : c’est la guerre – non pas en Irak ou en Afghanistan, quelque part très loin, mais en France, chez nous. L’Union européenne et ses démocraties se sont effondrées et des régimes nationalistes et impérialistes ont vu le jour. Depuis des années, Français, Anglais et Scandinaves se battent. La plupart des villes sont détruites, l’économie est dévastée, et on ne se sent plus en sécurité nulle part. Ceux qui en ont les moyens fuient vers le Proche-Orient, comme le protagoniste de cette histoire, jeune français de quatorze ans. Celui-ci tente avec sa famille de commencer une nouvelle vie dans un camp de réfugiés situé en Égypte. Les conditions de subsistance sur place sont déplorables. Ses parents n’ayant pas encore obtenu d’autorisation de séjour, le jeune homme ne peut ni aller à l’école, ni apprendre la langue locale, l’arabe, ni trouver du travail. Il prend très vite conscience de son statut de citoyen de « troisième zone », et fait l’expérience de l’exclusion et de la haine raciale. Il n’a alors plus qu’une envie : rentrer chez lui, dans son pays, à la maison. Mais où est-ce désormais ?

Court roman se présentant sous la forme d’un passeport européen, le livre de Janne TELLER joue sur le renversement de perspective : et si nous, habitants de confortables régions protégées, devenions des réfugiés politiques ? Fuir, s’exiler puis apprendre à survivre dans un pays étranger où l’on ne maîtrise pas la langue. Voir sa famille de déchirer, s’effriter et se déliter. Devoir renoncer à tout ce qui devait être notre vie avant.

En choisissant de raconter à la deuxième personne, Janne TELLER s’adresse directement à chacun d’entre nous et son roman a d’autant plus de force et d’efficacité qu’il contrait le lecteur à se poser de vraies questions. Celles du choix notamment.

Destinés aux lecteurs à partir de douze ans, ce Guerre Et si ça nous arrivait ? est redoutablement efficace.

Tu as un enfant toi aussi, avec Carine. Et tu devrais être heureux. Ce n’est pas le cas. Ta vie n’est pas du tout ce qu’elle aurait dû être. Elle t’a été volée pour une autre, une autre vie qui n’est vraie ni ici ni là-bas. Vous n’avez jamais eu assez d’argent pour que tu rattrapes tes années d’études perdues. Tu n’en as d’ailleurs plus envie, gêné par la conscience de ton infériorité par rapport aux étudiants de ton âge.

Janne TELLER, Guerre Et si ça nous arrivait ?

Les Grandes Personnes

30 pages – 7,90 €

Titre original : Hvis der varkrig in Norden  – Paru en 2002– Traduit en Français en 2012

L’auteur : Janne TELLER, romancière et essayiste, née à Copenhague en 1964 , est issue d'une famille d'origine allemande et autrichienne.  Son premier roman, L'Ile d'Odin (Actes Sud 2003), une saga contemporaine du fanatisme religieux et politique, est paru au Danemark avec grand succès en 1999. Rien (Editions du Panama 2007), un roman existentiel pour les adolescents, a devenu un Bestseller international et a reçu plusieurs Prix internationaux, le francophone Prix Libbylit 2008 inclus. Europa (Gyldendal, 2004) est un roman qui interroge le sens de l'histoire à travers les épreuves de la guerre de Bosnie et de l'amour contre-Européen, et son nouveau roman, Venez, se concerne l'art et les éthiques. 
 Janne TELLER, qui a également publié des essais et d'histoires courtes, comme l’ouvrage en forme de  passeport Guerre: et si ca nous arrivait? - est membre du comité rédactionnel du magazine intellectuel Lettre Internationale. Son œuvre, qui a souvent suscité la controverse, a reçu de nombreuses récompenses, et est traduit en 18 langues. 
Diplômée en macro économie, elle a vécu et travaillé dans beaucoup de pays du monde entre autres à Dar-es-Salaam, Maputo et New York. En 1995, elle abandonne un poste à l'O.N.U. pour se consacrer entièrement à la littérature. Janne TELLER partage son temps entre New York et Copenhague.

Site de l’auteur : http://www.janneteller.dk/?Fran%E7ais

03/07/2011

Taourama et le lagon bleu (J. TEISSON)

« La fête de Noël est terminée. »

Orphelin de mère, Taourama a été élevé par sa grand-mère en Polynésie. Jusqu’au jour où son père l’a fait venir en France afin qu’il vive avec lui. Il avait alors neuf ans. Trois ans ont passé, il est parfaitement heureux dans cette autre vie, s’entend à merveille avec sa belle-mère, sa demi-sœur et son demi-frère et vient de recevoir un magnifique cadeau de Noël : un billet d’avion pour aller passer ses vacances à Rangiroa, revoir sa grand-mère maternelle et tous ceux qu’il a laissés derrière lui. Vont alors remonter les souvenirs d’autrefois…

Construit en retour en arrière, Taourama et le lagon bleu raconte l’itinéraire d’un enfant à double culture, mi-européen mi-polynésien. Heureux dans sa vie, parfaitement intégré, le cadeau va permettre de faire émerger ce qu’il croyait enfoui au plus profond de lui et qui fait cependant son essence : son attachement à cet autre pays, à ces autres croyances, à cette autre culture.

C’est le récit d’une intégration qui a dû gommer une partie de certaines choses et qui resurgissent soudain. Narrateur de cette histoire, le jeune Taourama est un personnage attachant, soucieux de toujours trouver sa place, se sachant malhabile mais tentant néanmoins de bien faire. Janine TEISSON a su construire une galerie d’adultes autour de lui, souvent bienveillants, mais pas toujours, qui sauront le guider et l’aider dans son cheminement.

Roman d’odeurs, de saveurs, qui exalte la beauté des îles polynésiennes, sans toutefois masquer une certaine réalité, Taourama et le lagon bleu est un roman juste, optimiste et profond.

Mon copain Isidore m’a envoyé la même carte du lagon bleu chaque Noël, avec presque les mêmes mots : « bon Noël, bonjour de tous les amis, à bientôt j’espère. » Il n’a jamais été très bon pour écrire. A Rangiroa, le choix de cartes n’est pas très varié, et le lagon bleu, c’est ce qu’il y a de plus beau. La première fois, en ouvrant l’enveloppe, ça a été comme si on m’avait donné un coup de poing dans la poitrine. Ce bleu, je le reconnaîtrais entre cent mille. C’est dans ce bleu que je flotte quand je rêve de mon atoll. Même Véronique qui comprend tout ne peut imaginer ce que c’est que d’aller dans le lagon, là où on ne voit la terre que comme un fin trait de crayon au loin. On arrête le moteur du bateau. Le lagon est plat. Les nuages se reflètent dans l’eau. Le silence est total. On est suspendu dans le bleu. Le temps s’arrête. Rangiroa, dans notre langue, ça veut dire « Grand Ciel ». Peut-être qu’un jour mes parents, Eloïse et Benoît connaîtront ça. J’aimerais bien.

Janine TEISSON, Taourama et le lagon bleu.

Tempo - Syros

105 pages – 5,95€

Paru en 2011

L’auteur : Janine TEISSON a vécu son enfance au Maroc, sa jeunesse en Côte-d’Ivoire. Parvenue au milieu de sa vie (statistiquement), après avoir été enseignante, éducatrice, clown, couturière, elle s’est lancée dans l’écriture. Sans doute pour continuer à faire rire, réfléchir ou pleurer, à créer de la beauté, à faire des plans, à aller à l’essentiel ou à la fantaisie. Son goût de la diversité s’exprime dans ses livres qui s’adressent aux adultes, aux enfants, aux adolescents. Joie et gravité, cruauté et tendresse et par-dessus tout plaisir d’écrire pour tous publics se mêlent dans ses nouvelles, contes, récits autobiographiques, romans (contemporains, policiers, SF, romans historiques).