06/07/2011
L'Affaire Lady Alistair (N. SPRINGER)
« Nous ne serions pas dans cette situation déplorable, déclare le plus jeune et le plus longiligne des deux messieurs en grande discussion dans ce petit salon feutré, si vous ne vous étiez mis en tête, à toute force, de la placer dans un pensionnat ! »
Désormais installée à Londres en dépit de l’opposition de ses frères, Enola Holmes a ouvert son propre cabinet de « Spécialiste en recherche ». Bien sûr, il n’est pas question pour elle d’être son propre patron et c’est donc une identité de secrétaire, celle d’Ivy Meshle, qu’elle s’invente pour pouvoir travailler. Et juste son premier client se présente : le docteur Watson, très inquiet pour son ami Holmes…
Après L’Enigme du message perdu, nous retrouvons l’intrépide Enola (alone en anglais) dans le Londres de la fin du dix-neuvième siècle. Cette fois, c’est une jeune fille de la bonne société qui a mystérieusement disparu qu’elle va rechercher et, ce faisant, pénétrer les quartiers les plus pauvres de Londres.
Narratrice de l’histoire, la jeune Enola (elle n’a que quatorze ans) se révèle toujours aussi décidée, aussi sensible également, cherchant désespérément à entrer en communication avec sa mère, et toujours aussi indépendant, évitant tous les pièges que lui tendent ses frères afin de la faire revenir dans le « droit chemin », celui d’une parfaite jeune lady.
Les jeunes filles apprécieront cette héroïne déterminée, qui n’a pas froid aux yeux, écorchée vive et au grand cœur. Une adolescente d’aujourd’hui, en somme…
En la dessinant, je me mettais mieux en tête qui je devais être à présent.
Quand le besoin de croquer quelqu’un à grands coups de crayons me prenait, c’était comme une démangeaison. J’aurais pu dessiner Ivy Meshle, si je l’avais voulu ; ou ma mère, ou Sherlock, ou Mycroft. Et ces portraits, indulgents u féroces, étaient toujours assez ressemblants, n’en déplaise à ma modestie. Une seule personne m’échappait vraiment : Enola Holmes. Je ne parvenais pas à me camper moi-même sur le papier. Bizarre. Ou peut-être pas.
Nancy SPRINGER, L’Affaire Lady Alistair.
Nathan
280 pages – 6,90 €
Titre original : The Case of the Left-handed Lady – Paru en 2007 – Traduit en français en 2007
L’auteur : Nancy SPRINGER a lu et relu les histoires de Sherlock Holmes dans son enfance, et aujourd'hui, a eu le désir de donner vie à un personnage féminin fort qui aurait les mêmes capacités à résoudre les énigmes passionnantes. Spécialiste du détournement de personnages, elle est l'auteur de romans racontant les exploits de Rowan Hood, qui n'est autre que… la fille de Robin des Bois. Elle a obtenu deux fois le Prix Edgar Alan Poe dans la catégorie meilleur roman policier pour jeune adulte. (Source Ricochet)
Site de l’auteur (en anglais) : http://www.nancyspringer.com
14/04/2010
Les Vampires de Londres (F. COLIN)
« A la seconde où Amber ouvrit les yeux, elle ne vit d'abord que les ténèbres. »
Londres, 1888. Deux très jeunes filles errent dans les rues de Londres. Elles viennent d'émerger d'un sommeil lourd et sans rêves, pleines de questions : pourquoi étaient-elles enterrées dans ce cimetière ? Comment ont-elles pu en sortir ? Et où est leur père ? Autant de questions dont elles vont chercher les réponses, rencontrant au passage nombre de personnages à la fois mystérieux et connus...
Premier volume d'une série intitulée « Les étranges sœurs Wilcox », Fabrice COLIN a choisi de mettre en scène Amber et Luna Wilcox, deux sœurs vivant à Londres à l'époque victorienne. Et il a choisi de convoquer toutes les références culturelles - et surtout littéraires - de l'époque : on croise un certain Abraham Stoker, très intéressé par les « draculs », Sherlock Holmes retiré des affaires mais néanmoins toujours flanqué de son sempiternel Watson et même, au croisement d'un souterrain... la Reine Victoria ! L'Empire est menacé, les sociétés secrètes sont partout et c'est des sœurs Wilcox que l'on attend le salut...
Ces « étranges sœurs » vont se trouver entraînées dans un dédale de mystères, de personnages plus ou moins connus et plus ou moins retors et l'on ne peut que saluer l'hommage que rend ici Fabrice COLIN à ceux qui furent sûrement les maîtres de ses lectures de jeunesse...
- Mm, marmotta le docteur en noircissant une nouvelle page de son carnet. Amber, ainsi que je te l'ai expliqué, je ne suis ici que pour vous aider.
- Alors pourquoi n'avons-nous pas le droit de sortir ? Pourquoi sommes-nous emprisonnées ?
- Vous n'êtes pas emprisonnées. Je vous le répète, vous êtes en observation, et c'est une période qui s'achèvera bientôt. Je dois simplement m'assurer que vous allez bien.
- Que nous allons bien ! Voyons, docteur, ça me paraît évident ! Nous dormons le jour parce que nous ne supportons pas la lumière du soleil. Nous sommes incapables d'avaler quelque aliment que ce soit à part du sang d'animal, et nous tordons des barres de fer comme s'il s'agissait de bâtons de guimauve. Qu'est-ce qui vous fait penser que nous avons un problème !
Le docteur Hoaxley posa sa plume et entortilla sa moustache autour de son index.
- Je te demande seulement un peu de patience.
Fabrice COLIN, Les Vampires de Londres.
Gallimard jeunesse
284 pages - 13,50€
Paru en 2009
L'auteur : Né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)
Site internet : http://dreamericana.free.fr/fabricecolin.htm
Un autre extrait : "black pudding"
17:54 Publié dans Fantastique | Lien permanent | Tags : fabrice colin, soeurs wilcox, londres, victoria, holmes, watson, vampire gallimard jeunesse | | Facebook | |