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27/11/2011

Penelope Green - La Chanson des enfants perdus (B. BOTTET)

« James Alec Green était mourant. »

Fille d’un fameux journaliste, c’est tout naturellement que Penelope se destine à la même carrière. C’est sans compter qu’elle vit à Londres, en 1880, et que l’émancipation des femmes n’est pas encore d’actualité. Surtout lorsqu’elle décide d’aller déterrer une vieille affaire de son père qui va la mener dans les bas-fonds mal famés de la ville…

Un autre roman sur le Londres de la fin du XIXème   siècle, une autre héroïne déterminée, vous penserez que les auteurs manquent un peu d’inspiration ces temps-ci. Cependant, le roman de Béatrice BOTTET n’est pas sans intérêt.

D’abord parce que sous ses dehors de roman historique, il nous offre un vrai roman policier, avec un dénouement complètement inattendu, ensuite parce que la demoiselle Green est une jeune fille qui n’a pas froid aux yeux et n’hésite pas à faire fi des conventions, un peu trop au goût de certains, enfin parce que le duo incongru qu’elle forme avec le jeune marin français mis sur son chemin n’est pas sans saveur.

Bien sûr, on pourra regretter certaines facilités du récit, des situations qui s’enchaînent un peu trop bien, au risque de rendre peu crédible certains moments, mais cette Chanson des enfants perdus se lit avec un certain plaisir. A réserver cependant à des adolescentes à partir de quatorze ans, l’histoire de fond étant finalement assez dure (trafic d’enfant, manipulation et cruauté mentale…).

Jusqu’où n’allait pas la mener son imagination délirante ? Sa mère ne l’avait-elle pas forcée à brûler dans sa cheminée, quand elle avait douze ou treize ans, des romans qui ne parlaient que de goules, de nonnes fantômes et de vampires ? Les romans pour jeunes filles n’étaient guère de son goût, mais là, vraiment, la digne et triste Mrs Green avait explosé devant la dépravation de sa fille. Ce qui n’avait pas empêché Penny de racheter en secret d’autres romans qu’elle dissimulait dans les endroits les plus improbables de la maison. Et puis, sa mère était morte – quelques jours après son petit frère – et son père se moquait complètement de ce qu’elle pouvait lire du moment qu’elle lisait, et beaucoup, et du moment qu’elle écrivait, et bien.

Béatrice BOTTET, Pénélope Green – La Chanson des enfants perdus.

Editions Casterman

315 pages – 15€

Paru en 2011

L’auteur : érudite, passionnée d’ésotérisme, Béatrice BOTTET est aussi une romancière de talent, à l’humour décapant. On lui doit, entre autres, Rififi sur le mont Olympe et Rififi pour Héraklès. Elle vit à Paris, dans le 19e arrondissement.

14/04/2010

Les Vampires de Londres (F. COLIN)

Les étranges soeurs Wilcox.jpg« A la seconde où Amber ouvrit les yeux, elle ne vit d'abord que les ténèbres. »

Londres, 1888. Deux très jeunes filles errent dans les rues de Londres. Elles viennent d'émerger d'un sommeil lourd et sans rêves, pleines de questions : pourquoi étaient-elles enterrées dans ce cimetière ? Comment ont-elles pu en sortir ? Et où est leur père ? Autant de questions dont elles vont chercher les réponses, rencontrant au passage nombre de personnages à la fois mystérieux et connus...

Premier volume d'une série intitulée « Les étranges sœurs Wilcox », Fabrice COLIN a choisi de mettre  en scène Amber et Luna Wilcox, deux sœurs vivant à Londres à l'époque victorienne. Et il a choisi de convoquer toutes les références culturelles - et surtout littéraires - de l'époque : on croise un certain Abraham Stoker, très intéressé par les « draculs », Sherlock Holmes retiré des affaires mais néanmoins toujours flanqué de son sempiternel Watson et même, au croisement d'un souterrain... la Reine Victoria ! L'Empire est menacé, les sociétés secrètes sont partout et c'est des sœurs Wilcox que l'on attend le salut...

Ces « étranges sœurs » vont se trouver entraînées dans un dédale de mystères, de personnages plus ou moins connus et plus ou moins retors et l'on ne peut que saluer l'hommage que rend ici Fabrice COLIN à ceux qui furent sûrement les maîtres de ses lectures de jeunesse...

- Mm, marmotta le docteur en noircissant une nouvelle page de son carnet. Amber, ainsi que je te l'ai expliqué, je ne suis ici que pour vous aider.

- Alors pourquoi n'avons-nous pas le droit de sortir ? Pourquoi sommes-nous emprisonnées ?

Vous n'êtes pas emprisonnées. Je vous le répète, vous êtes en observation,  et c'est une période qui s'achèvera bientôt. Je dois simplement m'assurer que vous allez bien.

Que nous allons bien ! Voyons, docteur, ça me paraît évident ! Nous dormons le jour parce que nous ne supportons pas la lumière du soleil. Nous sommes incapables d'avaler quelque aliment que ce soit à part du sang d'animal, et nous tordons des barres de fer comme s'il s'agissait de bâtons de guimauve. Qu'est-ce qui vous fait penser que nous avons un problème !

Le docteur Hoaxley posa sa plume et entortilla sa moustache autour de son index.

Je te demande seulement un peu de patience.

Fabrice COLIN, Les Vampires de Londres.

Gallimard jeunesse

284 pages - 13,50€

Paru en 2009

L'auteur : Né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)

Site internet : http://dreamericana.free.fr/fabricecolin.htm

Un autre extrait : "black pudding"