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08/07/2013

Alabama Blues (M. RIPPERT)

« En cours de géo, Clem’ m’a plumé au poker. »

oskar, rippert, blues,adolescent,musiqueQui est Dexter ? C’est ce que se demande Lou en écoutant, un soir, le vieux mendiant de la place jouer du saxo. Est-il un SDF égaré, un musicien usé ? Les Chics Types comprennent vite, eux, qu’ils ont beaucoup à apprendre de ce jazzman aussi mystérieux que virtuose. Grâce à Dexter, grâce à la musique et au blues, Lou va réussir à ouvrir son cœur…

Alabama blues est né de la rencontre entre un auteur de littérature jeunesse, Maryvonne Rippert et un groupe de musiciens lyonnais, les Chics Types. Un livre et un album de musique sont nés de cette amitié en même temps qu’une belle complicité. Comme Maryvonne RIPPERT l’explique sur son blog, « Il y a  presque deux ans, j’ai reçu un mail curieux, signé : Les Chics types. Avec un nom pareil, comment ne pas répondre à leur demande de rencontre ? Ils voulaient me parler d’un projet que je ne comprenais pas bien, mais bon. Rendez-vous fut  pris, et c’est ainsi qu’un jour, Christian débarqua chez moi… - Et si on devenait des héros de roman jeunesse? (…) Au début, j’étais mitigée. Je ne connaissais pas la musique des Chics Types, je ne comprenais pas vraiment. (…) - Bon, j’ai dis. Faut voir… J’ai vu … Un groupe enthousiaste, exigeant, cultivé, une musique carrée, un beau choix musical, une belle voix… - Bon, j’ai redis. Je vais essayer de vous bricoler quelque chose. »

Et ce « bricolage » donne Alabama Blues, l’histoire de ce saxophoniste américain arrivé à Lyon presque par hasard, mystérieux et attachant, qui va entraîner à sa suite Lou, un jeune adolescent un peu perdu, entre ses parents divorcés, de nouvelles demi-sœurs et un collège où il n’est pas vraiment intégré. L’histoire nous fait déambuler à travers les rues de Lyon, rêver de la Nouvelle-Orléans et, surtout, elle donne à entendre puisqu’au fil de la lecture s’égrènent comme autant de petites perles des flashcodes permettant d’entendre les chansons évoquées dans le roman.

L’initiative est originale, l’histoire bien menée, cet Alabama Blues est un très bon moment de lecture.

Chaque jour, lorsque je rentre du collège, je m'arrête sur la place de Paris pour écouter Dexter. Il me salut d’un long pouet ! du plus loin qu'il me voit arriver. Ça me fait du bien de retrouver ici. Le musicien de jazz est toujours au même endroit, comme si le temps et les saisons n’avaient pas d’importance. Je m’assois sur les talons à côté de lui, et je me détends enfin.

Grâce à ses improvisations magiques, ma journée ratée s’éloigne, avec ses contrôles bâclés, son ennui, sa peur de redoubler. Car c’est dur. Les profs ne me lâchent plus. Les résultats font le yo-yo, ça ne leur plaît pas. Au conseil de classe, ils ont dit qu’ils me trouvaient triste et sans entrain. Ils veulent convoquer mes parents à la rentrée. Demain démarrent les vacances de printemps. Au moins, je serai tranquille pendant quelques jours.

Maryvonne RIPPERT, Alabama Blues.

Oskar Editeur

140 pages – 13,95€

Paru en 2012

L’auteur : Maryvonne RIPPERT vit à Lyon. Après des études de lettres modernes, elle rejoint « L’Express » en 1979 comme documentaliste. Elle consacre désormais son temps à l’écriture, et travaille comme formatrice indépendante, animant notamment des ateliers d’écriture et des stages d’animation à la rédaction. Depuis 1990, elle écrit des romans pour la jeunesse et des romans policiers pour adultes. Publiée chez Magnard Jeunesse, Le Seuil ou encore Belin, elle collabore à la série Blue Cerises en 2009 chez Milan. Son roman Métal Mélodie, publié chez Milan a reçu 9 prix littéraires dont le Prix des Incorruptibles 2012.

Blog du livre : http://www.alabamablues.fr

16:08 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : oskar, rippert, blues, adolescent, musique | |  Facebook | | |

02/03/2013

La Guerre des épices (F. LAMY)

IMG_0092.JPG« Le sommeil, ce soir-là, ne voulait pas venir. »

1771, dans l’océan Indien, au temps des comptoirs et des rivalités coloniales : à bord de L’Hirondelle, le capitaine de Villemort quitte Port Louis et les côtes de ce qui deviendra l’île Maurice pour accomplir une mission secrète aux confins du Pacifique : voler aux Hollandais des plants de girofle et de muscade dans le seul endroit au monde où on les trouve : les Moluques. Benjamin, jeune botaniste de seize ans, fait partie de cette expédition qui regroupe savants, cartographes en quête d’épices et de terres lointaines. Le voyage n’est pas de tout repos et, tandis que tempête, tremblement de terre, combat naval se succèdent, Benjamin découvre qu’il y a un traître à bord…

A travers son héros de seize ans, botaniste passionné, Florence LAMY nous fait découvrir l’épopée des voyages scientifiques au XVIII° siècle. C’est le moment où la cartographie se met en place et où les épices sont autant de denrées précieuses et recherchées. Car si ces voyages favorisent la connaissance de « l’Autre » dans ses façons de vivre, de croire et de gouverner, ils sont aussi l’occasion d’agrandir le territoire, d’augmenter les royaumes européens et trouver de nouvelles matières premières.

La Compagnie des Indes françaises était en concurrence directe avec ses homologues anglaise et hollandaise et la guerre sur les mers était sans merci, comme le montre un des épisodes du livre. Cependant, si instructif qu’il soit, La Guerre des épices se révèle également un passionnant roman d’aventures où le héros montrera sa valeur autant que son grand cœur. On se laisse transporter avec bonheur à ses côtés, à bord de l’Hirondelle.

Le jeune garçon avait encore du mal à réaliser ce qui lui arrivait. Et pourtant, depuis déjà quatre jours, il voguait sur la mer, passager d’une frégate de la Compagnie des Indes française, perdu quelque part au milieu de l’Océan Indien ! Lui qui, un an auparavant, habitait encore dans un immeuble de la rue des Saints-Pères, en plein cœur de Paris… Aurait-il pu imaginer un jour qu’il partirait vivre à des milles et des milles de cet endroit familier où il avait grandi ?

Florence LAMY, La Guerre des épices.

Oskar Edition

136 pages – 12,95€

Paru en 2012

L’auteur : Florence LAMY a longtemps vécu sur les bords de la Méditerranée, à Marseille, avant que les hasards de la vie ne la conduisent en région parisienne, puis sur les bords de Loire, où elle vit toujours aujourd’hui. Professeur de Lettres à la retraite, elle se consacre désormais pleinement à l’écriture.

Blog de l’auteur : http://florencelamy.blogspot.fr

09/05/2012

Un soldat allemand dans la Résistance française (G. STREIFF)

« Le premier-maître Hans Heisel finit de se rhabiller ; il époussette d’un geste rapide ses bottes, se redresse, s’étire, enfile sa veste bleu sombre, celle des sous-officiers de la Kriegsmarine, la marine de guerre nazie. »

Lorsqu’à dix-huit ans, au début de la guerre, Hans Heisel a été incorporé dans la Wehrmacht et affecté à Paris, il jubile. Lui, le jeune provincial d’origine modeste, le voici dans la Ville Lumière. Nazi ou anti-nazi, il ne sait pas trop : il est allemand, son pays est en guerre, il fait donc la guerre. Pourtant, peu à peu, il va prendre conscience de certaines choses. Et une amitié avec un coiffeur alsacien va précipiter les choses…

Un soldat allemand dans la Résistance française est d’abord une histoire vraie : celle d’Hans Heisel, sous-officier allemand et membre de la Résistance. Une histoire peu connue que celle de ces soldats allemands qui ont choisi de désobéir et de se rallier à la cause française. Pourtant, un dossier à la fin de l’ouvrage l’explique, ils seraient plus de cent à avoir péri dans les rangs de la Résistance entre 1941 et 1944.

En quelques cents pages, Gérard STREIFF raconte l’itinéraire de Hans Heisel, et à sa suite de Kurt Hälker et Arthur Eberhard, depuis le soldat respectueux jusqu’au Résistant français. Il raconte la duplicité, la peur de se faire prendre, la distribution de tracts dans les endroits fréquentés par les nazis, les vols d’armes… Sans jamais être dans le sentimental ou le militant, l’auteur pose simplement la question de savoir, « face à un ordre injuste, une loi injuste, une institution injuste, on a le droit de s’opposer ? »

Un soldat allemand dans la Résistance française est sous-titré « Le Courage de désobéir » : il rend hommage à ces hommes qui ont fait passé leur idée de la liberté avant leur vie propre. Et qui n’en ont pas été remercié puisque lors du cinquantième anniversaire de la libération de Paris, en 1994, on lui a refusé de participer à cette manifestation au motif qu’il était « traître à l’armée allemande »selon le chancelier Kohl…

-       Je ne suis qu’un soldat, un rouage de la machine, je suis aux ordres, je n’ai rien demandé. Mais objectivement, je me sens complice d’un immense crime, je suis complice, tu comprends ce que je veux dire ? Cette guerre ressemble à un crime organisé par le régime nazi et moi j’y tiens ma place. Même s’il faut bien obéir, non ?

Il se tait, il espère peut-être un encouragement de l’artisan qui pourtant ne dit rien. Heisel reprend, la voix légèrement enrouée :

- Je ne veux pas jouer ce rôle, tu entends. Je ne veux plus ! Je ne sais pas comment te le dire mais je te le dis tout de même : il faut faire quelque chose. Il faut que je fasse quelque chose. Mais quoi ?

Gérard STREIFF, Un soldat allemand dans la Résistance française.

 Oskar - Histoire

125 pages – 9,95€

Paru en 2011

L’auteur : Gérard STREIFF est né en 1949 à Moyeuvre en Moselle et vit à Ivry dans le Val-de-Marne. Diplômé en Sciences Politiques, il est journaliste d’investigation, essayiste et romancier français. Il écrit surtout des romans policier et des biographies. Avec des romans engagés, documentés, et souvent en prise directe avec l’histoire, l’œuvre de Gérard STREIFF se situe dans la lignée de Didier DAENINCKX et Pierre BOURGEADE, deux auteurs qu’il vénère.

Site de l'auteur : http://www.gerardstreiff.fr