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07/04/2012

Un Cri dans la forêt (M. LEDUN)

« La forêt de pins s’étend à perte de vue. »

Partis cueillir des champignons dans la forêt interdite, Lucas et Antonin ont trouvé un trésor de cèpes et de bolets. À mesure que leurs paniers se remplissent, ils se sont enfoncés un peu plus profondément dans le bois, les yeux brillants d’excitation. Mais la nuit les ramène à la réalité. Les rouges-gorges ont disparu. Les cris du corbeau se sont tus. Les deux enfants perdus découvrent alors, au détour d’un bosquet, un lac et une île mystérieuse qui semble habitée…

Gentil roman destiné aux jeunes lecteurs d’une dizaine d’années, Un Cri dans la forêt joue avec les peurs enfantines : la désobéissance et ses conséquences, l’imagination qui déforme tout, une amitié indéfectible. L’histoire commence comme un Petit Chaperon rouge à la mode landaise et se termine aussi gentiment qu’elle avait commencée : dans les champignons !

- Ma mère va se faire du mauvais sang. Je n’aurais jamais dû te suivre. Si t’avais pas insisté, on ne se serait pas perdu en pleine forêt !

Les joues d’Antonin s’empourprent violemment.

- Tu oses dire que c’est de ma faute ?

- Parfaitement !

- T’es gonflé ! Si je me souviens bien, on avait tous les deux envie de remplir ce panier de champignons. J’ai forcé personne !

Lucas se mord la lèvre pour ne pas répondre à nouveau. S’énerver ne servirait à rien.

- Ecoute, c’est pas le moment de se disputer. Je…

- C’est toi qui m’accuses et c’est moi qui porte les sacs ! Je croyais que tu connaissais cette forêt.

Un silence coupable s’abat sur eux.

Marin LEDUN, Un Cri dans la forêt.

Souris noire - Syros

140 pages – 6€

Paru en 2010

L’auteur : Né à Aubenas le 07 mai 1975, Marin LEDUN a publié deux romans Au Diable Vauvert : Modus Operandi (Prix des lecteurs 2008 du Livre de Poche) et Marketing Viral (sélection pour le Prix d'adaptation cinématographique 2009 de la Région Rhône-Alpes) ainsi qu'un volet des épopées de la journaliste Mona Cabriole aux éditions La Tengo : Le Cinquième clandestin.

Adepte de l'ultra-marathon (une épopée au choix de cent kilomètres ou de 24 heures de course, dépourvue de l'esprit de compétition qui anime le marathon ou beaucoup d'autres sports), Marin LEDUN est avant tout un romancier héritier du néo-polar, du « roman noir violent ». Il pose la question des limites du progrès et de la maîtrise des corps dans la société industrielle. Car avant de donner libre court à sa vocation d'écritures, Marin LEDUN a obtenu un Doctorat en communication politique. Il est d'ailleurs l'auteur de La Démocratie assistée par ordinateur, et il poursuit ses recherches sur la thématique de la souffrance au travail. (Source Ricochet)

Site internet de l’auteur : http://www.pourpres.net/marin

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11/07/2011

Les Bizarres (V. SIGWARD)

« Esméralda s’est sauvé et j’ai passé mon après-midi à lui cavaler après dans tout le lotissement. »

Un soir qu’il ne parvient pas à s’endormir, Thibault découvre que ses nouveaux voisins ont une fille de son âge. Mais lorsque le lendemain, il se présente à sa nouvelle voisine, elle lui assure n’avoir aucun enfant. Assistés de ses deux fidèles amis, Ginou et Dialo, Thibault va tâcher de comprendre : est-il fou ? somnambule ? ou bien les voisins cherchent-ils à cacher quelque chose ?

Les Bizarres est un roman policier qui cache bien son jeu. Sous ses dehors un peu loufoques, entre le caniche abricot géant de la tante, affublé d’un prénom féminin, le côté gaffeur de Thibault et la gouaille de Ginou, on sourit souvent, suivant presque mollement cette intrigue policière qui n’en est pas vraiment une. Et puis, insidieusement, le roman bascule vers un problème plus grave, qui va faire entrer les enfants dans le monde des adultes avant l’heure.

Thibault le narrateur est un personnage attachant, comme le sont ses camarades, débrouillard et inventif, et il plaira volontiers aux jeunes lecteurs. L’intrigue est facile à suivre, les rebondissements sont nombreux et l’humour est toujours présent, ce qui concourt à faire ces Bizarres un bon moment de lecture.

Il y avait des tas de choses qui clochaient dans cette histoire de fantômes.

Premièrement, les fantômes n’allument pas la lumière de leur chambre, ils n’en ont pas besoin, ils voient dans le noir, exactement comme les chats.

Deuxièmement, les fantômes ne dorment pas avec un tee shirt qui laisse voir leurs cuisses.

Troisièmement, les fantômes ne peuvent pas se servir des choses réelles et j’avais vu la fille ouvrir la fenêtre.

Quatrièmement, un fantôme c’est plus ou moins transparent, on voit au travers. Cette fille, je ne voyais pas au travers.

Cinquièmement, les fantômes, ça se traverse, on ne peut ni les toucher ni les attraper, et j’avais vu l voisin prendre la fille par le bras.

Sixièmement, et c’est le plus important, les fantômes n’existent pas, un point c’est tout.

En tout cas, personne n’a encore réussi à prouver scientifiquement le contraire.

Valérie SIGWARD, Les bizarres.

Souris noire - Syros

125 pages – 5,95€

Paru en 2007 – 2011

L’auteur : Née en 1966, Valérie SIGWARD écrit des romans depuis 1998 et a notamment publié pour la jeunesse Le secret de Phèdre et Médée la magicienne. Elle est également éclairagiste pour des compagnies de théâtre et de danse.

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19/04/2011

Il y a quelqu'un dans la maison (S. QUADRUPPANI)

« - Il y a quelqu’un dans la maison, m’a dit Cécile, ma petite sœur de six ans. »

Lorsque sa mère, médecin, travaille la nuit, Paul garde seul son frère et sa sœur  dans la grande maison familiale. Responsable, mature, amoureux du mot juste et bien choisi, il sait rassurer les petits lorsque la vieille maison résonne de bruits inhabituels. Mais ce soir, c’est différent : Paul découvre un carreau cassé… Il y a quelqu’un dans la maison.

Serge QUADRUPPANI joue ici avec les angoisses les plus intimes de chacun : la nuit, la solitude, une grande maison pleine de recoins et des enfants. Le cauchemar s’amplifie quand la fratrie va se retrouver réellement confrontée à des individus louches et qu’il faudra déterminer qui sont les bons et qui sont les méchants. Loin de sombrer dans l’angélisme et la facilité, Il y a quelqu’un dans la maison est presque cru, direct et redoutablement efficace.

Le narrateur, Paul, va raconter à la fois l’angoissante nuit et son histoire familiale, la difficulté de faire le deuil du père dans une maison où tout le leur rappelle, et gérer les relations entre adultes et enfants afin de préserver au moins ses petits frère et sœur. Les personnages sont attachants, brossés en quelques traits, le décor troublant à souhait et on lit d’un trait ce roman d’une centaine de pages pour arriver au bout de la nuit.

- Tu crois pas qu’on devrait appeler les Pelletier ?

Je hausse les épaules.

- Encore ? Pour une vitre cassée ?

Il n’ose pas insister. Nous les avons déjà appelés deux fois en un mois, parce que Cécile avait « entendu quelqu’un ». Ils ont été très gentils, mais j’ai bien senti qu’on les dérangeait : la première fois, il n’y avait que madame pelletier à la maison, et elle était en pleine réunion de son Association des retraités actifs, et, la deuxième fois, ils regardaient un film à la télé, un de ces trucs en noir et blanc qui leur plaisent beaucoup.

Cécile a fait un pas vers moi.

- Reste où tu es. Allez dans votre chambre tous les deux, je dois balayer ça, je dis en montrant le verre brisé. Sinon, quelqu’un risque de se faire mal en marchant dessus.

Serge QUADRUPPANI, Il y a quelqu’un dans la maison.

Souris noire - Syros

105 pages – 5,95€

Paru en 2005 – 2011

Feuilleter un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=9782748511154

L’auteur : Né en 1952 dans le Var, Serge QUADRUPPANI, après avoir exercé divers petits métiers, a commencé à écrire et traduire des livres vers l’âge de trente ans. Il vit entre la campagne périgourdine, Belleville (Paris) et l’Italie du Sud. De 1988 à 1996, il a collaboré régulièrement, puis de façon épisodique, à "La Quinzaine Littéraire" et, de 1998 à 1999, il a collaboré épisodiquement, sous forme de nouvelles et de chroniques, au "Secolo XIX", quotidien de Gênes. Il a participé à la création du personnage du "Poulpe" et au lancement de la collection afférente ("Saigne-sur-Mer", "Poulpe" n°2, Baleine, 1995) et il a créé la collection "Alias" au Fleuve Noir ("Je pense donc je nuis", "Alias" n°1, 1997). De 2003 à 2007, il écrit des articles à "La Repubblica", "Liberazione", "L’Unità" et "Il Manifesto". En 2008, à "Libération" (in "Journal d’un écrivain") et au "Monde Diplomatique". Après avoir publié des essais, des enquêtes et deux romans historiques, il a surtout écrit des romans noirs, en particulier chez Anne-Marie Métailié, une trilogie : Y, Rue de la Cloche, La forcenée, 1991-1993, un roman sous pseudonyme (Andrea Gandolfo) : Le Plagiat, ainsi que Corps défendant, 2001, et La nuit de la dinde, 2003 (prix du Roman du Var 2003 et prix Interlycées professionnels de Nantes 2004). Enfin, il a participé à de nombreux ateliers d’écriture.

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