Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/09/2013

La Fille qui n'aimait pas les fins (Y. HASSAN, M. RADENAC)

« Je déteste cet endroit. »

IMG_0613.JPGMaya est une amoureuse des livres. Elle en a déjà cent trente-quatre ! Sa mère, qui ne peut pas lui acheter tous les livres de la terre, l’inscrit contre son gré à la bibliothèque. Dans ce lieu paisible et studieux, Maya va faire la rencontre d’un vieux monsieur plein de fantaisie, qui l’intrigue beaucoup et dont elle se sent proche. Qui est réellement le mystérieux Manuelo ? La plus belle des surprises est au bout de l'histoire...

La « fille qui n’aimait pas les fins », c’est Maya, une douzaine d’années, qui a perdu son père dans un accident. C’est lui qui l’avait initié au plaisir de la lecture. Ensemble, ils ont partagé des heures de plaisir et, depuis sa disparition, Maya lit toujours, mais ne parvient plus à finir un livre. Alors elle y laisse des marque-pages. Elle est devenue « signopaginophile », comme va le lui révéler Manuelo, un vieil homme rencontré à la bibliothèque. Et entre eux va naître une belle amitié. Et un peu plus.

Une fois de plus, Yaël HASSAN nous offre, avec Matt7ieu RADENAC, un petit bijou de tendresse et de subtilité. Alternant les points de vue de Maya et du vieil homme, insérant les échanges de mails entre les différents personnages, La Fille qui n’aimait pas les fins est un roman qui se lit d’une traite, récit d’une résilience, d’une réparation aussi, et hymne à la vie. Une très jolie lecture, sensible et douce.

Je déteste cet endroit.

Les bibliothèque me font toujours cette impression étrange : je les déteste et en même temps je dois avouer que j’apprécie leur calme, leur ambiance studieuse, le rayonnage débordant de livres dans lesquels, s’ils m’appartenaient…

Mais ils m’appartiennent pas !

Là est tout le problème…

Emprunter un livre et avoir à le rendre ensuite, à s’en séparer, à s’en éloigner… Impossible !

- Tu ne peux tout de même pas acheter tous les livres de la terre ! a décrété cette semaine ma mère, excédée.

Eh bien si, justement ! Je les veux tous. Je veux tous les livres de la terre !

- Nous irons t’inscrire à la bibliothèque cet après-midi. On ne peut plus suivre financièrement.

- Maman, je ne demande rien d’autre, moi, comme cadeau, que des livres !

- C’est vrai, Maïa. Mais tu n’as plus de place dans ta chambre.

Yael HASSAN – Matt7ieu RADENAC, La Fille qui n’aimait pas les fins.

Tempo Syros

131 pages – 5,99€

Paru en 2013

L’auteur : Yaël HASSAN est née à Paris en 1952. Après avoir passé son enfance en Belgique, son adolescence en France et sa jeunesse en Israël, elle revient en France avec son mari et ses deux filles. Un accident de voiture mettra fin à une carrière de vingt ans dans le tourisme. Mettant à profit le temps d’une très longue immobilisation, elle rédige son premier roman, Un grand-père tombé du ciel. Celui-ci remportera en 1996 le prix du roman de jeunesse du ministère de la Jeunesse et des Sports (jury des jeunes). Depuis, c’est avec un grand bonheur qu’elle se consacre à l’écriture de romans destinés à la jeunesse. Elle vit à Paris.

Blog de l’auteur : http://minisites-charte.fr/yael-hassan

04/06/2013

Une Guitare pour deux (M. AMATO)

« Le son de la radio résonna dans les oreilles de Tripp Broody, qui ouvrit les yeux. »

IMG_0387.JPGLa mère de Tripp lui a confisqué sa guitare tant qu'il ne sera pas plus sociable et meilleur élève. Le matin de la rentrée, Tripp découvre qu’il a la possibilité d’utiliser une des salles de répétitions du lycée et… d'emprunter la vieille guitare du lycée ! Lyla, quant à elle, excellente élève et musicienne hors pair, a besoin de s'entraîner pour ses concerts de violoncelle. Les deux adolescents doivent occuper la même salle de répétition du lycée, Tripp les jours impairs, Lyla les jours pairs. Ils entament une correspondance, d'abord acide puis plus complice, en se laissant des petits papiers dans la salle. Bientôt le guitariste rebelle et la violoncelliste sage que tout oppose se retrouvent autour de leur passion commune : la musique. Cette relation intense leur apprendra à se découvrir eux-mêmes et les aidera à traverser les pires drames…

Deux narrations se croisent et s’entremêlent dans ce roman très réussi. D’un côté, on suit Tripp, adolescent un peu paumé et beaucoup à part, un « impair », un « graphique sans coordonnées », meurtri par le décès brutal de son père et, du coup, surprotégé par sa mère qui voudrait le meilleur pour lui sans savoir trop comment procéder, de l’autre, Lyla, le prototype de la college girl parfaite, lisse, populaire, merveilleuse musicienne, et engagée presque malgré elle dans une carrière musicale qu’elle ne ait si elle veut vraiment.

Les deux vont d’abord se croiser par petits mots interposés laissés dans la salle qu’ils partagent, puis se rencontrer à travers les cordes de la guitare que Lyla va petit à petit apprivoiser, délassant son violoncelle, pour finalement s’harmoniser à travers la musique et la composition de chansons. Bien sûr, cette émancipation musicale n’ira pas sans mal, car ni le père de Lyla ne sera près à voir sa fille délaisser la brillante carrière qui lui était promise, ni la mère de Tripp n’appréciera de voir son fils enfreindre les règles qu’elle a fixées, mais Une Guitare pour deux raconte une très jolie histoire d’apprentissage et de découverte de soi. A lire absolument !

SALLE DE REPETITIONS ; 11H48

Cher Monsieur Impair,

Comme c’est agréable de savoir que tu m’espionnes. Qu’est-ce que ça peut bien te faire que je joue de la guitare ? Elle ne t’appartient pas.

Bon, d’accord. J’en joue. Tu es content ? Mais je n’ai pas à t’expliquer pourquoi. S’il te plaît, n’en parle à personne. Non pas que je sois gênée ou quoi que ce soit. Mais je subis beaucoup de pression. Je dois me produire en solo devant toute l’école vendredi, et j’ai une audition au Kennedy Center samedi. Je devrais vraiment être en train de répéter.

Mme Pair

PS : Tu es sûr que les cordes sont bien mises ? Elles sont tout emmêlées en haut. Tu devrais demander à M. Jacoby si tu peux réparer les rayures sur le devant. On trouve du mastic spécial sur Internet.

SALLE DE REPETITIONS ; 11H39

Cher Madame Pair,

C’est la guitare qui te parle. Tu peux compter sur M. Impair pour garder ton secret. Les ragots, ce n’est pas son truc.

Je suis un peu vexée par tes remarques sur mes rayures qu’il faudrait soi-disant « réparer ». Est-ce que les choses doivent forcément être parfaites ? Si tu prêtais un peu l’oreille, tu saurais que j’ai un son chaud et doré grâce aux cordes installées par le talentueux et charmant M. Impair – qui, soit dit en passant, les a bien mises comme il faut. Certains coupent les extrémités au ras des chevilles, et d’autres préfèrent les laisser enrouler sur elles-mêmes.

Peut-être que M. Impair aime bien qu’elles soient toutes emmêlées. Ça lui rappelle que la vie est souvent un sac de nœuds elle aussi.

La guitare.

PS : Les gammes, c’est barbant. Si tu veux jouer, joue !

 

Mary AMATO, Une Guitare pour deux

Nathan

288 pages – 14,50€

Lire un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092545409

Site des chansons (en anglais) : http://www.thrumsociety.com

Site de l’auteur (en anglais) : http://www.maryamato.com

Titre original : Guitar Notes  – Paru en 2012 – Traduit en Français en 2013

L’auteur : Mary AMATO pratique l’écriture depuis son plus jeune âge. Elle a écrit de nombreux romans pour la jeunesse qui lui ont valu d’être primées plusieurs fois. Elle a aussi été danseuse, chorégraphe, et elle adore la musique. C’est pour cela qu’elle a éprouvé un grand plaisir à composer et chanter les chansons que ses personnages imaginent dans Une Guitare pour deux.

01/06/2013

Sur un air de Mozart (F. TALAMON)

« Papa, le souper est servi, annonça Viki en se postant face à son père. »

IMG_0384.JPGVienne, 1790. Viky et Luisa, douze et seize ans, vivent au deuxième étage d’une maison située à côté de celle de Mozart. Encore marquées par la mort de leur mère, quelques années plus tôt, les filles grandissent sous le regard bienveillant de leur père, riche fonctionnaire de l’Empire qui leur fait partager son amour de la musique. Mais, un jour, ce dernier annonce son remariage. Les deux sœurs se découvrent une belle-mère française, capricieuse et hostile. Le choc est brutal. Luisa rêve de fuite et Viky se réfugie chez leur voisin, M. Mozart…

En racontant la rencontre imaginaire entre un très jeune fille, musicienne, et le grand compositeur, Flore TALAMON apporte beaucoup d’humanité au grand personnage, le mettant en scène avec sa femme, ses enfants… Toutefois, elle n’en privilégie pas moins son personnage féminin et la jeune Viki, confrontée au monde et à ses rudesses, va faire l’apprentissage de la vie et de ses vicissitudes.

Sur un air de Mozart est un petit roman qui se lit facilement, plaira aux jeunes demoiselles et leurt fera découvrir la vie des jeunes filles à la fin du XVIII° siècle.

Alors, Viki, sans même réfléchir, entonna la berceuse de sa mère, Leise, Peterle, leise. M. Mozart l’écouta un instant en silence avant, discrètement, de jouer quelques accords pour accompagner son chant. Sur les frêles épaules de la berceuse, il bâtit un château s’élançant vers le ciel, un château aux mille clochetons résonnant d’autant de carillons, un château où régnaient la paix et l’harmonie. La jeune fille se tut, envoutée par ce bouquet de notes diaprées. C’est alors qu’une envolée de notes marqua le début d’un deuxième mouvement. Les accents devinrent plus intimes, plus secrets, et la musique donna corps à de nouveaux sentiments : la grâce se changeait en tendresse, la tendresse en douleur et la douleur en rêverie.

Flore TALAMON, Sur un air de Mozart.

Nathan

160 pages – 5€

Paru en 2013

Feuilleter un extrait :  http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092543665

L’auteur : Flore TALAMON est née à Paris en 1966 dans le quartier des libraires et des bouquinistes. Ce n’est pas un hasard. Un de ses aïeux a un jour ouvert une maison d’édition et le flambeau s’est passé de génération en génération. Pour elle, le livre était autant objet de jeu que fascinant réservoir d’histoires. Ses études, sciences politiques et MBA, l’ont entraînée loin de la littérature, vers les études de marché et le marketing. Après plusieurs années ainsi passées dans l’entreprise, la naissance de ses trois enfants a bouleversé ses priorités. C’est alors qu’elle a découvert le plaisir d’écrire. Elle me s’est essayée à la poésie, aux nouvelles, avant de devenir scénariste de bande dessinée, pigiste pour la presse enfantine puis auteur de romans pour la jeunesse.  Son ambition : réussir à traduire en mots la spontanéité d’une âme d’enfant.

17:01 Publié dans Historique | Lien permanent | Tags : nathan, talamon, mozart, adolescente, deuil | |  Facebook | | |

03/11/2011

Le Monde dans la main (M. OLLIVIER)

« C’est mon plus lointain souvenir. »

Un samedi après-midi, alors que Pierre et ses parents faisaient des courses chez Ikéa, sa mère a brutalement disparu sans bruit, sans explication. Depuis, aucune nouvelle. La famille réduite va devoir apprendre à vivre autrement.

Sous ses apparences de roman bien élevé, à l’image du personnage principal, Le Monde dans la main fourmille de petites choses qui font la vie. Dans sa famille très « vieille France », enracinée dans la tradition, le narrateur vit une petite vie sans souci apparent, où chacun est à sa place. Pourtant, sous cette façade bien lisse, nombre de secrets se cachent et la vitrine ne manquera pas de se lézarder pour le pire et le meilleur.

Mikaël OLLIVIER a su trouver le ton juste ; son adolescent narrateur, mal à l’aise dans sa vie étriquée, analyse les choses avec justesse, sans pathos mais sans complaisance non plus. La disparition de la mère, roc de la famille, va faire imploser la structure familiale et lui permettre de sortir de sa chrysalide, le forçant à affronter l’extérieur. Tous les personnages qui gravitent autour de lui sont complètement crédibles, plein de failles mais attendrissants.

Mais Le Monde dans la main est également le récit d’une résilience qui cache bien son jeu et qui vient surprendre son lecteur au moment où il s’y attend le moins, et ce n’est pas le moindre des talents de Mikaël OLLIVIER que d’avoir su ainsi jouer avec la structure narrative.

Calmement, d’un pas régulier, maman s’est éloignée sans un mot, non vers le magasin, le service des livraisons, les toilettes ou je ne sais quoi encore, mais vers la sortie du parking. A pied. Sous la pluie. Mon père l’a suivie des yeux alors que les miens allaient de la silhouette de ma mère qui rapetissait à celle, immobile, de mon père. Ma mère, mon père, ma mère, mon père, et puis mon père tout court quand ma mère a disparu au premier rond-point.

On ne l’a jamais revue jusqu’à ce jour.

Mikaël OLLIVIER, Le Monde dans la main.

Editions Thierry Magnier

280 pages – 15,50€

Paru en 2011

L’auteur : C'est à l'âge quinze ans, dans la salle obscure de son ciné-club favori, que tout se joue pour Mikaël OLLIVIER. C'est la fin d'un cycle Alfred Hitchcock, et quand les lumières se rallument après la projection du dernier film, il se dit que c'est ça qu'il veut faire plus tard. Ça quoi ? Il n'en sait rien encore. D'abord cinéphile passionné, il devient un lecteur boulimique et, à vingt-cinq ans, décide de tout arrêter pour se lancer dans l'écriture. Romans pour la jeunesse et pour les adultes, nouvelles, scénarios pour la télévision et le cinéma, polars, récits intimistes ou futuristes, plus qu'écrivain, Mikaël OLLIVIER se sent raconteur d'histoires, le Ça de son adolescence.

Site de l’auteur : http://www.mikaelollivier.com

14/09/2011

Le Soleil et la Mort (E. FONTENAILLE)

« Je m’appelle Ulysse, j’ai quinze ans et je veux mourir. »

Il n’est pas heureux, Ulysse, et il n’a pas l’intention de faire un beau voyage… Lui, ce qu’il veut, c’est mourir. En finir avec ce sentiment que tout s’acharne contre lui : la mort de son grand-père, qui l’a élevé après le décès de sa mère, puis celle de son chat, un père qu’il connaît à peine et ne le comprend pas, une belle-mère insupportable, il est seul au monde et veut le quitter. Pourtant, c’est en cherchant à en sortir qu’il va faire des rencontres inattendues…

Le roman d’Elise FONTENAILLE tente de concilier deux choses : prévenir et guérir. En choisissant d’évoquer le suicide chez les jeunes, elle met à bas l’idée reçue que, « quand on est jeune, on ne pense qu’à s’amuser ». Ici, aucune insouciance, aucune légèreté, ses personnages broient du noir et s’y complaisent. La difficulté de l’entreprise résidait dans le fait qu’il fallait se confronter à l’idée sans toutefois faire naître des vocations chez les adolescents qui la liront.

Le Soleil et la Mort s’avère de ce point plutôt réussi : en donnant la parole à Ulysse, l’adolescent mal dans sa peau, elle permet au lecteur de créer une complicité avec lui et l’entraîne peu à peu de l’autre côté, lui faisant partager son évolution. Car c’est dans la découverte des autres qu’Ulysse va peu à peu se découvrir lui-même. Le roman souligne également toute l’influence que peut exercer un aîné, plus cultivé, plus averti et… plus manipulateur.

Récit d’une rébellion, récit d’initiation, Le Soleil et la Mort a le mérite d’interroger et de susciter le débat. De surcroît, sa brièveté saura attirer les lecteurs plus occasionnels, désireux cependant de lire l’histoire d’un adolescent mal dans sa peau et qui ne sait où se cacher.

Je me levais la nuit pour chercher à manger, je bouffais n’importe quoi devant mon écran, je m’en foutais, je passais ma vie en ligne, seul avec mes idées noires… Je tapais des mots cool comme : suicide, mort, comment-mettre-fin-à-ses-jours-sans-(trop)-souffrir… Le nombre de sites consacrés au suicide… on n’imagine pas. Dès qu’on a les mots clés, on a l’impression que la planète ado ne pense qu’à se flinguer. Les gens croient qu’on ne pense qu’au sexe à quinze ans, eh bien pas du tout : on ne pense qu’à la mort. Photos de cadavres partout, faits-divers atroces, vidéos horribles…

Une nuit, je suis tombé sur un site moins gore que les autres : le Soleil et la Mort. C’était comme un club. Sur le Soleil, il y en avait toujours un qui était réveillé, même au milieu de la nuit, on chattait 24 heures sur 24.

Elise FONTENAILLE, Le Soleil et la Mort.

Grasset – Jeunesse

100 pages –8€

Paru en 2011

L’auteur : Élise FONTENAILLE a suivi des études de sociologie et est devenue journaliste à Vancouver au Canada, puis à Paris pour le magazine Actuel.

En 1995, elle se concentre sur l’écriture avec un premier roman publié chez Grasset, La gommeuse. Son style y est percutant, composé de phrases très courtes et de mots simples.  (source Ricochet)

Pace Facebook du livre: http://www.facebook.com/pages/Le-soleil-et-la-mort-Elise-Fontenaille/256743181018092?sk=wall