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20/04/2012

Le Théorème des Katherine (J. GREEN)

« Le lendemain du jour où Colin Singleton, illustre enfant surdoué, fut reçu au bac et largué par sa dix-neuvième Katherine, il prit un bain. »

Colin est un jeune homme surdoué pour qui la femme idéale s'appelle Katherine. Il est d’ailleurs sorti avec dix-neuf Katherine… et s'est fait larguer chaque fois. C’est pourquoi, à la dix-neuvième rupture, il part noyer son chagrin dans un voyage avec son ami Hassan, dans l’Amérique profonde. Mais alors qu’il élabore une formule mathématique pour prédire la date de rupture avec sa prochaine Katherine, une rencontre va remettre en cause son idéologie de l’amour…

Le Théorème des Katherine est un roman totalement loufoque, où les lignes esquissées dans les précédents romans de John GREEN, la solitude adolescente et les blessures d’enfance, l’envie de tout plaquer et de partir à l’aventure, se marquent plus profondément et de manière plus mature. Car c’est l’histoire de deux handicapés sociaux, Colin, le surdoué qui désespère de connaître un jour sa minute Euréka qui fera changer le monde, et Hassan, un « type poilu d’origine libanaise à l’embonpoint conséquent » en année sabbatique car il n’ose affronter l’Université, qui vont se lancer sur les routes de l’Amérique pour s’arrêter finalement à Gutshot, célèbre pour abriter la tombe de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche ! Les rencontres vont être nombreuses, à la hauteur du reste, et vont permettre aux deux jeunes hommes de connaître une véritable initiation au monde réel et, comme dans tous les bons romans de ce type, de rentrer à la fois pareils et différents.

John GREEN a choisi d’alterner les moments de la narration, passant du présent au passé pour mieux retracer l’itinéraire sentimental de Colin, et agrémente le tout de formules mathématiques plus ou moins obscures, ainsi que de notes en bas de page qui viennent encore rajouter une voix supplémentaire à l’histoire.

S’il peut dérouter à première lecture, on passe un tr ès bon moment de lecture avec ce Le Théorème des Katherine, livre hybride et original, qui traite pourtant de thèmes plus graves, comme la difficulté d’être soi notamment.

- Tu ne t’es jamais demandée si les gens ne t’aimeraient pas plus, ou moins, s’ils pouvaient voir en toi ? J’ai toujours eu l’impression que les Katherine me larguaient au moment où elles commençaient à voir à quoi je ressemblais de l’intérieur. Exception faite de K-19. Je me suis toujours posé la question. Si les gens avaient la possibilité de me voir comme je me vois, moi, s’ils pouvaient vivre dans mes souvenirs, quelqu’un, n’importe qui, m’aimerait-il ?

- Colin ne m’aime pas. On sort ensemble depuis deux ans et il ne me l’a jamais dit. Mais je te garantis qu’il ne m’aimerait pas s’il pouvait voir en moi. (…) Mais s’il savait…

- Quoi ? Finis ta phrase.

- Je suis bidon. Je ne suis jamais moi-même. Je prends l’accent du Sud quand je suis avec les vioques ; je fais ma mordue de graphiques et de pensées profondes avec toi et la sémillante petite princesse avec Colin. Je ne suis rien. L’embêtant quand on avance dans la vie comme un caméléon, c’est qu’on arrive à un point où plus rien n’est réel. Le problème, c’est qu’on est… comment tu dis déjà ? Qu’on n’est pas important.

- Qu’on ne compte pas. Je ne compte pas.

- C’est ça, compter. Le seul point qu’on atteint, c’est celui où on compte pour du beurre.

John GREEN, Le Théorème des Katherine

Nathan

288 pages – 14,50 €

Titre original : An Abundance of Katherines  – Paru en 2006 – Traduit en Français en 2012

Feuilleter un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092537091 

L’auteur : John Green est né en 1977 à Indianapolis. Il a décidé de devenir écrivain après avoir compris qu’il était « doué pour mentir et rester assis ». Il a gagné le Michael L. Printz Howard pour son premier roman, Qui est-tu Alaska ? Il est l’auteur également de La Face cachée de Margo. Le Théorème des Katherine est son deuxième roman.

Site de l’auteur : http://johngreenbooks.com

Vlog de l’auteur (et son frère) : http://www.youtube.com/vlogbrothers

02/04/2010

La Malédiction d'Old Haven (F. COLIN)

La Malédiction d'Old haven.jpg« Le monde est vaste, Mary, et nous ne pouvons pas tout savoir. »

1723, Amérique du Nord : Mary Wickford a dix-sept ans. Pour la première fois, elle quitte l'orphelinat de la Sainte-Charité et les sœurs qui l'ont recueillie alors qu'elle n'avait que quelques mois.  Pour tout bagage, sa beauté, son intelligence et une toile représentant une scène de mer.

En chemin pour Boston, elle a cependant décidé de s'arrêter, mue par on ne sait quel instinct, à Old Haven, petite ville qu'elle croit reconnaître. Là, elle semble être presque attendue. Au fil des mois, elle va découvrir les secrets que cachent cette ville et sa population : une femme, brûlée vive une quarantaine d'années auparavant pour sorcellerie, un pasteur énigmatique.

Mary Wickford va se trouver entraîner dans une fantastique histoire : il y sera question d'inquisition, de sorcellerie, de dragon et... d'un beau pirate, Thomas Goodwill.

Si Fabrice COLIN avait publié son livre aux USA, dans une maison d'édition réputée, gageons que très vite, son roman serait devenu une superproduction hollywoodienne. Car tout concourt : une intrigue haletante, des personnages fascinants, un univers cruel,  étrange, onirique et inquiétant, La Malédiction d'Old Haven se dévore d'une traite et ne laisse qu'un désir, une fois terminé : retrouver très vite les personnages !

Alternant les points de vue à la troisième personne, le récit de Mary Wickford, l'héroïne de cette histoire, et celui de sa grand-mère maternelle, Lisbeth , Fabrice COLIN a produit un roman dense (635 pages tout de même), qui traverse les époques et mêle les sources, qu'elles soient littéraires, historiques ou mythologiques...

- Il existe deux sortes de personnes, dit Rip Van Winckle. Celles qui savent et celles qui ne savent pas. Considère une sorcière de campagne. [...] Les villageois se méfient de cette femme ; on raconte tellement de choses au sujet des sorcières ! Un homme est jaloux, ou mécontent. Il la dénonce aux prélats de Gotham. La Sainte Inquisition  entre en scène.  Elle entre chez la sorcière, confisque ses poudres et ses herbes, ses fioles et ses cornues, puis la soumet à la question. Fais-tu commerce avec le diable ? Pratiques-tu le sabbat ? Enfourches-tu un balai, voles-tu au dessus des campagnes ? T'accouples-tu avec des incubes ? A chaque « non », le bourreau approche un fer chauffé à blanc. On menace la femme de lui brûler les yeux, de lui arracher les membres, de la plonger dans un bain d'huile bouillante. Bientôt, elle répond « oui » - on lui promet que sa franchise la sauvera du bûcher - elle répond « oui », et confesse même ce qu'on ne lui demande pas : que Sa Majesté le roi Satan dort dans son lit ; qu'elle égorge des poulets, des porcs, des chats noirs ; qu'elle danse nue sur la colline avec ses sœurs lorsque la lune est pleine. L'inquisiteur est satisfait. La sorcière sera brûlée. Les villageois dormiront mieux.

- En vérité...

- En vérité, cette sorcière-là ne sait pas et ne saura jamais. Ta grand-mère, elle, est certes montée sur le bûcher. Mais elle e été brûlée pour de mauvaises raisons, si j'ose dire. Les inquisiteurs qui se sont chargés d'elle ne soupçonnaient rien de ses pouvoirs. C'est là l'effroyable paradoxe : l'Inquisition est persuadée de l'innocence de ceux qu'elle envoie sur le bûcher. Elle le nomme sorciers ou sorcières parce qu'elle a besoin de boucs émissaires. En définitive, son objectif est double : faire régner la terreur, car celui qui est craint est aussi respecté ; et décourager les « honnêtes gens » de s'intéresser à la connaissance véritable.

- Je comprends.

Fabrice  COLIN, La Malédiction d'Old Haven.

Wiz - Albin Michel

635 pages - 17€

Paru en 2007

Fabrice COLIN a publié en 2008 Le Maître des dragons, la même histoire racontée cette fois-ci par Thomas Goodwill.

L'auteur : né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)

Site internet : http://dreamericana.free.fr/fabricecolin.htm