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04/03/2013

La femme du vampire (N. BLAZON)

« L’étranger frappa à notre porte au milieu de la nuit. »

IMG_0087.JPGLa jeune Jasna vit avec ses six sœurs dans une cabane misérable avec un père alcoolique et brutal. Celui-ci la vend à un homme de passage qui cherche une épouse pour son fils Danilo. Une fois le mariage célébré et la nuit de noce passée, Danilo ne touchera plus jamais la jeune fille. Une rumeur court sur ce dernier : serait-il un vampire ? Et pourquoi empêche-t-on Jasna d’aller à l’église ? Tandis que le mystère plane, elle rencontre un jeune bûcheron, Dusan, dont elle tombe immédiatement amoureuse. Mais lui aussi cache un sombre secret…

Plongeant dans l’histoire noire de l’Europe centrale à la fin du XVIII° siècle, Nina BLAZON raconte une histoire d’amour et de mort, où s’entremêlent superstitions et histoire véritable, ignorance et sauvagerie. Son héroïne, Jasna, est une jeune paysanne aussi résolue que sensible et qui va découvrir, par son mariage forcé, un autre pays, une autre famille, et d’autres traditions. Si son destin est celui d’une héroïne presque ordinaire dans la littérature, l’est moins la description minutieuse et parfaitement documentée de cette région des Balkans, aux frontières de la Turquie, et de son passé tumultueux qui entraîna mélange de population, incompréhension et naissance des superstitions.

Car c’est bien de vampire qu’il s’agit, de pieu, d’ail, de crucifix, toute la mythologie est ici convoquée, les événements irrationnels se multiplient mais, peu à peu, c’est la raison qui va s’imposer pourtant, après bien des péripéties.

Roman aussi étrange que l’histoire qu’il déroule, cette Femme du vampire développe un rythme un peu particulier, croise des personnages un peu fantasques et se révèle assez étonnant, sans être toutefois complètement passionnant.

Danilo… Mon cœur bondit et s’emballa.

Mon fiancé secoua l'eau de pluie de ses cheveux noirs en me regardant droit dans les yeux. Son visage ne ressemblait que de loin à celui de Jovan ; il était plus étroit et plus fin, et ses yeux n'étaient pas verts mais bruns. Jelka n’aurait pas hésité à qualifier cet homme de joli et de bien bâti, mais je trouvais à ses lèvres quelque chose de cruel et de dur. Au moins, ce n’est pas un monstre, me dis-je. Je lui donnais dans les dix-neuf ans, il était donc déjà bien vieux pour se marier.

– C’est donc elle, dit-il doucement, tout en m’inspectant du regard. Et vous l’avez aussi déguisée. Dommage que la robe lui aille si mal.

Nina BLAZON, La Femme du vampire.

Seuil

396 pages – 16€

Titre original : Totenbraut  – Paru en 2009 – Traduit en Français en 2010

L’auteur : Née en 1969, Nina BLAZON a publié plusieurs romans fantastiques et historiques, dont La Femme du vampire et La Nuit des pantheras au Seuil Jeunesse. Elle est passionnée d'histoire, très attachée aux mœurs et croyances populaires de l'Europe de l'Est et à l'histoire scientifique, médico-historique des vampires

Blog de l’auteur (en allemand) : http://www.ninablazon.de

02/04/2010

La Malédiction d'Old Haven (F. COLIN)

La Malédiction d'Old haven.jpg« Le monde est vaste, Mary, et nous ne pouvons pas tout savoir. »

1723, Amérique du Nord : Mary Wickford a dix-sept ans. Pour la première fois, elle quitte l'orphelinat de la Sainte-Charité et les sœurs qui l'ont recueillie alors qu'elle n'avait que quelques mois.  Pour tout bagage, sa beauté, son intelligence et une toile représentant une scène de mer.

En chemin pour Boston, elle a cependant décidé de s'arrêter, mue par on ne sait quel instinct, à Old Haven, petite ville qu'elle croit reconnaître. Là, elle semble être presque attendue. Au fil des mois, elle va découvrir les secrets que cachent cette ville et sa population : une femme, brûlée vive une quarantaine d'années auparavant pour sorcellerie, un pasteur énigmatique.

Mary Wickford va se trouver entraîner dans une fantastique histoire : il y sera question d'inquisition, de sorcellerie, de dragon et... d'un beau pirate, Thomas Goodwill.

Si Fabrice COLIN avait publié son livre aux USA, dans une maison d'édition réputée, gageons que très vite, son roman serait devenu une superproduction hollywoodienne. Car tout concourt : une intrigue haletante, des personnages fascinants, un univers cruel,  étrange, onirique et inquiétant, La Malédiction d'Old Haven se dévore d'une traite et ne laisse qu'un désir, une fois terminé : retrouver très vite les personnages !

Alternant les points de vue à la troisième personne, le récit de Mary Wickford, l'héroïne de cette histoire, et celui de sa grand-mère maternelle, Lisbeth , Fabrice COLIN a produit un roman dense (635 pages tout de même), qui traverse les époques et mêle les sources, qu'elles soient littéraires, historiques ou mythologiques...

- Il existe deux sortes de personnes, dit Rip Van Winckle. Celles qui savent et celles qui ne savent pas. Considère une sorcière de campagne. [...] Les villageois se méfient de cette femme ; on raconte tellement de choses au sujet des sorcières ! Un homme est jaloux, ou mécontent. Il la dénonce aux prélats de Gotham. La Sainte Inquisition  entre en scène.  Elle entre chez la sorcière, confisque ses poudres et ses herbes, ses fioles et ses cornues, puis la soumet à la question. Fais-tu commerce avec le diable ? Pratiques-tu le sabbat ? Enfourches-tu un balai, voles-tu au dessus des campagnes ? T'accouples-tu avec des incubes ? A chaque « non », le bourreau approche un fer chauffé à blanc. On menace la femme de lui brûler les yeux, de lui arracher les membres, de la plonger dans un bain d'huile bouillante. Bientôt, elle répond « oui » - on lui promet que sa franchise la sauvera du bûcher - elle répond « oui », et confesse même ce qu'on ne lui demande pas : que Sa Majesté le roi Satan dort dans son lit ; qu'elle égorge des poulets, des porcs, des chats noirs ; qu'elle danse nue sur la colline avec ses sœurs lorsque la lune est pleine. L'inquisiteur est satisfait. La sorcière sera brûlée. Les villageois dormiront mieux.

- En vérité...

- En vérité, cette sorcière-là ne sait pas et ne saura jamais. Ta grand-mère, elle, est certes montée sur le bûcher. Mais elle e été brûlée pour de mauvaises raisons, si j'ose dire. Les inquisiteurs qui se sont chargés d'elle ne soupçonnaient rien de ses pouvoirs. C'est là l'effroyable paradoxe : l'Inquisition est persuadée de l'innocence de ceux qu'elle envoie sur le bûcher. Elle le nomme sorciers ou sorcières parce qu'elle a besoin de boucs émissaires. En définitive, son objectif est double : faire régner la terreur, car celui qui est craint est aussi respecté ; et décourager les « honnêtes gens » de s'intéresser à la connaissance véritable.

- Je comprends.

Fabrice  COLIN, La Malédiction d'Old Haven.

Wiz - Albin Michel

635 pages - 17€

Paru en 2007

Fabrice COLIN a publié en 2008 Le Maître des dragons, la même histoire racontée cette fois-ci par Thomas Goodwill.

L'auteur : né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)

Site internet : http://dreamericana.free.fr/fabricecolin.htm