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17/06/2013

Soeurs sorcières (J. SPOTWOOD)

« Notre mère aussi était sorcière. Simplement, elle le cachait mieux. »

IMG_0391.JPGCate, Maura et Tess vivent dans une Angleterre imaginaire du début du XXe siècle. À dix-sept ans, les femmes doivent normalement choisir entre se marier et rejoindre les Ordres. Mais en plus d’être femmes, elles sont sorcières. Si quelqu’un le découvre, les Frères les enverront à l’asile ou les feront disparaître, comme toutes les autres. Depuis la mort de leur mère, Cate vit dans la peur, avec la mission de protéger ses sœurs. Mais ses dix-sept ans approchent et tout s’accélère : son ami d’enfance la demande en mariage, alors qu'un autre jeune homme fait chavirer son cœur. Et bientôt, Cate doit se rendre à l’évidence : malgré tous ses efforts, le danger se referme sur elle et ses sœurs comme un étau…

Une histoire de sorcières - encore -, de malédiction – encore -, de fratrie - encore. Le roman de Jessica SPOTWOOD ne présente guère d'originalité dans la production actuelle. Sa peinture des trois sœurs orphelines de mère et retirées dans leur campagne, au fin fond de leur manoir, emprunte aux classiques de la littérature anglaise, son héroïne narratrice, grande sœur dévouée et néanmoins fleur bleue, aussi, et l'on peut que s'étonner, voire s'agacer, d'entendre dans la bouche de cette dernière des expressions aussi incongrues que "elle doit être une fabuleuse joueuse de poker"... La narration est languissante, ne débutant réellement qu'à l'arrivée de la gouvernante, et s'emmêle dans les atermoiements sentimentalo-familiaux de la narratrice, bref, Soeurs sorcières est un roman oubliable.  

« Je vous en conjure, Cate, réfléchissez bien. Le couvent de New London est magnifique et très sûr. Même si vous n'êtes pas les trois sœurs, il vous ouvre tout grand ses portes. Et si vous l'êtes bel et bien, il n'existe aucun endroit au monde où vous serez plus en sécurité. »

Je me lève à mon tour, pressée de m'éloigner d'elle. Ma confiance ne se gagne pas aussi facilement que celle de Maura.

« Qu'est-ce qui vous fait penser que c'est nous ? »

Elle sourit.

« Disons que j'ai le très fort pressentiment que l'une de vous est capable d'intrusion mentale. Votre mère l'était, n'est-ce pas ? Même chez les Sœurs, c'est une chose rare et redoutable. Peut-être n'en êtes-vous pas capable - ou peut-être que si -, mais celles qui ont ce pouvoir apprennent vite. J'aimerais essayer de vous apprendre à en user. A vous trois.

- Non ! dis-je, en reculant vers la porte. Je refuse de vous voir enseigner ça à mes sœurs ! »

Elena est plus petite que moi, mais elle me toise littéralement, comme on le ferait d'un enfant têtu.

« Cate, l'intrusion mentale produit des effets secondaires fâcheux en de mauvaises mains, c'est un fait. Mais si on en use de manière responsable, elle n'a en soi rien de pire que n'importe quelle forme de magie. Ce sont les Frères qui la diabolisent, avec leur délire de persécution. Ce pouvoir permet à une sorcière de se protéger contre ceux qui lui veulent du mal. Vos sœurs ont le droit de savoir de quoi elles sont capables. Cela pourrait leur sauver la vie un jour. »

Jessica SPOTWOOD, Sœurs sorcières

Nathan

398 pages – 15,50€

Lire un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092540435

Titre original : Born Wicked – Paru en 2012 – Traduit en Français en 2013

L’auteur : Jessica SPOTWOOD a grandi dans une petite ville de Pennsylvanie. Au lycée, elle écrivait déjà des romans historiques, pleins de scènes de badinage et de baisers fougueux (elle les juge aujourd'hui épouvantables). Elle a ensuite fait des études de théâtre à l'Université de Washington avant de s'avouer, diplôme en poche, qu'elle préférait l'écriture au théâtre. Elle s'est alors plongée dans la lecture des livres de son enfance, puis de la littérature de jeunesse contemporaine. Sœurs sorcières est son premier roman. Elle vit aujourd'hui à Washington avec son mari dramaturge et son chat Monkey.

Site de l’auteur (en anglais) : http://www.jessicaspotswood.com

22:28 Publié dans Fantastique | Lien permanent | Tags : nathan, spotwood, sorcière, adolescente | |  Facebook | | |

02/04/2010

La Malédiction d'Old Haven (F. COLIN)

La Malédiction d'Old haven.jpg« Le monde est vaste, Mary, et nous ne pouvons pas tout savoir. »

1723, Amérique du Nord : Mary Wickford a dix-sept ans. Pour la première fois, elle quitte l'orphelinat de la Sainte-Charité et les sœurs qui l'ont recueillie alors qu'elle n'avait que quelques mois.  Pour tout bagage, sa beauté, son intelligence et une toile représentant une scène de mer.

En chemin pour Boston, elle a cependant décidé de s'arrêter, mue par on ne sait quel instinct, à Old Haven, petite ville qu'elle croit reconnaître. Là, elle semble être presque attendue. Au fil des mois, elle va découvrir les secrets que cachent cette ville et sa population : une femme, brûlée vive une quarantaine d'années auparavant pour sorcellerie, un pasteur énigmatique.

Mary Wickford va se trouver entraîner dans une fantastique histoire : il y sera question d'inquisition, de sorcellerie, de dragon et... d'un beau pirate, Thomas Goodwill.

Si Fabrice COLIN avait publié son livre aux USA, dans une maison d'édition réputée, gageons que très vite, son roman serait devenu une superproduction hollywoodienne. Car tout concourt : une intrigue haletante, des personnages fascinants, un univers cruel,  étrange, onirique et inquiétant, La Malédiction d'Old Haven se dévore d'une traite et ne laisse qu'un désir, une fois terminé : retrouver très vite les personnages !

Alternant les points de vue à la troisième personne, le récit de Mary Wickford, l'héroïne de cette histoire, et celui de sa grand-mère maternelle, Lisbeth , Fabrice COLIN a produit un roman dense (635 pages tout de même), qui traverse les époques et mêle les sources, qu'elles soient littéraires, historiques ou mythologiques...

- Il existe deux sortes de personnes, dit Rip Van Winckle. Celles qui savent et celles qui ne savent pas. Considère une sorcière de campagne. [...] Les villageois se méfient de cette femme ; on raconte tellement de choses au sujet des sorcières ! Un homme est jaloux, ou mécontent. Il la dénonce aux prélats de Gotham. La Sainte Inquisition  entre en scène.  Elle entre chez la sorcière, confisque ses poudres et ses herbes, ses fioles et ses cornues, puis la soumet à la question. Fais-tu commerce avec le diable ? Pratiques-tu le sabbat ? Enfourches-tu un balai, voles-tu au dessus des campagnes ? T'accouples-tu avec des incubes ? A chaque « non », le bourreau approche un fer chauffé à blanc. On menace la femme de lui brûler les yeux, de lui arracher les membres, de la plonger dans un bain d'huile bouillante. Bientôt, elle répond « oui » - on lui promet que sa franchise la sauvera du bûcher - elle répond « oui », et confesse même ce qu'on ne lui demande pas : que Sa Majesté le roi Satan dort dans son lit ; qu'elle égorge des poulets, des porcs, des chats noirs ; qu'elle danse nue sur la colline avec ses sœurs lorsque la lune est pleine. L'inquisiteur est satisfait. La sorcière sera brûlée. Les villageois dormiront mieux.

- En vérité...

- En vérité, cette sorcière-là ne sait pas et ne saura jamais. Ta grand-mère, elle, est certes montée sur le bûcher. Mais elle e été brûlée pour de mauvaises raisons, si j'ose dire. Les inquisiteurs qui se sont chargés d'elle ne soupçonnaient rien de ses pouvoirs. C'est là l'effroyable paradoxe : l'Inquisition est persuadée de l'innocence de ceux qu'elle envoie sur le bûcher. Elle le nomme sorciers ou sorcières parce qu'elle a besoin de boucs émissaires. En définitive, son objectif est double : faire régner la terreur, car celui qui est craint est aussi respecté ; et décourager les « honnêtes gens » de s'intéresser à la connaissance véritable.

- Je comprends.

Fabrice  COLIN, La Malédiction d'Old Haven.

Wiz - Albin Michel

635 pages - 17€

Paru en 2007

Fabrice COLIN a publié en 2008 Le Maître des dragons, la même histoire racontée cette fois-ci par Thomas Goodwill.

L'auteur : né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)

Site internet : http://dreamericana.free.fr/fabricecolin.htm