08/04/2010
Le Maître des dragons
« Approche, lecteur. La nuit est noire comme l'âme d'un mort et la lune glisse derrière des nuages de cendres. »
La Malédiction d'Old Haven se terminait sur ces mots de Thomas Goodwill : « Mon histoire est différente et, pourtant, elle raconte la même chose. » La parole est donc donnée cette fois-ci au pirate Thomas Goodwill, celui que Mary a rencontré durant ses aventures. Sauf que l'homme ne se résume pas au pirate : ses vies sont aussi multiples que ses reflets dans le miroir qu'il refuse d'affronter. Tour à tour enfant abandonné sur un navire pirate, disciple d'un savant, vagabond et bandit, Thomas va nous faire partager sa quête intime, jusqu'à sa rédemption...
Fascinante expérience que cette lecture du Maître des dragons : lire un livre en sachant ce que l'on va y trouver, parce que l'exact pendant d'un autre : La Malédiction d'Old Haven. Thomas Goodwill l'avait d'ailleurs annoncé à la fin du premier : il allait raconter son histoire, à la fois la même et une autre. Et le lecteur ne peut qu'éprouver une intense jubilation à relire des faits qu'il a déjà lus, à re-dévorer une histoire dont il connaît la fin.
Ce second opus est plus riche encore que le premier en péripéties : à l'histoire d'une jeune femme se substitue celle d'un jeune homme. Mais l'action est davantage centrée sur l'itinéraire d'un homme à la recherche de lui-même que sur la mission d'une héroïne, comme on le voyait avec l'histoire de Mary Wickford. Le roman de Fabrice Colin est riche en péripéties, traverse nombre d'univers et permet de rencontrer une foule de personnages plus différents les uns que les autres. Et l'on se surprend à attendre à la suite...
Ce matin, j'ai enfin pris ma décision : je vais écrire l'histoire de mes débuts. Je vais l'écrire, ajoutant à mes pages le récit de mon enfance rédigé à l'époque - ce que j'appelais le Conte de ma jeunesse -, parce que je veux que l'on sache ce que devenir un homme signifie.
Des mois durant, il m'a semblé que je ne devais ces chroniques qu'à une personne. Une femme a partagé mes aventures. Elle m'a sauvé la vie, et j'ai sauvé la sienne. Nous sommes aussi liés que deux êtres peuvent l'être. Pour autant, elle ne sait pas tout.
Il y a quelques jours, alors que nous discutions elle et moi, je me suis rappelé une ancienne promesse : « Jamais de secrets l'un pour l'autre. »
Fabrice COLIN, Le Maître des dragons.
Wiz - Albin Michel
624 pages - 17€
Paru en 2008
L'auteur : Né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)
Site internet : http://dreamericana.free.fr/fabricecolin.htm
18:16 Publié dans Héroïc fantasy | Lien permanent | Tags : fabrice colin, thomas goodwill, mary wickford, gotham, dragon, wiz, albin michel | | Facebook | |
02/04/2010
La Malédiction d'Old Haven (F. COLIN)
« Le monde est vaste, Mary, et nous ne pouvons pas tout savoir. »
1723, Amérique du Nord : Mary Wickford a dix-sept ans. Pour la première fois, elle quitte l'orphelinat de la Sainte-Charité et les sœurs qui l'ont recueillie alors qu'elle n'avait que quelques mois. Pour tout bagage, sa beauté, son intelligence et une toile représentant une scène de mer.
En chemin pour Boston, elle a cependant décidé de s'arrêter, mue par on ne sait quel instinct, à Old Haven, petite ville qu'elle croit reconnaître. Là, elle semble être presque attendue. Au fil des mois, elle va découvrir les secrets que cachent cette ville et sa population : une femme, brûlée vive une quarantaine d'années auparavant pour sorcellerie, un pasteur énigmatique.
Mary Wickford va se trouver entraîner dans une fantastique histoire : il y sera question d'inquisition, de sorcellerie, de dragon et... d'un beau pirate, Thomas Goodwill.
Si Fabrice COLIN avait publié son livre aux USA, dans une maison d'édition réputée, gageons que très vite, son roman serait devenu une superproduction hollywoodienne. Car tout concourt : une intrigue haletante, des personnages fascinants, un univers cruel, étrange, onirique et inquiétant, La Malédiction d'Old Haven se dévore d'une traite et ne laisse qu'un désir, une fois terminé : retrouver très vite les personnages !
Alternant les points de vue à la troisième personne, le récit de Mary Wickford, l'héroïne de cette histoire, et celui de sa grand-mère maternelle, Lisbeth , Fabrice COLIN a produit un roman dense (635 pages tout de même), qui traverse les époques et mêle les sources, qu'elles soient littéraires, historiques ou mythologiques...
- Il existe deux sortes de personnes, dit Rip Van Winckle. Celles qui savent et celles qui ne savent pas. Considère une sorcière de campagne. [...] Les villageois se méfient de cette femme ; on raconte tellement de choses au sujet des sorcières ! Un homme est jaloux, ou mécontent. Il la dénonce aux prélats de Gotham. La Sainte Inquisition entre en scène. Elle entre chez la sorcière, confisque ses poudres et ses herbes, ses fioles et ses cornues, puis la soumet à la question. Fais-tu commerce avec le diable ? Pratiques-tu le sabbat ? Enfourches-tu un balai, voles-tu au dessus des campagnes ? T'accouples-tu avec des incubes ? A chaque « non », le bourreau approche un fer chauffé à blanc. On menace la femme de lui brûler les yeux, de lui arracher les membres, de la plonger dans un bain d'huile bouillante. Bientôt, elle répond « oui » - on lui promet que sa franchise la sauvera du bûcher - elle répond « oui », et confesse même ce qu'on ne lui demande pas : que Sa Majesté le roi Satan dort dans son lit ; qu'elle égorge des poulets, des porcs, des chats noirs ; qu'elle danse nue sur la colline avec ses sœurs lorsque la lune est pleine. L'inquisiteur est satisfait. La sorcière sera brûlée. Les villageois dormiront mieux.
- En vérité...
- En vérité, cette sorcière-là ne sait pas et ne saura jamais. Ta grand-mère, elle, est certes montée sur le bûcher. Mais elle e été brûlée pour de mauvaises raisons, si j'ose dire. Les inquisiteurs qui se sont chargés d'elle ne soupçonnaient rien de ses pouvoirs. C'est là l'effroyable paradoxe : l'Inquisition est persuadée de l'innocence de ceux qu'elle envoie sur le bûcher. Elle le nomme sorciers ou sorcières parce qu'elle a besoin de boucs émissaires. En définitive, son objectif est double : faire régner la terreur, car celui qui est craint est aussi respecté ; et décourager les « honnêtes gens » de s'intéresser à la connaissance véritable.
- Je comprends.
Fabrice COLIN, La Malédiction d'Old Haven.
Wiz - Albin Michel
635 pages - 17€
Paru en 2007
Fabrice COLIN a publié en 2008 Le Maître des dragons, la même histoire racontée cette fois-ci par Thomas Goodwill.
L'auteur : né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)
Site internet : http://dreamericana.free.fr/fabricecolin.htm
17:35 Publié dans Héroïc fantasy | Lien permanent | Tags : fabrice colin, old haven, malédiction, mary wickford, thomas goodwill, inquisition, amérique, pirate, sorcière, wiz, albin michel | | Facebook | |