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01/09/2013

Réseau(x) (V. VILLEMINOT)

"Rêve de Sixie. 9h30.a .m."

nathan,villeminot,adolescents,cauchemar,internet

Sixtine Van de Vogh a quinze ans. Depuis l'âge de huit ans, elle souffre de cauchemars portant des noms médicaux : hallucinations hypnagogiques, dyssomnies, parasomnies... Au réveil, elle publie ses rêves sur MyDarkPlace, un réseau social qui archive les rêves. Et certains sont mis en scène et filmés. Sur ces réseaux dit "sociaux", chacun communique mais certains mentent, certains avancent masqués et ne jouent pas tous la même comédie. Car sur le DKB, chacun peut poster ses rêves, chacun peut lire les rêves des autres, et les cauchemars prennent vie… Usurpateurs, manipulateurs de tous bords se réveillent… et le pire est à inventer.

Si la trilogie Instinct apportait quelque chose de nouveau, d'inédit, tout en jouant avec les codes de la littérature fantastique, Vincent VILLEMINOT semble s'être égaré cette fois dans le monde du virtuel, des réseaux, des geeks en tous genres aux dépens de son histoire. La mise en place de cet univers complexe prend beaucoup de temps, éclate l'intrigue et perd assez rapidement le lecteur, même averti.

Au final, il en ressort une impression de gigantesque fourre-tout technophile où le passionné trouvera le temps long et où le candide renoncera avant même d'entrer.

Depuis trois ans, il commandait cette brigade spécialisée, créée au moment de l'explosion des crimes mis en ligne sur le web et l'invention d'une trentaine de nouveaux délits sur internet. Grosso modo, cela correspondait à la naissance de leur foutu DKB. Etait-ce cela, la date où il avait commencé d'être "trop vieux", comme disait Gouvernon ? Lorsque le réseau DreamKatcherBook avait remplacé les précédents, et que les portes de l'enfer numérique s’étaient ouvertes en grand ?

"Sa" Brigade faisait le tri dans les milliers d'images vraies et fausses qui circulaient chaque jour sur la toile. Elle vérifiait spécifiquement les images d'exhibitionnistes se mettant en scène pendant qu'ils commettaient un crime. Elle recherchait les délinquants qui commercialisaient ce tyope d'images, et ceux qui les achetaient. Étrangement, en bons internautes bien disciplinés, l'immense majorité des criminels postaient leurs créations sur le versant nocturne du Réseau, celui réservé aux rêves et aux cauchemars.

Vincent VILLEMINOT, Réseau(x)

Grand Format - Nathan

448 pages - 16,50€

Paru en 2013

Feuilleter un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092542415

Interview de l'auteur :

Lauteur : Vincent VILLEMINOT a 39 ans et vit dans les Alpes françaises où il a d’ailleurs situé l’action de ses premiers romans. Ancien professeur d’écriture au Caire et ancien journaliste, il est désormais écrivain à plein temps. Après la trilogie Instinct, Réseau(x) est le premier volume d'un dyptique.

11:44 Publié dans Policier | Lien permanent | Tags : nathan, villeminot, adolescents, cauchemar, internet | |  Facebook | | |

21/07/2010

Blog (J-P. BLONDEL)

Blog blondel.jpg« Putain de merde. Je sais, ça choque et surtout, ça manque d’élégance. »

Parce que son père s’est permis de lire son blog, le narrateur décide cesser tout contact avec lui jusqu’à ses dix-huit ans. Il ne décolère d’avoir été ainsi visé, dévoilé, violé. Afin de rattraper les choses, Philippe, son père, va lui faire un cadeau : un carton. Boîte de Pandore, songe le narrateur. Il n’est pas si loin de la vérité…

En découvrant que son père, cet instituteur si moraliste trop souvent, comprenant de moins en moins son fils qui grandit, fut lui aussi un adolescent de quinze ans avec ses rages et des désespoirs, qu’il a eu des rêves et des ambitions, et que cela s’est  brutalement arrêté, le narrateur va plonger dans une captivante analyse en parallèle et découvrir un homme qu’il n’imaginait pas.

Court roman (moins de cent vingt pages), Blog est construit de manière tout à fait diabolique. D’une réflexion a priori initiale sur la notion d’espace public et d’espace privé sur la Toile, on aboutit à un récit dense qui pose la question de l’exposition de soi, de la création littéraire et de l’intimité ainsi mise à jour. Si le roman de Jean-Philippe BLONDEL est aussi intéressant, ce n’est pas parce qu’il s’en tient à la description d’une révolte adolescente, mais bien plutôt parce qu’il montre la démarche d’un écrivain en devenir. C’est également une lucide analyse de la vie qui passe, qui érode, construit et déconstruit. Une dangereuse mais néanmoins salutaire expérience de lecture !

C’est sûrement ça, grandir – abandonner petit à petit tous les attributs qui font de toi un des pions de ta génération pour aller plus profond et découvrir ce qui fait de toi un être unique. Aller vers l’individualisation, et non vers l’individualisme. Je n’invente rien – c’est ce que le prof de français a dit, l’autre jour, en parlant de l’évolution du roman. Je m’en souviens parce que j’ai noté la phrase, alors que jusque-là, je n’avais dessiné que des formes géométriques. Plus les mois passent, plus mes articles s’enrichissent et moins j’utilise des kiffe et des mouhaha. Quand la phrase s’allonge, la peau se dévoile. En me cachant sous les mots, je mets en scène le plus impudique des strip-teases.

Jean-Philippe BLONDEL, Blog.

Acte Sud Junior

114 pages – 10 €

Paru en 2010

L’auteur : Jean-Philippe BLONDEL a quarante-trois ans, il est marié, il a deux enfants et il enseigne l’anglais dans un lycée de province depuis bientôt vingt ans. Il a aussi un vice – il aime lire. Pire encore, il aime aussi écrire. Il a publié six romans jusqu’à présent.

SELECTIONNE POUR LE PRIX DES INCORRUPTIBLES 2011-2012 - CATEGORIE 3°-2nde