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16/03/2014

Enzo, 11 ans, sixième 11 (J. ECORMIER)

« Je suis né un onze novembre à onze heures et onze minutes. »

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Enzo entre en sixième 11. Pour lui qui fêtera ses 11 ans le 11/11 et dont le prénom comporte les lettres du chiffre onze, ce n'est pas forcément un bon présage ! Il en fait des cauchemars jusqu'au jour de la rentrée. Mais le premier jour de classe, sa journée s'illumine quand il repère la jeune Eva. Et miracle, elle est à côté de lui en cours de SVT ! Alors il oublie ses problèmes de "petit" du collège : l'emploi du temps compliqué, le bazar à la cantine, et ses parents qui se disputent à la maison. Mais bientôt arrive un nouvel élève dans sa classe. C'est Owen, l'air cool et la parfaite tête de futur petit copain d'Eva. Enzo le déteste au premier regard…

« Cette année, je rentre en sixième 11, j’ai onze ans, et nous sommes en 2011. Alors il va forcément se passer un truc. Je me demande bien quoi, parce que, globalement, je n’ai pas beaucoup de bol. »


« On peut bien nous faire visiter le collège en fin de CM2, tant qu’on n’y est pas vraiment, la sixième c’est quand même mystère et Kinder Surprise. »

Joëlle ECORMIER, Enzo, 11 ans, sixième 11

Nathan

110 pages – 5 €

Paru en 2013 

 

L’auteur : Joëlle ECORMIER se dit auteur, écrivain, artiste, soit « tricoteuse de mots ». Pour elle, la plus belle chose à écrire : c’est Le hasard, la plus belle déjà écrite : "Le Petit Prince » et elle trouve irrésistiblement énervants : Le téléphone portable. Les bouchons de voitures. Les courants d'air froids. La télé quand elle est bête. Les formules consacrées. Le point-virgule. Les malentendus. Les chansons italiennes. Les tracas administratifs. Les trous de mémoire. Elle aime : Les arbres. La solitude. Les cerfs-volants. Le mouvement. Le silence. La crème brûlée. Le chocolat noir. Les lundis fériés.

18:41 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : nathan, ecormier, collège, rentrée | |  Facebook | | |

01/05/2013

La Liste (S. VIVIAN)

« Aussi loin qu’on s’en souvienne, les élèves qui arrivent en cours le dernier lundi de septembre au lycée de Mount Washington y découvrent une liste nommant la fille la plus jolie et la plus moche de chaque niveau. »

IMG_0351.JPGUne tradition odieuse sévit au lycée de Mount Washington : tous les ans, une semaine avant le bal de début d’année, une liste est placardée dans les couloirs. Personne ne sait qui établit cette liste. Et personne n’a jamais réussi à empêcher qu’elle soit publiée. Invariablement, chaque année, la plus belle et la plus laide des troisièmes, des secondes, des premières et des terminales sont désignées. Huit filles en tout. Huit filles qui se retrouvent sous les projecteurs impitoyables du lycée. Huit filles qui vont voir leur vie brusquement changer… pour le meilleur ou pour le pire ?

A la fois typiquement américain – on y retrouve l’univers des séries télévisées américaines – et complètement universel, le roman de Siobhan VIVIAN traite du rapport aux autres, de l’image que l’on offre de soi et de l’angoisse suscitée par ce regard extérieur, à la fois d’un conformisme sans nom et d’une dureté sans égale. Sont mis au ban les différents, les moins « jolis » selon une norme archétypale, les plus marginaux, les plus complexés aussi. Sont déclarés laids, en l’occurrence laides ici, celles qui n’ont pas le souci de leur apparence, celles qui préfèrent se consacrer à une passion, celles qui ne sont pas entourées d’un aréopage d’amies plus ou moins bienveillantes. A l’inverse sont belles les populaires, les lisses, les stéréotypées, celles qui parfois ne conserveront comme seul titre de gloire de toute leur existence celui d’avoir été élue reine du bal.

La Liste n’est cependant ni un roman moralisateur, ni un roman à l’emporte-pièce. Il montre également que le fait d’avoir son quart d’heure de gloire peut donner confiance à certaines, ou au contraire les remotiver, et que d’autres valeurs peuvent permettre de surmonter ce simple bout de papier qui décide de la place de chacun pour une année ; jusqu’à l’année prochaine…

- Tu essayes juste de me punir pour la liste ! Parce que tu es jalouse !

Le visage de Fern se fige.

– C’est pitoyable.

Abby a l’impression d’être arrivée en haut d’une pente abrupte et d’être précipitée dans la descente sans pouvoir ralentir.

– Bien sûr que si. Tu es jalouse parce que je suis jolie et que tu es moche et que tout le monde le sait.

L’espace d’une seconde, elle se sent mieux. D’avoir dit ce qu’elle pensait, et ce qui pouvait faire le plus mal à Fern. Mais la seconde après, elle n’arrive plus à respirer.

Tout se passe très vite. Fern blêmit, puis les larmes se mettent à couler, comme si elles étaient accumulées la longtemps, n’attendant que l’occasion de se déverser.

– Merci, Abby, je sais que je suis moche. Moi aussi, j’étais sur la liste.

Abby est choquée d’entendre sa sœur parler ainsi ; se traiter elle-même de moche.

- Mais non. La liste n’a pas mentionné ton nom. En plus, tu l’as dit toi-même, personne ne fait le lien entre nous.

Fern s’essuie les yeux, ce qui n’arrange pas grand-chose.

– Je ne te parle pas de la liste de cette année.

La honte lui fait détourner les yeux.

– J’étais sur celle de l’an dernier. J’étais la plus moche des premières.(…)

- Comment je pouvais le savoir ? demande-t-elle. Et tu as dit que la liste ne changeait rien.

– C’est vrai, confirme Fern d’une voix plate qui contraste étrangement avec ses larmes. Pas besoin d’une liste idiote pour me dire que ce que je sais déjà.

Abby ouvre la bouche, mais aucun son n’en sort. Elle ne sait pas quoi répondre.

– Mais je ne regrette pas d’avoir rapporté sur toi, Abby. Je trouve ça dingue que tu considère cette liste comme ton seul atout. Sérieux, je ne comprends pas comment quelqu’un comme toi peut avoir aussi peu d’estime de soi.

Siobhan VIVIAN, La Liste

Nathan

416 pages – 15,50€

Lire un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092543375

Site de l’auteur (en anglais) : http://www.siobhanvivian.com

Titre original : The List  – Paru en 2012 – Traduit en Français en 2013

L’auteur : Siobhan VIVIAN est née en 1979, à New York. C’est là qu’elle a grandi, puis fait ses études. Elle a obtenu un diplôme de scénariste (pour le cinéma et la télévision) à l’Université des arts, puis un Master d’écriture à la New School University. Après avoir été éditrice pour la maison d’édition Alloy Entertainment et scénariste pour Disney Channel, Siobhan VIVIAN partage aujourd’hui son temps entre écriture et enseignement de l’écriture à l’université de Pittsburgh.

10/08/2011

Apparitions - Un Pied dans la tombe (N. M. ZIMMERMANN)

« Peter ferma les yeux et pressa le Livre contre sa poitrine. »

Peter Klast a quinze ans. Depuis dix ans, il vit avec le fantôme de Maya, sa sœur jumelle, morte dans un accident qu’il a plus ou moins provoqué. Car Peter est médium ; il communique avec les morts et sa vie n’en est que plus difficile. Enfin intégré pour la première fois, dans le pensionnat St Gabriel, il va à nouveau être confronté à une situation qui risque de menacer le nouvel équilibre qu’il a tenté de se construire.

Une première partie assez lente, qui part dans tous les sens et où le lecteur peine un peu à se retrouver, puis une seconde partie menée tambour battant, tels sont les ingrédients du roman de N. M. ZIMMERMANN. Son héros, à la manière de celui de Sixième Sens, voit les morts et, d’une certaine manière, prévoit les drames à venir. Faire reposer cette situation sur un adolescent de quinze ans, complexé depuis toujours par sa sœur décédée, plus brillante, plus intelligente que lui, permet de mener une intrigue pleine de rebondissements, où les individus ne sont pas ce qu’ils devraient – ou paraissent – être.

Le fouillis des histoires multiples, des voix différentes qui interviennent dans Apparitions – Un  Pied dans la tombe s’organise peu à peu et compose une histoire qui tient en haleine le lecteur jusqu’au bout, le laissant pantelant, et avide de connaître la suite, la fin étant (très) ouverte.

Jouant avec les peurs ancestrales, la notion de remords, le rapport ambigu que chacun entretient avec la mort, N. M. ZIMMERMANN propose une histoire à la fois violente et sensible, très fine dans l’observation des rapports familiaux et leur dégradation quand survient l’irréparable. A réserver aux adolescents à partir de treize ans, cependant.

- S’il trouvait un jour le moyen de vivre normalement, qui lui en voudrait d’essayer ?

Elle tourna le dos à Caelan, faisant mine d’examiner un livre.

- Mais je ne le laisserai pas faire, ajouta-t-elle d’une voix sourde. Je l’empêcherai de m’abandonner. Il se sentirait trop coupable de ne pas avoir réussi à me sauver pour me désobéir.

- Coupable ? répéta Caelan. Tu veux dire, pour ton accident ?

- Je m’en souviens bien, tu sais. Je n’avais que six ans, mais c’est comme si ça s’était passé hier.

Elle se tut un instant et ferma les yeux. Peter était demeuré là si longtemps, immobile au bord du lac, avant de partir en courant chercher de l’aide.

- Si Peter ne m’avait pas obligée à sortir, je ne serais pas tombée dans le lac, et si je n’étais pas restée tout ce temps dans l’eau, je ne serais pas morte. Je le sais et Peter le sait. Alors même s’il déteste ce don  et qu’il ne peut supporter ma vue, il continuera de vivre avec jusqu’à la fin de ses jours.

N. M. ZIMMERMANN, Apparitions – Un Pied dans la tombe.

Nathan

435 pages – 13,50€

Paru en 2011

Note : Un premier volume, Apparitions – Le Couloir aux esprits, a été publié chez Nathan en 2010

Feuilleter un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092525852

L’auteur : Corrompue dès son plus jeune âge par la lecture de Dracula, N. M. ZIMMERMANN s’engagea rapidement dans l’étude poussée des sciences criminelles et des créatures étranges. Ayant cohabité quelques temps avec les vampires qui lui inspirèrent la série Edencity, parue aux éditions Milan, elle ne passionna ensuite pour les fantômes qui hantent son appartement .

Elle vit actuellement avec trois trolls, deux lapins-garous, et une vicieuse colonie de Code pénal. Très occupée par l’étude des techniques ancestrales lui évitant de se faire dévorer pendant la nuit par ses nouveaux amis, elle continue cependant d’écrire pendant son temps libre – pas qu’elle ait du temps libre, mais elle fait comme si.

Site internet : http://fr-fr.facebook.com/pages/Apparitions/397331955638

23:47 Publié dans Fantastique | Lien permanent | Tags : nathan, adolescent, médium, mort, collège, crime | |  Facebook | | |

02/07/2011

La Roue (S. KAO)

« Je ne sais pas faire la roue. »

Le drame de la vie d’Elise : elle ne sait pas faire la roue ! Et pourtant, sa vie est loin d’être un long fleuve tranquille : un père qui est toujours en déplacement, une mère qui travaille beaucoup et se repose sur son aînée pour gérer la maison, beaucoup trop, une petite sœur trop brillante (et qui, elle, sait faire la roue), un garçon auquel elle n’ose pas avouer ses sentiments, tout cela pèse sur ses épaules de pré-ado et la « bloque ». Pour faire la roue, il faut se lancer. Alors, Elise va essayer…

Joli roman plein de fraîcheur, La Roue est une chronique de la vie ordinaire, mettant en scène une demoiselle qui grandit et ne parvient pas toujours à s’habituer à tous ces changements. Un peu timide, toujours prête à admirer ceux et celles qui osent, elle s’efface volontiers pour faire oublier ses talents à elle.

Raconté à travers la voix d’Elise, avec un vocabulaire simple et accessible, le roman de Sandrine KAO propose une vision tout à fait pertinente d’un moment-charnière, d’un entre-deux. La narration est vivante, les personnages sont justes et la fin douce,  La Roue est un très bon moment de lecture où beaucoup pourront se reconnaître.

Pourtant, si l’on n'avait pas cherché à nous comparer, on m’aurait trouvé plein de qualités. Maman aurait que je faisais un peu de dessin, comme elle, et que j’avais un joli coup de crayon. J’aurais montré quelques croquis et les adultes se seraient exclamés :

- Quelle enfant sage et souriante ! Et c’est une artiste en plus, comme sa maman !  Bientôt, elle nous fera d’aussi beaux tableaux.

Mais il y a ma sœur, alors je passe inaperçue.

Et quand je suis avec Sophie et Élodie, c’est pareil. Je semble insignifiante. C’est sûr qu’avec elles ; ça ne me valorise pas. Les garçons ne remarquent qu’elles.

Quoique, Sophie, on finit par la trouver grande gueule.

Et Élodie, elle est déjà prise, tout le monde le sait.

Alors, quelqu’un pourrait bien se tourner un peu vers moi ?

Sandrine KAO, La Roue.

Tempo - Syros

96 pages – 5,95€

Paru en 2011

L’auteur : Née en France en 1984, Sandrine Kao, d’origine taïwanaise, a grandi en banlieue parisienne. Après des études en métiers du livre, elle se tourne vers l'écriture jeunesse et l'illustration. Elle est diplômée de l'École supérieure d'art d'Épinal, ville où elle habite. La Roue est son premier roman.

Blog de l’auteur : http://sandrinekao.blogspot.com

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30/04/2011

Magnus Million et le dortoir des cauchemars (J-P. ARROU-VIGNOD)

« Au moment où commence cette histoire, minuit sonne au clocher du lycée des sciences de Friecke. »

Magnus Million, gros adolescent solitaire, est le fils unique de l’homme le plus riche du pays : Richard Million. Il vit avec lui dans un immense manoir, seul depuis le décès accidentel de sa mère. Narcoleptique, il provoque un accident qui va lui va lui valoir plus d’un millier d’heures de colle ; il va alors faire connaissance avec le monde des pensionnaires, et notamment celui des Ultras, qui fond trembler tout le monde…

C’est dans un univers truffé de références littéraire s que Jean-Philippe ARROU-VIGNOD a choisi de situer son roman : des « enfants perdus » de  J.M. BARRIE à ceux de C. DICKENS, on évolue dans un univers qui évoque le Château de F. KAFKA et qui propose une vision angoissante d’une société qui n’est ni futur ni passé, organisée en castes  et qui s’appuie sur une fatalité inéluctable.

L’auteur a choisi de raconter son histoire au présent et de la dérouler au fil des découvertes de son héros, Magnus. Le gosse de riche va découvrir une autre réalité, d’autres existences et les affres de culpabilité de classe. Cependant, malgré des personnages pittoresques, l’intrigue touffue se perd un peu dans la confusion et l’on ne parvient pas complètement à entrer dans cette histoire de voleurs de rêves et autres cauchemars qui prennent vie.

Par chance, les Ultras se mêlent rarement dans la journée aux élèves ordinaires. Ils font partie des classes industrielles, reconnaissables à la blouse grise qui leur sert d’uniforme. 

Pour les classes industrielles, pas de salles de cours mais des ateliers regroupés au fond du parc dans une annexe à toit vitré. Ce qu’on apprend dans ces ateliers, nul n’en sait rien : les yeux et les phalanges cernés de crasse, les élèves n’en sortent que pour se castagner avec les autres sur le terrain de sport voisin, ou leur cribler la nuque de grain de riz durant l’étude du soir.

Ils ont leurs propres professeurs – les contremaîtres -, pas de cahier  ni de fournitures, juste un manuel technique tout corné, plein de taches de graisse et aux pages déchirées. A quoi leur servirait autre chose ? La majorité d’entre eux savent à peine lire. Presque tous viennent de la Ville Basse et la plupart y retourneront d’ailleurs, disparaissant parfois en cours d’année pour être remplacés par d’autres, tout aussi lents d’esprit et lestes de poings que la cohorte précédente.

Comme le rappelle le proviseur chaque fois que l’occasion lui est donnée, c’est l’honneur du grand-duché de Sillyrie que de donner à ses enfants perdus leur chance – qu’ils rendront au centuple plus tard, ça va de soi.

Jean-Philippe ARROU-VIGNOD, Magnus Million et le dortoir des cauchemars.

Hors-Série Gallimard Jeunesse

368 pages – 17,50€

Paru en 2011

L’auteur : Né le 18 septembre 1958 à Bordeaux, Jean-Philippe Arrou-Vignod vit une partie de son enfance à Cherbourg avec ses cinq frères, les fameux "six Jean-quelque-chose" de L'omelette au sucre, dont il est le deuxième, "avec la même bouille ronde, les mêmes oreilles décollées". Tandis que la mère s'occupe de ses garçons "en rang d'oignons", le père est médecin. La famille déménage à Toulon, puis à Antibes.
Dès le lycée, en seconde, il rencontre Patricia qui deviendra sa femme en 1979, formant ainsi, comme il le dit, un couple qui est le pur produit de l'école. Ses études à l'École Normale Supérieure le conduisent à l'agrégation de lettres, sans véritable vocation, tout simplement parce qu'il aime la littérature. Sa première rentrée scolaire, en 1984, correspond aussi à sa première rentrée littéraire puisque paraît son premier roman pour adultes, Le Rideau sur la nuit, aux éditions Gallimard, récompensé par le prix du Premier Roman. Cinq ans plus tard sort son premier roman pour la jeunesse : Le professeur a disparu, qui débute la série des enquêtes de P.P. Cul-Vert.
En dehors de ses activités littéraires, la passion de Jean-Philippe Arrou-Vignod reste le voyage, trois à quatre par an parfois, avoue-t-il.