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03/05/2013

Norlande (J. LEROY)

« Non, ma chère Emilie, je ne peux pas dire que j’aille beaucoup mieux. »

IMG_0109.JPGDans un pays de Scandinavie qui ressemble presque trait pour trait à la Norvège, la jeune Clara Pitiksen est en convalescence depuis huit mois à la clinique de la Reine-Astrid, retirée tout au fond d’elle-même, de ce qu’il reste d’elle-même. Dans une longue lettre adressée à Émilie, sa correspondante française, elle raconte et se raconte par petites touches, avec pudeur, donnant à entrevoir comment l’horreur absolue a pu naître en Norlande, ce pays de contes de fées...

Transposant dans un pays imaginaire la tragédie qui a eu lieu le 22 juillet 2011 sur l’île d’Utoya, en Norvège, à savoir le massacre de soixante-neuf jeunes militants de la Ligue des Jeunes Travaillistes par Anders Breivic, Jérôme LEROY donne la parole à une jeune rescapée qui va se révéler au fil du récit plus qu’une simple militante venue participer au camp d’été de son parti.

Le roman se présente sous la forme d’un long monologue : c’est la lettre que Clara adresse à sa correspondante française, Emilie, découverte dans un précédent roman de l’auteur, La Grande Môme, afin de « faire son deuil » et accepter ce qui s’est passer et sa part, éventuelle, de responsabilité. Ce choix narratif permet d’offrir le point de vue d’une jeune adolescente sur un pays qui n’avait jusqu’ici connu aucune guerre, si ce n’est « quand sa neutralité fut violée par les nazis en 1940 » et qui va découvrir la montée des extrémismes, le racisme et l’intolérance.

Avec de nombreuses références à la mythologie nordique et notamment Yggdrasil, l’arbre du monde figurant en couverture, Norlande est un roman à la fois très contemporain et pourtant universel. Car il ouvre la réflexion sur nombre de thèmes : la conscience de l’autre, le rôle du politique dans la cité, sa place (à travers notamment la description du système politique nordique), la liberté d’expression et les nouvelles technologies. Jérôme LEROY a réussi un magnifique roman sur la folie des hommes et la force de quelques uns, capables de se dresser face au reste du monde grâce à la force de leurs idéaux pour témoigner.

L' « événement », l'Autre toujours été là.

À attendre sur un point du cercle. Et c'est moi, nous, toute la Norlande, qui allions à la rencontre de ce point sans le savoir et sans pouvoir l'éviter. D’une certaine manière, cela avait déjà eu lieu auparavant avec l'assassinat douze ans plus tôt de Sigur Hansteen, mon père inconnu, mon père secret.

Je ne faisais que recommencer un tour de cercle. La différence avec mon père, c’est que moi j’ai survécu. Au moins physiquement. Même si je peux me défaire de cette impression d’être un fantôme, un peu moins forte il est vrai au fur et à mesure que je t’écris ce cahier. Maintenant, il y a ce poids sur le plexus solaire. Il m’empêche de respirer à fond. Parfois c’est le signe d’une grande angoisse, parfois celui d’une grande tristesse qui me laisser effondrée sur mon lit. Le moindre geste me demande un incroyable effort qui provoque des crises de larmes.

Les sueurs nocturnes, elles aussi, sont toujours là. Bien entendu.

Mais quelque chose change en moi.

Jérôme LEROY, Norlande.

Rat noir - Syros

224 pages – 14€

Paru en 2013

Feuilleter un extrait :  http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=9782748513851

L’auteur : Né à Rouen en 1964, Jérôme LEROY vit à Lille. Professeur de lettres, il est un grand amateur de musique soul et grand lecteur. Il publie son premier roman en 1990. Outre des romans et des nouvelles où se mêlent souvent polar, science-fiction et fantastique, il a aussi écrit pour la radio et a réalisé de nombreux articles sur le roman noir. Incontournable aujourd’hui dans les salons polar les plus reconnus, Jérôme LEROY a le vent en poupe. Très bon orateur, ses projets personnels et ses activités sur la scène littéraire et dans le monde de l’édition le poussent sur le devant de la scène.

05/05/2012

Luz (M. LEDUN)

« Des éclats de rire et des bruits de pas résonnent quelque part dans la maison. »

C’est l’après-midi du premier dimanche des vacances d’été. Luz s’ennuit, lassée de ces adultes qui restent à table jusqu'au milieu de l'après-midi, qui rient et qui boivent trop. Elle finit par claquer la porte de chez elle et partir retrouver ses soeurs. Légèrement grisée par le soleil brûlant, l'adolescente gagne les rives de la Volte où se prélassent des groupes de baigneurs. Elle rencontre bientôt Thomas, un élève de troisième qu’elle connaît peu mais qui lui plaît, accompagné d’une amie. Tous trois décident de se rendre jusqu’à un point d’eau difficile d’accès, mais beaucoup moins fréquenté…

Luz est un roman qui pourra apparaître un peu agaçant, à tourner autour du pot sans vraiment entrer dans le vif du sujet. Mais d’ailleurs quel sujet ? Les descriptions des dimanches en famille sont réalistes, les réactions de l’adolescente, partagée entre moralisme et tentation, également, cependant, le roman tarde à prendre son envol.

La narration s’organise autour d’une attente : Luz a quatorze ans, veut jouer avec son corps mais ne sait trop comment s’y prendre, avance et recule en même temps, tout ceci contribue à créer une atmosphère irritante, où le lecteur ne cesse d’attendre quelque chose et est presque déçu de la chose lorsqu’elle arrive, s’attendant à plus. Ou à pire.

Reste un roman qui procède par petites touches, dépeint avec justesse les incertitudes adolescentes et brosse une peinture au vitriol de la famille !

Thomas se crispe. Luz lui adresse un clin d’œil dans le dos de Manon. Il lui répond par un sourire qui semble vouloir dire : « Merci de ne pas avoir insisté. » Le cœur de Luz fait un bond dans sa poitrine. Elle pense à la bouteille d’alcool dans son sac et à son nouveau maillot de bain. Elle se dit qu’elle a rudement bien fait de descendre se baigner aujourd’hui et aussi que, si Manon n’était pas là, les choses seraient plus simples. Un sentiment confus de liberté l’envahit. Son MP3 diffuse à présent la mélopée mielleuse d’un tube de Lady gaga. Elle enfouit la main dans la poche de son sac, presse un bouton jusqu’à ce que retentissent les premières notes de California Girls de Katy Perry et rajuste ses écouteurs. Puis elle rattrape ses compagnons.

Marin LEDUN, Luz.

 Rat noir - Syros

120 pages – 14€

Paru en 2012

L’auteur : Né à Aubenas le 07 mai 1975, Marin LEDUN a publié deux romans Au Diable Vauvert : Modus Operandi (Prix des lecteurs 2008 du Livre de Poche) et Marketing Viral (sélection pour le Prix d'adaptation cinématographique 2009 de la Région Rhône-Alpes) ainsi qu'un volet des épopées de la journaliste Mona Cabriole aux éditions La Tengo : Le Cinquième clandestin.

Adepte de l'ultra-marathon (une épopée au choix de cent kilomètres ou de 24 heures de course, dépourvue de l'esprit de compétition qui anime le marathon ou beaucoup d'autres sports), Marin LEDUN est avant tout un romancier héritier du néo-polar, du « roman noir violent ». Il pose la question des limites du progrès et de la maîtrise des corps dans la société industrielle. Car avant de donner libre court à sa vocation d'écritures, Marin LEDUN a obtenu un Doctorat en communication politique. Il est d'ailleurs l'auteur de La Démocratie assistée par ordinateur, et il poursuit ses recherches sur la thématique de la souffrance au travail. (Source Ricochet)

Site internet de l’auteur : http://www.pourpres.net/marin

14:39 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : syros, rat noir, ledun, alcool, adolescente | |  Facebook | | |

15/04/2012

En fuite (T. ROBBERECHT)

« Au moment précis où mon père m’a réveillé en me touchant l’épaule, mon rêve s’est envolé. »

Un divorce qui se passe mal et un père, désespéré de ne voir ses enfants qu’un week-end sur deux, qui les kidnappe. S’ensuit pour Mathieu, le narrateur, neuf ans à l’époque, et sa sœur Lucille, trois ans, une cavale de huit années à travers la France, faite de départs précipités, de rencontres fugaces et de précarité, à fuir les avis de recherche où leurs photos leur ressemblent de moins en moins en moins. Et, toujours, cette impression d’être déchirés, à devoir choisir entre l’un et l’autre des parents, à devoir trahir l’un ou l’autre…

En choisissant de s’inspirer d’un fait-divers marquant, Thierry ROBBERECHT raconte une histoire lourde, très lourde, celle de deux enfants sacrifiés sur l’autel de dissensions familiales et condamnés à l’errance, à la clandestinité et, surtout, au choix : trahir leur père ou rester à ses côtés.

La narration menée par le jeune garçon devenu adolescent, toute en subtilité et en retenue, souligne bien cet état de fait, mais on pourra regretter un fin un peu trop mélodramatique, en rupture avec le reste du roman. S’il s’adresse à des adolescents à partir de treize, certains pourront lui reprocher un « manque d’action », là où d’autres sauront apprécier l’accent mis sur les relations familiales, et le lien particulier avec Lucille, la petite sœur devenue étrangère au monde.

En fuite est un roman qui interroge, qui vient remuer le lecteur et le laisse avec une certaine amertume, celle de vies « restée[s] en suspens pendant huit ans ».

Je n’ai pas pris la peine de poursuivre la conversation et j’ai rassemblé mes affaires. Des livres, des cahiers, des carnets de notes et de dessins, voilà mes seuls trésors ?

J’ai profité de ce que Papa était en train de remplir le coffre pour griffonner quelques mots à Maman. Que lui ai-je écrit ? Que Lucille l’embrassait et qu’on ne l’oubliait pas… Jamais !

Je n’osais pas lui dire qu’on l’aimait. J’avais l’impression de ne pas être digne de ce mot. Quelque chose en moi savait bien que, par fidélité à Papa, je n’entreprenais pas tout ce qui était possible pour la revoir.

Après avoir caché le message sous des pieds de mon lit, je me suis rendus compte que Lucille ne s’était pas levée. Toujours couchée, elle pleurait en silence.

Quand j’ai soulevé la couette, j’ai découvert le visage de ma sœur baigné de larmes. Je lui ai caressé les cheveux. Je comprenais son désespoir et, pourtant, je ne pouvais rien faire pour elle.

- C’est pas juste, elle a chuchoté parce qu’elle craignait que Papa ne  l’entende.

S’il avait surpris ma sœur en pleurs, il ne se serait pas mis en colère, non, il se serait plutôt décomposé sous le choc. Depuis notre fuite, Lucille et moi, nous craignions surtout son désespoir à lui. Nous  préférions cacher notre douleur plutôt que d’affronter la sienne.

Thierry ROBBERECHT, En fuite.

Rat noir - Syros

144 pages – 12,50€

Paru en 2012

Feuilleter un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=9782748511840

L’auteur : Thierry ROBBERECHT est né à Bruxelles en 1960. Il a deux enfants très inspirants de onze et dix-sept ans. En 1993, il a gagné le prix de la communauté française dans le cadre de la Fureur de Lire, avec une nouvelle pour adultes. Depuis 1996, il est auteur jeunesse. Il a débuté avec des romans pour adolescents ou préadolescents. Il a poursuivi avec des textes illustrés, au fil de rencontres avec divers dessinateurs. Actuellement, il travaille sur un polar pour adultes.

31/08/2011

Silence (B. SEVERAC)

« 7h54

Les chiffres du radioréveil se croisent, montent et descendent. »

Lorsque Jules se réveille, il est à l’hôpital. Il sort d’un coma où l’ont plongé deux cachets d’extasy achetés à la sauvette, à un ami d’ami, et avalé pour impressionner une fille. Depuis, il est sourd. Il a quinze ans, il est seul dans sa chambre à ressasser ses idées noires et fâché avec ses parents qui lui reprochent de leur avoir menti et qui ne lui font plus confiance. Quand en plus la police s’en mêle…

Le roman de Benoît SEVERAC est un roman édifiant. Court et brutal comme un coup de poing en pleine poitrine, il n’épargne rien ni personne et surtout pas les bons sentiments. Par son insouciance, le héros s’est condamné et a condamné sa famille à une vie toute autre que celle qu’ils espéraient tous. Et inutile d’attendre une bonne surprise à la fin, tout se passe comme dans la vraie vie. C’est-à-dire souvent mal.

Silence est un roman d’initiation. Un roman où le héros entré adolescent plein d’inexpérience en ressort un peu plus vieux et un peu plus aguerri, mais pas nécessairement plus heureux pour autant. Car c’est le deuil de l’enfance et des illusions  qu’aura dû faire le héros. Apprendre que les amis d’enfance ne sont pas toujours que l’on aurait voulu qu’ils soient – ou qu’ils restent, que les histoires d’amour ne se déroulent pas toujours comme on le voudrait et que les parents ne sont pas toujours les empêcheurs de tourner en rond que l’on croit.

Plutôt court, facile d’accès, Silence est un roman qui se dévore d’une traite et laisse des abîmes de réflexion derrière lui. « On ne cherche pas à te faire culpabiliser. On veut que tu prennes conscience de certaines choses. Il n’y a que comme ça que tu pourras te reconstruire. »

- Je te propose de travailler à partir de cette liste.

Jules met ses sourcils en point d’interrogation.

- Tu remplaces chaque petit plaisir perdu / par un petit plaisir de substitution, / chaque activité devenue impossible / par une activité de substitution possible pour un sourd.

- De substitution ?

- De remplacement. Que tu pourras faire à la place de.

- Par exemple ?

- Ton premier point : écouter de la musique. / Remplace la musique par une autre activité artistique. Quelque chose que tu voudrais explorer. / La peinture, par exemple.

- Beurk.

Damien tourne les paumes des mains vers le ciel et incline la tête, l’air de dire : « Ah, ça, mon gars ! » puis il prend le stylet :

- Il va falloir t’intéresser à des choses nouvelles.

- Ma passion, c’est la musique.

- Tu en entretiendras le souvenir, mais…

Jules n’attend pas que Damien finisse sa phrase :

- Je ne pourrais pas vivre sans musique.

Damien essaie d’écrire aussi vite qu’il peut :

- Il te faudra pourtant.

Benoît SEVERAC, Silence.

Syros – Rat noir

150 pages –11,90€

Paru en 2011

L’auteur : Benoît SEVERAC est romancier et professeur d’anglais à l’École vétérinaire de Toulouse. Il a compris très tard qu’il écrivait depuis toujours. Il s’est trompé en se croyant un temps photographe, il a abandonné le reflex pour le clavier et s’en porte mieux, mais il en a gardé quelque chose : une efficacité dans la description peut-être, une façon de rendre une ambiance par le cadre. Quoiqu’il en soit, ses romans sont toujours très « visuels ». Silence est son premier roman-jeunesse.

Blog de l’auteur : http://benoit.severac.over-blog.com

SELECTIONNE POUR LE PRIX DES INCORRUPTIBLES 2012-2013 - CATEGORIE 3°-2nde

27/07/2011

Le Petit Sommeil (B. et J. GUERIF)

« J’ai envie de rester au lit. »

Pierre vit seul avec sa mère dans leur petit appartement. Lui dort dans la chambre, elle dans le salon où elle replie le lit tous les matins avant de partir travailler dans une maison de retraite. Il est discret, solitaire, effacé et ne sait pas trop quoi faire de sa vie. Surtout que leur professeur d’économie vient de leur demander de se trouver un stage. Sans solution, en dernière limite, Pierre va le faire avec sa mère. Mais il va rencontrer un homme qui va changer sa vie…

Roman un peu dérangeant que ce Petit Sommeil. Traitant de l’influence, de la limite entre bien et mal, des rapports parent-enfant, de la transmission, d’héritage, il est à la fois lourd et léger. Lourd car tous ces thèmes ne sont pas anodins, et presque léger car l’ensemble est traité plutôt rapidement, sans appesantissement, en cent cinquante pages.

Choisissant de mettre au centre de l’histoire le narrateur, un adolescent qui se cherche, que ce soit dans sa relation aux autres ou en lui-même, les auteurs parviennent à nous faire entrer dans sa tête et l’on oscille avec lui entre la tentation du bien et celle du mal. Le personnage de Braun est vénéneux, diabolique presque, mais cependant il va être l’initiateur que Pierre attendait, la figure masculine qui va l’inciter à se révéler, à s’assumer, à affronter ses peurs… et l’initier à la littérature.

Le Petit Sommeil est à réserver plutôt à de grands adolescents qui se retrouveront dans nombre de réflexions du personnage principal.

- Tu sais, la plupart des gens qui bossent ici, je ne les aime pas. Ils me disent des choses gentilles et font semblant de des soucier de moi, mais je sais très bien qu’ils seront heureux de se débarrasser de ma vieille carcasse.

Là-dessus, t’as pas vraiment tort.

- Faut pas penser des choses comme ça, monsieur…

- Te fatigue pas, Pierre. Je n’ai que ce que je mérite. J’ai toujours fait ce que je voulais, toute ma vie, sans me soucier de personne. Quand j’avais envie de quelque chose, je m’arrangeais pour l’obtenir. C’était toujours moi qui passais en premier. Alors maintenant, ce n’est pas étonnant que je sois tout seul. C’est même normal, tu ne trouves pas ?

 

Benjamin et Julien GUERIF, Le Petit Sommeil.

Syros – Rat noir

150 pages – 11,90€

Paru en 2011

Feuilleter un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=978274851...

Les auteurs : (source RICOCHET)

Julien GUERIF est titulaire d’un Master of Fine Arts de l’université de South California à Los Angeles. Cinéphile, il est l’auteur de plusieurs courts-métrages. Il est également monteur et professeur à l’Université américaine de Paris. Avec son frère Benjamin, il travaille depuis plusieurs années comme traducteur et scénariste. Ensemble, ils ont publié plusieurs romans.

Benjamin GUERIF est docteur en Histoire. Passionné par la Norvège, il est l’auteur de Pietro Querini (Rivages), roman d’aventure médiévale et maritime inspiré de faits réels et lauréat du prix Gens de mer 2007. Avec son frère Julien, il travaille depuis plusieurs années comme traducteur et scénariste. Ensemble, ils ont publié plusieurs romans.

14:52 Publié dans Policier | Lien permanent | Tags : rat noir, syros, guérif, initiation, adolescent, crime | |  Facebook | | |