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14/05/2016

Geek Girl - tome 4 (H. SMALE)

« Je m’appelle Harriet Manners et je suis un génie.»

holly smale, smale, adolescente, geek, humour, mannequin, célébritéUltime épisode des aventures d’Harriet, l’intello geek devenue mannequin. Cette fois, plus moyen de se cacher : les campagnes auxquelles elle a participé sont sorties et elle trône en format géant sur tous les murs de la ville. Dans son nouveau lycée, elle est la star et c’est la revanche de la geek. Sauf que… tout ne se passe pas exactement comme elle l’aurait souhaité, qu’elle a perdu ses meilleurs soutiens, Nat et Toby. Et qu’elle ne parvient pas à surmonter la séparation avec Nick.

C'est pourquoi, quand on lui propose un shooting au Maroc, elle accepte aussitôt. Et peu importe si le photographe s'est trompé et pense travailler avec une autre mannequin (beaucoup plus expérimentée), Harriet est prête à tout... pour briller. Dans tous les sens du terme.

Disons-le tout net, ce tome m’a déçu. Si j’aimais la geek gaffeuse, j’ai beaucoup moins accroché à la geek devenue tendance et découvrant le monde des relations artificielles au lycée. Ce qui faisait le sel des précédents romans, à savoir l’hilarant Wilbur et l’immature père, sont complètement passé au second plan, le beau Nick est devenu un souvenir larmoyant, bref, je me suis ennuyée durant tout ce roman et c’est bien dommage de conclure ainsi une série si originale.

On dit qu’il y a toujours une lumière au bout du tunnel.

C’est faux évidemment.

Déjà, la nuit, les tunnels sont entièrement plongé dans le noir. Sans compter la grande majorité des tunnels qui sont entièrement souterrains, et fermés par une porte ou une trappe. Si l’on prend tous ces éléments en compte, on voit bien que la lumière au bout du tunnel est, d’un point de vue statistique, largement minoritaire.

Toutefois, j’aime à me considérer comme le genre de personne qui cherche au moins à apercevoir la lumière. Une fille positive et optimiste, qui espère le meilleur, même quand la situation n’est pas folichonne.

Et, pour être honnête, elle ne l’est guère en ce moment. Elle ne l’est même pas du tout.Les premières écoles ont ouvert leurs portes en 425 avant Jésus-Christ. Je serais étonnée si on me disait que quelqu’un a connu une rentrée plus ratée que la mienne dans toute l’histoire de l’instruction.

La bonne nouvelle, c’est que je vais désormais pouvoir me consacrer à fond sur mes études. Fini les distractions, les discussions ou les débats intéressants. Toute la journée, tous les jours, pendant les deux années à venir.

La plupart des soirées aussi.

Holly SMALE, Geek Girl - tome 4

Nathan

480 pages – 16,95 €

Titre original : Geek Girl - Geek Drama – Paru en 2015 – Traduit en Français en 2015

 

L’auteur : Holly SMALE, née en 1981, vit actuellement à Londres. Diplômée en littérature anglaise et grande voyageuse, elle a, tour à tour, été enseignante au Japon, bénévole au Népal et fait de nombreux petits boulots en Jamaïque, Australie, Indonésie et en Inde. Elle écrit aujourd’hui pour la presse et son expérience de mannequinat à l’adolescence lui a inspiré Geek Girl.

Le site de l’auteur (en anglais): http://holsmale.wix.com/the-write-girl2#!geek-girl

18/02/2016

Les garçons ne tricotent pas (en public) (T. S. Easton)

« Ça y est, ils remettent ça. »

IMG_0283.JPGIl y avait eu en d’autres temps le Journal d’Adrian Mole, 13 ans 3/4, il y aura maintenant Les Garçons ne tricotent pas (en public), de T. S. Easton, drolatique réinterprétation du même sujet : un ado anglais qui a le don de se compliquer la vie, une famille pour le moins fantaisiste, une capacité certaine à s’attirer des problèmes et, l’air de rien, une critique corrosive de la société britannique (Il faut que je vous explique que notre établissement - y compris le lycée, qui se trouve dans un bâtiment à part - est devenu une academy il y a trois ans. En gros, ça veut dire qu’ils ont installé quelques distributeurs de coca et que la chaine de papeterie du coin nous a fait cadeau de quatre iPads.).

Après avoir volé de l’alcool dans un supermarché, Ben, seize ans, doit suivre un « parcours de probation » pour jeunes délinquants et, dans ce cadre, s’inscrire à un cours de tricot. Autant dire que ça ne l’enchante pas. Mais Ben accepte de jouer le jeu, tant que Megan (la fille dont il est amoureux), son père, ses copains… bref, tant que personne n’est au courant. Le hic, c’est qu’il se découvre une passion dévorante pour le tricot. Au point de cacher des aiguilles sous son lit, de participer à des concours, de vendre ses créations sur Internet et de transformer sa vie… en grosse pelote de mensonges impossible à démêler !

Autant le dire tout de suite, c’est absolument hilarant ! On suit ce pauvre Ben qui tente désespérément de satisfaire tout le monde, ce qui le contraint à feindre l’enthousiasme lorsque son père évoque son idole, Frank Lampard, spécialiste de la balle largement au-dessus des buts, à relire pour corriger les fautes de Cinquante Nuances de Graham, de son copain Joz, ou encore effectuer des travaux d’intérêt général rebaptisés « dons en retour » pour la redoutable Mrs Frensham, celle qui lui a valu ses ennuis judiciaires…

Les clichés sexistes sont passés en revue les uns après les autres et battus en brèche avec autant enthousiasme que d’acuité, et on ne peut douter que ce roman séduira autant filles que garçons. Et leurs parents. Ne passez pas à côté de cet excellent - et désopilant - moment de lecture !

Toujours pas de nouvelles de mme Gunter au sujet de « don en retour ». Je croise les doigts pour que le boulot chez Mme Frensham tombe à l’eau et qu’on m’envoie ailleurs, où il y aura moins de risques que je me fasse mutiler. En attendant, mes lundis soirs sont libres et j’ai commencé le pull sans manches en mérinos. Pour l’instant, ça avance doucement ; je ne veux pas sauter de mailles, et rien ne presse. Je tricote juste six ou sept rangs après mes devoirs ou avant d’aller me coucher. C’est nickel pour me détendre.

En revanche, mon dos morfle. Si ça continue, je serai bossu à vingt ans. Je devrais peut-être me mettre au yoga. De toute façon, je suis bien parti pour être un loser, alors autant rester sur la ligne jusqu’au terminus.

T. S. Easton, Les Garçons ne tricotent pas (en public)

Nathan

360 pages – 15,95 €

Titre original : Boys Don’t Knit – Paru en 2014 – Traduit en Français en 2016

L’auteur : T. S. Easton vit dans le comté de Surrey, dans le sud de l’Angleterre, avec sa femme et ses trois enfants. Il a déjà publié une trentaine de livres sous des pseudos différents : des livres sur des épidémies, des sociétés trop connectées, des pirates… et il ne sait pas tricoter !

Site internet de l’auteur (en anglais) : http://www.tomeaston.co.uk

 

22/12/2015

Si c'est la fin du monde (T. WALLACH)

" C’est pas la fin du monde ", déclara Stacy.

IMG_2745.JPGEt si une météorite avait deux chances sur trois de faire exploser la Terre dans deux mois ?Alors que la fin de la terminale approche pour Peter, Anita, Andy et Eliza, une météorite apparait dans le ciel : elle a deux chances sur trois de percuter et faire exploser la Terre deux mois plus tard.Tout à coup, l’avenir n’a plus la même importance… L’anarchie s’installe peu à peu : violence et pillages se multiplient, beaucoup arrêtent de travailler, la nourriture commence à manquer. Les quatre adolescents doivent décider maintenant ce qu’ils feront du reste de leur vie, et peut-être, paradoxalement, en profiter pour être enfin libres et heureux, même pour peu de temps…

Sur une idée - presque- originale (des cinéastes hollywoodiens ont déjà traité du sujet), Tommy WALLACH propose un roman dense et polyphonique, où chacun des quatre adolescents, le sportif, l’intello, la salope, le glandeur, va apporter sa voix et son point de vue. Bien entendu, tout cela va se croiser, s’enrichir, se découvrir…

Vous l’aurez peut-être compris, je n’ai pas été totalement convaincue par cette histoire. très - trop ? - américaine à mon goût, avec une impression de déjà vu. De surcroît, les enchaînements d’un chapitre à l’autre en reprenant la fin du précédent a vraiment des allures de série télé après les coupures publicitaires.

La morale de l’histoire ? dans cette société trop normée, où chacun joue le rôle qu’on lui a assigné, il faut l’imminence d’une catastrophe pour se rendre compte que le bonheur n’est pas là. Oui, bon…

Elle prenait sa douche quand la pensée lui traversa l’esprit pour la première fois. Une simple question toute bête - combien d’autres douches allait-elle encore prendre ? -, suivie d’un rapide calcul. Même si l’eau et l’électricité restaient en service jusqu’à la fin, et même si elle prenait une tous les matins et une tous les soirs, elle n’arrivait qu’à un total d’environ cent douches. Elle se mit à faire d’autres calculs. Vingt shampooings. Cent brossages de dents. Et combien pour les activités hors de la salle de bain ? Cinquante levers de soleil. Vingt-cinq discrètes séances de masturbation (ou moins si la peur avait des effets négatifs sur sa libido). Une autre lecture rapide de La Promenade au phare (« Jusqu’au simple caillou que l’on frappe de son soulier qui durera plus longtemps que Shakespeare »). Les gens disaient que leurs jours étaient comptés, mais en réalité, tout était compté. A chaque film qu’on voyait, c’était la dernière fois qu’on verrait ce film, ou l’avant-dernière fois, ou l’antépénultième. Chaque baiser était un baiser qui s’approchait du dernier baiser.

C’était un point de vue véritablement terrifiant duquel considérer un monde de plus en plus terrifiant.

Tommy WALLACH, Si c’est la fin du monde

Nathan

330 pages – 16,90 €

Titre original : Week end all looked up – Paru en 2015 – Traduit en Français en 2016

L’auteur : Tommy WALLACH est un jeune écrivain et musicien originaire de Portland. Il a suivi des études d’art à l’université de New York et a étudié le journalisme à l’université de Stanford. Il vit aujourd’hui à Brooklyn. Si c’est la fin du monde est son premier roman.

Site internet (en anglais) : http://www.tommywallach.com

12/09/2015

Nous les menteurs (E. LOCKHART)

« Bienvenue dans la splendide famille Sinclair. »

IMG_0025.JPGLes Sinclair est l’archétype de la famille WASP de la côte Est des Etats-Unis, une famille belle et distinguée, pareille aux Kennedy de la photo. c’est l’été et, comme chaque année, la famille se retrouve sur une île privée. Là, les amours adolescentes, les rancoeurs des adultes, tout se mêle. Jusqu’à l’accident. 

« Moi, Johnny, Mirren et Gat. Gat, Mirren, Johnny et moi. Notre famille nous a surnommés les Menteurs, et c’est sans doute bien mérité. Nous avons à peu près le même âge et nos anniversaires tombent tous à l’automne. Chaque été ou presque passé ensemble sur l’île, nous y avons semé la pagaille. »

La narratrice, Cadence, revient sur l’île après un accident qui l’a laissée en miettes, le cerveau troué par les migraines. Autour d’elle, on la regarde comme une grande brûlée et plus rien n’est pas pareil. Dans sa tête se mêlent souvenirs des été passés, contes de fées tordus qu'elle imagine, et réalité où elle se sent en décalage.

Durant tout le roman, on pressent que quelque chose se cache, que quelque chose va arriver ou quelque chose est arrivé. Petit à petit, le drame va émerger, monter en puissance, jusqu’à l’explosion finale. Nous les Menteurs ne peut laisser indifférent.

Mon histoire commence avant l’accident. L’été de mes quinze ans, au mois de juin, mon père nous a quittées pour une femme qu’il aimait plus que nous. (…)

Au mois de juin de l’été quinze, papa nous a donc annoncé qu’il nous quittait. Deux jours plus tard, il est parti. Il a expliqué à ma mère qu’il n’était pas un Sinclair et qu’il n’arrivait plus à faire semblant. Il n’arrivait plus à sourire, à mentir, à faire partie de cette splendide famille dans ces majestueuses villas.

Il n’en pouvait plus. Il ne voulait plus de tout ça. (…) 

Un goût de sel et d’échec. La honte vive et écarlate du rejet imprégnait la pelouse, les dalles de l’allée, les marches du porche. Mon cœur convulsait au milieu des pivoines comme une truite hors de l’eau.

D’un ton sec, maman m’a ordonné de me ressaisir.

Sois normale, a-t-elle déclaré. Immédiatement.

Parce que tu l’es. Parce que tu peux l’être.

Pas de scandale, m’a-t-elle ordonné. Respire un bon coup et redresse-toi.

J’ai obéi.

Elle était tout ce qui me restait, désormais.

Maman et moi avons relevé bien haut nos mentons carrés tandis que la voiture de papa descendait la colline. Puis nous sommes rentrées dans la maison et nous avons détruit tous les cadeaux qu’il nous avait faits : bijoux, vêtements, livres, tout. Les jours suivants, nous nous sommes débarrassées du canapé et des fauteuils qu’ils avaient achetés ensemble. Nous avons jeté le service en porcelaine de leur mariage, l’argenterie et les photos.

Nous avons changé tout le mobilier. Engagé un décorateur d’intérieur. Commandé des couverts en argent chez Tiffany. Passé une journée à faire les galeries d’art et acheté de nouveaux tableaux pour combler les places vides sur les murs.

Nous avons demandé à l’avocat de grand-père de protéger l’intégrité des biens de maman.

Nous avons fait nos bagages et nous sommes parties pour Beechwood Island.

E. LOCKHART, Nous les menteurs

Nathan

288 pages – 14,50 €

Titre original : We Were Liars – Paru en 2014 – Traduit en Français en 2015

L’auteur : Emily JENKINS, qui publie sous le nom d'E. LOCKHART, est un écrivain américain, née en 1967, auteure de livres illustrés pour enfants, de romans pour jeunes adultes et adultes. Elle a grandi à Cambridge (Massachussetts) et à Seattle (Washington). Durant ses études secondaires, elle fréquente des cours d'été de théâtre à Minneapolis et a été élève à la Lakeside school, un lycée privé de Seattle ainsi qu'au Vassar college. 

Elle est diplômée de l'Université de Columbia, où elle a obtenu un doctorat en littérature anglaise. Elle est principalement connue pour sa série Ruby Oliver et plus récemment pour Nous les Menteurs.

Elle vit aujourd'hui dans la région de New-York. (source : babelio)

Site internet de l’auteur (en anglais) : http://www.emilylockhart.com

27/07/2015

Roi de pique (K. Spears)

« Rien n’est bon ni mauvais en soi, tout dépend de ce que l’on en pense. »

IMG_2482.JPGJesse est Sway, un ado de dix-sept ans capable de résoudre tous les problèmes du lycée : besoin d’alcool ? d’une dissertation ? de faire virer un élève ? Jesse peut tout arranger. Sauf que… lorsque Ken, le beau gosse populaire du lycée, lui demande de lui arranger un rendez-vous avec une dénommée Bridget, la belle mécanique va s’enrayer. Parce que Jesse va tomber immédiatement amoureux de Bridget…

Kat SPEARS réussit avec ce Roi de pique un premier roman absolument excellent, politiquement incorrect, impertinent et corrosif, où l’on rit beaucoup. Elle a le talent pour camper des personnages haut en couleur, qu’il  s’agisse de ses héros comme des personnages secondaires (mention spéciale au « faux » grand-père et à la copine lesbienne).

On se régale avec cette lecture savoureuse, au rythme enlevé et où est la morale est sauve à la fin…

— Tu as beaucoup d’imagination, Jesse.

— Tu trouves ?

— Oui. Est-ce que tu utilises tes pouvoirs pour faire le bien ou le mal ?

— Définis ce qu’est le bien, ai-je demandé en démarrant.

— Tu écris des histoires ? Tu peins ? Ou est-ce que ton truc c’est plutôt d’inventer des mensonges pour parvenir à tes fins ?

Un sourire flottait au coin de ses lèvres, et j’ai compris que je l’avais mal jugée. Sa bonne nature ne s’expliquait pas par de la naïveté ou un manque d’intelligence. Etonnant.

— Rien n’est ni bon ni mauvais en soi, ai-je déclaré. Tout dépend de ce que l’on en pense.

— Hamlet, a-t-elle commenté triomphalement. Ma pièce préférée de Shakespeare.

— Ça doit être dur pour toi de toujours être la plus belle et la plus intelligente.

Je l’ai vue rougir, mais elle s’est contentée de m’envoyer bouler d’un regard.

Kat SPEARS, Roi de pique

Nathan

330 pages – 16,90 €

Titre original : Sway – Paru en 2014 – Traduit en Français en 2015

L’auteur : Kat Spears est barmaid, investie dans le milieu associatif, passionnée de musique et mère de trois enfants. Roi de pique est son premier roman.

21:34 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : spears, adolescent, humour, amour | |  Facebook | | |