30/12/2012
Théa pour l'éternité (F. HINCKEL)
« Je n’avais pas encore seize ans. »
Théa est secrètement amoureuse de Théo, son voisin et meilleur ami d’enfance, qui lui préfère la pom-pom girl du lycée. Elle vit seule avec sa mère, une ancienne présentatrice de télévision obnubilée par le souci de paraître jeune, et elle a l’impression que le temps passe trop vite et que les promesses de l’enfance sont déjà loin. Alors, quand le professeur Jones lui propose d’être le plus jeune cobaye d'un programme visant à stopper le vieillissement, Théa se dit que c’est une chance unique qui s’offre à elle...
A travers son roman, Florence HINCKEL aborde la question au centre de notre société : l’apparence. Paradoxalement, dans un monde où l’on veut le plus rapidement être autorisé à tout, à aller toujours plus vite, on veut aussi arrêter le temps, le figer, et que tout soit aussi beau que dans l’enfance.
Car il y a de l’Antigone chez Théa, ce « je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier, ou alors je refuse ». Elle veut que le temps s’arrête à ses seize ans, même si elle n’a pas encore eu le temps d’apprécier cette « fleur » de l’âge et qu’elle est déjà dans le regret de l’enfance dont elle n’est pas sortie, dans cette relation fusionnelle avec sa mère qui va malgré elle l’entraîner vers l’opération fatidique.
Narratrice de sa propre histoire, Théa nous détaille ses actions et ses comportements, davantage que ses pensées qu’elle esquisse plus qu’elle ne les dépeint, et c’est ce qui lui donne une certaine superficialité, malgré la profondeur du sujet.
- Et si ton père avait raison ? Et si nous étions plus nombreux que tu ne le crois penser comme ton père ?
J'en fus estomaqué. Je mis plusieurs secondes, peut-être une minute entière, avant d'oser lui demander :
– Tu veux dire que… que toi tu choisirais de ne pas prendre le traitement ?
– Bien sûr, Théa ! Bien sûr que je refuserais de prendre cette saloperie ! Qu’est-ce que tu crois ? Qu’est-ce qui donne de la beauté aux choses ? C’est le fait qu’elles changent et qu’elles meurent, Théa, c’est parce qu’elles meurent qu’elles sont belles ! Pourquoi tu crois que je fais de la photo ? Pour saisir des instants qui ne reviendront jamais, et c’est ce que j’aime. Fixer ces choses-là, furtives, mais les fixer sur une image, pas en vrai. Sinon, quel intérêt ?
Florence HINCKEL, Théa pour l’éternité
Syros - Soon
224 pages – 15,50 €
Paru en 2012
L’auteur : Florence HINCKEL est née en 1973, dans le nord-est de la France, dans la région des hauts fourneaux. Pour cause de fermeture d'usine, ses parents ont choisi de déménager en Provence quand elle avait trois ans, pour y trouver du travail... et du soleil. Toute petite, elle rêvait d'être écrivain, ou bien ingénieur en aéronautique. Elle a écrit son premier roman à onze ans. C'était un roman d'aventures, qui menait ses héros en plein cœur de la forêt amazonienne. Elle adorait aussi les mathématiques et les nouvelles technologies. Ses goûts éclectiques lui ont posé de sérieux problèmes d'orientation ! Elle a choisi de suivre des études d'informatique, mais elle est finalement devenue professeure des écoles. Elle a enseigné principalement à Marseille, mais aussi en Guadeloupe et en Guyane. Après la naissance de sa fille, elle a renoué avec l'écriture, et a publié son premier roman pour enfants, un polar, en 2003. Depuis, elle a eu un petit garçon, et a écrit de nombreux romans jeunesse (dont L’été où je suis né, en 2011, dans la collection « Scripto » chez Gallimard). Aujourd'hui, elle écrit à plein temps.
Blog de l’auteur : http://florencehinckel.com
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Victoria rêve (T. DE FOMBELLE)
« Victoria se retourna vers celui qui la suivait dans l’ombre. »
Victoria veut une vie d'aventures, une vie folle, une vie plus grande qu'elle. Autour d'elle, on dit : « Victoria rêve ». Sauf que, depuis quelque temps, un monde imaginaire débarque dans son existence : l'impression qu'une foule de personnages descend de sa bibliothèque en rappel pour venir semer la pagaille. Y a-t-il un lien avec les livres qui disparaissent de sa chambre ?
Court récit d’un peu moins de cent vingt pages, joliment illustré par François PLACE, ce Victoria rêve a des allures de conte presque philosophique, à la manière du Petit Prince. La jolie rêveuse, pourtant bien ancrée dans la réalité, a des idées bien arrêtées sur tout et surtout ce qu’elle ne veut pas. Elle évolue dans un univers qu’elle poétise en y posant son regard un peu décalé, empreint de ses lectures, et le transfigure, sans jamais oublier cependant qu’il y a la vie réelle.
Annoncé pour lecteurs à partir de neuf ans, Victoria rêve risque cependant de dérouter les jeunes lecteurs, qui chercheront vainement l’action et l’aventure promises. Les autres, les plus grands ou les plus rêveurs, sauront apprécier la douceur de cette bulle littéraire, légère et fragile.
Victoria s’engouffra dans la nuit. Depuis quelques temps, un monde imaginaire débarquait dans son existence. Elle avait l'impression d'une foule de personnages qui descendait de sa bibliothèque en rappel pour venir semer la pagaille. Victoria voulait savoir ce qui lui arrivait. Y avait-il un lien avec les livres qui disparaissaient de sa chambre ? Toutes ces pages étaient-elles en train de se glisser à l’intérieur de sa vie ?
Cela devenait sérieux, étourdissant, comme une invasion.
Timothée de FONTBELLE, Victoria rêve.
Gallimard Jeunesse
112 pages – 13,50€
Paru en 2012
L’auteur : Timothée de FOMBELLE est né en 1973. D'abord professeur de lettres, il se tourne tôt vers le théâtre. En 1990, il crée une troupe pour laquelle il écrit des pièces qu'il mettra lui-même en scène. Depuis, il n'a cessé d'écrire pour le théâtre.
Sa pièce Le phare, écrite à dix-huit ans, est traduite et jouée en Russie, Lituanie, Pologne et au Canada. Son texte Je danse toujours (Actes Sud) a été lu à l'ouverture du festival d'Avignon, en 2002. Tobie Lolness a été traduit en 28 langues et a reçu de nombreuses distinctions dont le prix Andersen (Italie), le Marsh Award, le prix Tam-Tam et le prix Sorcières. En 2010, paraît Vango (Prix Livre entête - roman Ado 2011 ; Prix "Les mordus du polar" 2011 ; Prix jeunesse 2011 des libraires du Québec), une histoire en deux volumes, dont le tome 2 est publié en 2011.
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27/12/2012
Little Brother (C. DOCTOROW)
« Je suis en dernière année au lycée Cesar Chavez, dans le quartier de Mission, à San Francisco, ce qui fait de moi une des personnes les plus surveillées du monde. »
Fan de nouvelles technologies et de jeux vidéo en réseau, Marcus, dix-sept ans, mène une vie sans histoires, même s'il défie parfois les caméras de surveillance du lycée ou pirate quelques sites Internet. Jusqu'au jour où, suite à un attentat terroriste, il est emprisonné et torturé. Marcus va alors décider de combattre les abus du pouvoir en utilisant ses talents informatiques. Un acte de résistance, qui se transformera en un vaste mouvement de rébellion...
Hommage au Big Brother de G. ORWELL, ce Little Brother est d’une redoutable efficacité. Dense, plein de données techniques très très techniques, mené tambour battant, ce gros roman se dévore d’une traite et nous fait basculer très vite du côté des Résistants, ceux qui refusent de se laisser emprisonner dans les filets de l’ultra informatique.
Mais le talent de Cory DOCTOROW n’est pas simplement de délivrer un manifeste militant, il a su également le mettre au service d’une histoire d’amour et d’amitié, de relation parents-enfant, et le doubler d’une réflexion sur le pouvoir et ses limites.
Récit d’initiation, Little Brother raconte la transformation d’un adolescent un peu geek en un révolutionnaire qui saura entraîner à sa suite ceux qui, comme lui, refusent de se laisser asservir par la technologie mais entendent en rester les maîtres.
– Van, ce n'est pas moi le problème, c'est eux. Ce n'est pas moi qui arrête les gens, qui les envoie en taule et les fais disparaître. C’est le DHS. Moi, je le combats pour l’obliger à cesser tout ça.
– Comment, en aggravant les choses ?
– Si c’est le prix à payer pour qu’elles s’arrangent, oui. Tu l’as dit toi-même : si tout le monde se faisait embarquer…
– Ce n’est pas du tout ce que je voulais dire. Je n’étais pas en train de te conseiller de faire arrêter tout le monde. Si tu veux protester, va donc manifester avec les autres. Sois un peu constructif. Tu n’as vraiment rien appris, avec Darryl ? Rien de rien ?
– Oh si, j’ai appris, ai-je répliqué. (Je m’énervais à mon tour.) J’ai appris qu’on ne peut pas faire confiance à ces gens-là. Que, si on ne les combat pas, on fait leur jeu. Qu’ils vont transformer ce pays en prison si on les laisse faire.(..) Si on ne fait rien, ça ira de pire en pire. Tu vas aider Darryl ? Aide-moi faire tomber ces gens-là !
Voilà que ça me reprenait. Mon vœu solennel. Non pas de délivrer Darryl, mais d’abattre le Département de la Sécurité Intérieure. C’était complètement dingue, j’en avais bien conscience. Mais j’avais l’intention de le faire. Et je n’en démordrais pas.
Van m’a repoussé à deux mains. C’était une athlète – elle pratiquait au lycée l’escrime, la crosse, le hockey sur gazon, tous les sports de filles : je me suis retrouvé le cul sur le trottoir. Elle est partie, et je n’ai pas essayé de la retenir.
Cory DOCTOROW, Little Brother
Presse Pocket
448 pages – 18,80 €
Paru en 2012
L’auteur : Cory DOCTOROW est un auteur de science-fiction canadien. Parallèlement à sa carrière d'écrivain, il s'occupe d'un blog et rédige des chroniques pour de nombreux journaux (The Guardian, The New York Times), magazines (Publishers Weekly) et site internet. Il a également contribué à l'Electronic Frontier Foundation, une organisation qui défend les libertés individuelles des internautes. Ses romans, traduits dans une vingtaine de langues, sont d'abord publiés sur le Net avant de paraître en librairie. C'est le buzz généré par cette mise en ligne qui perpétue le succès de Cory Doctorow. (Source Ricochet)
Sites de l’auteur (en anglais) : http://craphound.com - http://boingboing.net/author/cory_doctorow_1
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23/12/2012
Velvet (M. HOOPER)
« Selon Mrs Sloane, Velvet s’était évanouie bien trop souvent, et elle risquait donc fortement de se faire renvoyer de la blanchisserie Ruffold. »
Orpheline dans le Londres des années 1900, Velvet survit tant bien que mal en travaillant dans l’enfer d’une blanchisserie. Lorsque l’occasion lui est donnée de s’occuper du linge de clients fortunés, la jeune fille saisit sa chance et attire l’attention de l’intrigante Madame Savoya, l’un des médiums les plus courus de la capitale. Emménageant à la Villa Darkling aux côtés de Madame et de George, son séduisant assistant, Velvet ne va pas tarder à découvrir les usages et secrets de cet univers fascinant qu’est celui du spiritisme. Elle est pourtant loin de se douter que le danger qui la guette ne vient pas du royaume des morts…
Une fois de plus Mary HOOPER choisit de mettre en scène une jeune orpheline londonienne, mais elle décale cette fois légèrement l’époque pour installer son histoire au tout début du XXème siècle. C’est dans les salons feutrés de la bonne bourgeoisie qu’elle nous fait entrer, à la suite de la jeune Velvet, pour décrire et raconter cette passion pour le spiritisme qui s’empara des riches londoniens à cette période.
Porteuse d’un lourd secret, lourde de son enfance difficile, la jeune fille est partagée entre sa naïveté et son soulagement d’échapper à sa condition misérable et mettra longtemps à admettre que le monde qui s’ouvre devant elle est loin d’être aussi enchanteur qu’elle l’imaginait.
Une fois de plus, la documentation historique est irréprochable, l’intrigue peut-être un peu plus « fleur bleue », en tout plus optimiste que d’habitude, mais ce Velvet est un très bon moment de lecture.
« Mais toi, n’as-tu jamais envie de tout changer dans ta vie ; de devenir quelqu’un d’autre ?
- Non, pas du tout. Tout ce que je souhaite, tout ce que je veux, c’est de rencontrer un jeune homme gentil, ayant un métier, de l’épouser et de vivre non loin de chez ma mère et mes sœurs.
- Mais l’année dernière, tu sais, quand on a changé de siècle et qu’on est passés au XXème siècle ? Tu ne t’es pas sentie tout étourdie, tout excitée ? Comme si tu pouvais devenir qui tu voulais ? »
Lizzie la regarda, abasourdie.
« Je ne vois vraiment pas ce que tu veux dire, répondit-elle. Nous autres… eh bien, on travaille dans une blanchisserie ou dans un endroit de ce genre, puis on tombe amoureuse, et, avec de la chance, on se marie vêtue d’une jolie robe de mousseline blanche, brodée de fleurs.
- Lizzie, voyons, il y a autre chose dans la vie.
- C’est vrai. Après, on a un bébé ! dit Lizzie joyeusement. Qui pourrait avoir envie de plus ?
- Moi », répliqua Velvet.
Lizzie secoua la tête avec tristesse, l’air de penser que son amie risquait d’être cruellement déçue.
Mary HOOPER, Velvet.
Les Grandes Personnes
336 pages – 17,50€
Titre original : Velvet – Paru et traduit en Français en 2012
Sélection du Prix des Incorruptibles 2013 – catégorie 3ème- 2nde
La bande-annonce du livre (en anglais) :
L’auteur : Mary HOOPER qui vit en Angleterre, écrit depuis plus de vingt ans des romans dont la toile de fond est souvent historique. Elle est entre autres l’auteur de La Messagère de l’au-delà,
paru en 2010 aux Éditions des Grandes Personnes, et d’une trilogie initiée avec La Maison du magicien chez Gallimard.
Site internet de l’auteur (en anglais): http://www.maryhooper.co.uk
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Boys don't cry - Les garçons ne pleurent (presque) jamais (M. BLACKMAN)
« Bonne chance pour aujourd’hui. J’espère que tous tes souhaits se réaliseront :-). »
Que feriez-vous si votre ex-copine vous amenait un bébé en vous disant qu’il est de vous et que vous devez vous débrouiller avec lui ?
Dante a dix-sept ans. Il vit seul avec son père et son frère depuis que leur mère est décédée. Brillant élève, il attend les résultats de son admission à l’Université lorsque Mélanie réapparaît dans sa vie. Une ex-petite amie avec laquelle il a couché lors d’une soirée bien alcoolisée. Une fois. La seule et unique fois de sa jeune vie. Et voilà qu’Emma débarque dans la sienne. Et vient tout bouleverser.
Excellent roman, aussi subtil que drôle, Boys don’t cry décrit une situation a priori peu commune qui met en scène une famille ordinaire, avec un père un peu bourru, un jeune frère un peu trop exubérant et une tante un peu trop… tout. Loin d’exploiter les clichés de l’adolescent dépassé, Malorie Blackman a su, avec beaucoup de finesse montrer comment la paternité vous fait passer à l’âge adulte, le rôle de la transmission père-fils et la question de la masculinité.
Peut-on en tant que père se soustraire à ses responsabilités quand on ne les a pas voulu ? Et qu’est-ce que la paternité ? Et la place de l’homosexualité ? Toutes ces questions sont abordées à travers ce très joli roman : le père incarne une autorité à la fois rassurante et exigeante, tout en retenue, Dante ce père qui ne voulait pas l’être et Adam, le jeune frère, un ado à l’aise avec son homosexualité mais qui devoir affronter l’intolérance des autres. Et au milieu de tout cela, tel un ange tombé du ciel, Emma et ses gazouillis, ses couches malodorantes et ses rages de dents.
Parce qu’il plaira autant aux filles qu’aux garçons, parce qu’il permet d’aborder beaucoup de sujets plus ou moins tabous, Boys don’t cry est un livre à lire absolument !
– Quoi ? ai-je craché avec violence.
Ils se sont détournés avec des marmonnements indignés. J'avais envie de tout casser. Ou de frapper quelqu'un. J'avais envie de sauter dans le premier train pour n'importe où et de tout abandonner derrière moi. J'avais envie de m’enfoncer dans un trou noir et d’être englouti à jamais.
C’était comme si j’avais reçu une tonne de briques sur la tête. Il n’y avait pas moyen de s’en sortir.
Quand j’avais acheté mon téléphone, on m’avait fourni une notice.
Quand papa avait acheté l’ordinateur familial, on lui avait fourni un mode d’emploi.
Quand Mélanie m’avait mis Emma sur les bras, je n’avais eu ni manuel, ni explications, ni mise à niveau. Rien.
Je faisais de mon mieux mais si Emma restait avec moi, j’allais devoir subir ces commentaires, condamnations et autres critiques sans arrêt. Et si je ne la gardais pas… Ce serait pareil.
Quoi que je fasse, quelque soient mes efforts, ce ne serait jamais suffisant.
Malorie BLACKMAN, Boys don’t cry – Les garçons ne pleurent (presque) jamais
Milan - Macadam
287 pages – 12,50 €
Paru en 2010
Sélection du Prix des Incorruptibles 2013 – catégorie 3ème- 2nde
L’auteur : Après avoir travaillé comme programmatrice informatique, Malorie BLACKMAN se met à écrire pour les enfants et les adolescents. Son premier livre, Not So Stupid, un recueil de nouvelles est publié en 1990. Malorie Blackman devient une auteur à plein temps suite au succès recueilli par son premier roman Hacher qui sort en 1994 et qui est couronné par de nombreux prix. Depuis, cet auteur majeur de littérature jeunesse en Angleterre a signé 50 ouvrages. Auteur à succès, certains de ses livres sont des best-sellers en Angleterre. (Source Ricochet)
Blog de l’auteur (en anglais) : http://www.malorieblackman.co.uk
19:07 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : milan, macadam, blackman, paternité, enfant, relation père-enfant, adolescent | | Facebook | |