09/02/2013
Time Riders - La guerre éternelle (A. SCARROW)
« Par le hublot de l’hélicoptère, Joseph Olivera observait les villes inondées du New Jersey en contrebas. »
De retour du XIème siècle anglais, avec un lourd secret sur la fin à venir qui ne pourra leur être dévoilé, Maddy, Liam et Sal sont maintenant chargés d’une nouvelle mission : empêcher la mort d’Abraham Lincoln en 1831. Sinon, la Guerre de Sécession ne pourra pas prendre fin et New York en 2001 sera le champ de bataille où les Européens se feront la guerre via les américains. Cette fois, Sal, lassée d’être toujours cantonnée à l’observation, accompagne Liam et Bob et va découvrir la réalité du terrain…
Plus sombre, plus violent, plus pessimiste que les précédents, ce quatrième volume de la série est extrêmement efficace. Alex SCARROW est parvenu à s’emparer une fois de plus de la chronologie historique pour la faire sienne. L’Amérique en 2001 qu’il nous propose est absolument terrifiante : un champ de bataille où les « sudistes », soutenus par les Anglais, et les « nordistes », soutenus par les Français, s’affrontent avec des innovations technologiques qui font froid dans le dos, ainsi ces « eugéniques », individus-machines créés de toute pièce et destinés à une seule tâche, belliqueuse, agricole ou industrielle.
Les jeux temporels sont désormais complètement admis par le lecteur qui n’a plus qu’à se laisser porter, transporter plutôt, dans une narration menée tambour battant. Liam est mis un peu en retrait cette fois-ci, voyageur désormais expérimenté, et c’est Sal, novice des voyages temporels qui joue le rôle du candide et apporte l’émotion, notamment dans sa relation avec l’eugénique Samuel. Quant à Maddy, elle doit cette fois-ci se confronter à la réalité modifiée, puisque les bouleversements engendrés n’épargneront pas le bunker.
Plus profond, plus abouti que le précédent volume, Alex SCARROW réussit une fois de plus sa mission et nous laisse (presque) sur notre fin avec les dernières lignes du livre !
– Tout ce que vous serez existe déjà en vous, répondit Bob. L'esprit humain est un stock de souvenirs. Ces souvenirs et le modèle comportemental dont vous héritez génétiquement définissent qui vous êtes.
Lincoln acquiesça. Il pensait avoir compris. Un jour, il avait eu une conversation très similaire avec son père, un homme simple, sans éducation, mais avec une sagesse bien plus grande que ne le laissait penser ses mains calleuses.
Nous sommes tous ce que nous voyons et ce que nos ancêtres ont vu.
Et, au cours des derniers jours, il avait vu des choses très douteuses, ces créatures par exemple. Des créatures capables de penser et de parler intelligemment – elles savent lire et écrire, bon sang de bois ! – traitées comme des biens appartenant à quelqu'un. Des objets, des choses qu’on jette ou qu’on recycle lorsqu’elles sont cassées. On pouvait traiter une créature comme un chien de garde, et même pire, comme du bétail, tout en lui reconnaissant une forme d’intelligence humaine ?
– Je pense que vous avez raison, Bob. Un jour, mon père…
Alex SCARROW, Time Riders – La Guerre éternelle.
Nathan
453 pages – 15,50€
Titre original : Time Riders : The Eternal War – Paru en 2011 – Traduit en Français en 2013
Découvrir un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092543989
L’auteur : Alex SCARROW a été guitariste de rock. Puis graphiste. Puis concepteur de jeux vidéo. Puis auteur. Il a ainsi écrit plusieurs thrillers pour adultes et des scénarios. Time Riders est sa première série de romans pour jeunes adultes. Pour son plus grand plaisir, il y explore les idées et concepts avec lesquels il travaillait déjà dans l’univers des jeux. Après Time Riders, Time Riders, Le jour du prédateur, Time Riders, Code Apocalypse, Time Riders, La guerre éternelle est le quatrième volume de la série.
Il vit à Norwich, en Angleterre, avec son fils Jacob, sa femme Frances, un chien très méchant et un énorme rat.
Site de l’auteur : http://www.scarrow.co.uk
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21/07/2012
Les Poisons de Versailles (G. RESPLANDY-TAÏ)
« Un halo glacé enveloppe la petite troupe qui s’achemine à travers le parc, et les visiteurs qui s’approchent, soudés en un seul bloc pour mieux se protéger des morsures de la bise, ressemblent à des pantins maladroits à la démarche titubante. »
Nous sommes à Versailles, en 1672. Sur le chantier de son futur palais, Louis XIV est indifférent au sort des ouvriers qui se tuent à la tâche, comme à celui d’un jeune jardinier retrouvé assassiné dans le potager de La Quintinie. Pourtant, le poison rôde à la Cour du roi de France et nul ne sait de qui viendra le châtiment, de La Montespan, experte en drogues en tout genre ou plutôt des Catalans révoltés contre l’insupportable gabelle, et que le roi a brisés et humiliés. Car un ruban à leurs couleurs, sang et or, a été retrouvé entre les doigts de la victime… Parmi tous ces illustres personnages, Vauban, Molière, Agnès, la jeune suivante de la reine, cache son passé : n’est-elle pas la seule rescapée de ce massacre qui impliquait des dragons du roi ? Et que penser d’une mystérieuse herbe, recherchée par le roi pour apaiser ses fièvres ?
Un peu complexe à première vue, Les Poisons de Versailles se révèle très vite un passionnant roman policier qui sait habilement utiliser la trame historique (et la parfaite connaissance qu’a l’auteur de cette époque) pour rendre vivante une période historique souvent figée dans le faste de l’absolutisme. Ici, Louis XIV se révèle un souverain encore jeune (il a trente-quatre ans), empêtré dans ses soucis domestiques, des problèmes de santé et un territoire qui est encore en train de se structurer. Ajoutons à cela son amour des arts et sa curiosité botanique, et vous aurez une bonne idée de souverain décrit dans le roman.
En parallèle se dessine la narratrice de cette histoire, Agnès Sola-Massuch, jeune catalane qui a vu l’assassinat de toute sa famille, excepté son frère Esteban, et qui ne cesse de redouter la vengeance de ce dernier, de retour en France. Son amitié avec Suzon, une domestique de Madame de Montespan, permet d’offrir en miroir aux fastes versaillais la condition du petit peuple à la même époque. Sa voix sait prendre ses distances avec les faits et les gens et favorise l’immersion du lecteur dans cette histoire confuse mais dont les fils se démêleront peu à peu.
Guillemette RESPLANDY-TAÏ a su jouer avec beaucoup de brio de ce point de vue interne et offre une fin de roman particulièrement intéressante. De surcroît, Les Poisons de Versailles permettent de côtoyer un Molière affaibli par la maladie mais créant son ultime pièce, un La Quintinie, jardinier en chef qui n’a de cesse de réussir des miracles, ce qui en fait une délicieuse lecture, érudite mais jamais pédante.
J’ai été bien éduquée, mon père était un riche éleveur qui avait eu les moyens, et surtout l’intelligence, de me laisser profiter des leçons données à mon frère Esteban par un précepteur venu de Camprodon. Je sais ainsi lire et écrire, parler en catalan, en castillan et même en français malgré un terrible accent qui me faisait rouler les « rrr » et dont je n’arrivais pas à me débarrasser jusqu’à mon arrivée à la Cour mais que je sais aujourd’hui parfaitement dissimuler, tant les moqueries et agaceries de mes camarades à ce propos m’ont fait souffrir.
Ce sont mes talents de guérisseuse que la reine recherche. Aurait-elle peur ? De qui, je ne le sais pas encore, mais le poison rode à la Cour du roi de France.
Guillemette RESPLANDY-TAÏ, Les Poisons de Versailles
Gulf Stream
215 pages – 12,50€
Paru en 2011
L’auteur : Docteur en pharmacie, Guillemette RESPLANDY-TAÏ est passionnée par la botanique dont elle fait l’un de ses thèmes favoris pour ses romans jeunesse, en particulier la série des « Thomas L’Aristoloche » aux éditions Le Pommier. Elle est également l’auteur de nouvelles et de récits historiques aux éditions Montalant et Nouveau Monde. Elle a choisi de réunir ses deux passions pour Les Poisons de Versailles.
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09/05/2012
Un soldat allemand dans la Résistance française (G. STREIFF)
« Le premier-maître Hans Heisel finit de se rhabiller ; il époussette d’un geste rapide ses bottes, se redresse, s’étire, enfile sa veste bleu sombre, celle des sous-officiers de la Kriegsmarine, la marine de guerre nazie. »
Lorsqu’à dix-huit ans, au début de la guerre, Hans Heisel a été incorporé dans la Wehrmacht et affecté à Paris, il jubile. Lui, le jeune provincial d’origine modeste, le voici dans la Ville Lumière. Nazi ou anti-nazi, il ne sait pas trop : il est allemand, son pays est en guerre, il fait donc la guerre. Pourtant, peu à peu, il va prendre conscience de certaines choses. Et une amitié avec un coiffeur alsacien va précipiter les choses…
Un soldat allemand dans la Résistance française est d’abord une histoire vraie : celle d’Hans Heisel, sous-officier allemand et membre de la Résistance. Une histoire peu connue que celle de ces soldats allemands qui ont choisi de désobéir et de se rallier à la cause française. Pourtant, un dossier à la fin de l’ouvrage l’explique, ils seraient plus de cent à avoir péri dans les rangs de la Résistance entre 1941 et 1944.
En quelques cents pages, Gérard STREIFF raconte l’itinéraire de Hans Heisel, et à sa suite de Kurt Hälker et Arthur Eberhard, depuis le soldat respectueux jusqu’au Résistant français. Il raconte la duplicité, la peur de se faire prendre, la distribution de tracts dans les endroits fréquentés par les nazis, les vols d’armes… Sans jamais être dans le sentimental ou le militant, l’auteur pose simplement la question de savoir, « face à un ordre injuste, une loi injuste, une institution injuste, on a le droit de s’opposer ? »
Un soldat allemand dans la Résistance française est sous-titré « Le Courage de désobéir » : il rend hommage à ces hommes qui ont fait passé leur idée de la liberté avant leur vie propre. Et qui n’en ont pas été remercié puisque lors du cinquantième anniversaire de la libération de Paris, en 1994, on lui a refusé de participer à cette manifestation au motif qu’il était « traître à l’armée allemande »selon le chancelier Kohl…
- Je ne suis qu’un soldat, un rouage de la machine, je suis aux ordres, je n’ai rien demandé. Mais objectivement, je me sens complice d’un immense crime, je suis complice, tu comprends ce que je veux dire ? Cette guerre ressemble à un crime organisé par le régime nazi et moi j’y tiens ma place. Même s’il faut bien obéir, non ?
Il se tait, il espère peut-être un encouragement de l’artisan qui pourtant ne dit rien. Heisel reprend, la voix légèrement enrouée :
- Je ne veux pas jouer ce rôle, tu entends. Je ne veux plus ! Je ne sais pas comment te le dire mais je te le dis tout de même : il faut faire quelque chose. Il faut que je fasse quelque chose. Mais quoi ?
Gérard STREIFF, Un soldat allemand dans la Résistance française.
Oskar - Histoire
125 pages – 9,95€
Paru en 2011
L’auteur : Gérard STREIFF est né en 1949 à Moyeuvre en Moselle et vit à Ivry dans le Val-de-Marne. Diplômé en Sciences Politiques, il est journaliste d’investigation, essayiste et romancier français. Il écrit surtout des romans policier et des biographies. Avec des romans engagés, documentés, et souvent en prise directe avec l’histoire, l’œuvre de Gérard STREIFF se situe dans la lignée de Didier DAENINCKX et Pierre BOURGEADE, deux auteurs qu’il vénère.
Site de l'auteur : http://www.gerardstreiff.fr
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28/03/2012
Guerre Et si ça nous arrivait ? (J. TELLER)
« Et si, aujourd’hui, il y avait la guerre en France… Où irais-tu ? »
Imaginons : c’est la guerre – non pas en Irak ou en Afghanistan, quelque part très loin, mais en France, chez nous. L’Union européenne et ses démocraties se sont effondrées et des régimes nationalistes et impérialistes ont vu le jour. Depuis des années, Français, Anglais et Scandinaves se battent. La plupart des villes sont détruites, l’économie est dévastée, et on ne se sent plus en sécurité nulle part. Ceux qui en ont les moyens fuient vers le Proche-Orient, comme le protagoniste de cette histoire, jeune français de quatorze ans. Celui-ci tente avec sa famille de commencer une nouvelle vie dans un camp de réfugiés situé en Égypte. Les conditions de subsistance sur place sont déplorables. Ses parents n’ayant pas encore obtenu d’autorisation de séjour, le jeune homme ne peut ni aller à l’école, ni apprendre la langue locale, l’arabe, ni trouver du travail. Il prend très vite conscience de son statut de citoyen de « troisième zone », et fait l’expérience de l’exclusion et de la haine raciale. Il n’a alors plus qu’une envie : rentrer chez lui, dans son pays, à la maison. Mais où est-ce désormais ?
Court roman se présentant sous la forme d’un passeport européen, le livre de Janne TELLER joue sur le renversement de perspective : et si nous, habitants de confortables régions protégées, devenions des réfugiés politiques ? Fuir, s’exiler puis apprendre à survivre dans un pays étranger où l’on ne maîtrise pas la langue. Voir sa famille de déchirer, s’effriter et se déliter. Devoir renoncer à tout ce qui devait être notre vie avant.
En choisissant de raconter à la deuxième personne, Janne TELLER s’adresse directement à chacun d’entre nous et son roman a d’autant plus de force et d’efficacité qu’il contrait le lecteur à se poser de vraies questions. Celles du choix notamment.
Destinés aux lecteurs à partir de douze ans, ce Guerre Et si ça nous arrivait ? est redoutablement efficace.
Tu as un enfant toi aussi, avec Carine. Et tu devrais être heureux. Ce n’est pas le cas. Ta vie n’est pas du tout ce qu’elle aurait dû être. Elle t’a été volée pour une autre, une autre vie qui n’est vraie ni ici ni là-bas. Vous n’avez jamais eu assez d’argent pour que tu rattrapes tes années d’études perdues. Tu n’en as d’ailleurs plus envie, gêné par la conscience de ton infériorité par rapport aux étudiants de ton âge.
Janne TELLER, Guerre Et si ça nous arrivait ?
Les Grandes Personnes
30 pages – 7,90 €
Titre original : Hvis der varkrig in Norden – Paru en 2002– Traduit en Français en 2012
L’auteur : Janne TELLER, romancière et essayiste, née à Copenhague en 1964 , est issue d'une famille d'origine allemande et autrichienne. Son premier roman, L'Ile d'Odin (Actes Sud 2003), une saga contemporaine du fanatisme religieux et politique, est paru au Danemark avec grand succès en 1999. Rien (Editions du Panama 2007), un roman existentiel pour les adolescents, a devenu un Bestseller international et a reçu plusieurs Prix internationaux, le francophone Prix Libbylit 2008 inclus. Europa (Gyldendal, 2004) est un roman qui interroge le sens de l'histoire à travers les épreuves de la guerre de Bosnie et de l'amour contre-Européen, et son nouveau roman, Venez, se concerne l'art et les éthiques.
Janne TELLER, qui a également publié des essais et d'histoires courtes, comme l’ouvrage en forme de passeport Guerre: et si ca nous arrivait? - est membre du comité rédactionnel du magazine intellectuel Lettre Internationale. Son œuvre, qui a souvent suscité la controverse, a reçu de nombreuses récompenses, et est traduit en 18 langues.
Diplômée en macro économie, elle a vécu et travaillé dans beaucoup de pays du monde entre autres à Dar-es-Salaam, Maputo et New York. En 1995, elle abandonne un poste à l'O.N.U. pour se consacrer entièrement à la littérature. Janne TELLER partage son temps entre New York et Copenhague.
Site de l’auteur : http://www.janneteller.dk/?Fran%E7ais
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11/01/2012
L'Etang aux libellules (E. IBBOTSON)
« - Pleurer à ton âge ! s’exclama Tante Hester d’un ton de reproche. Tout de même, à cinquante-deux ans, on ne pleure pas. »
Londres, 1939. La jeune Tally, onze ans, a obtenu une bourse pour intégrer une école dans le Devon. D’abord paniquée à l’idée de quitter son père et ses tantes aimantes, elle va découvrir Delderton, un établissement plutôt progressiste pour son temps qui vise en premier lieu l'épanouissement des élèves. A l’occasion d’un voyage d'échange scolaire avec le petit pays de Berganie, en Europe centrale, l’Histoire va soudain s’accélérer : le roi qui s'oppose à Hitler est assassiné. Son fils est en danger. Menés par Tally, tous vont s’unir pour lui permettre de quitter le continent.
Uchronie sur le principe (un état imaginaire, une situation qui pourrait être), cet Étang aux libellules est un très beau roman humaniste et optimiste, qui évoque la question de la résistance face à l’oppression : c’est parce qu’elle a vu un reportage sur la Berganie, petit pays qui refuse de plier face à Hitler, quand tous les grands d’Europe l’ont fait que Tally a voulu que son école participe au festival organisé là-bas, malgré les dangers encourus. L’attitude des enfants tout au long du livre s’oppose à celle des adultes, faite de concessions, de renoncements et de rigidité au nom d’une tradition qui n’a plus lieu d’être.
On ne peut qu’être touchés par chacun des personnages, depuis ceux des enfants, bien sûr, que ce soit la petite fille de célébrité abandonnée dans son pensionnat au jeune garçon qui aurait voulu « être dans une école normale » et jouer au cricket, jusqu’aux adultes, avec notamment le mystérieux Matteo. Quant à Tally et Karil, ils révèlent chacun à leur manière une maturité impressionnante et pourraient en remontrer à bien des adultes.
L’Etang aux libellules est un récit initiatique, la chronique d’une résistance et la conquête d’une liberté, à la fois individuelle et collective.
- Je ne veux critiquer personne, mais qu’est-ce que cette école exactement ? On parle d’une école progressiste, et je connais le sens du mot progresser – du moins, je pense. Ça veut dire aller d’un endroit à l’autre. Mais où ?
- Ah, c’est une bonne question, répondit le directeur, l’air soudain pensif. Eh bien, nous voulons que les enfants prennent leur vie en main. Qu’ils choisissent ce qui est bon pour eux plutôt qu’on le leur impose.
- Oui, je vois. Mais pour ça, il faut savoir ce qui est bon.
- Et tu ne crois pas que chacun le sait ?
- Si, en général. Mais est-ce que… l’école dans son ensemble ne devrait pas aller d’un endroit à un autre ? Vers un endroit meilleur… puisqu’elle est progressiste ? Enfin, le monde n’est pas très bon, n’est-ce pas, avec la guerre qui arrive et tout ça ?
Daley resta silencieux. L’enfant avait certainement raison en ce qui concernait l’état du monde. Pendant un instant, il vit ce qu’elle voyait : toute l’école s’avançant comme une armée vengeresse du côté du Bien.
Eva IBBOTSON, L’Etang aux libellules.
Nathan
460 pages – 17€
Titre original : The Dragonfly Pool – Paru en 2008– Traduit en Français en 2011
L’auteur : Née à Vienne en 1925, Eva IBBOTSON a vécu en Angleterre, où elle a rencontré un très grand succès. Elle est célèbre pour ses romans jeunesse, notamment Reine du fleuve et L’Étoile de Kazan, publiés en France. Avec L’Étang aux libellules, elle a remporté le School Library Journal Best Book of the Year 2008. Récemment disparue – en octobre 2010 –, Eva IBBOTSON a reçu un hommage unanime de l’ensemble de la presse anglaise.
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