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07/06/2010

Le choix de Giovanna (E.M. REES)

Le choix de Giovanna.gif« La journée avait commencé par un temps exécrable et une nouvelle merveilleuse : j’étais invitée, moi, Giovanna Cenami, à une fête au palais ducal !»

Giovanna a quatorze ans. Elle est orpheline de mère et, suivant son père, riche commerçant italien, se rend pour la première fois à Bruges en 1432. Ce dernier, soucieux de la marier rapidement, va lui faire découvrir le grand monde, et, notamment l’atelier du peintre Jan Van Eyck. Vont s’ensuivre nombre de rebondissements car la belle, évidemment, a du caractère et pas du tout l’intention d’accepter le mari que lui propose son père…

C’est une lecture légère et romantique que propose ici E. M. Rees, mâtinée de références littéraires et picturales. La jeune Giovanna serait la dame du fameux tableau des époux Arnolphini et le récit emprunte largement à la guerre des clans d’un certain Shakespeare… Néanmoins, l’histoire se lit facilement, le récit à la première personne de la jeune fille y fait beaucoup et l’on suit sans trop rechigner ses mésaventures, même si la fin est un peu – beaucoup ? – prévisible…

Je m’efforce de rester immobile et je m’interdis de me retourner pour voir pourquoi, au fond de l’atelier, Johan, l’autre apprenti, a cessé de poncer le panneau qu’il préparait. Tout m’intrigue dans l’atelier du Maître. Bien que j’aie passé beaucoup de temps ici, je trouve toujours cet endroit magique… même si l’art n’a rien à voir avec la magie, comme me l’a répété d’innombrables fois le peintre. Dans son atelier, ce ne sont pas des magiciens qui travaillent, mais des artistes, des artisans et des apprentis durs à la tâche.

Elizabeth M. REES, Le Choix de Giovanna.

Nathan

330 pages – 14,95 €

Titre original : The Wedding – an encounter with Jan Van Eyck – Paru en 2005

Traduit en français en 2008

L’auteur : Elizabeth MARRAFFINO-REES a une passion pour l’écriture depuis l’âge de sept ans ! Elle a publié plus de cinquante livres pour la jeunesse. Elle est également peintre, poète, sculpteur, et enseigne son art à New York où elle vit.

21:30 Publié dans Historique | Lien permanent | Tags : rees, bruges, van eyck, peinture, nathan | |  Facebook | | |

26/05/2010

La saga Mendelson - Les Insoumis (F. COLIN)

La saga Mendelson T2.jpg« Mi-novembre 1929, deux semaines seulement après le terrible krach boursier qui va plonger le pays dans une crise économique sans précédent, David Mendelson est de retour à New York, sans sa femme mais avec ses deux fils, alors âgés de quatre ans. »

Désormais chef de famille, David MENDELSON poursuit son itinéraire : journaliste à New York, il va notamment « couvrir » l’enlèvement du bébé Lindbergh tout en s’occupant de ses deux fils, Walter et Ralph, orphelins depuis le décès tragique de leur mère. De son côté, sa sœur, restée à los Angeles, va elle aussi continuer sa vie. Divorcer, puis se remarier, avoir deux autres enfants. C’est désormais à cette deuxième génération que l’on va s’intéresser, se penchant sur cette jeunesse des Fifties, pas si insouciante que cela.

Autre temps, autre histoire, nous sommes désormais en plein dans le vingtième siècle, sa frénésie et ses excès. Les personnages sont plus nombreux, les temps et les lieux également, mais Fabrice COLIN a su conserver une trame narrative forte, autour du personnage de son désormais patriarche David. Curieusement, la grande histoire s’efface un peu au profit de la familiale. Hormis les conséquences de la crise de Vingt-Neuf et la Seconde Guerre mondiale, l’intrigue se concentre davantage sur les heurs et malheurs des Mendelson ; reste néanmoins une poignante évocation de la Shoah à travers le personnage de Batsheva et de son escapade européenne.

Fabrice COLIN, fidèle à sa technique narrative polyphonique, la développe encore dans ce volume : cette fois-ci, outre les entretiens avec les membres de la famille, les extraits de journaux intimes (toujours plus nombreux), les photos, ce sont désormais des extraits de romans qui sont insérés dans sa trame, apportant un effet d’écho toujours plus éclairant pour l’ensemble. La complexité des personnages enfin permet de relancer régulièrement l’action sans jamais lasser le lecteur, qui passe de l’un à l’autre avec bonheur.

Il sourit : « Bah, nous autres, les Mendelson, devons avoir cela dans le sang. L’exil, l’insoumission. Au fond, et malgré l’irrépressible besoin de changement qui nous taraude, nous voulons toujours la même chose : être là où l’histoire se construit. Je suppose que tu as longuement réfléchi ? »

Ralph sourit à son tour. « Bien sûr que non. »

Fabrice COLIN, La Saga Mendelson – tome 2 : Les Insoumis.

Seuil

294 pages – 16,50€

Paru en 2009

La Saga Mendelson : Les Exilés (T1)Les Insoumis (T2)Les Fidèles (T3)

L’auteur : Né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)

Site internet : http://dreamericana.free.fr/fabricecolin.htm

17:41 Publié dans Historique | Lien permanent | Tags : fabrice colin, mendelson, juif, 20ème siècle, usa, seuil | |  Facebook | | |

15/05/2010

Mes deux Allemagne (A.C. VOORHOEVE)

Mes 2 Allemagne.jpg« Vous permettez, mademoiselle  ? Vous paraissez si triste ! Toute seule dans votre coin... »

Hambourg, 1988. Lilly vit avec sa mère, Rita, et le compagnon de cette dernière, un Français prénommé Pascal. L'histoire familiale est rocambolesque : Rita est une transfuge de l'Allemagne de l'Est ; pour le père de Lilly, Jochen, décédé alors qu'elle n'était qu'un bébé, Rita a abandonné sa sœur à Iéna et choisit la fuite sans fuite sans retour. De cette sœur qui l'a recueillie à la mort de leurs parents, elle n'a plus que des souvenirs et quelques photos qu'elles échangent par delà le mur...

Mais Rita souffre d'un cancer  et c'est lors de ses funérailles que Lilly  va enfin faire la connaissance de cette fameuse sœur, Léna. Dès lors, elle n'aura plus de cesse que d'aller la rejoindre, à l'Est...

C'est un temps que les « moins de vingt ans ne peuvent pas connaître » qu'évoque ce formidable roman tout en subtilité. Sa construction complexe, les implications historiques et politiques pourraient décourager le lecteur or il n'en est absolument rien ! S'ouvrant au début des années 2000, il procède par retours en arrière qui s'imbriquent à l'intérieur des uns des autres pour constituer une histoire poignante, troublante et dérangeante à la fois.

Poignante car on suit tout le travail de deuil de la jeune fille et l'on partage sa quête désespérée pour reconstituer ce qui a été brisé des années plus tôt, troublante car le roman d'Anne Charlotte VOORHOEVE interroge sur les valeurs qui constituaient les deux blocs, Est et Ouest de jadis, impérialisme et communisme, et dérangeante enfin car l'on découvre que rien n'est anodin et que chaque geste, même le plus évident, peut avoir des conséquences dramatiques. Les lecteurs à partir de quatorze ans ne pourront qu'apprécier, à condition d'avoir une certaine connaissance politique et historique du vingtième siècle (le programme d'Histoire de troisième...).

De même que tous ceux de ma génération, j'ai grandi dans une Allemagne divisée en deux pays distincts, appartenant chacun à un bloc différent. Je savais qu'un conflit larvé opposait l'Est et l'Ouest depuis la dernière guerre, que les fusées soviétiques étaient braquées sur nous et que les roquettes américaines les tenaient en respect. Mais je ne me posais pas de questions. Du moment que le pays dans lequel je vivais, la RFA, était du bon bord !

Anne C. VOORHOEVE, Mes Deux Allemagne.

Bayard Jeunesse

348 pages - 11,90 €

Titre original : Lilly unter den Linden - Paru en 200 - Traduit en français en 2009

L'auteur : Anne Charlotte VOORHOEVE est née en 1963, en Allemagne. Après des études de sciences politiques, d'histoire et de littérature comparée, elle a été journaliste et éditrice. Depuis 2000, elle se consacre à l'écriture de romans.

 

13/05/2010

La saga Mendelson - Les Exilés (F. COLIN)

Saga Mendelson T1.jpg« Il serait difficile de dire quand, exactement, débute notre saga. »

1895, Isaac Mendelson est horloger à Odessa ; marié à Batsheva, leur fils David vient de naître. Suivra Leah quatre ans plus tard. Pourtant la sérénité de cette famille « comme les autres » va être troublée, comme beaucoup d'autres en 1905, après la mutinerie du cuirassé Potemkine et le terrible pogrom qui s'en suivra. Réfugiés en Autriche, ils quitteront cette nouvelle terre d'accueil pour les Etats-Unis à la fin de la Première Guerre Mondiale... Exilés, déracinés, mais toujours déterminés, les Mendelson vont déployer leurs ailes sur le vingtième siècle.

Palpitante saga que celle de cette famille juive qui traverse le siècle avec un imperturbable appétit de vivre. Chaque personnage prend corps, prend vie sous la plume de Fabrice COLIN et l'on se surprend à les considérer avec la familiarité que l'on réserve à nos proches. L'entreprise est ambitieuse : raconter le vingtième siècle à travers la destinée d'une famille, mais le projet est une réussite, c'est l'Histoire faite de chair et de sang, une "histoire parallèle" comme le dit l'auteur lui même. Les Mendelson ont le génie d'être toujours au bon endroit au bon moment et toutes les « gloires » du siècle, depuis Egon Schiele jusqu'à Adolf Hitler ( !) sont passés à un moment dans leur vie et même leur salon...

L'habileté du narrateur tient à sa capacité à jouer des différents matériaux. Fabrice COLIN se met en scène à l'intérieur même de son roman, biographe choisi - élu - par la famille Mendelson. Et c'est son enquête qu'il nous restitue, à l'aide d'entretiens avec les membres de la famille, de documents qui lui ont été communiqués (photos, extraits de journal intime...) et de rappels purement historiques sur des événements capitaux du siècle (mutinerie du Potemkine, Première Guerre,  crise de 29...). Cette pluralité des points de vue rend son livre absolument passionnant !

- Direz-vous que ces années furent heureuses ?

-(Elle fronce les sourcils) Vous m'énervez, avec votre bonheur ! Bien sûr que non, elles ne le furent pas ! Vous avez consulté les archives, non ? Mon mari était alcoolique, la femme de mon frère avait le feu au corps, aucun de nos choix professionnels ne nous satisfaisaient. Mais nous ne sommes pas venus au monde pour être heureux. Nous sommes venus au monde pour vivre et c'est ce que nous avons fait, et c'est ce que je m'acharne à faire encore aujourd'hui, farshtaist1 ?

1 - compris ?

Fabrice  COLIN, La Saga Mendelson - tome 1 : Les Exilés.

Seuil

276 pages - 16,50€

Paru en 2008

La Saga Mendelson : Les Exilés (T1) - Les Insoumis (T2) - Les Fidèles (T3)

L'auteur : Né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)

Site internet : http://dreamericana.free.fr/fabricecolin.htm

Une interview de Fabrice COLIN lors de la sortie de son roman ici et d'autres documents sur le site de son éditeur ici.

Le premier chapitre ici.

07/05/2010

Une Robe pour Versailles (J. ALBRENT)

Une robe pour Versailles.jpg« C'est magique, songea Ariane, le souffle coupé, en entrant pour la première fois à Versailles. »

Ariane a quatorze ans. Orpheline, elle a été recueillie par sa tante Blanchette, qui a repris, par autorisation spéciale, la boutique de tailleur de son défunt mari. Cette dernière espère bien voir sa fille Elise à la tête de sa boutique et n'hésite pas à la mettre en avant... même lorsqu'il s'agit de recueillir les lauriers que mérite Ariane. C'est ainsi que par dépit, la jeune fille va devenir la troupe de la compagnie de Molière.

Petit livre facile à lire, destiné aux filles de onze-douze ans, cette Robe pour Versailles nous fait pénétrer moins dans le fameux palais que dans les coulisses de la troupe de Molière. C'est ainsi que Jeanne ALBRENT nous fait assister aux démêlés de Molière avec la Compagnie de Jésus, qui s'acharnera contre son Tartuffe, tâchant par tous les moyens de le faire interdire. La vérité historique est un peu malmenée mais le récit est plaisant et la jeune Ariane tout à fait charmante.

Molière ! Intimidée, elle se mit à trembler. Ainsi, c'était là l'acteur dont parlait tout Paris, celui qui ne reculait devant aucun scandale, devant aucune provocation. Et la jeune fille qui s'était toujours pourquoi Molière fascinait tant - il n'était, après tout, qu'un comédien - eut soudain l'impression de comprendre. C'était ces yeux noisette, pétillant d'intelligence et de malice. Cette démarche souple et sportive. Ce rayonnement, ce charisme qui émanaient de lui quand il déambulait avec une incroyable aisance sur les planches.

Jeanne ALBRENT, Une Robe pour Versailles.

Le Livre de Poche Jeunesse

285 pages - 5,50 €

Paru en 2010

L'auteur : née en 1987, Jeanne ALBRENT poursuit actuellement ses études de théâtre au Royaume-Uni. Sa passion pour l'histoire, les spectacles et la mode, lui a inspiré Une Robe pour Versailles.