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04/07/2012

Les Profanateurs (M. CAROFF)

« Les six trières rayaient le miroir des eaux. »

Nous sommes à Athènes, en 415 av. J.-C et l’auteur de comédies Eupolis a disparu. Cet événement est passé presque inaperçu en cette fin de printemps, dans une cité bouleversée par deux scandales religieux : la mutilation des statues d’Hermès et la parodie de la cérémonie sacrée des Mystères. Ces incidents ont eu lieu au moment où Athènes s’apprêtait à lancer toutes ses forces navales dans la bataille de Sicile, laquelle devait décider de l’issue de l’interminable guerre du Péloponnèse. Eupolis étant l’ami d’Antisthène le Cynique, celui-ci se met à sa recherche, secondé par le jeune Aristoclès. Leurs pas croisent ceux des personnages les plus illustres de la cité, dont le sage Socrate et le vieil auteur de tragédies Sophocle. Ils devinent bientôt que la disparition du comédien est liée aux profanations et voient se profiler à l’arrière-plan l’inquiétante silhouette d’Alcibiade, responsable d’un effroyable carnage dans l’île de Mélos…

S’il apparaît un peu complexe de premier abord, le roman de Martial CAROFF se révèle très vite absolument passionnant, mêlant à la fois une intrigue policière embrouillée et une connaissance parfaite de la Grèce du cinquième siècle avant JC. Une fois familiarisé avec les us et coutumes de l’époque (et le lexique proposé en fin de volume est un précieux allié), on déambule avec bonheur sur les pas d’Antisthène et de sa nouvelle recrue, le jeune Aristoclès, dont on ne découvrira l'illustre surnom qu’au cours du roman, à travers les rues d’Athènes et ses lieux prestigieux qui prennent tout à coup une autre réalité.

La narration mêle habilement différentes histoires, donnant à voir de multiples points de vue, histoires qui vont finir par toutes se réunir en un point final, à la fois inattendu et… presque cynique ! Les personnages sont bien campés, crédibles car humains, et l’humour est omniprésent dans tout le livre. Les plus âgés y retrouveront avec plaisir joyeusement incarnés les noms de leurs cours d’histoire et de philosophie et les plus jeunes découvriront avec bonheur une civilisation qui fut berceau de la nôtre.

Les Profanateurs, deuxième volume des aventures d’Antisthène (après Sanglante Comédie) est une lecture intelligente, cultivée, rigoureusement écrite et qui procure beaucoup de plaisir.

Antisthène, en tant que métèque, n’avait pas assisté à l’Assemblée du peuple. Mais la rumeur publique s’était chargée de le renseigner sur l’incident qui avait conclu la séance de l’Ecclésia.

Il était inquiet.

Non qu’il plaignît Alcibiade, un vil arriviste qu’il méprisait, mais Antisthène craignait les réactions du peuple, si prompt à s’enflammer. Or, des troubles civils à la veille du départ de la plus formidable flotte que les quais du Pirée aient jamais vue seraient immédiatement interprétés par les ennemis d’Athènes comme un signe de faiblesse.

Antisthène avait rendez-vous à l’Eleusinion, au nord-ouest de l’Acropole. C’était au cœur de ce temple que les objets sacrés des Mystères étaient temporairement entreposés dans une corbeille mystique, à la fin de l’été, avant d’être reconduits à Eleusis par la voie sacrée.

Martial CAROFF, Les Profanateurs.

Gulf Stream Editeur

225 pages – 13,50€

Paru en 2012

L’auteur : Maître de Conférences en géologie à l'université de Brest, Martial CAROFF est depuis toujours passionné par la Grèce antique. Il est l'auteur d'une douzaine de romans policiers et de science-fiction. Outre les enquêtes d'Antisthène chez Gulf Stream Éditeur, il a récemment publié aux éditions Terre de Brume les deux premiers romans de la série d'anticipation « Intelligences » : Exoplanète (2009) et Antarctique (2010) et aux éditions de l'Archipel le premier volume de « Trilogie noire » : Karl (2012).

Site de l’auteur : http://martial-caroff.e-monsite.com

25/06/2012

Mon Amie Sophie Scholl (P. Du BOUCHET)

« Je suis dans ma petite chambre. »

Elisa n’a pas vingt ans. Elle est allemande et vit à Munich, en 1943. Avec d’autres étudiants, ils jouent à l’insouciance mais le cœur n’y est pas. Car les amis d’Elisa sont pour la plupart des résistants : Sophie Scholl, son frère Hans et le frère d’Elisa, Thomas, sont les fondateurs de la Rose Blanche, un mouvement antihitlérien. A leurs côtés, Elisa observe, doute, voudrait s’engager mais craint de le faire, consciente des dangers qui les attendent…

« Spécialiste » des journaux historiques, Paule du BOUCHET nous livre ici le journal d’une Elisa imaginaire, qui aurait côtoyé la jeune résistante Sophie Scholl. L’histoire se déroule en quatre mois, de février à mai 1943, et cette concentration permet de dire l’essentiel sans s’encombrer de fioritures.

Au combat politique s’ajoute une dimension familiale et amoureuse : car les opinions d’Elisa et de son frère sont loin de plaire à leurs parents, farouches partisans d’Hitler, et que, de surcroît, Elisa est amoureuse de Léo, un jeune Juif en fuite pour échapper au sort qui lui est réservé.

Déchirée entre ses devoirs de fille, son cœur d’amoureuse et sa conscience politique, Elisa nous livre le dilemme tout à fait réaliste qui  pu être celui de nombreux jeunes gens à cette époque.

- L’homme est décidément un animal très adaptable. Et vous allez voir que nous allons nous réhabituer très vite à notre vie de Munich. C’est bien cela le danger : les hommes sont capables de s’adapter à des situations que toute la morale humaine, toute la conscience, devrait interdire. Cette faculté-là, d’anesthésie générale, c’est là-dessus que comptent les nazis ! C’est contre cela qu’il faut lutter, garder les yeux ouverts, rester en éveil ! C’est cela le plus difficile… Rester en éveil !

Pour l’heure, ce qui me gardait en éveil, c’était l’amour de Léo. J’adhérais à tout ce que disait Hans. Mais pour l’amour de Léo. (…)

Tout cet été-là 1939 qui me paraît une vie entière parce que j’aimais Léo et que le temps s’était arrêté. Ensuite, il y a eu la guerre et cela m’a paru incongru, inadapté, sans rapport avec l’essentiel. Absurde, mesquin. Et puis terrible, déchirant. Mais nous n’y croyions pas.

Paule Du BOUCHET, Mon amie Sophie Scholl

Scripto – Gallimard

140 pages – 7,50 €

Paru en 2009

L’auteur : Passionnée de musique, pianiste, Paule du BOUCHET a enseigné la philosophie avant de s’orienter vers l’édition et la littérature de jeunesse.
Elle est actuellement responsable du département Musique de Gallimard Jeunesse et de la collection de livres lus «Écoutez lire».
Elle est auteur de plusieurs ouvrages pour la jeunesse.

22/05/2012

Venenum (C. BOUSQUET)

« Je me rappelle parfaitement de notre dernière entrevue, en ce lugubre mois de février. »

Février 1650,  René Descartes meurt, officiellement d’une pleurésie. Mais Jana, sa pupille, connaît la vérité : il a été empoisonné. Par qui ? Et surtout, pourquoi ? Y a-t-il un lien entre son assassinat et la mise à sac de l’imprimerie où ses derniers écrits devaient être imprimés ? Et que contiennent les lettres codées qu’il lui a confiées ? Poursuivie par d’implacables tueurs, Jana n’a d’autre solution que fuir et trouver au plus vite le destinataire de ces courriers. Escortée par Conrad van Vries, ancien soldat au service de la France, Jana se lance dans une course éperdue qui, d’Amsterdam à Paris, la mènera au plus près des cercles du pouvoir, au cœur d’un complot dont le cardinal Mazarin pourrait bien être l’instigateur !

Charlotte BOUSQUET propose à son lecteur un roman tout à fait passionnant, où histoire, littérature et philosophie se mêlent sans jamais lasser ou être pesantes. L’héroïne présente a priori toutes les caractéristiques du rôle : jeune, orpheline, au passé incertain, intelligente et débrouillarde, tête brûlée, elle affronte tous les obstacles sans férir, n’hésite pas à endosser des habits d’homme pour agir à sa guise et… se révèle petite âme sensible lorsqu’il s’agit d’échanger un premier baiser !

On lit ce Venenum avec jubilation, y croisant au fil des aventures le véritable Cyrano de Bergerac (qui parle comme son homonyme de chez Edmond ROSTAND) ou encore le Cardinal de Mazarin. Les personnages, outre celui de Jana, sont bien campés, depuis le mystérieux Espagnol jusqu’à l’apprentie comédienne, et le Paris du dix-septième siècle offre une toile de fond aussi sinistre que mal famée à l’intrigue.

Les références sont nombreuses, qu’elles soient littéraires, historiques ou philosophiques, et font que l’on prend beaucoup de plaisir à lire les aventures de Jana van D., anti-Agnès puisqu’élevée à l’égale des hommes et n’hésitant pas à les affronter sur leur terrain. Jusqu’en amour, et ce n’est pas la moindre malice de ce roman…

Roman picaresque, roman d’apprentissage, roman policier, Venenum se dévore avec bonheur, depuis sa fuligineuse couverture jusqu’à l’appareil documentaire qui vient enrichir encore l’histoire pour mieux la compléter.

« Quelle est, dites-moi, la différence entre cette malheureuse et un chien habitué à obéir ? Entre un être humain si maltraité qu’il en devient une machine, et ce même chien ? » « Vous ne comparez une femme, encore moins un homme, et une simple bête », rétorqua René, d’autant plus irrité qu’il venait d’ouvrir sa garde.  Je ne lui laissai pas le temps de la refermer. « Encore moins un homme ? Mon esprit serait-il, en dépit de tous vos soins, à jamais inférieur à celui de Georges de la Souche ? A quoi bon, alors, ces années durant lesquelles j’appris le latin, le français, le grec, la philosophie et tout ce que vous jugeâtes utile de m’enseigner ? » Il se défendit fort mal, peut-être parce qu’il ne parvenait pas à s’emporter contre moi, peut-être parce qu’il savait, au fond, que j’avais raison. Ce qui différenciait un homme d’une femme n’était point la raison mais le corps. Une mécanique sans importance. Quant à l’âme animale, il suffisait d’utiliser la méthode pour concevoir son existence : ce que je lui démontrai.

Charlotte BOUSQUET, Venenum

Gulf Stream – Courants noirs

288 pages – 13,90 €

Paru en 2012

Feuilleter un extrait : http://www.gulfstream.fr/livre-189-venenum.html

L’auteur : Philosophe de formation, Charlotte BOUSQUET est l’auteure d'une quinzaine de romans, dont Cytheriae (Prix Elbakin 2010, Prix Imaginales 2011). Pour les adolescents et les jeunes adultes, elle a récemment publié Nuit tatouée et Nuit brûlée, les premiers tomes d’une pentalogie dystopique (Galapagos / L’Archipel). Aux éditions Gulf Stream, après deux polars historiques, Noire lagune (Juke Box ado 2010) et Princesses des os, elle a signé Précieuses, pas ridicules, un abécédaire décapant dans la collection « Et toc ! ».

Le site de l'auteur : http://www.charlottebousquet.com/Accueil.html

18/05/2012

Cachés (S. DOGAR)

« Je cours dans les rues ; c’est le petit matin et le soleil essaie de percer à travers la brume. »

Amsterdam, 1942. Peter a seize ans. Pour échapper aux persécutions nazies, ses parents et lui  rejoignent la famille Frank dans leur cachette. Mais comment s'habituer à vivre dans si peu d'espace ? Supporter la proximité des familles, des esprits, des corps ?

Sharon DOGAR nous propose un nouveau regard sur l’histoire d’Anne Frank : celui, totalement imaginaire, du jeune homme qui cohabita avec elle dans l’Annexe, sur les bords du Prinsengracht et dont Anne Frank s’éprit. Ce changement de perspective permet de considérer autrement cette histoire aujourd’hui universelle. Le lecteur du Journal y retrouve l’histoire qu’il connaît, mais vue non plus à travers les yeux d’une adolescente de treize ans, mais à travers ceux d’un adolescent de seize, timide et emprunté, complexant face à la culture des Frank et obsédé par l’idée de mourir sans jamais avoir fait l’amour à une fille.

La narration alterne deux temps : celui de l’enfermement dans l’Annexe et celui de la déportation à Auschwitz. Peter mourra apparemment en 1945, à l’infirmerie de Mauthausen, en Autriche. L’un et l’autre se répondent, pour mieux rappeler le destin inéluctable auquel sont promis les personnages et n’en rend que plus insupportable cette séquestration. Peter raconte les journées sans soleil, les cambriolages à l’Annexe, la peur d’être découverts, les difficultés de la cohabitation et l’instinct de survie, qui le pousse vers Anne, comme elle est poussée vers lui, afin d’expérimenter ce qu’ils ne connaîtront peut-être jamais : l’amour physique, que Peter devine derrière le mur de la pièce où dorment ses parents…

C’est une Anne Frank tour à tour agaçante, émouvante, égoïste et obsédée par l’idée de son œuvre qui est esquissée à travers ses pages. Le personnage d’Otto Frank est également très présent, puisqu’il restera le compagnon de Peter en déportation, même si l’on peut regretter l’effacement progressif de la sœur aînée d’Anne, dont elle était très proche, au fil des pages.

Parfois un peu long, comme l’étaient les journées qui s’égrenaient dans l’Annexe, puis terrible lorsqu’il évoque la vie à Auschwitz, Cachés se révèle un roman qui donne une autre densité encore à l’histoire d’Anne Frank.

- Tu crois qu’un jour on découvrira notre existence ?

Elle m’a posé la question très doucement. (On ne sait jamais, il y a toujours des oreilles qui trainent. A peine nos parents nous entendent-ils poser une question qu’ils se précipitent dessus, comme un chat sur un rat, avant de la déchiqueter jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien pour nous, rien auquel nous ayons même envie de penser.)

- Aucune idée, j’ai répondu en m’asseyant à côté d’elle. Qu’est-ce que tu voulais dire exactement ? Simplement nous, ici, ou tous les Juifs ?

- Nous, ici, dans l’Annexe. C’est trop déprimant de penser à tout ce qui doit se passer ailleurs.

Je n’avais jamais compris que chuchoter pouvait créer une telle intimité.

- Ca ne va pas durer éternellement. Faut espérer.

- Tu ne penses pas ?

(…) J’ai jeté un œil sur son cahier, mais elle l’a tout de suite refermé. « Ah, ça doit être son journal ! » Et naturellement j’ai ajouté :

- Quelquefois, je regarde un objet que j’ai fabriqué de mes mains et je me demande s’il sera toujours là quand j’aurai disparu.

- C’est différent, a-t-elle murmuré.

- Différent de quoi ?

- Des mots, des histoires, des idées.

Nos têtes se frôlaient. Doucement, j’ai passé la main sur son journal. Elle n’a pas bougé.

- Mais ça, c’est un objet que tu as fabriqué, non ? Ces mots, ils seront toujours là, tu ne crois pas, même si on… on n’est plus là, nous ?

Elle me dévorait des yeux et cela me faisait du bien. Comme si j’avais réussi à la surprendre.

- Ils brûlent des livres, a-t-elle ajouté tout bas. Par piles entières. Des tonnes de bouquins.

- Je sais, Anne, mais ton père  a raison, ils ne pourront jamais brûler les idées. En tout cas pas toutes.

 

Sharon DOGAR, Cachés

Nathan

300 pages – 15 €

Titre original : Annexed– Paru en 2010 – Traduit en Français en 2011

Feuilleter un extrait : http://www.edenlivres.fr/p/11038

Une vidéo (en anglais): http://vimeo.com/15223605

L’auteur : Sharon Dogar est née en 1962. Elle vit à Oxford avec sa famille, et exerce comme psychothérapeute pour enfants. Enfant, elle a découvert Le Journal d'Anne Frank et s'est toujours demandé ce qui était arrivé ensuite aux habitants de l'Annexe. Voir sa propre fille le lire l'a poussée à écrire Cachés.

 

09/05/2012

Un soldat allemand dans la Résistance française (G. STREIFF)

« Le premier-maître Hans Heisel finit de se rhabiller ; il époussette d’un geste rapide ses bottes, se redresse, s’étire, enfile sa veste bleu sombre, celle des sous-officiers de la Kriegsmarine, la marine de guerre nazie. »

Lorsqu’à dix-huit ans, au début de la guerre, Hans Heisel a été incorporé dans la Wehrmacht et affecté à Paris, il jubile. Lui, le jeune provincial d’origine modeste, le voici dans la Ville Lumière. Nazi ou anti-nazi, il ne sait pas trop : il est allemand, son pays est en guerre, il fait donc la guerre. Pourtant, peu à peu, il va prendre conscience de certaines choses. Et une amitié avec un coiffeur alsacien va précipiter les choses…

Un soldat allemand dans la Résistance française est d’abord une histoire vraie : celle d’Hans Heisel, sous-officier allemand et membre de la Résistance. Une histoire peu connue que celle de ces soldats allemands qui ont choisi de désobéir et de se rallier à la cause française. Pourtant, un dossier à la fin de l’ouvrage l’explique, ils seraient plus de cent à avoir péri dans les rangs de la Résistance entre 1941 et 1944.

En quelques cents pages, Gérard STREIFF raconte l’itinéraire de Hans Heisel, et à sa suite de Kurt Hälker et Arthur Eberhard, depuis le soldat respectueux jusqu’au Résistant français. Il raconte la duplicité, la peur de se faire prendre, la distribution de tracts dans les endroits fréquentés par les nazis, les vols d’armes… Sans jamais être dans le sentimental ou le militant, l’auteur pose simplement la question de savoir, « face à un ordre injuste, une loi injuste, une institution injuste, on a le droit de s’opposer ? »

Un soldat allemand dans la Résistance française est sous-titré « Le Courage de désobéir » : il rend hommage à ces hommes qui ont fait passé leur idée de la liberté avant leur vie propre. Et qui n’en ont pas été remercié puisque lors du cinquantième anniversaire de la libération de Paris, en 1994, on lui a refusé de participer à cette manifestation au motif qu’il était « traître à l’armée allemande »selon le chancelier Kohl…

-       Je ne suis qu’un soldat, un rouage de la machine, je suis aux ordres, je n’ai rien demandé. Mais objectivement, je me sens complice d’un immense crime, je suis complice, tu comprends ce que je veux dire ? Cette guerre ressemble à un crime organisé par le régime nazi et moi j’y tiens ma place. Même s’il faut bien obéir, non ?

Il se tait, il espère peut-être un encouragement de l’artisan qui pourtant ne dit rien. Heisel reprend, la voix légèrement enrouée :

- Je ne veux pas jouer ce rôle, tu entends. Je ne veux plus ! Je ne sais pas comment te le dire mais je te le dis tout de même : il faut faire quelque chose. Il faut que je fasse quelque chose. Mais quoi ?

Gérard STREIFF, Un soldat allemand dans la Résistance française.

 Oskar - Histoire

125 pages – 9,95€

Paru en 2011

L’auteur : Gérard STREIFF est né en 1949 à Moyeuvre en Moselle et vit à Ivry dans le Val-de-Marne. Diplômé en Sciences Politiques, il est journaliste d’investigation, essayiste et romancier français. Il écrit surtout des romans policier et des biographies. Avec des romans engagés, documentés, et souvent en prise directe avec l’histoire, l’œuvre de Gérard STREIFF se situe dans la lignée de Didier DAENINCKX et Pierre BOURGEADE, deux auteurs qu’il vénère.

Site de l'auteur : http://www.gerardstreiff.fr