01/05/2013
La Liste (S. VIVIAN)
« Aussi loin qu’on s’en souvienne, les élèves qui arrivent en cours le dernier lundi de septembre au lycée de Mount Washington y découvrent une liste nommant la fille la plus jolie et la plus moche de chaque niveau. »
Une tradition odieuse sévit au lycée de Mount Washington : tous les ans, une semaine avant le bal de début d’année, une liste est placardée dans les couloirs. Personne ne sait qui établit cette liste. Et personne n’a jamais réussi à empêcher qu’elle soit publiée. Invariablement, chaque année, la plus belle et la plus laide des troisièmes, des secondes, des premières et des terminales sont désignées. Huit filles en tout. Huit filles qui se retrouvent sous les projecteurs impitoyables du lycée. Huit filles qui vont voir leur vie brusquement changer… pour le meilleur ou pour le pire ?
A la fois typiquement américain – on y retrouve l’univers des séries télévisées américaines – et complètement universel, le roman de Siobhan VIVIAN traite du rapport aux autres, de l’image que l’on offre de soi et de l’angoisse suscitée par ce regard extérieur, à la fois d’un conformisme sans nom et d’une dureté sans égale. Sont mis au ban les différents, les moins « jolis » selon une norme archétypale, les plus marginaux, les plus complexés aussi. Sont déclarés laids, en l’occurrence laides ici, celles qui n’ont pas le souci de leur apparence, celles qui préfèrent se consacrer à une passion, celles qui ne sont pas entourées d’un aréopage d’amies plus ou moins bienveillantes. A l’inverse sont belles les populaires, les lisses, les stéréotypées, celles qui parfois ne conserveront comme seul titre de gloire de toute leur existence celui d’avoir été élue reine du bal.
La Liste n’est cependant ni un roman moralisateur, ni un roman à l’emporte-pièce. Il montre également que le fait d’avoir son quart d’heure de gloire peut donner confiance à certaines, ou au contraire les remotiver, et que d’autres valeurs peuvent permettre de surmonter ce simple bout de papier qui décide de la place de chacun pour une année ; jusqu’à l’année prochaine…
- Tu essayes juste de me punir pour la liste ! Parce que tu es jalouse !
Le visage de Fern se fige.
– C’est pitoyable.
Abby a l’impression d’être arrivée en haut d’une pente abrupte et d’être précipitée dans la descente sans pouvoir ralentir.
– Bien sûr que si. Tu es jalouse parce que je suis jolie et que tu es moche et que tout le monde le sait.
L’espace d’une seconde, elle se sent mieux. D’avoir dit ce qu’elle pensait, et ce qui pouvait faire le plus mal à Fern. Mais la seconde après, elle n’arrive plus à respirer.
Tout se passe très vite. Fern blêmit, puis les larmes se mettent à couler, comme si elles étaient accumulées la longtemps, n’attendant que l’occasion de se déverser.
– Merci, Abby, je sais que je suis moche. Moi aussi, j’étais sur la liste.
Abby est choquée d’entendre sa sœur parler ainsi ; se traiter elle-même de moche.
- Mais non. La liste n’a pas mentionné ton nom. En plus, tu l’as dit toi-même, personne ne fait le lien entre nous.
Fern s’essuie les yeux, ce qui n’arrange pas grand-chose.
– Je ne te parle pas de la liste de cette année.
La honte lui fait détourner les yeux.
– J’étais sur celle de l’an dernier. J’étais la plus moche des premières.(…)
- Comment je pouvais le savoir ? demande-t-elle. Et tu as dit que la liste ne changeait rien.
– C’est vrai, confirme Fern d’une voix plate qui contraste étrangement avec ses larmes. Pas besoin d’une liste idiote pour me dire que ce que je sais déjà.
Abby ouvre la bouche, mais aucun son n’en sort. Elle ne sait pas quoi répondre.
– Mais je ne regrette pas d’avoir rapporté sur toi, Abby. Je trouve ça dingue que tu considère cette liste comme ton seul atout. Sérieux, je ne comprends pas comment quelqu’un comme toi peut avoir aussi peu d’estime de soi.
Siobhan VIVIAN, La Liste
Nathan
416 pages – 15,50€
Lire un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092543375
Site de l’auteur (en anglais) : http://www.siobhanvivian.com
Titre original : The List – Paru en 2012 – Traduit en Français en 2013
L’auteur : Siobhan VIVIAN est née en 1979, à New York. C’est là qu’elle a grandi, puis fait ses études. Elle a obtenu un diplôme de scénariste (pour le cinéma et la télévision) à l’Université des arts, puis un Master d’écriture à la New School University. Après avoir été éditrice pour la maison d’édition Alloy Entertainment et scénariste pour Disney Channel, Siobhan VIVIAN partage aujourd’hui son temps entre écriture et enseignement de l’écriture à l’université de Pittsburgh.
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06/03/2013
The Agency - Les Secrets du Palais (Y.S. LEE)
« Le vieil homme était pour ainsi dire pieds nus, tellement le temps et l’usure avaient grignoté ses espèces de sandales en cuir dépareillées, à peine retenues par des lambeaux de tissu. »
Nouvelle mission pour Mary : elle doit infiltrer le palais de Buckingham ! La reine Victoria en personne a fait appel à l'Agency pour découvrir qui, parmi son entourage, dérobe jour après jour les objets d'art du palais. Mary espère venir rapidement à bout de cette mission pour pouvoir mener l'enquête sur son père disparu.
Nous sommes en hiver 1860 et Mary est désormais femme de chambre au palais de Buckingham, pour le compte de l’Agence, bien sûr… Sauf que sa couverture risque d’être mise à mal lorsqu’elle apprend que le beau James Easton va être amené à travailler lui aussi au palais. Or leurs relations ont toujours été tumultueuses, plus encore depuis les derniers aveux de Mary ! Mais voici qu’il met à jour un complot contre la reine…
Si les deux tomes précédents étaient passionnants, ce troisième volume est quant à lui absolument captivant ! La jeune orpheline, ancienne cambrioleuse au lourd passé judiciaire, se confronte cette fois-ci à l’aristocratie et à ses plus hautes instances – la famille royale – nous offrant une analyse lucide de cette société victorienne de la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Plusieurs intrigues s’entremêlent : la policière, avec l’enquête sur les vols, l’amoureuse, avec James, et la familiale, car Mary va retrouver son père, disparu et qu’elle recherche, pleine d’espoirs, depuis le premier volume.
Et c’est là que le roman prend tout son intérêt : car la jeune fille va devenir femme et apprendre à faire le deuil de certains illusions, tout en conquérant son indépendance, à une époque où cela ne va pas franchement de soi. Les personnages foisonnent les intrigues se croisent et s’entrecroisent, les rebondissements sont légion, ce troisième volume de The Agency est une vraie réussite. Avec en prime la promesse de plein d’autres aventures dans les dernières pages !
L’Institution pour Jeunes Filles de Miss Scimshaw ressemblait à n'importe quelle autre maison d'Acacia Road : un grand pavillon de brique rouge entouré d’une grille de fer forgé. C'était une école pour filles tout ce qu'il y avait de plus ordinaire, avec des professeurs, des élèves, des leçons et des repas. La politique de l'institution était en revanche moins conventionnelle : on n'y sélectionnait soigneusement les filles, sans leur faire payer de frais de scolarité. Et sa philosophie était, à bien des égards, franchement révolutionnaire. Elle enseignait que les femmes n’étaient pas uniquement vouées devenir des épouses ni des fées du logis et offrait à ses recrues la chance de s’émanciper, en leur permettant entre autres d’accéder à un travail qualifié et valorisé.
Mais c’était au grenier de se cachait son secret le plus explosif : une agence de renseignements exclusivement féminine qui exploitait à son avantage le stéréotype de la femme faible et sans défense. L’Agency plaçait des espionnes là où envoyer des hommes était inconcevable : dans les arrière-cuisine, comme dans les boudoirs. Elle collectionnait les succès de manière impressionnante. Près de deux ans après avoir été admise dans ses rangs, Mary n’en revenait toujours pas de la chance qu’elle avait eue.
Y. S. LEE, The Agency – Les Secrets du palais.
Nathan
400 pages – 15,50€
Titre original : The Agency – The Traitor in the Tunnel – Paru en 2011 – Traduit en Français en 2013
Découvrir un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092524237
L’auteur : Y. S. LEE est née à Singapour, puis a grandi au Canada (Vancouver et Toronto).
En 2004, Ying a obtenu son doctorat de littérature et culture victorienne. Ces recherche, ainsi que le temps qu'elle a passé à Londres, lui ont donné envie d'inventer l'histoire d'une agence d'espionnage top secrète exclusivement composée de femmes. C'est ainsi qu’est né Le Pendentif de Jade, son premier roman, suivi du Crime de l’horloge. Les Secrets du palais est le troisième volet des aventures de Marie Quinn. Y. S. LEE y a également écrit Masculinity and the English Working Class. Elle vit aujourd’hui à Kingston, dans l’Ontario.
Site de l’auteur : http://yslee.com
Page Facebook : http://www.facebook.com/pages/La-s%C3%A9rie-The-Agency/119758388039390
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02/03/2013
Mythologie - lectures pour les jeunes collégiens
Parce qu'il n'y a que Percy Jackson, voici quelques titres, destinés aux 11-12 ans, qui abordent la mythologie comme un roman :
Une série française en 3 volumes pour le moment, publiée en poche chez Folio Gallimard, écrite par un passionné de mythologie, de science-fiction et de romans policiers, Richard NORMANDON, dont le héros est un adolescent de quinze ans, Phaéton, fils de Phébus :
Phébus, le dieu du soleil, est inquiet. À Delphes, sa prêtresse a délivré une étrange prophétie qui menace les dieux de l'Olympe. Le lendemain, elle est retrouvée assassinée... Par qui ? Et quel est-ce terrible danger qu'elle a annoncé avant de mourir? Un compte à rebours fatal a commencé: le jeune Phaéton a neuf jours pour résoudre cette énigme et sauver l'Olympe, quitte à risquer sa propre vie…
Richard NORMANDIN, La Conspiration des dieux, 2009, 198 pages.
(Titre recommandé par le ministère de l'Éducation nationale en classe de 6e)
Et son deuxième volet : Zeus a été enlevé ! Sans lui, les Olympiens se déchirent pour le pouvoir. Guidé par Iris, la déesse aux lumières merveilleuses, le jeunes Phaéton part à la recherche du roi des dieux. Leur enquête les mène jusqu'aux Enfers, territoire obscur et secret, peuplé de créatures terrifiantes. Une effroyable traversée les attend : le royaume des morts est un piège bien gardé, qui se referme sur ses proies…
Richard NORMANDIN, Piège aux enfers, 2011, 154 pages.
Le troisième enfin : La déesse Héra a tué Phébus, le dieu solaire, et les ténèbres règnent sur le monde. Elle est décidée à anéantir l'Olympe pour rendre le pouvoir aux redoutables Titans. Phaéton, le fils de Phébus, veut déjouer ses ruses et l'empêcher de triompher. Mystérieusement attiré sur une île où habite une étrange créature, il va faire une terrible découverte...
Richard NORMANDIN, L’Olympe assiégé, 2012, 154 pages.
Mais il y a aussi de courts romans chez Nathan, ainsi dans la collection des « Petites histoires de la mythologie »:
Zeus n’aurait jamais dû vivre. En effet Cronos, son père, avale tous ses enfants dès leur naissance ! Quand son épouse, Rhéa, se retrouve enceinte pour la sixième fois, elle cache le bébé et fait avaler à Cronos une pierre emmaillotée de langes.
Une fois adulte, Zeus n’a qu’une envie, se venger de son père et lui prendre le pouvoir.
Hélène MONTARDE, Zeus le roi des dieux, 2013, 64 pages
Feuilletez un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092544365
Pégase, fantastique cheval ailé, est né du sang de la Gorgone Méduse. Seul Bellérophon parvient à se faire obéir de cette créature réputée indomptable. Grimpé sur son dos, il réussit même à tuer la terrible Chimère. Mais grisé par ses succès, le jeune homme offense Zeus. Le dieu décide de faire de Pégase l’instrument de sa vengeance…
Hélène MONTARDE, Pégase l’indomptable, 2012, 64 pages
Orphée est un homme comblé : il vit heureux avec celle qu'il aime, Eurydice. Mais lorsqu'Eurydice meurt, Orphée perd goût à la vie. Prêt à tout pour la retrouver, il part la chercher aux Enfers…
Hélène MONTARDE, Orphée aux Enfers, 2013, 64 pages
Feuilletez un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092544358
À l’inverse de ses frères, Prométhée le Titan s'est rallié à Zeus dans la guerre que le dieu a mené contre les siens. Mais bien vite, il s'oppose au roi des dieux et lui dérobe même le feu pour l'offrir aux hommes qui en sont démunis. Pour le punir, celui-ci lui envoie la belle Pandore. Elle porte une mystérieuse jarre…
Hélène MONTARDE, Prométhée le voleur de feu, 2012, 64 pages
Ou encore, pour un peu plus grands, dans la collection « Histoires noires de la mythologie », les aventures de la fille de Déméter, Perséphone :
La jeune Coré a été enlevée par Hadès. Pendant que sa mère Démeter erre à travers le monde à sa recherche, Perséphone découvre avec terreur, mais aussi fascination le royaume des morts, dont Hadès est le roi. Lorsque Démeter apprend qui retient sa fille prisonnière, sa colère est immense. Elle décide alors de se venger des dieux à travers les hommes.
Guy JIMENEZ, Perséphone prisonnière des Enfers, 2013, 128 pages
Feuilletez un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092525067
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21/02/2013
Nos Etoiles contraires (J. GREEN)
« L'année de mes dix-sept ans, vers la fin de l'hiver, ma mère a décrété que je faisais une dépression. »
Hazel a seize ans et elle est atteinte d’un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l’évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Poussée par sa mère, et bien qu'elle s'y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d'autres jeunes malades. C’est là qu’elle va rencontrer Augustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature. Entre les deux , l'attirance est immédiate. Et malgré les réticences d’Hazel, qui a peur de s’impliquer dans une relation dont le temps est compté, leur histoire d’amour commence…
Il est difficile de parler d'un roman qui, a priori, fait l'unanimité. Et pourtant, il serait dommage de passer à côté de celui-ci pour cette même raison. Nos étoiles contraires, titre français inspiré du Roméo et Juliette de Shakespeare, alors que le titre original empruntait au Jules César du même William, est un roman magnifique, émouvant bien sûr – comment pourrait-il en être autrement avec un sujet pareil – mais jamais larmoyant ou misérabiliste.
Au commencement, il y a un livre : Une Impériale Affliction, d’un certain Peter Van Houten, héritier de la dynastie chocolatière. Livre unique d’un auteur qui se refuse à en écrire d’autres, voire à communiquer sur son livre. Retiré à Amsterdam, alcoolique et misanthrope, il regarde s’entasser autour de lui les sacs de courrier que les lecteurs adressent à son éditeur. Parce que c’est son livre préféré, un livre « particulier, rare et personnel », Hazel va le faire découvrir à Augustus, en échange d’un livre de chasseur de zombies. La passion qu’Augustus à son tour va éprouver pour le roman sera ce qui va les souder plus solidement que n’importe quelle autre chose, cancer compris.
Car c’est toute la force de ce livre que de dire les choses : les héros sont des adolescents, ils sont malades, voire condamnés pour la plupart, ne l’éludent pas, au contraire. Avec un humour presque noir, John GREEN s’empare de toutes les situations, depuis le groupe de parole avec l’animateur qui raconte pour la énième fois son « cancer des couilles » au « Vœu » accordé aux enfants malades pour qu’ils réalisent leur vœu le plus cher. C’est ainsi qu’Augustus va utiliser le sien pour emmener Hazel rencontrer l’écrivain de son cœur et découvrir que les livres sont souvent plus beaux que ceux qui les écrivent, que les héros gagnent à rester de papier.
En accéléré, les deux adolescents vont vivre leur éducation sentimentale, sous le regard de leurs parents, à la fois rassurés de les voir se comporter en ados et terrifiés de les sentir s’envoler. Tout en subtilité, John GREEN évoque la maladie et ses manifestations les plus concrètes, l’ami devenu aveugle, la mort enfin, qui ne viendra pas là où on l’attend…
« La faute, cher Brutus, n’est pas dans nos étoiles Mais en nous-mêmes, si nous sommes des sous-fifres. » Mais quels sous-fifres ! Nos Etoiles contraires est un roman rare, à lire absolument.
– Ton cancer ne disparaîtra pas, Hazel. Mais on a vu les gens vivre pas mal de temps avec le niveau de pénétration de ta tumeur. (Je n’ai pas demandé à quoi correspondait pas mal de temps. J’avais déjà commis l’erreur par le passé.) Je sais que, sortant de soins intensifs, tu n’as pas forcément cette impression, mais pour le moment, le problème de liquide est gérable.
– On ne pourrait pas me transplanter un poumon ? ai-je demandé.
Le Docteur Maria s’est mordu la lèvre.
– Ta candidature à une transplantation ne sera malheureusement pas retenue, a-t-elle expliqué.
J'ai tout de suite compris : ce n'était pas la peine de gâcher de bons poumons pour un cas désespéré. J'ai hoché la tête en efforçant de ne pas montrer que j'étais blessée. Mon père a commencé à pleurer. Je n'ai pas regardé, mais comme plus personne ne parlait, on entendait plus que ses hoquets dans la salle.
Je détestais lui faire du mal. La plupart du temps, je parvenais à oublier cette inéluctable vérité : certes, mes parents étaient heureux de m’avoir auprès d’eux, mais j’étais aussi à moi seule leur souffrance.
John GREEN, Nos étoiles contraires
Nathan
330 pages – 16,50 €
Titre original : The Fault in Our Stars – Paru en 2012 – Traduit en Français en 2013
Feuilleter un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092543030
L’auteur : John Green est né en 1977 à Indianapolis. Il a décidé de devenir écrivain après avoir compris qu’il était « doué pour mentir et rester assis ». Il a gagné le Michael L. Printz Howard pour son premier roman, Qui est-tu Alaska ? Il est l’auteur également de La Face cachée de Margo et du Théorème des Katherine.
Site de l’auteur : http://johngreenbooks.com
Vlog de l’auteur (et son frère) : http://www.youtube.com/vlogbrothers
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09/02/2013
Time Riders - La guerre éternelle (A. SCARROW)
« Par le hublot de l’hélicoptère, Joseph Olivera observait les villes inondées du New Jersey en contrebas. »
De retour du XIème siècle anglais, avec un lourd secret sur la fin à venir qui ne pourra leur être dévoilé, Maddy, Liam et Sal sont maintenant chargés d’une nouvelle mission : empêcher la mort d’Abraham Lincoln en 1831. Sinon, la Guerre de Sécession ne pourra pas prendre fin et New York en 2001 sera le champ de bataille où les Européens se feront la guerre via les américains. Cette fois, Sal, lassée d’être toujours cantonnée à l’observation, accompagne Liam et Bob et va découvrir la réalité du terrain…
Plus sombre, plus violent, plus pessimiste que les précédents, ce quatrième volume de la série est extrêmement efficace. Alex SCARROW est parvenu à s’emparer une fois de plus de la chronologie historique pour la faire sienne. L’Amérique en 2001 qu’il nous propose est absolument terrifiante : un champ de bataille où les « sudistes », soutenus par les Anglais, et les « nordistes », soutenus par les Français, s’affrontent avec des innovations technologiques qui font froid dans le dos, ainsi ces « eugéniques », individus-machines créés de toute pièce et destinés à une seule tâche, belliqueuse, agricole ou industrielle.
Les jeux temporels sont désormais complètement admis par le lecteur qui n’a plus qu’à se laisser porter, transporter plutôt, dans une narration menée tambour battant. Liam est mis un peu en retrait cette fois-ci, voyageur désormais expérimenté, et c’est Sal, novice des voyages temporels qui joue le rôle du candide et apporte l’émotion, notamment dans sa relation avec l’eugénique Samuel. Quant à Maddy, elle doit cette fois-ci se confronter à la réalité modifiée, puisque les bouleversements engendrés n’épargneront pas le bunker.
Plus profond, plus abouti que le précédent volume, Alex SCARROW réussit une fois de plus sa mission et nous laisse (presque) sur notre fin avec les dernières lignes du livre !
– Tout ce que vous serez existe déjà en vous, répondit Bob. L'esprit humain est un stock de souvenirs. Ces souvenirs et le modèle comportemental dont vous héritez génétiquement définissent qui vous êtes.
Lincoln acquiesça. Il pensait avoir compris. Un jour, il avait eu une conversation très similaire avec son père, un homme simple, sans éducation, mais avec une sagesse bien plus grande que ne le laissait penser ses mains calleuses.
Nous sommes tous ce que nous voyons et ce que nos ancêtres ont vu.
Et, au cours des derniers jours, il avait vu des choses très douteuses, ces créatures par exemple. Des créatures capables de penser et de parler intelligemment – elles savent lire et écrire, bon sang de bois ! – traitées comme des biens appartenant à quelqu'un. Des objets, des choses qu’on jette ou qu’on recycle lorsqu’elles sont cassées. On pouvait traiter une créature comme un chien de garde, et même pire, comme du bétail, tout en lui reconnaissant une forme d’intelligence humaine ?
– Je pense que vous avez raison, Bob. Un jour, mon père…
Alex SCARROW, Time Riders – La Guerre éternelle.
Nathan
453 pages – 15,50€
Titre original : Time Riders : The Eternal War – Paru en 2011 – Traduit en Français en 2013
Découvrir un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092543989
L’auteur : Alex SCARROW a été guitariste de rock. Puis graphiste. Puis concepteur de jeux vidéo. Puis auteur. Il a ainsi écrit plusieurs thrillers pour adultes et des scénarios. Time Riders est sa première série de romans pour jeunes adultes. Pour son plus grand plaisir, il y explore les idées et concepts avec lesquels il travaillait déjà dans l’univers des jeux. Après Time Riders, Time Riders, Le jour du prédateur, Time Riders, Code Apocalypse, Time Riders, La guerre éternelle est le quatrième volume de la série.
Il vit à Norwich, en Angleterre, avec son fils Jacob, sa femme Frances, un chien très méchant et un énorme rat.
Site de l’auteur : http://www.scarrow.co.uk
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