27/05/2012
Le Journal de Katie Sutton (J. SMITH)
« Au cas où vous voudriez savoir quel génie méconnu écrit ce Guide d’utilisateur, c’est moi ! »
Katie Sutton a treize ans et s’est autoproclamée experte mondiale du comportement des Adultes. Ayant décidé d'écrire un guide qui permettra à tous les adolescents de faire fonctionner leur Adulte, elle est profite pour dérouler, au fil des jours, son journal intime. Là, elle raconte sa vie, celle de sa famille et, surtout, l’irruption dans la vie de sa mère d’un nouveau petit ami…
Ce Journal de Katie Sutton est un roman dans la plus pure tradition britannique du journal adolescent loufoque, comme Adrian Mole ou Georgia Nicholson. Il raconte la vie d’une adolescente de treize ans, avec ses hauts et ses bas, ses moments de fous-rires et… ceux de grande solitude ! Loufoque et farfelue, de nombreuses adolescentes s’y retrouveront.
L’originalité tient plutôt dans la mise en forme, puisque s’étant autoproclamée spécialiste de l’adulte, ce (faux) journal est entrecoupé de passages théoriques expliquant comment faire fonctionner son – ou ses – adulte sans encombres. S’y glisse des relations familiales aussi complexes qu’embrouillées, une mère qui retrouve l’amour, une grande sœur agaçante et un petit frère adorable, vous aurez une idée de la vie de Katie Sutton !
Le mode Compatissant
C’est un mode très rare. Les Adultes préfèrent généralement minimiser votre douleur avec des formules comme : « J’ai vu pire. »
« Une double pneumonie ? Je t’avais dit de mettre ta polaire. »
« Ca n’est pas la fin du monde. »
« Pense à autre chose. »
Ou ma préférée : « Tu t’en remettras. »
Le mode Compatissant se reconnaît au fait que l’Adulte nous accorde soudain toute son attention. Lorsque cela se produit, tirez-en le maximum sans attendre, parce que CA RISQUE DE NE PAS DURER LONGTEMPS.
- Mon Dieu, qu’est-ce qui t’est arrivé ? s’est écriée maman en courant chercher un pack de glace dans le congélateur.
Je lui ai raconté que j’avais voulu essayer un coup difficile et que j’avais trébuché. J’ai préféré présenter ça comme un accident héroïque plutôt qu’une prise de risque inconsidérée.
Jenny SMITH, Le journal de Katie Sutton
Nathan
300 pages – 14,50 €
Titre original : Diary of a Parent Trainer – Paru en 2011 – Traduit en Français en 2012
Feuilleter un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092539170
L’auteur : Jenny SMITH est née à Glasgow, au Royaume-Uni. Son enfance a été bercée par les histoires que racontait son père, un excellent conteur, qui lui a transmis sa passion pour le récit. Elle a étudié la littérature anglaise à l’université de Glasgow et vit aujourd’hui avec son mari et leurs deux fils dans un petit village du comté d’Oxford.
Le site de l’auteur (en anglais): http://www.jennysmithonline.com
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20/04/2012
Le Théorème des Katherine (J. GREEN)
« Le lendemain du jour où Colin Singleton, illustre enfant surdoué, fut reçu au bac et largué par sa dix-neuvième Katherine, il prit un bain. »
Colin est un jeune homme surdoué pour qui la femme idéale s'appelle Katherine. Il est d’ailleurs sorti avec dix-neuf Katherine… et s'est fait larguer chaque fois. C’est pourquoi, à la dix-neuvième rupture, il part noyer son chagrin dans un voyage avec son ami Hassan, dans l’Amérique profonde. Mais alors qu’il élabore une formule mathématique pour prédire la date de rupture avec sa prochaine Katherine, une rencontre va remettre en cause son idéologie de l’amour…
Le Théorème des Katherine est un roman totalement loufoque, où les lignes esquissées dans les précédents romans de John GREEN, la solitude adolescente et les blessures d’enfance, l’envie de tout plaquer et de partir à l’aventure, se marquent plus profondément et de manière plus mature. Car c’est l’histoire de deux handicapés sociaux, Colin, le surdoué qui désespère de connaître un jour sa minute Euréka qui fera changer le monde, et Hassan, un « type poilu d’origine libanaise à l’embonpoint conséquent » en année sabbatique car il n’ose affronter l’Université, qui vont se lancer sur les routes de l’Amérique pour s’arrêter finalement à Gutshot, célèbre pour abriter la tombe de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche ! Les rencontres vont être nombreuses, à la hauteur du reste, et vont permettre aux deux jeunes hommes de connaître une véritable initiation au monde réel et, comme dans tous les bons romans de ce type, de rentrer à la fois pareils et différents.
John GREEN a choisi d’alterner les moments de la narration, passant du présent au passé pour mieux retracer l’itinéraire sentimental de Colin, et agrémente le tout de formules mathématiques plus ou moins obscures, ainsi que de notes en bas de page qui viennent encore rajouter une voix supplémentaire à l’histoire.
S’il peut dérouter à première lecture, on passe un tr ès bon moment de lecture avec ce Le Théorème des Katherine, livre hybride et original, qui traite pourtant de thèmes plus graves, comme la difficulté d’être soi notamment.
- Tu ne t’es jamais demandée si les gens ne t’aimeraient pas plus, ou moins, s’ils pouvaient voir en toi ? J’ai toujours eu l’impression que les Katherine me larguaient au moment où elles commençaient à voir à quoi je ressemblais de l’intérieur. Exception faite de K-19. Je me suis toujours posé la question. Si les gens avaient la possibilité de me voir comme je me vois, moi, s’ils pouvaient vivre dans mes souvenirs, quelqu’un, n’importe qui, m’aimerait-il ?
- Colin ne m’aime pas. On sort ensemble depuis deux ans et il ne me l’a jamais dit. Mais je te garantis qu’il ne m’aimerait pas s’il pouvait voir en moi. (…) Mais s’il savait…
- Quoi ? Finis ta phrase.
- Je suis bidon. Je ne suis jamais moi-même. Je prends l’accent du Sud quand je suis avec les vioques ; je fais ma mordue de graphiques et de pensées profondes avec toi et la sémillante petite princesse avec Colin. Je ne suis rien. L’embêtant quand on avance dans la vie comme un caméléon, c’est qu’on arrive à un point où plus rien n’est réel. Le problème, c’est qu’on est… comment tu dis déjà ? Qu’on n’est pas important.
- Qu’on ne compte pas. Je ne compte pas.
- C’est ça, compter. Le seul point qu’on atteint, c’est celui où on compte pour du beurre.
John GREEN, Le Théorème des Katherine
Nathan
288 pages – 14,50 €
Titre original : An Abundance of Katherines – Paru en 2006 – Traduit en Français en 2012
Feuilleter un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092537091
L’auteur : John Green est né en 1977 à Indianapolis. Il a décidé de devenir écrivain après avoir compris qu’il était « doué pour mentir et rester assis ». Il a gagné le Michael L. Printz Howard pour son premier roman, Qui est-tu Alaska ? Il est l’auteur également de La Face cachée de Margo. Le Théorème des Katherine est son deuxième roman.
Site de l’auteur : http://johngreenbooks.com
Vlog de l’auteur (et son frère) : http://www.youtube.com/vlogbrothers
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13/04/2012
Beyonders - Vers l'autre monde (B. MULL)
« Le prince, suspendu dans l’obscurité, les épaules douloureuses, les poignets meurtris par d’antiques menottes, ne parvenait pas à trouver le sommeil. »
Alors qu’il rentrait d’une partie de base ball avec des amis, Jason, un jeune américain de quatorze ans, s’est retrouvé dans un autre monde par le biais d’un portail magique pour le moins surprenant. Là, il est devenu un Beyonders, un être venu d’un autre monde. Cherchant un moyen de rentrer chez lui, il va découvrir que ce monde magique est dirigé par le cruel sorcier Maldor et comprendre que le seul moyen de rejoindre la Terre est de vaincre cet empereur despote. Pour ce faire, il doit retrouver toutes les syllabes d’un mot magique qui, prononcé devant Maldor, le détruira définitivement. Heureusement pour lui, il va rencontrer de nombreux opposants à Maldor prêts à l'aider dans sa quête semée d'embûches…
Nouvelle série du créateur de Fablehaven, ce Beyonders est plus clairement du côté de la fantasy que de la féérie. A la différence de Fablehaven, le héros est cette fois-ci un adolescent qui, s’il va s’allier à une autre Beyonders, est le héros qui enchaîne les défis et devra affronter seul le sinistre Maldor. L’univers de cet autre monde est moins enfantin, moins magique, et, disons-le, moins séduisant que celui de Fablehaven car plus commun à celui de la fantasy.
Néanmoins, les personnages sont bien campés, divers et bigarrés à souhait, les épreuves sont multiples et plus retorses les unes que les autres et le suspense est au rendez-vous… jusqu’à la fin, qui annonce le deuxième tome !
Entendez bien, Maldor règne sans crainte et à juste titre, car personne ne peut lui causer de tort – sauf au moyen d’un Mot unique dont l’existence est son secret le mieux gardé.
Le Mot, prononcé en sa présence, le détruira totalement.
Personne, moi compris, ne connait toutes les syllabes du Mot. Toutefois, des fragments du Mot son connus de mes compagnons conspirateurs qui se trouvent en terrain protégé, attendant que quelqu’un ait assez de courage pour en rassembler toutes les syllabes.
Ne prononcez le mot à voix haute qu’une fois, en présence de Maldor et à aucun autre moment, car le prononcer effacera toute mémoire de son existence. Ecrire le mot entier aurait la même conséquence.
En lisant ces mots, vous vous êtes désignés pour retrouver le Mot, le seul espoir de renverser mon Seigneur et Tyran. Agissez vite. Le savoir que vous possédez maintenant vous rend passible d’une prompte exécution.
La première syllabe est « A ».
Que mon sacrifice ne soit pas vain.
Brandon MULL, Beyonders – Vers l’autre monde
Nathan
537 pages – 16,50 €
Titre original : Beyonders – A World Without Heroes – Paru en 2011– Traduit en Français en 2012
Feuilleter un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092531747
L’auteur : Brandon MULL est un auteur américain surtout connu comme auteur de la série fantastique Fablehaven, qui est un best-seller du New York Times. Mull a écrit aussi The Candy Shop War. Comme de nombreux jeunes lecteurs s’intéressent à ses livres, Brandon parcourt le pays pour parler aux étudiants, avec ce message : « l'imagination peut vous emmener loin ». Dans une interview, Brandon Mull a dit : « J'ai essayé de réussir une carrière dans l’écriture, j’y ai rêvé depuis le lycée et je m’y suis mis sérieusement depuis l’université, il y a donc déjà pas mal d'années. »
Ceux qui lui ont donné le plus d’inspiration pour ses histoires sont J. R. R. Tolkien, C. S. Lewis, et J. K. Rowling3. (source Wikipédia)
Site de l’auteur : http://brandonmull.com/site
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29/03/2012
Le béton qui coule dans nos veines (L. SCHAACK-G. HAMEL)
« Prince G a repéré depuis quelques jours cette ouverture discrètement découpée à la cisaille par d’autres graffeurs. »
New York, 1991, dans le Bronx. Prince G., un jeune graffeur renommé, meurt écrasé par un métro dans un dépôt où il était en train de peindre. L'enquête de police conclut à un suicide. Mais cette réponse ne satisfait pas ses proches et dix ans plus tard, Prince G est toujours dans les mémoires…
Roman Hip Hop de la collection backstage, ce Béton qui coule dans nos veines se révèle un document tout à fait passionnant sur la culture Hip Hop autant qu’un roman presque policier qui explore en revenant en arrière différents aspects de la vie de ce prince G, un jeune Costaricain talentueux. Ce roman, divisé en cinq parties (cinq tracks) présente cinq points de vues différents, depuis ceux des meilleurs amis jusqu’au conducteur du métro.
Le kaléidoscope ainsi formé permet de retracer l’histoire de ce jeune homme et de son entourage tout en appréhendant cette culture Hip Hop avec ses codes et ses figures. L’intérêt de cette narration éclatée est également de faire prendre conscience de l’évolution de chacun des survivants, de leur chemin parcouru dans la vie, avec en filigrane cette question : sont-ils restés fidèles à la mémoire de PRINCE G ?
S’il peut sembler un peu obscur initialement, avec son langage « des rues » et ses références musciales, Le Béton qui coule dans nos veines est un vrai roman d’apprentissage.
Bref, les graffeurs du Bronx, de Harlem ou de Brooklyn étaient en train d’inventer un nouvel et fascinant alphabet. Leurs lettres ressemblaient à des créatures vivantes, organiques, avec des jambages, des bosses, des flèches, des points, des personnages, des boucles… Elles étaient molles, bulbeuses, transparentes, fondues les unes dans les autres ou en 3D… Au fur et à mesure que la technique évoluait, de simples marqueurs à la bombe aérosol et au pochoir, elle inventait ses propres règles. Les graffeurs et leur crew passaient du wagon à la rame entière, en allant toujours plus loin dans l’appropriation de la zone graphique. C’est là que je me suis dit que quelque chose d’important se passait. Pile au moment où la Ville a décidé de lancer la guerre du graffiti. Vous vous souvenez de ça ?
Laurence SCHAACK – Goulven HAMEL, Le Béton qui coule dans nos veines.
Backstage - Nathan
240 pages – 10,50€
Paru en 2012
Feuilleter les premières pages : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092532140
Les auteurs :
Laurence SCHAACK est auteure de romans adultes et jeunesse et de documentaires pour enfants. Elle a également été journaliste radio et de presse écrite pendant quinze ans.
Goulven HAMEL est musicien rock, journaliste pigiste, auteur de plusieurs romans. Il enseigne également l’histoire de la musique.
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21/03/2012
Instinct 3 (V. VILLEMINOT)
« Tim sut précisément à quel moment ils entrèrent clandestinement sur le territoire des Etats-Unis. »
Cinq mois après le tragique dénouement de Lausanne, les enfants de McIntyre se sont réfugiés dans la maison de Tim à Missoula, Etats-Unis. Ils sont recherchés par la police et tentent de retrouver la paix dans la clandestinité pendant qu’en Europe, des morts étranges se produisent dans les Alpes. Dépressif depuis la mort de son père adoptif, Shariff va les entraîner à nouveau en enfer…
Troisième et dernier opus de la trilogie, Instinct 3 renoue avec ce qui a fait le succès du premier (et que le deuxième avait un peu perdu) : suspense implacable, violence bestiale et réflexion sur nature et culture. Ce sont désormais deux conceptions qui s’opposent : ceux qui laissent libre cours à leur instinct de sauvagerie et ceux qui tentent de le museler. Plus question d’expériences, les fauves sont lâchés. Et cela saigne. Beaucoup.
Le couple formé par Flora et Tim se précise et s’installe, il mûrit, ayant désormais un rôle de presque adultes et donc de parents face à Shariff, l’adolescent éternel. C’est donc sur eux qu’il reportera ses souffrances et sa rébellion, les amenant une fois de plus à agir contre leur nature. Pour le reste, Flora est toujours la catwoman-hacker de génie, Tim celui qui cherche à en savoir plus sur les circonstances de la mort de ses parents et de son frère et Shariff mettra beaucoup de temps avant de revenir le brillant samouraï qu’il a été.
Ce troisième volume approfondit le personnage de Tim, celui par qui tout avait commencé, en l’emmenant à la recherche de lui même dans les tentes de sudation d’Amérique du Nord, et il est à noter que l’auteur propose deux fins : la première, refusée par l’éditeur, est consultable sur Facebook, et elle offre une perspective tout à faite différente du roman, le rendant plus puissant encore. On quitte finalement cette trilogie avec une impression de mains qui se croisent enfin, apaisées, et presque à s’ouvrir sur autre chose…
Il s’était perdu, parce qu’il n’était rien sans eux. Les livres.
Les livres étaient sa famille, son autre famille, plus ancienne, plus précise, plus patiente et exigeante encore que Ronald McIntyre, bien davantage que Flora et Tim, quoiqu’il pût aimer quelqu’un plus que Flora et Tim. La Bibliothèque était son milieu, son biotope, dont il avait besoin et le nourrissait, l’oxygénait, étanchait sa soif, l’abritait, de même qu’il avait besoin d’un aquarium d’eau salée l’autre moitié de son temps. Il avait quitté cette bibliothèque le jour du conseil élargi lorsque le samouraï, armé de son pistolet automatique, avait retourné la situation à lui tout seul. Depuis, Paul avait consommé sa trahison, Matthew était mort, son père était mort, Kate était morte, la Bibliothèque de l’Institut avait brûlé, avec, dérisoires, fichées dans son plafond calciné, effondré, quelque part parmi les poutres enchevêtrées, trois balles qui avaient sans doute fondu et dont le métal témoignait qu’un gamin avait tenu tête, le dernier, aux prédateurs.
Vincent VILLEMINOT, Instinct 3.
Blast - Nathan
350 pages – 15,50€
Paru en 2012
Feuilleter un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092528372
rappel : Instinct 1 et Instinct 2
Page Facebook du roman : http://fr-fr.facebook.com/pages/Instinct-par-Vincent-Vill...
Interview de l’auteur : http://blog.nathan/jeunesse
L’auteur : Vincent VILLEMINOT a une quarantaine d’années et vit dans les Alpes françaises où il a d’ailleurs situé l’action de son roman. Ancien professeur d’écriture au Caire et ancien journaliste, il est désormais écrivain à plein temps.
18:10 Publié dans Fantastique | Lien permanent | Tags : nathan, blast, villeminot, instinct, adolescents, métamorphose | | Facebook | |