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05/01/2011

Bal de givre à New York (F. COLIN)

« Lorsque j’ouvris les yeux, je crus d’abord que tout était terminé. »

New York, l’hiver. Anna Claramond vient de se faire renverser par une limousine blanche dont le passager est un jeune homme répondant au nom étrange de Wynter Seth-Smith. Très vite ce dernier va se révéler empressé, très empressé auprès de la jeune fille, cherchant à l’attirer dans son univers, riche, somptueux et… blanc, si blanc. Orpheline, vivant seule avec son maître d’hôtel télékinésiste dans un manoir immense, Anna va très vite ne savoir que faire : céder aux avances du beau Wynter ou résister, sous le regard invisible d’un mystérieux "Masque" ?

Truffé de références littéraires de la littérature fantastique, jusqu’aux choix des adjectifs (le « fuligineux » cher à Baudelaire traduisant Poe), Bal de givre à New York se déroule dans l’univers poétique des contes de fées de l’enfance, depuis le manoir enchanté de la Belle et la Bête avec ses objets animés à la Reine des neiges d’Andersen. Il se dégage à la lecture de ce roman un double sentiment : de l’agacement mêlé de curiosité. Agacement car l’histoire d’Anna est trop belle, trop parfaite pour être crédible. Et curiosité car justement, le lecteur ne peut que s’interroger et chercher à soulever le voile pour comprendre ce qui ce cache derrière tout ça. Quelle étrange sensation que celle de lire un roman où tout ne serait que chausse-trappe…

Et c’est ainsi que l’on avance dans la lecture à l’affût du moindre indice qui permettrait de se mettre sur la piste de la vérité, et ces derniers sont nombreux : noms codés, descriptions ambiguës, autant d’éléments qui prennent une nouvelle dimension lors de la révélation finale. La reconstitution du puzzle laisse le lecteur stupéfait, le souffle coupé par l’aplomb du narrateur et avec l’impression que le sol se dérobe sous ses pieds.

Une fois de plus, Fabrice COLIN fait une démonstration de sa virtuosité littéraire : la langue est précise, l’intrigue parfaitement menée, et il parvient sans problème à entraîner son lecteur dans son univers personnel, un univers qui mêle réel, fantastique, heroic fantasy et roman gothique. Une  lecture multiple et jubilatoire.

Les toits de New York, sur les bords de l’Hudson, dessinaient sous la brume un patchwork éblouissant. Partout, des géants d’acier et de verre se frayaient un chemin vertical entre des lacis de ponts aériens. Des faisceaux argentés fouaillaient le ciel.

La tour Seth-Smith se dressait là-bas, sur les bords d’un Central Park constellé de lacs obscurs, rayé de routes lumineuses. Un jeu de construction titanesque, voilà ce qu’était devenu New York, et sur ce plateau minéral, un homme – mon père – avait tracé des lignes, jeté des passerelles, déroulé des toits plus larges que le monde. Dans un silence ombré, l’auguste dirigeable aux flancs nacrés de lune glissait sur le labyrinthe des buildings, par-delà les noires et souveraines contorsions du fleuve.

Fabrice  COLIN, Bal de givre à New York.

Wiz - Albin Michel

293 pages – 13,50€

Paru en 2011

L’auteur : Né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)

Site internet : http://fabrice-colin.over-blog.com

Merci encore à F/.

Un autre extrait : Souper singulier

10:17 Publié dans Fantastique | Lien permanent | Tags : wiz, albin michel, fabrice colin, new york, bal | |  Facebook | | |

30/12/2010

Percy Jackson - Le Dernier Olympien (R. RIORDAN)

« La fin du monde a commencé à l’instant où un pégase s’est posé sur le capot de ma voiture. »

Cette fois, c’est la lutte finale. Chronos a réussi à rassembler autour de lui tous ceux que les dieux de l’Olympe avaient laissés de côté ou dans l’ombre, les inconnus, les sans-grade, et toute cette armée veut en découdre avec un seul but : détruire l’Olympe et ramener le chaos. La prophétie va enfin être révélée à Percy Jackson et il devra prendre son destin – et celui du reste de l’humanité – en main.

Voici venu l’ultime et dernier volume de cette saga « Percy Jackson » : il va avoir seize ans, et la fameuse prophétie va prendre tout son sens. Les combats s’enchaînent sans répit et laissent bien peu de temps au héros et à ses amis d’approfondir leurs relations ou de faire dans la psychologie. Les vingt-trois chapitres se succèdent à un rythme infernal, jusqu’à l’explosion finale.

Le dernier Olympien se révèle le plus décevant des cinq tomes. A l’humour et l’observation fine des adolescents d’aujourd’hui plongés dans un univers qui n’est pas le leur, c’est à une succession des scènes d’action que l’on est convié. Les rapports entre les personnages sont survolés, la traduction souvent approximative et le langage pseudo-jeune est relâché de manière presque artificiel tant l’auteur joue du « chais pas » et autres « wep ». C’est une déception, mâtinée d’un peu d’appréhension car visiblement, la fin laisse présager d’une suite…

Rêver, pour un demi-dieu, ça craint un maximum.

Parce qu’on ne peut jamais faire de simples rêves. Il faut toujours qu’il s’y mêle des visions, des présages et tout cet attirail mystique qui me prend vraiment la tête.

J’ai rêvé que j’étais dans un palais obscur, au sommet d’une montagne. Pour mon malheur, je l’ai reconnu : c’était le palais des Titans, au sommet du mont Orthrys, situé en Californie et que le commun des mortels appelle le mont Tamalpais.

Rick RIORDAN, Le Dernier Olympien.

Wiz – Albin Michel

426 pages – 13,50 €

Titre original : The Last Olympian  – Paru en 2009 – Traduit en français en 2010

L’auteur : né en 1964, Rick Riordan a d’abord suivi des études musicales pour devenir guitariste. C’est pourtant en littérature anglaise et en histoire qu’il sera diplômé. Après quinze ans d’enseignement, il se consacre à l’écriture. Ses romans policiers pour adultes lui ont valu trois des prix littéraires américains les plus prestigieux.

Site internet (en anglais) : http://www.rickriordan.com

Rappel : le tome 1, Le voleur de foudre ; le tome 2, La Mer des monstres ; le tome 3, Le Sort du Titan ; le tome 4, La Bataille du labyrinthe ; le tome 5, Le Dernier Olympien.

27/12/2010

Le Monde de Marcelo (F. X. STORK)

« - Marcelo ? Tu es prêt ?

Je lève mon pouce : cela veut dire que je suis prêt.»

Marcelo a dix-sept ans. Très beau, très intelligent, il est cependant différent des autres et est élève d’une institution spécialisée, Paterson. Il souffre du syndrome d’Asperger, une forme légère d’autisme. Mais cet été-là, son père, brillant avocat, a décidé de le faire entrer « dans le monde réel » : il va travailler au cabinet et se confronter à la normalité. Le jeune homme va faire de nombreuses découvertes, apprendre à surmonter ses peurs et, finalement, entrer dans le monde adulte.

C’est un roman profondément humaniste qu’a écrit Francisco X. STORK. Ce n’est pas un roman sur le handicap et les manières de le surmonter, ni même sur l’intégration, c’est tout simplement l’histoire d’êtres humains, avec leurs failles, leurs défauts, leurs fragilités et, surtout, leurs qualités. Marcelo SANDOVAL est différent, c’est-à-dire qu’il a besoin de plus de temps pour agir, qu’il doit peser le pour et le contre, qu’il doit dépasser les multiples obstacles qui se dressent devant lui, mais il n’en est pas moins fin, intelligent et sensible. Il est celui qui démasque, dans tous les sens du terme : traquant le sens propre dans le figuré, étudiant les expressions de chacun, ne pouvant faire une tâche que lorsque la précédente est complètement accomplie.

C’est un Pur, marionnette simplette pour les uns, être précieux pour d’autres. A travers le roman, c’est son apprentissage qu’il va faire, celui de la vie, celui de l’autonomie, celui de la difficile prise de décision. Celui des renoncements aussi.

Rendant Marcelo narrateur de sa propre histoire, Francisco X. STORK transcrit admirablement son fonctionnement, sa manière d’être et de penser et, surtout, son intrinsèque bonté. Son héros rend les autres meilleurs car il va chercher en eux ce qu’ils ont de meilleur, mais les autres personnages ont eux aussi leur part d’ombre et de lumière. Le message transmis par ce roman est beau, tout simplement, et l’on ressort comme purifié de sa lecture. Régénéré.

- Il y a des choses que je suis incapable de faire, même si je le veux.

- Quoi, par exemple ?

- Il y a tant de choses avec lesquelles j’ai énormément de difficultés. Je ne peux pas me rendre dans un lieu inconnu sans plan. Je me trouble quand on me demande de faire plus d’une chose à la fois. Les gens emploient des termes que je ne comprends pas ou on des expressions du visage impossibles à décrypter. Ils attendent de moi des réponses que je ne peux leur fournir.

- Peut-être que si tu ne peux faire tout cela, ce n’est pas parce que tu n’en as pas les capacités, mais parce que tu ne t’es jamais trouvé dans la situation où tu devais les faire.

Francisco X. STORK, Le Monde de Marcelo.

Gallimard Jeunesse

380 pages – 13,50 €

Titre original : Marcelo in the real world – Paru en 2009 – Traduit en français en 2010

L’auteur : Francisco X. STORK est né au Mexique et vit aux USA depuis l'âge de neuf ans. Il a étudié au Latin American Litterature à Harvard après Columbia University. Il vit actuellement avec sa femme à Boston.

Blog de l’auteur (en anglais) : http://www.franciscostork.com/blog

19/12/2010

La Vie extraordinaire des gens ordinaires (F. COLIN)

« Depuis huit mois, passionnément, je me tenais à son chevet. Poète : ainsi l’avais-je baptisé, sentant, dès le premier regard, que rien, jamais, ne lui conviendrait mieux.»

Décidé à « faire quelque chose pour (s)on prochain », Fabrice COLIN a décidé de s’engager dans une association d’aide aux malades et, ce faisant, est entré en contact avec un mystérieux personnage qu’il a baptisé « le poète ». Incurablement malade, il va confier à Fabrice une épaisse enveloppe. Sa mission : lire, lire, et, si ça lui plaît, se débrouiller pour en faire un livre. Ainsi est née La Vie extraordinaire des gens ordinaires, recueil de vingt-et-une nouvelles mettant en scène des personnages étonnants, quoiqu’absolument « normaux » en apparence. Mais où est la normalité ?

Reprenant la formule qu’il a déjà utilisé dans sa saga Mendelson, à savoir se mettre en scène lui-même à l’intérieur de son ouvrage, Fabrice COLIN nous propose ici un livre tout à fait surprenant, recueil de textes entre nouvelles et chroniques, récit d’un voyage autour du monde à la recherche d’humains ordinaires plus extraordinaires les uns que les autres. Qu’il s’agisse de l’homme qui a vu des hommes dans les nuages, du plus fabuleux restaurant du monde ou de l’héritière aux chats, le romancier excelle à brosser des portraits sur le fil, celui de gens en apparence tout à fait normaux mais qui vivent cependant à la lisière du surnaturel, dans une étrangeté pas si inquiétante que cela.  De pures nouvelles fantastiques, en somme.

L’écriture est, comme toujours, précise et impeccable, les personnages sont suffisamment farfelus pour être attachants, avec cette pointe de désespoir et de résignation qui fait l’homme. La Vie extraordinaire des gens ordinaires est un livre que l’on repose avec un étonnant sentiment, celui d’avoir lu un ouvrage atypique, fragile et lumineux. Inclassable en tout cas.

Le poète entendait montrer aux gens que la vie vaut la peine d’être vécue. C’était un rêveur, un idéaliste. Les rêveurs et les idéalistes finissent leurs jours dans la solitude et l’affliction : c’est là une triste vérité. Leurs histoires, néanmoins, leur survivent et sont libres.

Tout comme, naturellement, vous êtes libres d’y croire.

Fabrice  COLIN, La Vie extraordinaire des gens ordinaires.

Flammarion

340 pages – 13€

Paru en 2010

L’auteur : Né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)

Site internet : http://dreamericana.free.fr/fabricecolin.htm  

Blog : http://fabrice-colin.over-blog.com

13/12/2010

Harry Potter en robe de velours

Pour fêter (commémorer ?) la fin de la saga Harry Potter, Gallimard a décidé de rééditer le premier volume de la saga, Harry Potter à l'école des sorciers, dans un très beau coffret en velours noir, avec incrustations dorées.

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L'occasion, pour 11,90€, de faire LE cadeau qui a toutes les chances de plaire tout en impressionnant...

13:15 Publié dans Fantastique | Lien permanent | |  Facebook | | |