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14/06/2010

Vango (T. DE FOMBELLE)

Vango.jpg« Quarante hommes en blanc étaient couchés sur le pavé. »

Paris, avril 1934. Un jeune homme de seize se prépare à être ordonné prêtre, mais un événement, brutal et inattendu, va venir tout faire basculer. C'est le début d'une errance, à travers le temps et l'histoire, depuis les îles éoliennes jusqu'en Amérique...

Peu à peu, le narrateur va nous reconstituer l'itinéraire de Vango, orphelin recueilli avec sa gouvernante sur l'île de Salina : son enfance, le mystère qui plane sur son arrivée, puis ses départs, ses rencontres et ses découvertes. Magnifique roman initiatique, Vango se clôt sur une promesse, celle d'un prochain tome : Un Prince sans royaume.

C'est à une plongée vertigineuse dans la première moitié du vingtième siècle que nous invite Timothée de FOMBELLE avec son roman. Son héros est magnifique, meurtri, seul, et cependant protégé par une multitude de personnages mystérieux qui se dressent au fil de ses chemins. Les personnages qui viennent à sa rencontre sont extraordinairement humains, originaux, un peu marginaux avec leur façon de suivre leur route, et l'ensemble crée un univers où il fait bon se complaire. Même si cet univers est à feu et à sang : la guerre de 14, la montée de Staline, tous ces fils s'entremêlent, créant une confusion où l'on pressent que la clef est Vango, lequel ne le sait pas lui-même...

L'écriture de Timothée de FOMBELLE est une écriture de voyageur, à l'instar de son personnage éponyme. La langue est riche, ciselée et polie comme un petit galet que l'on aurait ramassé sur une plage et que l'on garderait précieusement au fond de sa poche, la tâtant de temps en temps pour vérifier qu'elle est toujours là. L'histoire est un tourbillon d'aventures, humaines, romantiques, poétiques, cruelles, et c'est un bonheur de s'y immerger.

Vango poussa sur la pente de ce volcan éteint.

Il y a trouva ce dont il avait besoin.

Il grandit avec trois nourrices : la liberté, la solitude et Mademoiselle. A elles trois, elles firent son éducation. Il reçut d'elles tout ce qu'il croyait possible d'apprendre.

A cinq ans, il comprenait cinq langues mais ne parlait à personne. A sept ans, il grimpait les falaises sans avoir besoin des pieds. A neuf ans, il nourrissait les faucons qui plongeaient sur lui pour manger dans sa main. Il dormait torse nu sur les rochers avec un lézard sur le cœur. Il appelait les hirondelles en sifflant. Il lisait des romans français que sa nourrice achetait à Lipari. Il montait en haut du volcan pour se mouiller les cheveux dans les nuages. Il chantait des berceuses russes aux scarabées. Il regardait Mademoiselle couper les légumes avec des facettes impeccables comme on taille les diamants. Puis il dévorait sa cuisine de fée.

Timothée de FONTBELLE, Vango.

Gallimard Jeunesse

271 pages - 17€

Paru en 2010

L'auteur : Timothée de Fombelle est né en 1973. D'abord professeur de lettres, il se tourne tôt vers le théâtre. En 1990, il crée une troupe pour laquelle il écrit des pièces qu'il mettra lui-même en scène. Depuis, il n'a cessé d'écrire pour le théâtre.
Sa pièce Le phare, écrite à dix-huit ans, est traduite et jouée en Russie, Lituanie, Pologne et au Canada. Son texte Je danse toujours (Actes Sud) a été lu à l'ouverture du festival d'Avignon, en 2002. Tobie Lolness - La vie suspendue est son premier roman, publié en 2006 et traduit en vingt-six langues. Suivront la suite, Les yeux d'Elisha, en 2007, puis Céleste, ma planète, en 2008.

Autre extrait : La cuisine de Mademoiselle

SELECTIONNE POUR LES PRIX DES INCORRUPTIBLES 2011-2012 - CATEGORIE 5°-4°

07/06/2010

Le choix de Giovanna (E.M. REES)

Le choix de Giovanna.gif« La journée avait commencé par un temps exécrable et une nouvelle merveilleuse : j’étais invitée, moi, Giovanna Cenami, à une fête au palais ducal !»

Giovanna a quatorze ans. Elle est orpheline de mère et, suivant son père, riche commerçant italien, se rend pour la première fois à Bruges en 1432. Ce dernier, soucieux de la marier rapidement, va lui faire découvrir le grand monde, et, notamment l’atelier du peintre Jan Van Eyck. Vont s’ensuivre nombre de rebondissements car la belle, évidemment, a du caractère et pas du tout l’intention d’accepter le mari que lui propose son père…

C’est une lecture légère et romantique que propose ici E. M. Rees, mâtinée de références littéraires et picturales. La jeune Giovanna serait la dame du fameux tableau des époux Arnolphini et le récit emprunte largement à la guerre des clans d’un certain Shakespeare… Néanmoins, l’histoire se lit facilement, le récit à la première personne de la jeune fille y fait beaucoup et l’on suit sans trop rechigner ses mésaventures, même si la fin est un peu – beaucoup ? – prévisible…

Je m’efforce de rester immobile et je m’interdis de me retourner pour voir pourquoi, au fond de l’atelier, Johan, l’autre apprenti, a cessé de poncer le panneau qu’il préparait. Tout m’intrigue dans l’atelier du Maître. Bien que j’aie passé beaucoup de temps ici, je trouve toujours cet endroit magique… même si l’art n’a rien à voir avec la magie, comme me l’a répété d’innombrables fois le peintre. Dans son atelier, ce ne sont pas des magiciens qui travaillent, mais des artistes, des artisans et des apprentis durs à la tâche.

Elizabeth M. REES, Le Choix de Giovanna.

Nathan

330 pages – 14,95 €

Titre original : The Wedding – an encounter with Jan Van Eyck – Paru en 2005

Traduit en français en 2008

L’auteur : Elizabeth MARRAFFINO-REES a une passion pour l’écriture depuis l’âge de sept ans ! Elle a publié plus de cinquante livres pour la jeunesse. Elle est également peintre, poète, sculpteur, et enseigne son art à New York où elle vit.

21:30 Publié dans Historique | Lien permanent | Tags : rees, bruges, van eyck, peinture, nathan | |  Facebook | | |

02/06/2010

Camelot (F. COLIN)

camelot.jpg« Guérirons-nous un jour des blessures de notre jeunesse ? »

Nathan a dix-sept ans et se prépare à passer des vacances studieuses afin de passer à la rentrée son diplôme de fin d’étude. Comme lui, quatre de ses camarades ont échoué en juin et sont condamnés à bachoter tout l’été dans ce pensionnat huppé. Un nouveau venu, Arthur, va venir semer le trouble parmi les quatre amis et faire souffler un grand vent d’aventure. Nouveaux Lancelot, Gauvain, Tristan et Perceval, ils vont partir en quête de leur Graal…

Dans l’avant-propos de son roman, Fabrice COLIN revendique bon nombre de références littéraires absolument indéniables : Le Grand Meaulnes, Les Disparus de Saint-Agil, pour n’évoquer que les plus évidentes. L’entreprise est audacieuse et presque dérangeante : la bande d’amis va connaître une initiation pour le moins brutale et ravageuse.

Le choix d’une narration à la première personne, à travers le personnage de Nathan, le plus « extérieur » à la magie en apparence est tout à fait judicieux car il permet de vaincre les réticences du lecteur et de mieux le faire plonger dans l’aventure. On pourra cependant regretter un dénouement un peu précipité et une fin qui laisse, justement, un petit goût d’inachevé, mais c’est cependant une intéressante relecture de l’épopée arthurienne, baignée de références multiples.

Camelot !

Le nom résonne encore tel un sésame. Camelot, la forteresse, les murailles blanches vertigineuses, camelot la cité éternelle et le fracas des armes, les cavalcades lourdes, la plainte d’un cor doré au-dessus de l’océan vert !

Camelot était cela, et plus encore.

Fabrice COLIN, Camelot.

Karactère(s) – Seuil

204 pages – 9,50€ Paru en 2007

L’auteur : né en 1972, Fabrice COLIN est un auteur prolifique et reconnu de Fantasy. Il a publié de nombreux romans, romans graphiques, BD et nouvelles en jeunesse et en adulte. Il a été primé pour : Le Cycle d'Arcadia : Vestiges d'Arcadia, prix Ozone 1999 (Meilleur roman de fantasy francophone). Dreamericana, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman français). CyberPan, Grand Prix de l'Imaginaire 2004 (catégorie Roman jeunesse)

Site internet : http://dreamericana.free.fr/fabricecolin.htm

31/05/2010

Teen Song (C. DESMARTEAU)

teen_song.jpg« C'est ma tante qui m'a offert ce carnet.  »

Elle a quinze ans, va au collège et griffonne tout le temps. Sur tout. Et elle est passionnée par Led Zeppelin, un groupe « pas vraiment de son âge ». Ses parents sont divorcés et elle vit avec sa mère et son beau-père. Elle adore son petit frère de trois ans, « qui sent bon le bébé », et déteste son  « collège de curé » où sa mère l'a inscrite pour échapper à la ZEP. C'est l'histoire d'une adolescente de son temps, avec ses doutes et ses enthousiasmes, ses révoltes et ses expériences.

Il y avait « Teen spirit » de Nirvana, voici « Teen song » de Claudine DESMARTEAU. Mêmes riffs nerveux, mêmes ruades dans les brancards, même révolte qui brûle tout, même esprit en ébullition. Dessins comme griffonnés  nerveusement, mots qui sortent comme ils seraient prononcés, le roman de Claudine DESMARTEAU sent l'authenticité et c'est une vraie bouffée de jeunesse qui vous saisit à sa lecture.

Bien sûr, la langue n'est pas toujours châtiée, bien sûr la syntaxe se joue des codes, mais la vérité est là, et les idées aussi. Loin de faire un roman à la gloire d'une « fan », l'auteur dessine des instantanés de vie d'une adolescente de son temps, avec son iPod et ses angoisses face à la crise. Claudine DESMARTEAU a su trouver le ton juste, sans jamais qu'il paraisse artificiel ou forcé, et le vecteur de la musique de Led Zep' pour dire tout ce que son héroïne ne parvient pas à retranscrire avec ses mots à elle. C'est un admirable témoignage sur l'adolescence, celle d'une ado sans problèmes  a priori, sinon celui de devoir grandir...

J'ai 15 ans et je massacre les petits airs pourris qu'on doit apprendre à la flûte à bec. Je chante faux, je suis nulle en maths et je sais pas ce que je veux faire plus tard. Ce que j'aime, c'est écouter de la musique et dessiner. Je me rappelle plus quand j'ai commencé, mais je dessine et je gribouille tous les jours. Mais gribouilleur, c'est pas un métier sérieux.

Je veux pas faire un métier sérieux, comme médecin ou informaticien ou chimiste ou avocat ou pharmacien ou commercial. Alors j'angoisse.

Claudine  DESMARTEAU, Teen Song.

Albin Michel

190 pages - 12,50€

Paru en 2009

L'auteur : Claudine DESMARTEAU est une illustratrice et auteur française qui a suivi des études d'arts appliqués, puis travaillé dans plusieurs agences de publicité. Elle a commencé ensuite à dessiner pour la presse  en parallèle (Le Nouvel Observateur, Les Inrocks).

Une interview de l'auteur : http://www.ricochet-jeunes.org/invites/invite/23-claudine-desmarteau

Site internet : http://claudine.desmarteau.perso.sfr.fr

28/05/2010

Percy Jackson - La Bataille du labyrinthe (R. RIORDAN)

« Je n’avais vraiment aucune envie de faire exploser une école de plus pendant les grandes vacances. »

Et pourtant… Percy joue décidément de malchance : il va rencontrer de nouveaux monstres, encore inconnus au bataillon, les empousas. Avant de retrouver la colonie des Sang-Mêlés et de repartir pour de nouvelles aventures, à la poursuite de Minos dans le labyrinthe de Dédale. Parallèlement à cela, Nicolas Di Angelo s’enfonce dans le monde de la nuit, tandis que Grover poursuit sa quête du dieu Pan et va découvrir quelque chose de terrible pour notre monde…

Un volume plein de multiples rebondissements que ce quatrième tome des aventures du fils de Poséidon. Une fois de plus, les intrigues se ramifient, les personnages s’étoffent, les liens se font et se défont et le compte à rebours s’accélère : à la fin de ce volume, Percy fête ses quinze ans et n’est plus qu’à un an de la fameuse malédiction.

Le personnage de Nicolas Di Angelo se distingue particulièrement de l’ensemble. Esquissé dans le tome précédent, il prend ici de l’ampleur, s’affirmant en parallèle du personnage de Percy, comme un contre-point à la fois énigmatique et touchant. Énigmatique de par ses origines et son histoire, que lui-même ignore en partie, et touchant à cause de sa jeunesse et de sa solitude. Enfin, Rick RIORDAN profite de son livre pour délivrer un message « écologique » via le dieu Pan, message qui ne pourra que toucher les jeunes lecteurs.

Mais mon nom, Pan… à l’origine, il signifiait « campagnard ». Le savais-tu ? Et puis, au fil des ans, il en est venu à signifier « tout ». L’esprit de la nature doit se répartir entre vous tous, maintenant. Tu dois le dire à tous ceux que tu rencontres : si vous voulez trouver Pan, faites vivre son esprit en vous. Recréez la nature sauvage, par petits bouts, chacun dans votre coin du monde. Vous ne pouvez pas compter sur quelqu’un d’autre, pas même sur un dieu, pour le faire à votre place.

Rick RIORDAN, La Bataille du labyrinthe.

Wiz – Albin Michel

410 pages – 13,50 €

Titre original : The Battle of the Labyrinth – Paru en 2008 – Traduit en français en 2010

L’auteur : né en 1964, Rick Riordan a d’abord suivi des études musicales pour devenir guitariste. C’est pourtant en littérature anglaise et en histoire qu’il sera diplômé. Après quinze ans d’enseignement, il se consacre à l’écriture. Ses romans policiers pour adultes lui ont valu trois des prix littéraires américains les plus prestigieux.

Site internet (en anglais) : http://www.rickriordan.com/

Rappel : le tome 1, Le voleur de foudre ; le tome 2, La Mer des monstres ; le tome 3, Le Sort du Titan ; le tome 4, La Bataille du labyrinthe ; le tome 5, Le Dernier Olympien.