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23/03/2011

Seul dans la ville entre 9h00 et 10h30 (Y. GREVET)

« Tout a commencé par une expérience littéraire que madame Darlène, notre professeur de français, avait intitulée « Création-récréation ». »

A sa classe de Première littéraire, un professeur de français a proposé le sujet suivant : « Postez-vous seul à un endroit du centre-ville entre 9h00 et 10h30 et écrivez ce que vous voyez ou ce que cela vous inspire. La forme est libre: description, fiction, poésie… »  Sauf que… ce jour-là, le notaire de la ville a été assassiné ! Et qu’Erwan, un des élèves de madame Darlène, est persuadé que les copies de ses camarades cachent forcément un indice. Aidé d’une camarade de classe, ils vont se mettre sur la piste du coupable.

L’idée de départ est parfaitement trouvée : jouer sur les différentes visions des choses pour y traquer la vérité, à la manière  des exercices de style de R. QUENEAU, la trouvaille est judicieuse. De surcroît, elle permet à l’enseignant GREVET de se livrer à l’exercice d’auto-parodie, en ajoutant à chaque fois les commentaires du professeur sur la copie.

Le narrateur, Erwan, est un élève moyen, qui subit la pression paternelle de la réussite et qui tente de mener de front sa vie d’ado qui découvre les sentiments amoureux et d’élève qui tente de se préparer au mieux à son bac de Français. A travers sa relation avec Cassandre, jeune fille issue d’un milieu plus favorisé, c’est également la découverte de relations sociales autres que celles qu’il connaissait jusqu’alors.

La trame policière est bien menée, sans être trop prégnante et prendre le pas sur le reste, et la narration alerte, jouant sur la diversité est points de vue, en fait une lecture tout à fait plaisante.

- Voilà, je vous explique. La police a lancé un appel à témoins pour le meurtre du notaire qui s’est déroulé pendant que...

- Mais ce n’est pas vrai ! Vous recommencez avec votre histoire. Vous êtes têtu.

- Madame ! Les enquêteurs piétinent. Nous devons les aider. C’est une question de civisme. La vérité doit triompher.

- Erwan, s’il vous plaît. J’ai lu très attentivement toutes les copies et peux vous assurer qu’aucun de vos camarades n’a été témoin d’un meurtre.

- Je n’ai pas dit ça. Mais des éléments jugés par vous sans importance peuvent s’avérer extrêmement intéressants pour des yeux avertis. Les policiers en charge de l’affaire peuvent faire des recoupements avec des éléments en leur possession. Vous devriez les contacter, madame.

- Je n’ai pas de temps à perdre et vous non plus ; le bac blanc est dans trois semaines et je sais que vous n’êtes pas prêt. Alors, n’en parlons plus. Concentrez-vous sur vos examens et laissez la police faire son travail. Au revoir.

Yves GREVET, Seul dans la ville entre 9h00 et 10h30.

Syros

220 pages – 13,90€

Paru en 2011

L’auteur : Yves GREVET est né en 1961 à Paris. Il est marié et père de trois enfants. Il habite dans la banlieue est de Paris, où il enseigne en classe de CM2. Il est l’auteur de romans ancrés dans la réalité sociale. Les thèmes qui traversent ses ouvrages sont les liens familiaux, la solidarité, l’apprentissage de la liberté et de l’autonomie. Tout en restant fidèle à ses sujets de prédilections, il s’essaie à tous les genres. Après Méto, une trilogie de science-fiction, il signe avec Seul dans la ville entre 9h00 et 10h30 son premier roman d’enquête.

11:56 Publié dans Policier | Lien permanent | Tags : syros, grevet, devoir, adolescent, lycée, policier, enquête | |  Facebook | | |

02/02/2011

Mon Vaisseau Te Mènera Jeudi Sur Un Nuage (M. MALTE)

« Mercure a le cœur dur. Un cœur de fer. »

Parce que sa petite sœur Juju est malade, Romain vient emménager pour une semaine avec ses parents dans La Maison des Parents. Située en face de l’hôpital où est soignée sa sœur, elle héberge les familles des malades. C’est là qu’il va faire la connaissance d’Alexia, une fille de son âge un peu tête à claque qui en sait plus long que tout le monde sur les médecins et les maladies. Ce qui n’intéresse pas Romain. Lui, sa passion, c’est l’astronomie. Plus tard, il ira dans l’espace, c’est sûr.

Marcus MALTE choisit ici d’aborder un sujet délicat : le cancer des enfants et, surtout, les conséquences sur les proches. A travers ce court roman, il brosse une galerie de personnages qui réagissent tous différemment face à la situation : du déni à la fuite, de la douleur à l’incompréhension, tout y est. Confiant les rênes de la narration à Romain, il joue de la naïveté du point de vue pour des choses toujours justes et pleines de sensibilité.

Son personnage caparaçonné dans sa passion, qui ne supporte pas l’odeur de plus en plus prégnante de l’hôpital, va peu à peu apprivoiser une réalité difficile et grandir en regardant des adultes désorientés. Avec tact, avec délicatesse, mais droit au but, Marcus MALTE réussit ici un livre étonnant, qui touche autant les petits que les grands, même si la lecture à partir de dix ans est à réserver aux enfants matures.

-        Ca t’a plu ?

-        Bof. Pas trop.

-        Ah bon ?

-        J’aime pas les magiciens. C’est toujours des faux.

-        Des faux ?

-        Ouais. Ils font semblant d’avoir des pouvoirs magiques, mais en fait ils n’en ont pas. C’est tout truqué, leurs tours. (…) Si c’était un vrai magicien, il ferait disparaître la maladie plutôt que de faire disparaître des foulards.

-        Et puis quoi encore ? Tu confonds les magiciens avec les médecins. Je te signale que le professeur Hatier n’a rien à voir avec Harry Potter.

-        Ouais, ben, je me demande si c’est pas un faux, lui aussi.

Marcus MALTE, Mon Vaisseau Te Mènera Jeudi Sur Un Nuage.

Tempo Syros

115 pages – 5,95 €

Paru en 2011

Lire un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=9782748510607

L’auteur : Marcus Malte est né en 1967 à La Seyne-sur-Mer, et il y est resté. Devant la mer. Il a fait des études de cinéma, mais ça n’a pas trop marché. Il a fait un peu le musicien, mais ça n’a pas trop marché. Aujourd’hui il essaie d’écrire des histoires. Un premier roman publié en 1996 au Fleuve Noir, "Le doigt d'Horace". Depuis, une douzaine de romans publiés, et autant de nouvelles, aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes. Des histoires assez noires, pour la plupart.

Site de l'auteur : http://www.marcusmalte.com

SELECTIONNE POUR LE PRIX DES INCORRUPTIBLES 2012-2013 - CATEGORIE CM2-6°

01/12/2010

Le Bout du monde (L. LE BORGNE)

« Salut, on se connecte ?

Mon nom est Mullowill, mais peu importe qui je suis. »

Parce qu’il s’ennuie sur sa planète aseptisée, parce qu’il vit seul avec sa mère depuis le décès de son père, parce qu’il a quinze ans, Nash fait des bêtises ; et la plus grave le condamne à effectuer des travaux d’intérêt public dans un monde primitif, sauvage et protégé, celui de Toy.

Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu : la navette s’écrase et Nash se retrouve unique survivant du crash. Recueilli par les habitants, il va devoir s’accoutumer à ce mode de vie primitif, où l’on ne connaît ni l’électricité ni l’existence d’autres planètes dans l’univers. Mais ces primitifs le sont-ils vraiment ?

C’est un étonnant roman que nous livre Loïc Le Borgne : brassant poésie et science-fiction, il célèbre un hymne aux beautés de notre planète et à l’urgence d’en prendre soin. Néanmoins il n’y a rien de pesant, de didactique ou de technique dans son livre : l’histoire complexe semble couler de source et l’on se laisse entrainer sans effort sur les chemins de Toy.

La narration entremêle la chronologie, surtout au début, joue des différentes voix pour mieux s’adresser au lecteur, et s’appuie sur le poème d’Arthur RIMBAUD, « Le Bateau ivre »,  pour dérouler son fil. Mais ce réseau de références ne doit pas pour autant rebuter car il n’est que le moyen pour édifier une histoire où la nature est célébrée, où l’esprit est libre et où l’imagination est reine. Le Bout du monde devrait toucher tous les lecteurs, filles ou garçons, à partir de treize ans.

- Tya, dit-il, avant de jeter le sac sur son épaule. Si tu savais ce que j’ai vu !

Elle pose un doigt sur ses lèvres.

- Chut, dit-elle. Tu m’apprendras un jour, mais pas encore. Tu veux savoir ce que je crois ?

- Oui.

- Je crois que nous rampons sur cette terre comme des chenilles, mais qu’en réalité nous sommes des papillons. Nous n’en avons pas conscience, jusqu’à ce que nous arrivions dans le pays profond. Est-ce que je suis loin de la vérité ?

Il l’embrasse en songeant au poisson multicolore et au serpent qui volaient dans l’écume.

- Non, murmure-t-il, tu en es proche.

Loïc LE BORGNE, Le Bout du monde.

Soon – Syros

340 pages – 16,20€

Paru en 2010

L’auteur : Né en 1969 à Rennes, Loïc Le Borgne est, depuis 1993, journaliste dans un quotidien de presse régionale, dans l'ouest de la France. Il vit à La Ferté-Bernard, dans la Sarthe. Marié, père de deux petites filles, il a écrit plusieurs romans toujours ancrés dans la littérature imaginaire (science-fiction, fantastique, thriller). Ecrire est une passion ancienne : il a achevé son premier roman de science-fiction en classe de sixième. Ses thèmes de prédilection : l'écologie, les énigmes scientifiques, la quête de la terre promise, les voyages.

Sa jeunesse en Bretagne lui a inspiré le roman Je suis ta nuit. Loïc Le Borgne est attiré par les vastes horizons. On retrouve le continent africain dans Le sang des lions. Il apprécie aussi les récits des grands voyageurs de la Renaissance, des pirates et coureurs des mers qui prirent le large à l'époque des Grandes Découvertes, et qui ont largement inspiré le cycle d'Eden.

Une interview de l’auteur sur son site : http://www.loicleborgne.com/LBDM/Bonus/interview.php

Site Internet : www.loicleborgne.com

01/11/2010

Le Mystère de la tombe Gaylard (M-C. BOUCAULT)

mystère tombe gaylard.jpeg« Comme chaque samedi midi, après les cours, j’étais rentrée directement à la maison. »

Tous les samedis, Sybille a pris l’habitude d’aller nager en sortant du lycée. En y allant, elle a l’habitude de flâner dans les puces de Vanves où elle adore chiner. Mais un jour, ce n’est plus les habituelles babioles qui attirent son œil, bien plutôt un vieil album photo. Comment des gens ont-ils pu se débarrasser ainsi de souvenirs si intimes ? Choquée, elle décide de racheter l’album pour le ramener à ses propriétaires. Mais elle va découvrir une situation qu’elle n’aurait pas imaginée…

Facile à lire, présentant le portrait d’une adolescente à la fois décidée et sensible, Le Mystère de la tombe Gaylard aborde des thématiques moins souvent traitées : celle de relations familiales compliquées, des questions d’héritage, de relations dans la fratrie.

Tout en menant l’enquête pour découvrir le secret de cette « tombe Gaylard », l’héroïne est bien consciente que c’est dans son histoire personnelle qu’elle s’enfonce en parallèle et que, refusant de laisser perdre ces souvenirs, ce sont les siens qu’elle essaie de préserver.

La narration est alerte, à la première personne, presque trop polie pour être celle d’une adolescente de dix-sept ans, mais néanmoins l’ensemble se lit avec facilité, notamment pour les lecteurs peu chevronnés.

L’album immortalisait plusieurs jolies scènes de déjeuner familial avec elles sous le pommier du jardin.

Tous ces moments de vie ne regardaient que nous. Je n’aurais pas du tout aimé qu’un étranger u=y ait accès en consultant l’album de mamie Pierrette. Mais le pire, pour moi, c’était d’imaginer qu’un inconnu le dépouille de nos photos pour les remplacer par les siennes.

Je frémis à cette idée, les larmes me montèrent aux yeux.

Comme pour conjurer le sort, je décidai alors d’acheter l’album de Germaine Turpin. Pour qu’_il ne puisse jamais tomber entre de plus mauvaises mains que les miennes.

Marie-Claire BOUCAULT, Le Mystère de la tombe Gaylard.

Souris noire - Syros

180 pages – 5,95€

Paru en 2010

L’auteur : Diplômée de Lettres, Marie-Claire BOUCAULT a longtemps travaillé dans l’édition comme directrice de collection dans le domaine de la science-fiction (Fleuve noir). Mais quand elle prend la plume, c’est pour raconter des histoires bien ancrées dans notre époque, où le maître mot est le suspense.

Elle est aujourd’hui journaliste d’entreprise.

21/10/2010

L'Heure des chats (M. GALLOT)

« - Encore ces satanées mobylettes !

L’été, les grands du village sont de retour. »

C’est le dernier été d’Elise avant son entrée en Sixième. Un grand moment, qu’elle appréhende même si elle le sait inéluctable. Car pour Elise, entrer en Sixième signifie quitter le cocon qu’elle connaît depuis toujours, celui de son village, de son école avec ses deux classes, maternelle et primaire, pour devenir interne en ville et ne revenir que le week end et les vacances. Et puis, entrer en Sixième, cela signifie aussi quitter Basile, son amoureux depuis toujours. Parce qu’ils ne seront sans doute pas dans la même classe, parce que l’internat n’est pas mixte et parce que, aussi, Basile grandit et commence à lorgner du côté des « grands »…

En avançant dans son été, Elise va faire la connaissance d’une vieille dame mise à l’index du village pour d’obscures raisons qu’elle va tenter de découvrir et c’est ainsi que ce dernier été sera celui non seulement de la fin de l’enfance mais aussi de l’apprentissage, avec ses moments de joie et de tristesse.

Myriam GALLOT a réussi avec cette Heure des chats une petite merveille de subtilité et de délicatesse. A travers la voix d’Elise, petite fille qui se voit grandir, elle a su dépeindre l’atmosphère d’un village du Sud, loin de tout mais où les enfants sont heureux, brosser une peinture de caractères plus pertinents les uns que les autres, depuis la mère râleuse jusqu’à la nounou consolatrice, et enfin, aborder la question des rapports avec les personnes âgées, ce sentiment d’étrangeté et de rejet qui peut animer les enfants face à ce mystère qu’ils ne comprennent pas toujours.

D’une écriture fluide, enfantine sans être puérile, l’histoire se déroule avec un naturel confondant et c’est à la fois avec émotion et nostalgie que l’on laisse la jeune héroïne à la fin du livre. Un très joli moment de lecture.

Avec Basile, on a toujours été dans la même classe. Il faut dire qu’au village il n’y a que deux classes. Une pour les maternelles. Une pour les primaires.

Mais après cet été, tout va changer. On entre en sixième. Il faudra prendre le car de ramassage scolaire et rester au collège du lundi matin au vendredi soir, à l’internant. Filles et garçons séparés.

On l’a bien vu, les autres enfants du village, une fois partis au collège, ils sont revenus changés. Basile et moi, on a un peu peur et on voudrait bien que l’été dure longtemps, très longtemps. On voudrait rester encore un peu des enfants. Peut-être que, quand on grandira, on cessera de s’aimer ?

Myriam GALLOT, L’Heure des chats.

Tempo Syros

155 pages – 5,95€

Paru en 2010

Feuilleter un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=9782748509779

L’auteur : née à Saint Etienne il y a un peu pus de trente ans, Myriam GALLOT habite Lyon depuis 2003, après avoir vécu tour à tour à Paris, à Stuttgart en Allemagne, et dans la campagne ardéchoise. Etudes scientifiques, puis bifurcation vers les Lettres avec l’Agrégation de Lettres modernes, elle n’a
jamais cessé d'écrire, même si elle a mis longtemps avant de proposer ses textes à la publication.

Enseignante dans un lycée de la banlieue lyonnaise, elle se consacre de plus en plus à l'écriture, sous toutes ses formes : nouvelles, mais aussi poésie, récits pour la jeunesse, articles et traductions (pour le magazine Books).

 

Blog de l’auteur : http://lemeilleurdesmondes.blogs.courrierinternational.com/

SELECTIONNE POUR LE PRIX DES INCORRUPTIBLES 2011-2012 - CATEGORIE CM2-6°