11/05/2013
Time Riders - Les Flammes de Rome (A. SCARROW)
« Joseph Olivera haletait dans une obscurité totale. »
En voulant empêcher des Américains venus du futur de coloniser la Rome antique, Liam, Maddy et Sal vont se retrouver tous les trois piégés sous le règne de Caligula, l’empereur fou. Coupés de leur Base, ils vont devoir déployer des trésors d’inventivité pour revenir dans le présent et rétablir le cours de l’Histoire…
Après avoir emmené ses héros chez les Nazis, puis dans la préhistoire, à l’époque de Richard Cœur-de-Lion et enfin sauver Abraham Lincoln, les Time Riders vont découvrir la Rome antique. Sauf qu’elle est loin d’être plaisante. Car d’autres voyageurs temporels les ont précédés et ont déjà commencé à changer le cours de l’histoire, laissant Caligula, l’empereur fou au pouvoir beaucoup trop longtemps. Dans un New York qui n’existe plus, poursuivi par de mystérieux chasseurs-robots venus du futur qui veulent les tuer, Maddy, Liam et Sal sont une fois de plus confrontés au vertige de la boucle temporelle : qui les précédaient ? Pourquoi ont-ils cette impression de déjà-vu, qui les téléguident, du futur ? Autant de questions qui ne trouveront pas leurs réponses dans cet opus qui donne une fois de plus l’envie d’être au suivant !
Même si les lignes temporelles sont de plus en plus confuses à chaque nouvel épisode des Time Riders, il n’empêche que le lecteur continue de se laisser entraîner avec plaisir dans ces voyages qui, à chaque fois, offrent la découverte d’une période historique et mettent cette dernière en perspective avec notre époque actuelle, pour le meilleur et pour le pire. Cette fois, Alex SCARROW s’est même amusé à « emprunter » à son frère Simon, écrivain lui aussi, deux de ses personnages de légionnaires pour les intégrer à sa propre histoire, amusant crossover qui donne plus de densité encore aux personnages.
Alors bien sûr, c’est un peu « toujours la même chose », bien sûr, on renonce parfois à s’y retrouver dans ces techniques compliquées de réalités multiples, mais on passe un très bon moment en compagnie de Maddie, Liam, Sal et Bob, maintenant « lestés » de deux nouveaux compères !
En vérité, on ne pouvait pas savoir quelle réalité une onde pouvait laisser derrière elle. Plus précisément, on ne pouvait pas savoir quelle sorte de masse, s’il y en avait une, allait occuper l’espace qu’elles occupaient actuellement.
Dans l’arche, avec le champ magnétique, elles étaient entièrement protégées de toute intersection de masses qu’impliquait tout changement de réalité. Cependant, en dehors du champ, c’était une vraie loterie. L’onde temporelle pouvait faire fondre une personne, la faire littéralement fusionner avec tout ce qui tentait d’occuper le même espace. Les probabilités variaient, bien sûr. Dans un champ vallonné au milieu d’une campagne isolée, les probabilités étaient moindres. Mais ici, dans un magasin de souvenirs encombré, au cœur d’une des villes les plus animées du monde…
Un endroit tel que New York, où l’espèce humaine était la plus nombreuse, était vraiment un endroit où la réalité s’amusait le plus à se réinventer. Quel que soit le cours que l’Histoire avait pris, cette baie de la côte est des États-Unis où vivaient des Indiens, qui avait été un avant-poste colonial, puis un port commercial prospère et enfin une métropole, cette baie avait toutes les chances, à la suite d’une onde temporelle déclarée, de devenir une ville toujours aussi densément peuplée. Et le dernier endroit où elles devaient se trouver quand surviendrait une onde était ici, et particulièrement à l’intérieur d’un bâtiment.
Alex SCARROW, Time Riders – Les Flammes de Rome.
Nathan
464 pages – 15,50€
Titre original : Time Riders : Gates of Rome – Paru en 2012 – Traduit en Français en 2013
Découvrir un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092536872
L’auteur : Alex SCARROW a été guitariste de rock. Puis graphiste. Puis concepteur de jeux vidéo. Puis auteur. Il a ainsi écrit plusieurs thrillers pour adultes et des scénarios. Time Riders est sa première série de romans pour jeunes adultes. Pour son plus grand plaisir, il y explore les idées et concepts avec lesquels il travaillait déjà dans l’univers des jeux.
Il vit à Norwich, en Angleterre, avec son fils Jacob, sa femme Frances, un chien très méchant et un énorme rat.
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03/05/2013
Norlande (J. LEROY)
« Non, ma chère Emilie, je ne peux pas dire que j’aille beaucoup mieux. »
Dans un pays de Scandinavie qui ressemble presque trait pour trait à la Norvège, la jeune Clara Pitiksen est en convalescence depuis huit mois à la clinique de la Reine-Astrid, retirée tout au fond d’elle-même, de ce qu’il reste d’elle-même. Dans une longue lettre adressée à Émilie, sa correspondante française, elle raconte et se raconte par petites touches, avec pudeur, donnant à entrevoir comment l’horreur absolue a pu naître en Norlande, ce pays de contes de fées...
Transposant dans un pays imaginaire la tragédie qui a eu lieu le 22 juillet 2011 sur l’île d’Utoya, en Norvège, à savoir le massacre de soixante-neuf jeunes militants de la Ligue des Jeunes Travaillistes par Anders Breivic, Jérôme LEROY donne la parole à une jeune rescapée qui va se révéler au fil du récit plus qu’une simple militante venue participer au camp d’été de son parti.
Le roman se présente sous la forme d’un long monologue : c’est la lettre que Clara adresse à sa correspondante française, Emilie, découverte dans un précédent roman de l’auteur, La Grande Môme, afin de « faire son deuil » et accepter ce qui s’est passer et sa part, éventuelle, de responsabilité. Ce choix narratif permet d’offrir le point de vue d’une jeune adolescente sur un pays qui n’avait jusqu’ici connu aucune guerre, si ce n’est « quand sa neutralité fut violée par les nazis en 1940 » et qui va découvrir la montée des extrémismes, le racisme et l’intolérance.
Avec de nombreuses références à la mythologie nordique et notamment Yggdrasil, l’arbre du monde figurant en couverture, Norlande est un roman à la fois très contemporain et pourtant universel. Car il ouvre la réflexion sur nombre de thèmes : la conscience de l’autre, le rôle du politique dans la cité, sa place (à travers notamment la description du système politique nordique), la liberté d’expression et les nouvelles technologies. Jérôme LEROY a réussi un magnifique roman sur la folie des hommes et la force de quelques uns, capables de se dresser face au reste du monde grâce à la force de leurs idéaux pour témoigner.
L' « événement », l'Autre toujours été là.
À attendre sur un point du cercle. Et c'est moi, nous, toute la Norlande, qui allions à la rencontre de ce point sans le savoir et sans pouvoir l'éviter. D’une certaine manière, cela avait déjà eu lieu auparavant avec l'assassinat douze ans plus tôt de Sigur Hansteen, mon père inconnu, mon père secret.
Je ne faisais que recommencer un tour de cercle. La différence avec mon père, c’est que moi j’ai survécu. Au moins physiquement. Même si je peux me défaire de cette impression d’être un fantôme, un peu moins forte il est vrai au fur et à mesure que je t’écris ce cahier. Maintenant, il y a ce poids sur le plexus solaire. Il m’empêche de respirer à fond. Parfois c’est le signe d’une grande angoisse, parfois celui d’une grande tristesse qui me laisser effondrée sur mon lit. Le moindre geste me demande un incroyable effort qui provoque des crises de larmes.
Les sueurs nocturnes, elles aussi, sont toujours là. Bien entendu.
Mais quelque chose change en moi.
Jérôme LEROY, Norlande.
Rat noir - Syros
224 pages – 14€
Paru en 2013
Feuilleter un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=9782748513851
L’auteur : Né à Rouen en 1964, Jérôme LEROY vit à Lille. Professeur de lettres, il est un grand amateur de musique soul et grand lecteur. Il publie son premier roman en 1990. Outre des romans et des nouvelles où se mêlent souvent polar, science-fiction et fantastique, il a aussi écrit pour la radio et a réalisé de nombreux articles sur le roman noir. Incontournable aujourd’hui dans les salons polar les plus reconnus, Jérôme LEROY a le vent en poupe. Très bon orateur, ses projets personnels et ses activités sur la scène littéraire et dans le monde de l’édition le poussent sur le devant de la scène.
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01/05/2013
La Liste (S. VIVIAN)
« Aussi loin qu’on s’en souvienne, les élèves qui arrivent en cours le dernier lundi de septembre au lycée de Mount Washington y découvrent une liste nommant la fille la plus jolie et la plus moche de chaque niveau. »
Une tradition odieuse sévit au lycée de Mount Washington : tous les ans, une semaine avant le bal de début d’année, une liste est placardée dans les couloirs. Personne ne sait qui établit cette liste. Et personne n’a jamais réussi à empêcher qu’elle soit publiée. Invariablement, chaque année, la plus belle et la plus laide des troisièmes, des secondes, des premières et des terminales sont désignées. Huit filles en tout. Huit filles qui se retrouvent sous les projecteurs impitoyables du lycée. Huit filles qui vont voir leur vie brusquement changer… pour le meilleur ou pour le pire ?
A la fois typiquement américain – on y retrouve l’univers des séries télévisées américaines – et complètement universel, le roman de Siobhan VIVIAN traite du rapport aux autres, de l’image que l’on offre de soi et de l’angoisse suscitée par ce regard extérieur, à la fois d’un conformisme sans nom et d’une dureté sans égale. Sont mis au ban les différents, les moins « jolis » selon une norme archétypale, les plus marginaux, les plus complexés aussi. Sont déclarés laids, en l’occurrence laides ici, celles qui n’ont pas le souci de leur apparence, celles qui préfèrent se consacrer à une passion, celles qui ne sont pas entourées d’un aréopage d’amies plus ou moins bienveillantes. A l’inverse sont belles les populaires, les lisses, les stéréotypées, celles qui parfois ne conserveront comme seul titre de gloire de toute leur existence celui d’avoir été élue reine du bal.
La Liste n’est cependant ni un roman moralisateur, ni un roman à l’emporte-pièce. Il montre également que le fait d’avoir son quart d’heure de gloire peut donner confiance à certaines, ou au contraire les remotiver, et que d’autres valeurs peuvent permettre de surmonter ce simple bout de papier qui décide de la place de chacun pour une année ; jusqu’à l’année prochaine…
- Tu essayes juste de me punir pour la liste ! Parce que tu es jalouse !
Le visage de Fern se fige.
– C’est pitoyable.
Abby a l’impression d’être arrivée en haut d’une pente abrupte et d’être précipitée dans la descente sans pouvoir ralentir.
– Bien sûr que si. Tu es jalouse parce que je suis jolie et que tu es moche et que tout le monde le sait.
L’espace d’une seconde, elle se sent mieux. D’avoir dit ce qu’elle pensait, et ce qui pouvait faire le plus mal à Fern. Mais la seconde après, elle n’arrive plus à respirer.
Tout se passe très vite. Fern blêmit, puis les larmes se mettent à couler, comme si elles étaient accumulées la longtemps, n’attendant que l’occasion de se déverser.
– Merci, Abby, je sais que je suis moche. Moi aussi, j’étais sur la liste.
Abby est choquée d’entendre sa sœur parler ainsi ; se traiter elle-même de moche.
- Mais non. La liste n’a pas mentionné ton nom. En plus, tu l’as dit toi-même, personne ne fait le lien entre nous.
Fern s’essuie les yeux, ce qui n’arrange pas grand-chose.
– Je ne te parle pas de la liste de cette année.
La honte lui fait détourner les yeux.
– J’étais sur celle de l’an dernier. J’étais la plus moche des premières.(…)
- Comment je pouvais le savoir ? demande-t-elle. Et tu as dit que la liste ne changeait rien.
– C’est vrai, confirme Fern d’une voix plate qui contraste étrangement avec ses larmes. Pas besoin d’une liste idiote pour me dire que ce que je sais déjà.
Abby ouvre la bouche, mais aucun son n’en sort. Elle ne sait pas quoi répondre.
– Mais je ne regrette pas d’avoir rapporté sur toi, Abby. Je trouve ça dingue que tu considère cette liste comme ton seul atout. Sérieux, je ne comprends pas comment quelqu’un comme toi peut avoir aussi peu d’estime de soi.
Siobhan VIVIAN, La Liste
Nathan
416 pages – 15,50€
Lire un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092543375
Site de l’auteur (en anglais) : http://www.siobhanvivian.com
Titre original : The List – Paru en 2012 – Traduit en Français en 2013
L’auteur : Siobhan VIVIAN est née en 1979, à New York. C’est là qu’elle a grandi, puis fait ses études. Elle a obtenu un diplôme de scénariste (pour le cinéma et la télévision) à l’Université des arts, puis un Master d’écriture à la New School University. Après avoir été éditrice pour la maison d’édition Alloy Entertainment et scénariste pour Disney Channel, Siobhan VIVIAN partage aujourd’hui son temps entre écriture et enseignement de l’écriture à l’université de Pittsburgh.
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13/04/2013
Et le gagnant est...
Les Prix Sorcières 2013 ont été décernés hier, à l'occasion de la Fête du Livre Jeunesse de Villeurbanne et le gagnant pour le roman ado est :
Max, de Sarah COHEN-SCALI, chroniqué ICI.
10:40 | Lien permanent | Tags : prix sorcières, 2013, fête du livre, villeurbanne, cohen-scali, max, nazisme | | Facebook | |
11/04/2013
43, rue du Vieux-Cimetière (K. KLISE)
« Ceci est un recueil de courriers et de documents authentiques rédigés tout au long d’un été. Ils sont tous liés aux étranges événements survenus au 43, rue du Vieux-Cimetière, dans la ville tranquille de Livid City, dans l’Illinois, aux Etats-Unis. »
Ignace Bronchon, auteur grincheux de séries pour enfants, vient s’installer pour l’été dans la vieille demeure victorienne du 43 rue du Vieux Cimetière. Pressé par son éditeur, il espère y terminer le treizième volume de sa série, un véritable défi puisqu’il n’a pas écrit une ligne depuis vingt ans ! Mais Bronchon découvre, furieux, qu’il doit cohabiter avec le fils des propriétaires, le jeune Lester Perrance, son chat Shadow et… le fantôme de l’ancienne propriétaire, Adèle I. Vranstock. Lester et Adèle qui s’entendent parfaitement, s’amusent tout d’abord à lui mener la vie dure, mais peu à peu, tous apprennent à se connaître et à s’apprécier. Adèle, romancière de son vivant, aide Bronchon à surmonter sa panne d’inspiration en coécrivant le nouveau roman. Le livre est un tel succès qu’ils rachètent le 43 rue du Vieux Cimetière pour y résider ensemble, comme une vraie famille.
Roman loufoque, qui joue autant sur les situations que sur les mises en page, alternant dessins, lettres, articles de journaux, ce 43, rue du Vieux-Cimetière est un excellent moment de lecture qui séduira tout le monde, et notamment les non-lecteurs grâce à son format original.
Mon cher Lester,
Je n'en ai pas encore fini avec M. Bronchon. Je m'amuse trop bien avec lui ! De plus, je suis en train de lire son journal intime. C’est bien meilleur que l’atroce petit volume du Dompteur de fantômes qu’il essaye d’écrire.
Mais parlons d’autres choses. As-tu vraiment l’intention d’acheter la maison ? Si tel est le cas, il va te falloir beaucoup plus que les trente-six dollars et soixante-quinze cents que tu as économisés grâce à tes distributions de journaux.
Pourquoi ne tondrais-tu pas la pelouse de Madame Kadavreski ? Je le ferais bien moi-même mais que diraient les gens s'ils voyaient une tondeuse circuler toute seule dans le jardin ? Etre invisible est souvent très pratique mais cela a aussi ses petits inconvénients.
Si tu travailles dur aujourd’hui, samedi soir, je ferai un poulet au paprika à la hongroise. Vingt-heures heures pile. Tenue correcte exigée, merci.
Cela te dérangerait-il si j’invitais M. Bronchon à se joindre à nous ?
Tendrement,
Adèle
Kate KLISE, 43, rue du Vieux-Cimetière
Albin Michel Jeunesse
160 pages – 8,50€
Titre original : 43 Old Cemetery Road, Book 1, Dying to Meet You – Paru en 2009 – Traduit en Français en 2012
L’auteur : Kate KLISE est l'auteur de nombreux romans à succès, pleins d'humour, tous illustrés par sa sœur Sarah. Elle a également écrit plusieurs albums pour la jeunesse, toujours illustrés par sa sœur. De plus, Kate travaille périodiquement comme journaliste pour People Magazine et occasionnellement comme designer de salle de bains. Elle habite aux États-Unis dans le Missouri.
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