Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/11/2010

Le Mystère de la tombe Gaylard (M-C. BOUCAULT)

mystère tombe gaylard.jpeg« Comme chaque samedi midi, après les cours, j’étais rentrée directement à la maison. »

Tous les samedis, Sybille a pris l’habitude d’aller nager en sortant du lycée. En y allant, elle a l’habitude de flâner dans les puces de Vanves où elle adore chiner. Mais un jour, ce n’est plus les habituelles babioles qui attirent son œil, bien plutôt un vieil album photo. Comment des gens ont-ils pu se débarrasser ainsi de souvenirs si intimes ? Choquée, elle décide de racheter l’album pour le ramener à ses propriétaires. Mais elle va découvrir une situation qu’elle n’aurait pas imaginée…

Facile à lire, présentant le portrait d’une adolescente à la fois décidée et sensible, Le Mystère de la tombe Gaylard aborde des thématiques moins souvent traitées : celle de relations familiales compliquées, des questions d’héritage, de relations dans la fratrie.

Tout en menant l’enquête pour découvrir le secret de cette « tombe Gaylard », l’héroïne est bien consciente que c’est dans son histoire personnelle qu’elle s’enfonce en parallèle et que, refusant de laisser perdre ces souvenirs, ce sont les siens qu’elle essaie de préserver.

La narration est alerte, à la première personne, presque trop polie pour être celle d’une adolescente de dix-sept ans, mais néanmoins l’ensemble se lit avec facilité, notamment pour les lecteurs peu chevronnés.

L’album immortalisait plusieurs jolies scènes de déjeuner familial avec elles sous le pommier du jardin.

Tous ces moments de vie ne regardaient que nous. Je n’aurais pas du tout aimé qu’un étranger u=y ait accès en consultant l’album de mamie Pierrette. Mais le pire, pour moi, c’était d’imaginer qu’un inconnu le dépouille de nos photos pour les remplacer par les siennes.

Je frémis à cette idée, les larmes me montèrent aux yeux.

Comme pour conjurer le sort, je décidai alors d’acheter l’album de Germaine Turpin. Pour qu’_il ne puisse jamais tomber entre de plus mauvaises mains que les miennes.

Marie-Claire BOUCAULT, Le Mystère de la tombe Gaylard.

Souris noire - Syros

180 pages – 5,95€

Paru en 2010

L’auteur : Diplômée de Lettres, Marie-Claire BOUCAULT a longtemps travaillé dans l’édition comme directrice de collection dans le domaine de la science-fiction (Fleuve noir). Mais quand elle prend la plume, c’est pour raconter des histoires bien ancrées dans notre époque, où le maître mot est le suspense.

Elle est aujourd’hui journaliste d’entreprise.

30/10/2010

Panthère (C. HIAASEN)

Panthère.jpeg« La veille de la disparition de Mrs. Starch, ses élèves de biologie entrèrent comme toujours en silence et en traînant les pieds dans sa salle de classe. »

Elèves de la très select école Truman, Nick et Marta ont participé à une sortie nature dans le Black Wine Swamp, en Floride.  Résultat ? un incendie qui a écourté la sortie et un professeur qui a disparu. Mais pas n’importe quel professeur : le plus sévère, le plus antipathique, le plus redouté, la terrible Mrs. Starch ! Pourtant, les deux adolescents ne peuvent se résoudre à rester inactifs face cette disparition ; de surcroît, Nick a bien cru apercevoir une panthère durant la visite. Espèce protégée en Floride. Mais espèce bien ennuyeuse pour un promoteur texan qui compte démarrer des forages pétroliens…

Loufoque, empli de personnages farfelus quand ils ne sont pas complètement frappadingues, le roman de Carl HIAASEN est dense mais semble partir dans tous les sens. D’un côté, c’est une histoire d’ados qui jouent aux détectives du Club des Cinq, de l’autre, c’est un roman policier avec gendarmes et voleurs. Enfin c’est un plaidoyer pour la défense de l’environnement.

Le résultat donne un roman hybride, destiné a priori à de jeunes adolescents, mais qui sera peut-être un peu difficile pour eux.

Wendell Waxmo regagna le bureau et brandit le manuel de Mrs. Starch.

-          Très bien, allez tous à la page 117.

Les élèves restèrent immobiles. Ils croyaient à une plaisanterie, mais non.

- Qu’attendez-vous donc ? leur dit-il d’un ton sec.

- Ce n’est pas le livre d’espagnol, Dr Waxmo, fit Libby Marshall d’une petite voix, mais avec courage.

- On a dépassé la page 117 depuis longtemps, fit Rachel en élevant la voix.

- Ah, bon ?

Un semblant de sourire éclaira le visage du professeur.

- Il est évident qu’aucun d’entre vous n’a jamais fait l’expérience d’assister à mes cours. Autrement, vous sauriez que le lundi, j’enseigne toujours la page 117 – et uniquement la page 117 – quelle que soit la matière.

Nick dut se mordre la lèvre pour ne pas éclater de rire.

- Un peu plus tôt dans la matinée, par exemple, à l’externat Egmont, j’ai remplacé Miss MacKay pour son cours supérieur d’histoire mondiale, fit Wendell Waxmo. Quand la sonnerie a retenti, chaque élève avait pratiquement mémorisé la page 117 de son livre d’histoire. Et c’était une carte de l’Empire romain !

Les remplaçants étaient souvent siphonnés, mais celui-ci entrait dans une catégorie spéciale.

Carl HIAASEN, Panthère.

Gallimard Jeunesse

368 pages – 13,50 €

                               Titre original : Scat  – Paru en 2009 – Traduit en français en 2010

L’auteur : Carl HIASSEN est né et a grandi en Floride. Il a commencé à écrire dès l'âge de six ans, lorsqu'on lui fit cadeau d'une machine à écrire. Depuis 1979, il travaille au Miami Herald comme journaliste d'investigation et éditorialiste. C'est par ailleurs un romancier à succès qui a déjà écrit neuf romans pour adultes, qui tous se situent en Floride. Il est un des auteurs les plus drôles d'aventures policières et met son  talent à dénoncer les dérives de la société ainsi qu’à lutter pour la préservation des beautés naturelles et sauvages de son pays. Deux de ses romans jeunesse ont déjà été publiés en français : Chouette et Comme un poisson dans l’eau.

Site : http://www.carlhiaasen.com/index.shtml  (en anglais)

23/10/2010

Le Professeur de musique (Y. HASSAN)

images.jpg« Tous les ans, c’était la même histoire. »

Professeur de musique, Simon Klein va effectuer sa dernière rentrée et il en est ravi. En effet, chaque année fut pour lui plus horrible que la précédente. Sans autorité sur les élèves, moqué par ses collègues, il est désenchanté et seule sa femme, Bella, sait lui apporter réconfort et paix. Mais cette année, Simon a pris de nouvelles résolutions : il sera ferme. Pourtant, c’est un petit élève de Sixième qui va le réveiller. Le petit dernier des Choukri, une fratrie qui lui a donné du fil à retordre, est passionné de musique et n’a qu’un rêve : jouer du violon…

Croyant d’abord à un canular, le vieux professeur va s’enfermer dans sa carapace et il faudra tout l’amour, la patience et l’indulgence de sa femme pour l’encourager à sortir de son état dépressif et peut-être enfin faire la paix avec son passé.

En quelques courts chapitres fluides et sensibles, Yaël HASSAN a brossé le portrait d’un homme meurtri par la vie et celui d’un enfant désireux d’échapper au destin qu’on lui a tracé. C’est l’histoire de leur rencontre, de leur apprivoisement mutuel qu’elle décrit avec bonheur et délicatesse. Car mutilés de la vie, les deux le sont à leur manière, porteurs d’un héritage trop lourd pour eux.

Mais c’est aussi le roman de la tolérance, où la musique va jouer le fil conducteur entre le vieux Juif et le petit Musulman. Certes, on pourrait reprocher à l’auteur une vision un peu trop idyllique d’une réalité qui l’est moins, mais son roman est porteur d’un beau message.

Quand Simon rouvrit enfin les yeux, charmé par ce qu’il venait d’entendre pour la énième fois, il eut un léger mouvement de surprise en découvrant la présence de Malik. Il avait failli l’oublier, celui-là, alors que c’était pour lui qu’il était venu. Il se leva pour remettre à sa place le disque emprunté, puis revint auprès de son élève et jeta un œil sur la pochette vide posée sur ses genoux. Du Schubert, remarqua Simon, pas mauvais choix ! Il observa alors le gamin. Les yeux fermés, un sourire accroché à ses lèvres, Malik fredonnait en dodelinant la tête. Son visage trahissait un immense bonheur. Ce n’est pas du cinéma, se dit alors Simon, ce gosse-là aime vraiment la musique !

Yaël HASSAN, Le Professeur de musique.

Casterman Poche

140 pages – 5,50€

Paru en 1997, réédité en 2010

L’auteur : Yaël Hassan est née en 1952 à Paris, passe son enfance en Belgique, finit ses études en Israël, y travaille, puis revient en France quelques années plus tard. En 1997, elle publie son premier roman, Un grand-père tombé du ciel (coll. "ROMAN DIX & PLUS"), d'abord distingué par le prix du roman jeunesse du ministère de la jeunesse et des sports puis par le prix du roman jeunesse du ministère de la jeunesse et des Sports puis par le Prix Sorcière 1998. Viendront ensuite, dans la même collection, Manon et Mamina et Quand Anna riait.

Blog de l’auteur : http://yaelhassan.blogspot.com/

19:00 Publié dans Vie quotidienne | Lien permanent | Tags : casterman, hassan, juif, musulman, musique, collège | |  Facebook | | |

21/10/2010

L'Heure des chats (M. GALLOT)

« - Encore ces satanées mobylettes !

L’été, les grands du village sont de retour. »

C’est le dernier été d’Elise avant son entrée en Sixième. Un grand moment, qu’elle appréhende même si elle le sait inéluctable. Car pour Elise, entrer en Sixième signifie quitter le cocon qu’elle connaît depuis toujours, celui de son village, de son école avec ses deux classes, maternelle et primaire, pour devenir interne en ville et ne revenir que le week end et les vacances. Et puis, entrer en Sixième, cela signifie aussi quitter Basile, son amoureux depuis toujours. Parce qu’ils ne seront sans doute pas dans la même classe, parce que l’internat n’est pas mixte et parce que, aussi, Basile grandit et commence à lorgner du côté des « grands »…

En avançant dans son été, Elise va faire la connaissance d’une vieille dame mise à l’index du village pour d’obscures raisons qu’elle va tenter de découvrir et c’est ainsi que ce dernier été sera celui non seulement de la fin de l’enfance mais aussi de l’apprentissage, avec ses moments de joie et de tristesse.

Myriam GALLOT a réussi avec cette Heure des chats une petite merveille de subtilité et de délicatesse. A travers la voix d’Elise, petite fille qui se voit grandir, elle a su dépeindre l’atmosphère d’un village du Sud, loin de tout mais où les enfants sont heureux, brosser une peinture de caractères plus pertinents les uns que les autres, depuis la mère râleuse jusqu’à la nounou consolatrice, et enfin, aborder la question des rapports avec les personnes âgées, ce sentiment d’étrangeté et de rejet qui peut animer les enfants face à ce mystère qu’ils ne comprennent pas toujours.

D’une écriture fluide, enfantine sans être puérile, l’histoire se déroule avec un naturel confondant et c’est à la fois avec émotion et nostalgie que l’on laisse la jeune héroïne à la fin du livre. Un très joli moment de lecture.

Avec Basile, on a toujours été dans la même classe. Il faut dire qu’au village il n’y a que deux classes. Une pour les maternelles. Une pour les primaires.

Mais après cet été, tout va changer. On entre en sixième. Il faudra prendre le car de ramassage scolaire et rester au collège du lundi matin au vendredi soir, à l’internant. Filles et garçons séparés.

On l’a bien vu, les autres enfants du village, une fois partis au collège, ils sont revenus changés. Basile et moi, on a un peu peur et on voudrait bien que l’été dure longtemps, très longtemps. On voudrait rester encore un peu des enfants. Peut-être que, quand on grandira, on cessera de s’aimer ?

Myriam GALLOT, L’Heure des chats.

Tempo Syros

155 pages – 5,95€

Paru en 2010

Feuilleter un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=9782748509779

L’auteur : née à Saint Etienne il y a un peu pus de trente ans, Myriam GALLOT habite Lyon depuis 2003, après avoir vécu tour à tour à Paris, à Stuttgart en Allemagne, et dans la campagne ardéchoise. Etudes scientifiques, puis bifurcation vers les Lettres avec l’Agrégation de Lettres modernes, elle n’a
jamais cessé d'écrire, même si elle a mis longtemps avant de proposer ses textes à la publication.

Enseignante dans un lycée de la banlieue lyonnaise, elle se consacre de plus en plus à l'écriture, sous toutes ses formes : nouvelles, mais aussi poésie, récits pour la jeunesse, articles et traductions (pour le magazine Books).

 

Blog de l’auteur : http://lemeilleurdesmondes.blogs.courrierinternational.com/

SELECTIONNE POUR LE PRIX DES INCORRUPTIBLES 2011-2012 - CATEGORIE CM2-6°

18/10/2010

Sans vérité (D. FORMA)

9782748509809R3.gif« Non, tu n’es pas laide… ni grosse ! Pourquoi dis-tu cela ?»

Denis a une vingtaine d’années et vient de perdre son père. Après le divorce, il avait choisi de rester avec lui alors que sa mère partait refaire sa vie en Argentine. Proche de cet homme discret sur lui-même, il décide d’enquêter sur sa mort suspecte. Il va alors plonger dans les secrets de famille et découvrir le poids des non-dits.

Le roman de Dominique FORMA est long à commencer : une présentation du narrateur dans sa vie, personnelle et professionnelle, dans son environnement, dans ses relations aux autres, il faut attendre le onzième chapitre, autant dire la moitié du livre, pour que l’histoire débute vraiment et que l’on plonge dans les tréfonds de l’histoire familiale.

L’idée de départ est intéressante : la question du point de vue que chacun peut avoir sur une même situation mais l’ensemble reste à la surface des choses, se contentant d’esquisser des réponses qui se révèlent au final plutôt décevantes, avec une fois qui laisse un goût d’inachevé. Dommage.

Toute vérité n’est pas bonne à dire. Je le compris ce jour-là, lorsque mon ex-petite amie me gifla du revers de la main. Aurais-je dû lui mentir ?... D’autres termes, plus ronds, mieux enrobés, plus sucrés, auraient-ils fait passer l’amère pilule de cette mise au point ?

La vérité est cruelle, un monolithe de granit, incassable, doré.

Parfois difficile à partager.

La vérité n’est pas une science exacte. L’honnêteté morale a des contours imprécis.

Il existe une infinie de vérités, parallèles, complémentaires, qui s’opposent et se contredisent selon l’endroit d’où  on les exprime.

Dominique FORMA, Sans vérité.

Syros – Rat noir

188 pages – 11,20€

Paru en 2010

Feuilleter un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=978274850...

L’auteur : Né à Paris, Dominique FORMA a débuté sa carrière dans le monde de la musique. « Music supervisor » sur différents films américains pendant une quinzaine d’années, il a écrit également plusieurs scripts avant de diriger un court-métrage, puis un long, La Loi des armes, distribué en 2002.

Rentré en France en 2007, il a publié Skeud en 2007 puis écrit une série en 2008, Sang Froid.

Site Internet : http://dominiqueforma.free.fr