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06/02/2012

Coeur guimauve (C. Cassidy)

« Je ne crois pas aux fantômes. »
Après Cherry Costello dans Cœur cerise, c’est au tour d’une des jumelles Tanberry de prendre la parole pour raconter l’automne des « Filles au chocolat ».  Elle a douze ans, est ravissante mais – et on le découvre à travers ce roman – elle vit dans l’ombre de sa sœur Summer, plus sûre d’elle, plus jolie (pense-t-elle) et plus populaire. Un peu trop rêveuse, férue d’astrologie, d’histoire et de dessin, elle est passionnée de mode vintage et va voir sa vie changer quand elle va découvrir une vieille malle ayant appartenue à une lointaine ancêtre, au début du siècle….
Deuxième volume de la série, les Filles au chocolat, Cœur guimauve offre un nouveau point de vue sur cette famille recomposée. Si le premier tome montrait la découverte de cette nouvelle communauté à travers les yeux de la nouvelle venue, celui-ci nous entraîne dans un autre univers, plus onirique, plus solitaire aussi, et nous fait comprendre que les familles nombreuses, c’est aussi la difficulté de trouver une place qui soit propre à chacune, sans léser les autres.
Après avoir joué au roman « pour filles », Cathy CASSIDY a glissé vers un livre un peu plus intime, où l’on pénètre dans l’univers de la rêveuse Skye, hantée par cette arrière-grand tante rebelle et mystérieuse, qui se serait enfuie, rompant ses fiançailles, avec un gitan et depuis mise au ban de la famille. Portant ses vêtements et tentant de se glisser dans sa vie qu’elle reconstitue peu à peu, Skye va se découvrir elle-même et s’affranchir de cette sœur adorée mais si envahissante malgré elle.
Le ton est un peu moins naïf que dans le premier volume, mais le rythme reste là et ce Cœur guimauve est plus doux-amer que doucereux.
Une demi-heure plus tard, la malle est près de mon lit dans la chambre que je partage avec Summer. Je soulève le couvercle et j’écarte doucement le papier de soie chiffonné. L’espace d’un instant, j’ai l’impression de sentir une légère odeur de guimauve, un mélange de vanille et de sucre. Puis elle disparaît, remplacée par l’odeur triste et poussiéreuse du temps passé. Est-ce que cela venait de la cuisine et des muffins de maman, ou était un reste de parfum oublié depuis longtemps ? Même si je ne suis pas sûre que du parfum puisse survivre autant d’années. Ça doit être mon imagination.


Cathy CASSIDY, Cœur guimauve.
Nathan
300 pages – 14,50 €
Titre  original : Marshmallow Skye – Paru en 2011 – Traduit en français en 2012


L’auteur : Cathy CASSIDY a écrit son premier livre à l’âge de huit ou neuf ans, pour son petit frère, et elle ne s’est pas arrêtée depuis.
Elle a souvent entendu dire que le mieux, c’est d’écrire sur ce qu’on aime. Comme il n’y a pas grand-chose qu’elle aime plus que le chocolat… ce sujet lui a longtemps trotté en tête. Puis, quand une amie lui a parlé de sa mère qui avait travaillé dans une fabrique de chocolat, l’idée de la série « les Filles au chocolat » est née !
Cathy vit en Ecosse avec sa famille. Elle a exercé beaucoup de métiers, mais celui d’écrivain est de loin son préféré, car c’est le seul qui lui donne une bonne excuse pour rêver !
Site de l’auteur (en anglais) : http://www.cathycassidy.com

30/01/2012

Dear George Clooney tu veux pas épouser ma mère ? (S. NIELSEN)

images.jpg« QUE LES CHOSES SOIENT BIEN CLAIRES : je n’ai pas fait exprès d’expédier mes deux demi-sœurs aux urgences. »

Rien n’est plus pareil depuis que le père de Violette et Rosie a quitté leur mère pour aller s’installer en Californie avec l’Epouse n°2. Depuis, leur mère enchaîne les petits amis loosers, depuis le monosourcil jusqu’au crypto-marié. Sauf que cette fois, cela semble différent. Il porte des pulls atroces, a un sens de l’humour ringard et des seins de graisse, mais elle semble très attachée à Dudley Wiener, dit « Dudley la Saucisse »…

Sur un thème a priori archi rebattu, celui de la vie de famille après un divorce, Susin NIELSEN a composé un roman à la fois drôle et émouvant, sensible et qui touche juste. A travers son personnage d’adolescente persuadée qu’elle sait mieux que personne ce qui conviendrait à sa mère, elle dépeint le quotidien d’adolescentes d’aujourd’hui, entre le collège, les deux Noëls et les beau-parents à gérer.

La narration est pleine de fantaisie, la petite sœur aussi pittoresque que la grande, et le personnage de la mère, passée par toutes les étapes de la déprime avant de refaire surface, très réaliste. Roman féminin – plein de sœurs et de copines – actuel – on y cause Facebook, il évoque également les fins de mois difficiles des familles monoparentales et la difficulté pour les enfants de s’engager dans une relation, après avoir constaté l’échec de celle de leur parents.

Avec ses situations-catastrophe parfois, son héroïne un peu frappadingue et son humour, ce Dear George Clooney… est un excellent moment de lecture.

Le problème, George, c’est qu’elle a des goûts catastrophiques en matière d’hommes. Si bien que j’ai pris l’initiative de me mettre en quête de quelqu’un qui lui convienne mieux. Et vous, je vous sens très bien. Je suis certaine que ma mère et vous, ça marcherait du tonnerre. (…)

Je sais que vous avez beaucoup de fiancées (…) Eh bien, avez-vous déjà réfléchi au fait que vous n’aviez peut-être pas fait la bonne rencontre ? J’espère que vous ne vous vexerez pas si je vous dis que, peut-être, certains de ces mannequins si glamour avec qui vous êtes sortis ne faisaient que vous utilisez pour votre célébrité et votre argent. (…)

Ma mère, elle, ne se servirait jamais de vous. C’est une coiffeuse de grand talent qui n’attendrait pas que vous la gâtiez comme une enfant (même si je suis sûre qu’elle ne cracherait pas sur un petit voyage de temps en temps dans votre château en Italie). Ma mère a toujours cru à l’indépendance dans la vie, et où que vous choisissiez d’habiter, elle se trouverait un travail (mais si je peux faire une recommandation, peut-être pourrait-elle travailler à temps partiel, ce qui lui laisserait le temps d’aller à la salle de sport raffermir un peu sa taille, et d’être à la maison quand ma sœur et moi rentrerions de l’école).

Susin NIELSEN, Dear George Clooney tu veux pas épouser ma mère ?

Hélium

200 pages – 13,90€

Titre original : Dear George Clooney Please Marry My Mum  – Paru en 2010– Traduit en Français en 2011

L’auteur : Susin NIELSEN fait partie de la nouvelle génération d'auteurs canadiens pour la jeunesse. Elle a écrit plusieurs romans et travaille aussi pour la télévision. Elle vit Vancouver.

Site de l’auteur : http://www.susinnielsen.com

20/01/2012

Le livre qui t'explique enfin tout sur les parents (F. BOUCHER)

« INTRODUCTION : comment t’es-tu retrouvé avec des parents ? »

Françoize BOUCHER a décidé de TOUT dire : pourquoi les parents nous font manger des légumes, et tout le reste. Parce que, sous leur apparence ordinaire, les parents sont des créatures exceptionnelles, même s’ils sont « gonflants », tout ce qu’ils font, c’est pour le bien de leur progéniture…

Objet unique que ce Livre qui t’explique enfin tout sur les parents : une analyse au scalpel des situations et des comportements parentaux (depuis l’obsession des devoirs jusqu’à la difficulté du lâcher-prise pour aller à la boulangerie…), des dessins plein de couleurs et de drôlerie, des réactions aussi justes qu’incohérentes (parfois), cet ouvrage est à glisser entre toutes les mains, petits comme grands, à lire à deux, quatre ou dix mains ! N’oublions pas qu’il a été « élu meilleur livre du siècle au salon de l’harmonie familiale »… et une dédicace spéciale pour l’objet indispensable fourni avec le livre : Sam Foulatrouille, le monstre de porte !

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Françoize BOUCHER, Le Livre qui t’explique enfin tout sur les parents.

Nathan

112 pages – 9,90€

Paru en 2012

L’auteur : Françoize BOUCHER est passée du monde de la mode à celui des mots.
Elle décale avec humour les petites choses de tous les jours. Elle écrit également des paroles de chansons. (Source Ricochet)

Site de l’auteur : http://minuscule-exposition.typepad.com

08/01/2012

L'Enfant du fantôme (S. HARTNETT)

« Par une après-midi humide et argentée, une vieille dame, qui rentrait chez elle après avoir promené son chien, découvrit un garçon assis dans la bergère fleurie de son salon. »

Parce qu’un jour en rentrant de promenade, Maddy va découvrir un jeune adolescent blond qui s’est invité dans son salon, elle va redérouler pour lui le fil de sa vie, un cheminement vers l’émancipation et la liberté. Vers la solitude aussi.

Matilda Victoria Adelaide a un nom trop grand pour elle. Solitaire, fille unique d’une famille aisée, elle est née en Australie au début du XXème siècle et rêve d’une vie pleine de mystères. De retour d’un voyage initiatique avec son père afin de découvrir « la plus belle chose du monde », elle va croiser la route de Plume, mystérieux homme-oiseau, dont elle va tomber éperdument amoureuse. Mais peut-on mettre en cage ceux que l’on aime ?

Roman étonnant que cet Enfant du fantôme, qui commence sur une rencontre et finit sur un départ inattendu. Court, plein de finesse, à la fois sensible et désenchanté, ce récit brosse un magnifique portrait de femme, depuis la jeune fille effarouchée ayant peur de se tromper à la vieille dame avec son « odeur de vieille personne ». Sonya HARTNETT décrit avec subtilité la difficulté de la relation amoureuse, le fragile équilibre entre égoïsme et don de soi, les sacrifices, l’abandon.

Situé aux antipodes, l’écriture convoque les mythes ancestraux de l’Australie et reprend à son compte la confrontation entre nature et culture, tout en adoptant un ton qui frise l’onirisme. L’Enfant du fantôme est un très beau roman, dont la petite musique mélancolique continue de vous hanter longtemps après l’avoir fini.

- Alors, après avoir étudié durant toutes ces années l’histoire, la géographie, la diction et le point de croix, connais-tu la réponse ?

Maddy battit des paupières.

- Quelle réponse, papa ?

Son père vida le reste de la bouteille de vin dans son verre et fit signe à la domestique d’apporter le porto.

- La réponse à la seule question qui importe, bien sûr : Quelle est la plus belle chose du monde ? (…)

La chose la plus belle du monde : son père était-il sérieux, existait-il vraiment une chose pareille ? Elle savait que l’homme de fer n’était pas homme à plaisanter, ni à dire ou faire quelque chose d’insensé. Le moment était crucial, à n’en pas douter, et il attendait pour le moins qu’elle plonge au plus profond d’elle même afin de lui donner la réponse. Celle-ci lui permettrait d’évaluer sa fille, il ne l’oublierait jamais.

Sonya HARTNETT, L’Enfant du fantôme.

Les Grandes Personnes

160 pages – 13€

Titre original : The Ghost’s Child  – Paru en 2007– Traduit en Français en 2010

L’auteur : Née en 1968, Sonya HARTNETT est une auteure australienne qui a publié son premier roman à quinze ans. Elle a été récompensée par le prestigieux prix Astrid Lindgren. Elle vit à Melbourne, Australie.

22/12/2011

La Fourmilière (J. VALENTINE)

« J’ai aperçu une fille, une gamine. »

Sam a dix-sept ans. Il a fui sa petite ville de la province anglaise pour faire table rase d’un passé dont il n’est pas fier et est en rupture. Arrivant à Londres, il v s’installer au 33, Georgiana Street. Un immeuble délabré, un quartier peu engageant et un propriétaire peu regardant sur le choix de ses locataires, du moment qu’ils règlent leur électricité et leur loyer chaque semaine.

Chacun a sa vie, mais c’est ici qu’elles vont se croiser, s’emmêler et s’immiscer les unes dans les autres…

Avec ce deuxième roman après Ma Rencontre avec Violet Park, Jenny VALENTINE poursuit sa veine presque « gavaldesque » et enrichit sa galerie de portraits un peu fêlés de l’intérieur, un peu différents, un peu à part. Dans cette « fourmilière », se croisent une vieille dame un peu trop envahissante, une petite fille perdue par une mère qui refuse d’en être une, deux ou trois individus un peu louches, et ce garçon venu de la campagne.

Alternant les points de vue de Sam et de Bohémia, l’auteur nous offre une jolie galerie de portraits et les regards tour à tour naïfs et lucides de deux narrateurs ajoutent au charme de l’ensemble. On pourra regretter une narration un peu lente, des situations un peu tirées par les cheveux parfois, mais La Fourmilière a le charme un peu bringueballant des vieilles guimbardes, qui vont leur chemin sans se soucier du regard des autres.

A Londres, j’aimais les choses qu’ils auraient voulu que j’aime. J’aimais le fait que tout aille vite, que tout change.

J’aimais les inconnus, et particulièrement l’idée d’en être un.

J’aimais que tout ce dont on a besoin se trouve à portée de main, au bout de la rue, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit.

J’aimais qu’on puisse se rendre presque partout à pied.

J’aimais les graffitis, les poubelles et les odeurs de huit différents fast-foods qui se mélangent dans chaque rue. (…)

J’aimais le fait de ne pas avoir à penser à ce que j’avais laissé derrière moi et dans quel pétrin je m’étais fichu.

Et pourtant, si j’avais eu le courage d’appeler, si j’avais pu partager mes impressions sur cette idée de venir d’un endroit et de vivre dans un autre, ce n’est pas ce que je leur aurais dit.

Jenny VALENTINE, La Fourmilière.

École des Loisirs - Médium

231 pages – 11€

Titre original : The Ant Colony  – Paru en 2009 – Traduit en français en 2011

L’auteur : Pour rien au monde, Jenny VALENTINE ne renoncerait à l’une de ses activités. Le jour, elle vend des produits bio dans le  magasin d’alimentation qu’elle vient d’ouvrir dans une bourgade du Pays de Galles. Le soir, une fois ses enfants couchés, cette jeune auteur, épouse du musicien Alex Valentine, écrit des romans. Et cela lui réussit plutôt bien.
Son premier livre, Ma rencontre avec Violet Park, s’est vu décerner en 2007 le Guardian Children’s Fiction Price.